Développeur : Inter State Co., Ltd. Éditeur : Hudson Soft Company Titre alternatif :スターソルジャー (graphie japonaise) Testé sur :PC Engine Disponible sur : PlayStation 3, PSP, Wii, Wii U En vente sur :Nintendo eShop (Wii, Wii U)
Date de sortie : 6 juillet 1990 (Japon) – Mars 1991 (Amérique du Nord)
Nombre de joueurs : 1
Langue : Anglais
Support : HuCard
Contrôleur : Joypad
Version testée : Version américaine
Spécificités techniques : HuCard de 4Mb
Vidéo – L’écran-titre du jeu :
On a déjà évoqué souvent en ces pages le lien privilégié qui unit la PC Engine à l’un des genres-roi des années 80 qu’est le shoot-them-up. En dépit de sa distribution limitée en occident – et particulièrement en Europe – la console de NEC sera parvenue à se faire un nom auprès des connaisseurs, qui pourront d’ailleurs débattre pendant des journées entières pour aboutir à une liste des dix ou quinze meilleurs titres du genre sur la machine.
De fait, la ludothèque de la PC Engine est si riche en shoot-them-up, au point de parvenir à éclipser jusqu’à une Mega Drive pourtant elle aussi très bien lotie en la matière, que cela finit paradoxalement par jouer contre elle : face à une telle multitude de titres, le joueur lambda finit fatalement par se sentir débordé et par peiner à retrouver ses petits au sein de dizaines de jeux parfois très semblables. Et c’est ainsi que derrière les grands noms à la Lords of Thunder ou à la Rayxanber III qui reviennent dans toutes les listes de fans sont parfois oubliés des titres qui auraient sans doute eu un retentissement plus important au milieu d’une concurrence un peu moins abondante. Des titres comme Super Star Soldier.
Le logiciel développé par Inter State s’inscrit, fort logiquement, dans la lignée du premier épisode paru sur NES en 1986. Mais le genre ayant, mine de rien, bien évolué en quatre ans, plus question ici de ré-enchainer des niveaux à la disposition et aux thèmes quasi-identiques avant de ré-affronter toujours le même boss récurrent : cette fois, les huit stages du jeu entreprendront de vous faire voir un peu plus de pays, sans oublier de vous faire profiter des capacités graphiques et sonores d’une machine qui n’avait vraiment aucune raison de rougir de la comparaison avec ses futures rivales 16 bits.
Une nouvelle fois, oubliez le scénario – d’ailleurs je ne suis même pas sûr qu’il y en ait un, encore une histoire de cerveaux de l’espace, on s’en fout. Super Star Soldier vous envoie une nouvelle fois sauver le monde/l’univers/la galaxie à vous tout seul, le reste est totalement anecdotique. La jouabilité est a priori on ne peut plus simple : II sert à tirer, I à modifier la position de vos satellites, quand vous en avez, ce qui… eh bien, dans mon expérience, ne sert strictement à rien, mais bon. Vous pourrez de toute façon collecter un power-up pour les faire tourner par eux-mêmes, ce qui aura le mérite de vous permettre d’arrêter une partie des (nombreux) tirs qui se dirigeront vers vous. Le système d’upgrade de votre vaisseau évoque d’ailleurs un peu celui de M.U.S.H.A. – une comparaison que l’on risque de voir réapparaître dans ce test.
Concrètement, votre tir principal se divise en quatre catégories reconnaissables à leur couleur : rouge (multi-directions), bleu (tir en cône), vert (foudre) et jaune (lance-flammes). Comme dans le jeu de Compile, ramasser un bonus de la même couleur augmentera la puissance de votre tir, et vous faire toucher la diminuera – jusqu’à l’inévitable explosion de votre appareil en papier mâché. En parallèle, vous pourrez également collecter des bonus secondaires parmi lesquels les fameux satellites protecteurs et des missiles à tête chercheuse. Enfin, ramasser un upgrade alors que vous êtes déjà à fond déclenchera instantanément une smart bomb qui nettoiera alors tout l’écran. Notons également que Select vous permettra de régler votre vitesse.
Le grand point fort de Super Star Soldier, c’est l’action. Si vous aimez ne pas avoir trop le temps de vous poser des questions, vous devriez pouvoir accepter de composer avec la redoutable difficulté du titre : croyez-moi, il vaudra mieux être très, très bon pour espérer en voir le bout.
Le plus impressionnant reste sans doute la quantité hallucinante de sprites à l’écran : il n’est pas rare qu’y apparaissent des dizaines d’ennemis et encore deux ou trois fois plus de tirs, évoquant ainsi ce qu’on allait venir à désigner sous le nom de manic shooter ou de bullet hell. Ce n’est peut-être pas encore Batsugun ou Donpachi, mais croyez-moi ça sera déjà bien suffisant pour mettre vos réflexes autant que vos nerfs à rude épreuve. Il y en a partout, dans tous les sens, avec des passages pratiquement infranchissables sans essuyer au moins un ou deux tirs, et vous allez vite apprendre à bénir les power-up autant pour le gain de puissance qu’ils représentent que pour le fait qu’ils composent également l’équivalent de vos points de vie. Autant le dire tout de suite, les chances de survie avec le petit tir de base sont de l’ordre du néant. Mais si vous aimez l’adrénaline, alors là, il y a de quoi en avoir !
La deuxième bonne nouvelle, c’est que la réalisation est particulièrement réussie pour un titre de 1990. Décors colorés, musique prenante, gros sprites, défilement fluide, pas l’ombre d’un ralentissement même avec l’écran bondé : le jeu est absolument inattaquable de ce côté-là. Les seuls reproches tiendraient plutôt à l’overdose de niveaux mécaniques : à quelques exceptions près vous proposant de survoler une forêt ou de louvoyer entre des cristaux géants, on retrouve un peu trop les éternelles teintes grises et les couloirs métalliques qui composent l’ordinaire vu et revu du genre.
On notera également plusieurs passages faisant plus qu’énormément penser… à M.U.S.H.A., justement : vol dans une tranchée où se superposent plusieurs niveaux de défilements parallaxes, attaque d’une structure mobile avant de pénétrer à l’intérieur, scène de fuite avec des obstacles qui se placent sur votre route tandis que vous filez à toute vitesse… sans oublier le système d’upgrade. De nombreux points communs qui posent question, les deux titres ayant été développés par deux équipes différentes à une période similaire, mais le fait est que le logiciel de Compile, lui, est un peu plus riche dans ses mécanismes de jeu, visuellement plus original et globalement mieux équilibré.
Dans tous les cas, ce Super Star Soldier reste une excellente surprise, qui aurait indéniablement acquis une renommée bien supérieure s’il était paru sur une console un peu moins embouteillée en shoot-them-up d’exception. Débarqué à une époque où les joueurs commençaient légèrement à saturer – et à découvrir de quoi la concurrence était capable, rebonjour M.U.S.H.A. – le logiciel d’Inter State sera un peu resté dans l’ombre des mastodontes du genre, alors qu’il n’a objectivement que très peu de raisons de démériter face à eux. On aurait sans doute apprécié un système de tir un peu plus équilibré, des boss et des niveaux encore un peu plus impressionnants, une version CD pour nous balancer du rock plein les oreilles, mais pour n’importe quel amateur du genre, il serait quand même dommage de faire l’impasse sur cet excellent jeu.
Vidéo – Le premier niveau du jeu :
NOTE FINALE : 16,5/20
À l'instar de son prédécesseur sur NES, Super Star Soldier n'invente pas grand chose, mais ce qu'il fait, il le fait extrêmement bien. Entre l'action frénétique et la réalisation léchée, louvoyant au milieu des dizaines de tirs qui couvrent l'écran, on trouve rarement le temps de se décramponner de sa manette pour réaliser qu'on n'est finalement pas à des kilomètres d'un titre tel que M.U.S.H.A. – avec qui Super Star Soldier partage d'ailleurs des similitudes qui ont de quoi interroger. Alors certes, le système d'upgrade n'est pas parfait, certains tirs sont clairement plus intéressants que d'autres, la difficulté est réellement frustrante... mais bon sang, on s'amuse, même s'il vaudra mieux avoir des réflexes très affutés, une patience à toute épreuve et une affinité prononcée pour les manic shooters. Si vous ne vous y êtes encore jamais essayé, tentez votre chance : vous pourriez bien avoir une excellente surprise.
CE QUI A MAL VIEILLI :
– Quelques tirs à la ramasse par rapport aux capacités des autres
– Plusieurs passages où il est pratiquement impossible de ne pas se faire toucher à moins d'être un Jedi
– Difficulté TRÈS relevée
– Un certain manque de variété dans les environnements traversés
Les avis de l’époque :
« On se croirait sur une borne d’arcade. Il est vrai qu’Hudson Soft sait parfaitement programmer une PC-Engine puisque c’est cette société qui a conçu une bonne partie du hardware (NdRA : Hudson Soft n’était que l’éditeur, le jeu a été développé par Inter State qui était une équipe interne de Kaneko). Le scrolling est toujours excellent même si l’on peut reprocher la disparition du mini-scrolling horizontal, ce qui est d’autant plus incompréhensible qu’il est inclus dans la ROM de la machine (NdRA : La rédaction de Tilt était persuadée que Super Star Soldier était la suite de Gunhed, aussi appelé Blazing Lazers, alors que les deux titres n’ont rien à voir). Mais ce défaut passe inaperçu tant la qualité d’ensemble est bonne. »
Olivier Scamps, Tilt n°82, octobre 1990, 16/20
Bonus – Ce à quoi peut ressembler Super Star Soldier sur un écran cathodique :
Développeur : Hudson Soft Company, Ltd. Éditeurs : Hudson Soft Company, Ltd. (Japon) – Taxan USA Corp. (Amérique du Nord) Titre alternatif :スターソルジャー (graphie japonaise) Testé sur :NES – MSX Disponible sur : Game Boy Advance, Nintendo 3DS, Nintendo Switch, Palm OS, Wii En vente sur :Nintendo eShop
Date de sortie : 13 juin 1986 (Japon) – Janvier 1989 (Amérique du Nord)
Nombre de joueurs : 1
Langue : Anglais
Support : Cartouche
Contrôleur : Joypad
Version testée : Version américaine
Spécificités techniques : Cartouche de 512kb
Vidéo – L’écran-titre du jeu :
Le shoot-them-up, comme n’importe quel autre genre vidéoludique, aura connu ses évolutions. Chaque titre majeur aura engendré à sa suite des dizaines, sinon des centaines de clones reprenant peu ou prou les mêmes idées, façonnant ainsi un panorama qui permet au retrogamer éclairé de deviner instantanément la date de sortie d’une titre, à un ou deux ans près, rien qu’à ses mécanismes de jeu.
Avant R-Type, il y eut Gradius, et avant Gradius, les modèles de l’époque se nommaient plutôt Xevious ou 1942, ce qui fait qu’on peut pratiquement choisir un shoot-them-up, comme un bon vin, rien qu’à son millésime. En 1986, qu’était-on en droit d’attendre sur une NES encore dans la fleur de l’âge ? Eh bien, selon Hudson Soft, on pouvait encore proposer un jeu à défilement vertical inspiré de Xevious, mais avec ses idées propres, et l’intituler Star Soldier.
Au menu, pas encore d’empire du mal bio-organique avec des monstres à la Giger, pas de système d’upgrade révolutionnaire, pas de module autonome, rien de tout ça. On attaque des bases, on détruit des ennemis, et on affronte un boss récurrent (autre mécanisme populaire à l’époque) poétiquement nommé « Star Brain » à la fin de chacun des seize niveaux du jeu. De temps à autre, un mini-boss viendra compliquer un peu les choses, et tous les quatre stages, c’est une version dopée du boss, encore plus poétiquement surnommée « Super Star Brain », qui viendra vous faire regretter votre impudence. Après quoi, on repart à l’assaut dans des environnements relativement semblables (même si on appréciera une variation bienvenue dans les teintes et les motifs) jusqu’à la fin du jeu, ou jusqu’à s’être fait atomiser – ce qui sera plus probable, car le titre est naturellement très difficile.
Les originalités sont plutôt rares. Le système d’upgrade, par exemple, ne contient qu’un seul et unique type de power-up ; celui-ci développe en fait votre navire de plusieurs manières selon les circonstances : il augmentera parfois l’étendue de votre tir, à d’autres, il vous adjoindra des modules chargés de stopper une partie des tirs adverses : à d’autres encore il fera tout simplement office d’invulnérabilité temporaire ou de smart bomb.
Ne cherchez pas à deviner à l’avance : c’est impossible, et l’avantage est que cela vous permettra au moins de vous concentrer sur l’action sans avoir à chercher à obtenir tel ou tel bonus plutôt qu’un autre. Autre « trouvaille », qui ne fera pas nécessairement que des heureux : les boss sont à affronter dans un délai limité, faute de quoi ils prennent lâchement la fuite, vous renvoyant quelques écrans en arrière avant de retenter votre chance ! Mieux vaudra d’ailleurs ne pas passer l’arme à gauche dans le laps de temps, car dans ce cas, point de salut : ce sera le retour au début du niveau, à l’ancienne. On notera également qu’il est possible de passer sous les décors plutôt que de les survoler, se mettant ainsi à couvert d’une large partie des tirs adverses, mais j’avoue n’avoir jamais réellement compris s’il y avait une méthode infaillible pour le faire ou si le jeu décidait à votre place.
Comme on le voit, le programme est relativement convenu, ce qui ne veut pas dire que Star Soldier soit un mauvais jeu, très loin de là. Il convient d’ailleurs de saluer sa réalisation : en 1986, rares étaient les compagnies à savoir tirer le meilleur de la NES, et Hudson Soft était visiblement déjà sur la bonne voie.
Certes, le décor, derrière les forteresses que vous survolez, se limitera toujours à un grand fond noir étoilé ; n’empêche que cela n’empêche pas de noter un défilement différentiel, des sprites de belle taille, des décors assez détaillés, et surtout la fluidité irréprochable de l’ensemble, en dépit du nombre d’ennemis à l’écran. Plus fort encore : les clignotements, poison récurrent du hardware de la 8 bits, sont extrêmement rares. Du coup, le confort de jeu est total, ce qui tombe bien car c’est généralement ce qu’on vient gérer dans un titre de cet âge, bien plus qu’une réalisation léchée.
En conclusion, Star Soldier peut être une excellente surprise pour les joueurs sachant ce qu’ils sont venus chercher. Si ce que vous espérez dans un shoot-them-up est une succession d’univers originaux, aux graphismes léchés, avec des boss imaginatifs aux patterns complexes au bout, vous pouvez immédiatement passer votre chemin. Si, en revanche, vous aimez avant tout tester votre adresse dans des niveaux exigeants mais bien pensés et avec une jouabilité optimale, vous comprendrez à coup sûr pourquoi ce très sympathique titre aura engendré à sa suite toute une série ayant connu un certain succès. Parfois, on ne recherche rien d’autre que de tirer sur des ennemis, et il y a des logiciels qui offrent ça mieux que d’autres. Star Soldier en fait partie.
Vidéo – Le premier niveau du jeu :
NOTE FINALE : 12,5/20
En dépit de son âge vénérable, Star Soldier surprend par l'efficacité de sa réalisation et de ses mécanismes. Certes, on reste dans un shoot-them-up dont le seul véritable objectif demeure le score - ce qui est d'autant plus dommage avec une cartouche qui ne le sauvegarde pas. Mais entre la fluidité parfaite de l'ensemble et la prise en main irréprochable, on réalise vite qu'on passe un excellent moment, seulement gâché par le manque de renouvellement des environnements et des situations. C'est à ce titre - et à ce titre seulement - que le programme développé par Hudson Soft nous rappelle qu'il est sorti en 1986 car, pour le reste, il pourrait sans aucun doute donner pas mal de leçons à des logiciels sortis plusieurs années après lui. Les vieux de la vieille devraient à n'en pas douter lui donner sa chance, et même les néophytes pourraient être surpris. C'est dans les vieux pots...
CE QUI A MAL VIEILLI :
– Le mécanisme du boss qui prend la fuite et vous renvoie deux écrans en arrière
– Difficulté à l'ancienne
– Peu de variété dans les décors et les ennemis
– Expérience uniquement solo
– On ne sait pas toujours pourquoi on passe EN-DESSOUS du décor plutôt que de passer au-dessus
Bonus – Ce à quoi peut ressembler Star Soldier sur un écran cathodique :
Version MSX
Développeur : Hudson Soft Company, Ltd.
Éditeur : Hudson Soft Company, Ltd.
Date de sortie : 1986 (Japon)
Nombre de joueurs : 1
Langue : Anglais
Support : Cartouche
Contrôleurs : Clavier, joypad, joystick
Version testée : Version cartouche japonaise testée sur MSX 2+
Configuration minimale : Système : MSX 1
La carrière de Star Soldier ne se sera pas limité à la NES : le titre aura également tenté sa chance sur MSX, sans y accomplir les mêmes exploits. En dépit de ses limites techniques évidentes, l’équivalent japonais du PC était capable de très belles choses quand il était bien employé, comme l’avait par exemple démontré le très bon portage de Gradius sur cette machine. Ici, sans être honteux, le résultat est très clairement plusieurs crans en-deça de la version NES : le défilement s’effectue par à-coups, les décors sont nettement plus pauvres (on remarque que les structures métalliques laissent ici la place aux décors rocheux du stage 2 dès le début du jeu), il n’y a même plus d’étoiles dans le fond – bref, le jeu a laissé beaucoup de plumes dans la manœuvre. En revanche, la musique reste très sympathique, et il faut bien reconnaître que la maniabilité, elle, est toujours aussi bonne. À tout prendre, c’était certainement la meilleure direction à prendre car la réalisation n’était de toute façon pas le meilleur argument de vente du jeu. Reste que le titre étant de toute façon supérieur en tous points sur NES, on n’aura que peu de raison de s’essayer à ce portage aujourd’hui.
NOTE FINALE : 10,5/20
Moins bien réalisé, moins fluide et étrangement réorganisé sur MSX, Star Soldier y demeure un jeu sympathique, mais la version NES lui est supérieure en tous points.
Date de sortie : 13 juillet 1991 (Japon) – Septembre 1991 (Amérique du Nord) – Mai 1992 (Europe)
Nombre de joueurs : 1
Langue : Anglais
Support : Cartouche
Contrôleur : Joypad
Version testée : Version européenne
Spécificités techniques : Cartouche de 8Mb
Vidéo – L’écran-titre du jeu :
Le succès critique et commercial de la Mega Drive en occident, particulièrement aux États-Unis, aura constitué un véritable coup de pied dans la fourmilière vidéoludique du début des années 90. Nintendo, qui régnait alors en maître au Japon (en dépit de la résistance acharnée de NEC) et sur une large partie du globe, dut pour la première fois composer avec une vraie rivale pour sa NES et se résigner à produire à son tour un système 16 bits apte à aller chercher une firme soudain devenue un concurrent crédible sur son propre terrain.
Sur le papier, la Super Nintendo, commercialisée à partir de novembre 1990 au Japon, avait de quoi donner des sueurs froides à SEGA, notamment grâce à sa capacité à afficher 256 couleurs – quatre fois plus que la Mega Drive – et à ses très bons processeurs audio livrés par Sony. Mais à l’instar des plans de l’Étoile Noire, la prometteuse console embarquait également un saisissant point faible : un processeur à peine à moitié aussi puissant que celui de sa redoutable concurrente. Un talon d’Achille qui allait causer de nombreux problèmes à la machine lors de ses premières années de commercialisation, notamment pour un genre particulièrement gourmand : le shoot-them-up. L’une des plus cruelles démonstrations allait en être faite avec ce qui devait être un des mastodontes du lancement américain de la console : Super R-Type.
Sur le papier toujours, le jeu directement programmé par l’équipe d’Irem avait de quoi faire rêver : un titre exclusif à la Super Nintendo et capable de rivaliser techniquement avec la version arcade de R-Type II, ce que les quelques conversions sur ordinateur avaient été à des kilomètres de réussir. Les premières captures d’écran faisaient briller bien des yeux : la réalisation s’annonçait sublime, et laissait entrevoir les miracles dont allait être capable la nouvelle machine de chez Nintendo – et quelle meilleure réponse aux claques qu’avaient constitué des titres comme Thunder Force III ou M.U.S.H.A. ? Une fois la manette en main, toutefois, la magie ne fonctionna pas tout à fait comme prévu. Mais commençons déjà par le commencement…
Super R-Type est composé de sept niveaux, qu’on pourrait penser originaux au petit détail près que, dans les faits, quatre sont tirés plus ou moins directement de R-Type II. Il arrive que leur déroulement connaisse des modifications, voire que le boss soit changé, mais dans l’ensemble les joueurs s’étant essayé au deuxième opus devraient reconnaître immédiatement de larges portions du jeu. Les trois autres niveaux, eux, sont inédits mais ne s’éloignent pas beaucoup, eux non plus, du deuxième épisode : la flotte du niveau trois de la version arcade a ainsi été remplacée par un unique vaisseau géant, le premier niveau sert de prélude spatial, et le niveau de la casse a été repensé et redessiné. Le scénario ne s’embarrasse donc pas de la moindre finasserie : l’empire Bydo est de retour, ça ne fait jamais que deux fois, il va être temps de lui donner (encore) une bonne leçon. Vous reprenez donc les commandes de votre chasseur R-9C pour aller sauver l’univers une nouvelle fois.
En termes de mécanismes de jeu, on assiste, comme on pouvait s’y attendre, pratiquement à un décalque de R-Type II : deux des trois nouveaux power-up sont présents, ainsi que les deux niveaux de charge du tir principal. Les lasers à tête chercheuse auront été remplacé par un tir plus couvrant rendant de fait un peu redondant le fameux upgrade « fusil à pompe ». Pour le reste, on est en terrain connu, pour ne pas dire rebattu, et la question va principalement être de savoir à quel point la cartouche tient la route sur le plan technique et sur celui de la jouabilité. Sans surprise, c’est là que vont émerger les vrais problèmes.
Graphiquement en tous cas, à première vue, Super R-Type fait mieux que se défendre. Les couleurs sont pratiquement identiques à celle de l’arcade, et les sprites sont très bien dessinés : pour un titre de 1991, c’est impressionnant. Seul regret : la résolution limitée de la Super Nintendo impose un certain manque de finesse, qui aurait facilement pu être contourné en ajoutant un défilement vertical comme dans l’excellente conversion du premier épisode sur PC Engine. Seulement voilà, en voyant tourner le jeu, on comprend immédiatement pourquoi cette solution n’a jamais été choisie : dès qu’il y a plus de deux sprites à l’écran, le jeu commence déjà à ralentir. Et comme il y en a souvent une dizaine… On a rarement vu un framerate aussi erratique, surtout sur un système 16 bits : la vitesse peut littéralement se retrouver divisée par trois ou par quatre, ce qui impacte forcément la difficulté (redoutable en temps normal) du programme, originellement pensé pour tourner beaucoup plus vite ! Conseil : si jamais vous souhaitez vous simplifier la vie, tirez en permanence pour ralentir le jeu, et n’utilisez le tir chargé que contre les boss… en prenant bien garde au timing, car votre charge maximale ne peut rester en l’état qu’une poignée de secondes avant de se réinitialiser !
Autant dire que le plaisir de jeu en prend un coup, pas aidé par des décisions de game design pas toujours très brillantes. Ainsi, le premier niveau est vide, pas très intéressant, pas très beau, et son boss est à la fois petit, moche et pénible à vaincre : on aurait autant apprécié commencer directement par le niveau 2 – soit le niveau 1 de R-Type II. Dans le même ordre d’idée, le deuxième boss est plus facile que le premier, et le quatrième niveau est plus simple que le troisième…
Dans l’ensemble, la deuxième partie du jeu est plus intéressante que la première, encore faudra-t-il avoir la patience d’arriver jusque là. Au moins pourra-t-on compter, en plus des graphismes, sur des thèmes musicaux très réussis, versant parfois dans des sonorités funk inhabituelles pour la saga mais néanmoins très efficaces. Et il faudra, comme toujours avec la saga, composer avec des checkpoints très espacés, avec des morceaux de bravoure redoutables, et avec une mort qui vous fait perdre la totalité de vos upgrades – sans oublier, bien sûr, ces bonus chargés d’augmenter votre vitesse et qui deviendront vos pires ennemis dans les niveaux exigeant de manœuvrer dans des passages étroits.
Au final, Super R-Type se sera révélé être un cruel péché d’orgueil : Irem voulait peut-être montrer ce que la Super Nintendo avait dans le ventre, ils n’auront réussi qu’à la mettre immédiatement à genou – sans trouver aucune des très intelligentes réponses apportées par un titre comme Super Aleste.
Une assez bonne vision d’avenir pour une console qui sera globalement resté fâchée avec les shoot-them-up pendant la plus grande partie de sa carrière. C’est réellement dommage, parce qu’avec un peu plus de savoir-faire l’autorisant à tourner à la bonne vitesse, le jeu aurait à n’en pas douter supplanté R-Type II et gagné une position un peu plus flatteuse dans les souvenirs des joueurs. Reste un shoot-them-up qui ne fait pas honte à la série mais qui souffre des erreurs de jeunesse de la console qui l’héberge. Tant pis.
Vidéo – Le premier niveau du jeu :
NOTE FINALE : 14,5/20Super R-Type, c'est R-Type II dopé aux hormones : plus grand, plus beau, plus long, plus varié... ou du moins, c'est ce à quoi ressemblait le projet sur le papier. Dans les faits, la résolution limitée de la Super Nintendo empêche aux graphismes de se hisser tout à fait au niveau de l'arcade, et son processeur rachitique crible l'expérience de ralentissements qui la rendent plus pénible qu'autre chose. Comme promotion pour le hardware de la nouvelle console 16 bits, c'était plutôt raté... Malgré tout, le jeu a pour lui la qualité de sa musique, ainsi que sa dose de bons moments, particulièrement pour les amateurs de défi relevé. L'équilibrage maladroit achève cependant de réserver le titre aux nostalgiques, aux mordus et aux fans les plus patients de la licence. Pas un mauvais jeu, mais certainement pas la meilleure introduction à une série mythique.
CE QUI A MAL VIEILLI :
– Framerate totalement erratique
– Difficulté toujours aussi frustrante
– Équilibrage à revoir
– Mécanisme de charge mal pensé
Les avis de l’époque :
« On avait déjà vu de bonnes adaptations. Mais celle-ci est sans conteste la plus réussie et la plus proche de l’original. Elle est basée sur la première version de R-Type sortie en jeu d’arcade (NdRA : Raté ! Elle est basée sur la deuxième). Elle est grevée cependant d’un très lourd handicap : l’animation est, à de nombreux endroits, TRÈS ralentie. Il arrive même qu’elle gêne le joueur, l’empêchant de tirer pendant quelques secondes, en attendant qu’il y ait un peu moins de sprites à l’écran, avant qu’elle retrouve sa vitesse normale ! »
Banana-San, Console + n°1, septembre 1991, 68%
Bonus – Ce à quoi peut ressembler Super R-Type sur un écran cathodique :
Développeur : Team Shinobi Éditeur : SEGA Europe Ltd. Titre original :The Super Shinobi (Japon) Titres alternatifs :The Revenge of Shinobi Classic (versions iOS et Android), La revanche de Shinobi (écran-titre – traduction par Terminus Traduction) Testé sur :Mega Drive – Arcade (Mega-Tech) Disponible sur : Android, iPad, iPhone, Linux, Macintosh, Playstation 3, Wii, Windows En vente sur :Google Play (Android), Nintendo eShop (Wii), Steam.com (Linux, Macintosh, Windows)
Cela ne semblera pas forcément évident aux yeux d’un joueur occidental, mais la Mega Drive, à son lancement japonais, n’était pas exactement perçue comme l’annonciatrice de la révolution 16 bits à venir. Il faut dire qu’après s’être faite partiellement griller la politesse par la PC Engine dans ce domaine (même si la console de NEC ne se présentait pas comme une console 16 bits à proprement parler), un line-up famélique et surtout d’une qualité discutable avait déjà annoncé le goût involontaire de SEGA pour les lancements ratés.
Là où les choses devenaient critiques, c’est que six mois plus tard, les choses n’allaient pas mieux : les nouveaux titres tardaient à venir, et la prétention de la Mega Drive à être une borne d’arcade à domicile commençait furieusement à sonner comme une bravade, pour ne pas dire comme un pieux mensonge. Toujours écrasé par la concurrence de Nintendo et de NEC, SEGA dut se rendre à l’évidence : on ne vend pas une console quand sa ludothèque ne donne aucune raison de l’acheter. Les premières licences made in SEGA ayant objectivement raté leur objectif de montrer ce que la machine avait dans le ventre, il allait être temps de passer la seconde – c’était une question de survie. Alors on retourna puiser dans les valeurs sures : Golden Axe, Hang-on, Alex Kidd… et Shinobi.
Contrairement à la plupart des titres qui l’avaient précédé sur Mega Drive, The Revenge of Shinobi présente l’originalité de n’être ni une adaptation directe de l’arcade, ni une adaptation vaguement déguisée en exclusivité, façon Space Harrier II.
Cette fois, la Team Shinobi aura été mobilisée pour donner une suite, une vraie suite (du moins si l’on considère que Shadow Dancer est plutôt un spin-off) à l’un des plus grands succès critiques de chez SEGA, même si le titre japonais de The Super Shinobi, évoquant plutôt une énième version 1.1 à la Super Thunder Blade, ne le laisse pas forcément deviner. Et elle sera non seulement parvenue à ne pas tomber dans la bête redite, mais même à créer un des premiers titres sur Mega Drive plaçant réellement des étoiles dans les yeux de ceux qui le voyaient tourner.
À première vue, The Revenge of Shinobi marche droit dans les pas de son prédécesseur : vous reprenez le rôle de Joe Musashi, à nouveau opposé au terrible syndicat du crime nommé Zeed, et qui a apparemment eu le temps de se reformer peinard pendant que vous vous congratuliez d’avoir sauvé les otages du premier jeu – au point, d’ailleurs, d’avoir poussé l’affront jusqu’à enlever votre petite amie. Vous ré-enfilez donc votre plus beau costume de ninja, en pensant cette fois à mettre une cagoule pour éviter de vous faire reconnaître aussi facilement à l’avenir, et vous allez récupérer votre promise en traversant pas moins de huit niveaux, chacun divisé en trois stages et clôturé par un boss. Autant dire le B.A.-BA.
Comme dans le premier titre, un bouton vous permet de sauter, un autre de faire feu de vos kunais – sortes de poignards ninja – et un dernier d’utiliser votre Ninjitsu, pouvoir magique que vous n’aurez le droit d’employer qu’une fois par niveau. Mais très rapidement, on constate que le principe, déjà merveilleusement efficace, mis en place dans Shinobi a sensiblement gagné en épaisseur.
Ainsi, vous avez désormais pas moins de quatre types de Ninjitsu disponibles sélectionnables avec le bouton Start : le premier vous permet d’encaisser quatre coups supplémentaires, le deuxième lâche un dragon de feu dévastateur, le troisième double la hauteur et la portée de vos sauts, et le dernier est le plus radical : il fait des dégâts monstrueux à tout ce qui se trouve à l’écran, mais vous coûte cette fois carrément une vie. C’est également le seul Ninjitsu que vous pourrez utiliser plusieurs fois d’affilée. On remarquera aussi qu’il est possible – et même rapidement indispensable – de maîtriser un double-saut qui vous permettra également de lâcher une nuée de kunais, mais mieux vaudra ne pas en abuser car, autre nouveauté, ceux-ci sont désormais en nombre limité (à régler dans l’écran des options). Enfin, votre ninja d’élite a également eu la bonne idée d’hériter d’une jauge de vie que vous allez rapidement bénir tant le jeu est déjà redoutable en vous autorisant à encaisser huit coups.
The Revenge of Shinobi est, à ce titre, clairement un jeu d’action/plateforme à l’ancienne : connaître à l’avance le placement du moindre adversaire du jeu s’avèrera rapidement une nécessité pour ne pas casser malencontreusement votre pipe au bout de quelques écrans : la plupart de vos ennemis sont en effet dotés d’armes à feu ne vous laissant que peu de temps pour éviter leurs projectiles, et n’hésitent pas à faire feu dès qu’ils apparaissent à l’écran ; le mieux est donc souvent de leur tirer dessus avant même qu’ils soient à l’image.
Dans le même ordre d’idées, le timing sera une composante essentielle de la plupart de vos actions, particulièrement contre les boss qui peuvent s’avérer être de vrais aspirateurs de vies si vous ne parvenez pas très rapidement à percer leurs patterns à jour. Fort heureusement, la jouabilité est d’une précision tout à fait exemplaire, et même si vous risquez de pester à de nombreuses reprises le temps d’apprendre à maîtriser le double-saut, vous n’aurez jamais que votre propre maladresse – ou le sadisme du level design – à accuser.
L’élément le plus remarquable du titre de la Team Shinobi, ceci dit, reste son extraordinaire variété – un domaine qui figurait encore rarement au cahier des charges à la fin des années 80. Loin de se contenter de vous laisser enchaîner sensiblement les mêmes situations avec un léger coup de peinture à chaque niveau, le jeu se met en tête de toujours chercher à vous surprendre – et d’y parvenir.
Entre les niveaux vous laissant évoluer sur plusieurs plans, les combats au milieu de l’autoroute, l’épopée sur le toit d’un train pendant que vous voyez par les fenêtres les passagers circuler à l’intérieur, le stage dans un avion où vous devrez faire très attention à ne pas passer devant une des portes qui ont la fâcheuse habitude de s’ouvrir vers l’extérieur… on est véritablement soufflé par les dizaines de petites trouvailles du level design, et on est pressé de voir ce que le prochain stage aura à nous offrir.
Pour ne rien gâcher, les environnements sont eux aussi merveilleusement diversifiés d’un stage à l’autre, entre villes nocturnes, dojos japonais, cascades, bases militaires, sans oublier les très nombreux clins d’œil au premier épisode. On appréciera même les innombrables références à la pop culture disséminées tout au long du jeu : Spiderman, Batman, Hulk, Terminator, Rambo, Godzilla ; ils sont tous là, ou plutôt ils étaient tous là avant que des problèmes de copyright ne les fasse remplacer, au gré des versions, par des avatars moins reconnaissables. Au point, d’ailleurs, que les dernières versions dématérialisées vont jusqu’à remplacer le visage de l’écran-titre, celui-ci ressemblant un peu trop à Sonny Chiba !
Dans tous les cas, on peut dire que la Mega Drive, qui cherchait désespérément depuis sa sortie à montrer ce qu’elle avait dans le ventre, aura également donné une de ses premières réponses avec The Revenge of Shinobi. Sans tomber dans les prouesses techniques et les cartouches à 8, 12 ou même 24 mégas de la fin de vie de la console, le titre a indéniablement excellemment vieilli sur le plan graphique : c’est beau, c’est lisible, c’est varié, l’ambiance fonctionne à merveille, la fluidité est irréprochable, et la très bonne musique est signée par un certain Yuzo Koshiro qui commençait déjà à se faire un nom deux ans avant l’excellente bande originale de Streets of Rage. Même les bruitages paraissaient très au-dessus du lot, à l’époque !
Rien d’étonnant, donc, à ce que le jeu ait décroché la mâchoire de tout le monde à sa sortie : c’est peut-être l’un des premiers logiciels parus sur la console 16 bits, après Ghouls’n Ghosts, à avoir réellement attiré le regard des magazines spécialisés occidentaux de l’époque ; le fait qu’il ait été disponible autour du lancement de la Mega Drive aux États-Unis y étant également sans doute pour beaucoup. Mais rétrospectivement, on ne peut qu’être impressionné de voir à quel point le logiciel met dans le mille à tous les niveaux : c’est pratiquement le mètre-étalon de tout ce qu’on est en droit d’attendre d’un titre du genre. Certes, il faudra serrer les dents pour en voir le bout – sans même parler de visionner la bonne fin, qui risque de vous passer sous le nez lors de votre premier affrontement avec le boss final. Mais pour tous ceux ayant pris du plaisir, à un moment ou à un autre, sur un quelconque jeu d’action/plateforme, difficile de ne pas recommander The Revenge of Shinobi. Un véritable phare pour tous les retrogamers.
Vidéo – Le premier niveau du jeu :
Récompenses :
Jeu de l’année (ex-aequo avec Super Mario Bros. 3) – Electronic Gaming Monthly, décembre 1989
Pire fin dans un jeu vidéo – Electronic Gaming Monthly, octobre 1990
Tilt d’or 1990 – Meilleur jeu d’action (ex-aequo avec Turrican), Tilt n°85, décembre 1990
Meilleur jeu sur Genesis en 1990 – Power Play, janvier 1991
NOTE FINALE : 18,5/20The Revenge of Shinobi aura certainement été la première exclusivité de la Mega Drive à mettre la console 16 bits de SEGA sous les feux des projecteurs pour de bonnes raisons, et en s'y essayant, on comprend rapidement pourquoi. Ce qui surprend le plus dans cette suite, c'est la modernité du concept pour un jeu sorti à la fin des années 80 : variété des environnements, variété des approches, dizaines de petites trouvailles de level design, jouabilité totalement irréprochable, réalisation déjà pleinement satisfaisante - seule la difficulté élevée rappelle l'âge du titre, mais la mémoire et la pratique aideront à aller encore un peu plus loin à chaque partie. Le fait est qu'une fois la courbe de progression assez raide acceptée, on s'amuse tout simplement beaucoup dans une aventure où la lassitude ne menace absolument jamais. Sans doute le vrai début de la légende de la Mega Drive.
CE QUI A MAL VIEILLI :
– Pratiquement obligatoire de connaître à l'avance la position de chaque ennemi pour pouvoir avancer sans se faire toucher
– Des boss qui tirent un peu en longueur
– Difficulté à l'ancienne
– Bon courage pour survivre si vous n'avez plus de kunais
– Le labyrinthe final : ça, franchement, on s'en serait passé...
Les avis de l’époque :
« A propos de graphismes, inutile de vous dire qu’ils sont superbes et que la perfection est proche. […] On connaissait les performances sonores de la Megadrive, sur le papier, mais dans les oreilles c’est hallucinant. Basé sur un scénario peut-être « bidon », The Super Shinobi est certainement un des plus beaux jeux jamais réalisés. »
J.M. Destroy, Joystick n°6, Juin 1990, 96%
« The Revenge of Shinobi est un jeu extraordinaire qui séduit autant par son intérêt de jeu que par la qualité de sa réalisation […] Toutes ces qualités font de The Revenge of Shinobi le meilleur programme sur Megadrive à ce jour, l’un des plus grands jeux d’action que l’on ait vu sur une console ou sur micro. Un must. »
Alain Huyghues-Lacour, Tilt n°81, septembre 1990, 18/20
Bonus – Ce à quoi peut ressembler The Revenge of Shinobi sur un écran cathodique :
Version Arcade (Mega-Tech)
Développeur : SEGA Enterprises Ltd.
Éditeur : SEGA Europe Ltd.
Date de sortie : Octobre 1990 (Europe)
Nombre de joueurs : 1
Langue : Anglais
Support : Cartouche
Contrôleurs : Un joystick et trois boutons
Version testée : Version européenne
Hardware : Mega-Tech System Processeurs : Motorola MC68000 7,670453MHz ; Zilog Z80 3,579545MHz ; Zilog Z80 3,579540MHz Son : 2 hauts-parleur – SEGA 315-5313 Megadrive VDP 53,693175MHz ; SEGA VDP PSG 3,579545MHz ; YM2612 OPN2 7,670453MHz ; SEGA 315-5246 SMS2 VDP 10,73862MHz ; SEGA VDP PSG 3,57954MHz – 2 canaux Vidéo : 256 x 224 (H) 59,922738Hz (x2)
Par soucis d’exhaustivité, il sera également évoqué ici la version arcade de The Revenge of Shinobi. Le fait que le jeu ait été développé sur Mega Drive aura pu vous mettre la puce à l’oreille, mais cette version arcade… n’en est pas vraiment une. Elle faisait en fait partie de la collection Mega-Tech, qui offrait sensiblement la même chose que la collection PlayChoice-10 chez Nintendo, à savoir tester la console de salon dans une salle d’arcade. Le jeu n’est donc, techniquement parlant, rien d’autre que la version parue sur Mega Drive, au détail près qu’un crédit vous permet ici d’acheter du temps de jeu (généralement une minute par crédit, ce qui n’est vraiment pas beaucoup) et qu’un deuxième écran affiche à la fois la sélection de jeux disponible et les commandes du jeu auquel vous êtes en train de vous essayer. Il y a peu de chance que vous tombiez sur une borne d’arcade de ce type un jour – à plus forte raison quand on sait à quel point les salles d’arcade sont devenues rares. Mais si jamais vous en croisiez une et que vous cherchiez désespérément à savoir à quoi pouvait ressembler The Revenge of Shinobi sur borne d’arcade, pas besoin de chercher de la monnaie, vous avez votre réponse.
NOTE FINALE : 18,5/20
La version arcade de The Revenge of Shinobi n’étant strictement rien de plus que l’équivalent de sa version console, lui attribuer une autre note n’aurait pas grand sens. En revanche, on ne peut qu’imaginer la fortune que devait représenter le fait de jouer une partie standard, à raison d’une minute de jeu par crédit. Mega-Tech n’étant de toute façon plus une offre valide depuis très longtemps, vous ne pourrez vous essayer à cette borne que chez un collectionneur, dans un musée ou par le biais de l’émulation.
Développeurs : Atlus Co., Ltd. – Red Company Corporation Éditeur : NEC Technologies, Inc. Titre original :PC原人 (PC Genjin, Japon) Titres alternatifs :PC原人 : Pithecanthropus Computerurus (PC Engine, écran-titre – Japon), BC Kid : Pithecanthropus Computerurus (Amiga, écran-titre) FC原人 (FC Genjin, Famicom – Japon), B.C. Kid (Amiga, Game Boy – Europe), GB原人 (GB Genjin, Game Boy – Japon), PC Kid (titre informel) Testé sur :PC Engine – Amiga – Game Boy – NES Disponible sur : Playstation 3, PSP, Wii, Wii U En vente sur :Nintendo eShop (Wii U)
Date de sortie : 15 décembre 1989 (Japon) – Avril 1990 (États-Unis)
Nombre de joueurs : 1
Langues : Anglais, japonais
Supports : Dématérialisé, HuCard
Contrôleur : Joypad
Version testée : Version américaine
Spécificités techniques : HuCard de 3Mb
Vidéo – L’écran-titre du jeu :
C’est un peu triste à admettre, mais une des caractéristiques récurrentes accolées à la PC Engine, c’est le sentiment d’un grand foutoir.
Mastodonte au Japon, timide challenger aux États-Unis, produit ultra-confidentiel en Europe, ni tout-à-fait une console 8 bits, ni entièrement une console 16 bits, novatrice à tous les plans mais souvent trop purement japonaise pour se faire un nom en occident (qui l’aura d’ailleurs appelée « TurboGrafx-16 » ou « SuperGrafx » selon les versions)… autant dire qu’aborder son histoire européenne se résume à aborder un grand vide en partie comblé par une diffusion sporadique et par les boutiques d’importation. Et ce chaos se retrouve jusque dans l’appellation de ce qu’on a pris l’habitude de considérer comme la mascotte de la machine : Bonk ? B.C. Kid ? PC Kid ? PC Genjin ? FC Genjin ?? GB Genjin ??? N’en jetez plus : à l’image de la console dont il est devenu le symbole (Et pour cause : en japonais, son nom est fait pour calquer celui de la console, alors que le titre n’est même pas une exclusivité PC Engine !), le gamin des cavernes à la tête dure est à la fois très singulier et furieusement protéiforme.
Bonk et son crâne en acier trempé vous réservent un sacré voyage !
En attendant, vous voilà propulsé en 10.000 avant Jésus Christ, au commencement de la révolution néolithique, mais on s’en fout : l’important, c’est que le roi Drool a enlevé Za, la princesse des dragons ! Et apparemment, ce n’est pas du tout au goût de Bonk (on va se contenter de l’appeler comme ça à partir de maintenant), bien décidé à aller secourir la belle (?), quitte à se frayer un chemin a grands coups de boule. Car, comme on l’a dit, le gamin préhistorique sait utiliser sa tête – littéralement – pour venir à bout de l’opposition sous toutes ses formes, au fil de cinq mondes à la longueur plutôt aléatoire, puisque si ceux-ci peuvent parfois compter jusqu’à sept niveaux (!), certains n’en comptent qu’un seul (!!!).
Trouver une salle cachée est toujours un grand moment
Inutile de lambiner : la première force de ce Bonk’s Adventure, c’est sa jouabilité. A priori, dégommer des adversaires avec son crâne ne ressemble pas à l’idée la plus extraordinaire de l’histoire du gameplay, mais le titre d’Atlus et Red Company a su se montrer assez imaginatif à ce niveau. En effet, si Bonk peut disposer de ses adversaires avec un simple coup de tête, la portée assez ridicule de la chose devrait assez rapidement soulever votre inquiétude. Fort heureusement, employé au moment de sauter, ce fameux coup de boule se transforme en majestueux saut de l’ange qui, avec un peu de pratique, devrait vous transformer en redoutable assaillant adepte de l’attaque en piqué. Pour ne rien gâcher, le crâne du garnement étant solide sous tous les angles, il est également tout à fait possible d’attaquer les ennemis par en-dessous ! Le scoring étant un aspect loin d’être anecdotique dans le jeu – notamment pour gagner des vies que vous risquez de consommer à grande vitesse lors de vos premières parties – vous allez vite apprendre à faire de véritables parties de volley-crâne avec vos adversaires, afin de les encourager à vous abandonner des points et, parfois même des bonus.
Vous trouverez vite beaucoup de monde sur votre route
Ces derniers prennent généralement la forme de nourriture : des fruits et légumes, qui regonfleront timidement votre jauge de vie en plus de vous rapporter des points, et surtout de la viande, dont Bonk est visiblement très friand : un morceau de gigot doublera les dégâts de ses coups de boule, et permettra également d’immobiliser tous les adversaires en frappant le sol, un deuxième vous rendra invincible pour un court instant. Notez également la présence de smileys, qui rempliront votre jauge de vie en fin de niveau (faute de quoi, vous ne démarrerez pas le prochain monde avec la vie à fond), des cœurs, pour vous soigner une fois de plus, et surtout des containers de cœur, beaucoup plus rares, pour augmenter la taille de votre jauge de santé. Et croyez-moi, vous allez en avoir besoin !
Évidemment qu’il y a des niveaux aquatiques, c’te blague !
Car Bonk’s Adventure est très loin d’être un jeu facile. On pourrait croire, à la vue de la confortable longueur de votre jauge de vie, que les choses vont être simples ; grave erreur ! L’opposition est généralement placée précisément aux endroits où elle est le plus en mesure de vous nuire, et le jeu est long : comptez bien une heure et quart pour espérer voir la séquence de fin… si vous y parvenez, bien entendu, car en-dehors de vos trois vies de départ, point de salut : n’espérez même pas obtenir un continue, ça n’existe pas !
Même le décor vous en veut !
Et entre les passages sous-marins, les ennemis qui viennent de partout, les séquences où vous vous faites bombarder par des scories de lave, sans oublier le bon gros boss rush de fin, voir la frimousse du roi Drool va se mériter ! La bonne nouvelle, c’est que Bonk’s Adventure est un des jeux où l’entrainement fait réellement une grosse différence : quand on commence à maîtriser les possibilités du gamin des cavernes, on sent immédiatement qu’on peut aller beaucoup plus loin, beaucoup plus vite.
Vos dents vous serviront aussi à escalader les murs
Découvrir l’emplacement des salles bonus cachées peut également simplifier sérieusement les choses, et s’il faut parfois avoir les nerfs solides pour prendre le temps de comprendre des subtilités que le jeu ne vous explique pas, comme la capacité à pivoter autour de l’axe d’un tronc que vous êtes en train d’escalader (avec les dents !!), le titre devient indéniablement de plus en plus sympathique avec le temps. Tout juste pourra-t-on regretter des masques de collision pas toujours ultra-précis, un mécanisme de saut qui demande à Bonk de prendre un léger élan pour éviter de faire un saut de puce – et qui risque souvent de vous coûter cher – et des patterns de boss pas toujours limpides (le deuxième boss !), mais dans l’ensemble, si on prend le temps d’apprivoiser un peu le jeu, on ne le regrette pas.
Ce boss est resté très célèbre
Niveau réalisation, Bonk’s Adventure peut sans difficulté prétendre rivaliser avec tout ce qui est sorti à la même période que lui. Même si le jeu est parfois un peu sombre et que certains environnements manquent cruellement de détails, l’univers du titre a une patte très sympathique, le jeu regorge de sprites gigantesques, l’animation est irréprochable, et la musique est entrainante – quoiqu’un peu répétitive, faute de variété.
À l’assaut du château final !
Le seul véritable défaut serait plutôt à mettre du côté de l’univers de jeu, qui peine à se renouveler sur la distance, et il faut reconnaître qu’après vingt minutes de rochers/cavernes/cascades/volcans, on commence à saturer un peu. Si le joueur occasionnel risque de ne pas mordre instantanément au concept, et pourrait même être tenté de passer rapidement à autre chose, il ferait à coup sûr une erreur : le titre d’Atlus et Red Company est à n’en pas douter un des meilleurs jeux de plateforme de la PC Engine, et s’il est suffisamment exigeant pour demander quelques efforts pour s’y laisser entrainer, il y a vraiment manière à y engloutir des dizaines d’heures avant de ressentir la fierté d’être venu à bout du boss final. Laissez-lui une chance : vous pourriez bien en être le premier ravi.
Vidéo – Le premier niveau du jeu :
Récompenses :
Tilt d’or 1990 (Tilt n°85, décembre 1990) – Meilleur beat-them-up
NOTE FINALE : 17/20Bonk's Adventure est sans doute l'un des titres les plus iconiques de la PC Engine, et à son contact, on comprend rapidement pourquoi. Le titre d'Atlus et Red Company parvient à construire sur les fondamentaux du genre (sauter et taper) pour offrir un gameplay dépaysant, plus technique qu'il n'y parait, pas toujours irréprochable mais au potentiel ludique indéniable. Si on peste souvent lors des premières parties, le temps de domestiquer toutes les possibilités du remuant héros préhistorique, on apprend vite à s'y attacher et à l'emmener de plus en plus loin, en prenant de plus en plus de plaisir en route. On peut aussi ne pas mordre à l'univers (parfois un peu redondant) du titre et à ses niveaux qui s'étirent dangereusement en accumulant les stages plus ou moins inspirés, mais l'aventure vaut à n'en pas douter le coup d'être tentée au moins une fois. Un peu d'air frais dans le monde du jeu de plateforme.
CE QUI A MAL VIEILLI :
– Un gameplay assez riche mais pas toujours très naturel, surtout au début
– Des masques de collision imparfaits
– Un univers préhistorique qui peine à se renouveler au fil des niveaux
– Un peu long pour un jeu qui doit être complété d'une traite
– Vraiment pas facile, surtout sur la fin
– Des sauts difficiles à maîtriser
Bonus – Ce à quoi peut ressembler Bonk’s Adventure sur un écran cathodique :
Version Amiga B.C. Kid
Développeur : Factor 5 GmbH
Éditeur : Ubi Soft Entertainment Software
Date de sortie : Septembre 1992
Nombre de joueurs : 1
Langue : Anglais
Support : Disquette 3,5″
Contrôleur : Joystick
Version testée : Version disquette testée sur Amiga 1200
Aussi surprenant que cela puisse paraître, la première escapade du gosse des cavernes hors de la PC Engine n’aura pas atterri sur une des consoles de la concurrence, mais bien… sur Amiga. À un moment étrange, d’ailleurs : celui où l’ordinateur de Commodore pouvait de moins en moins revendiquer le titre d’ordinateur-roi, âprement disputé par un PC en pleine bourre. Toujours est-il que NEC aura décidé de confier l’adaptation à l’équipe de Factor 5 – difficile d’imaginer un meilleur choix tant l’équipe allemande avait déjà fait ses preuves avec des titres comme Turrican.
Hé mais… c’est encore plus coloré que sur console ?!
Et le résultat est… eh bien, ma foi, largement à la hauteur, surtout comparé aux carnages auxquels on avait pu assister du côté du portage des titres de chez Konami. Du côté de la réalisation graphique, tout d’abord, le titre est assez fidèle à la version originale, mais se paie carrément le luxe d’être plus coloré. L’animation est fluide, la fenêtre de vue est un peu plus grande grâce à une meilleure résolution, et le titre tourne comme un charme en plein-écran. Que du bonheur ! La réalisation musicale, bien que sympathique, m’a semblé légèrement inférieure à ce qu’on pouvait entendre sur PC Engine, mais il s’agit avant tout d’une question de goût. Seul petit bémol : même si la jouabilité est très correcte et que le jeu gère les joystick à deux boutons, les commandes sont devenues plus « flottantes » que sur console, d’où un temps d’adaptation pour ceux ayant fait leurs gammes sur PC Engine. Je ne serai également jamais parvenu à m’accrocher à un mur, ce qui se faisait pourtant automatiquement sur console. Mais dans l’ensemble, un portage de très grande qualité.
Tout est toujours à sa place, et c’est chouette
NOTE FINALE : 17/20
Incroyable mais vrai : B.C Kid sur Amiga fait aussi bien que la version PC Engine – il se paie même le luxe d’être plus coloré ! On pourrait même considérer cette version comme supérieure à l’originale si les contrôles un peu plus flottants n’étaient pas aussi déstabilisants – les joueurs n’ayant jamais touché au jeu sur PC Engine n’ont en tous cas aucune raison de bouder cette version. Du beau boulot, Factor 5 !
Version Game Boy B.C. Kid
Développeur : Hudson Soft Company, Ltd.
Éditeur : Hudson Soft Company, Ltd.
Date de sortie : 28 septembre 1992 (Japon) – 10 décembre 1992 (Europe) – 1992 (États-Unis)
Les infidélités du gamin préhistorique envers la PC Engine ne se seront pas limitées à l’Amiga : Bonk aura également pactisé avec Nintendo dès 1992. Il aura donc commencé par poser ses valises sur Game Boy, dans un jeu intégralement original… ou presque. Je dis « ou presque » car, dans les faits, le jeu suit fidèlement les grandes lignes du logiciel paru sur PC Engine : mêmes décors, même déroulement, mêmes possibilités, même ascension finale avec un boss gauntlet en prélude à l’affrontement avec le roi Drool. En terme de gameplay, notre garnement n’aura rien perdu en route : toutes les possibilités du jeu de base sont toujours là, ainsi que la plupart de ses monstres, accompagnés de quelques petits nouveaux. On remarquera néanmoins quelques nuances : frapper le sol avec votre crâne quand vous venez de prendre un morceau de viande détruit désormais tous les adversaires à l’écran au lieu de les immobiliser. Seuls les boss sont entièrement originaux – à part le boss final qui, comme on l’a vu, reste le roi Drool – et on notera que la princesse dragon se nomme désormais Liza. Bon, pourquoi pas…
Le roi Drool n’est pas bien compliqué, mais bon sang ce qu’il est résistant
En fait, la principale différence entre ce jeu et la version parue sur PC Engine, c’est qu’il est beaucoup plus court, et surtout beaucoup plus facile, que sur la machine de NEC. Le titre se boucle dorénavant en environ 35 minutes, et il faut attendre les tout derniers passages pour entrevoir une quelconque difficulté – l’ennui étant que le logiciel se montre de toute façon si généreux en cœurs et en vies qu’on peut facilement en venir à bout dès la première partie – ce qui a été mon cas. Mine de rien, ce défi édulcoré prive quoi qu’on en dise le jeu d’une grande partie de son intérêt : on peut souvent boucler un niveau en se contentant de foncer vers la droite et de multiplier les pirouettes à chaque phase de saut. L’idée était, de toute évidence, d’offrir une version plus accessible à un public plus jeune – c’est en partie réussi, mais on ne peut pas s’empêcher de penser que le plaisir aurait été un peu plus tangible avec un défi à surmonter. Un bon moyen de découvrir la saga sans vous arracher les cheveux.
NOTE FINALE : 14/20
B.C. Kid sur Game Boy est un peu la version d’initiation du titre paru sur PC Engine : c’est à peu près la même chose, mais en plus court et en infiniment plus facile. Une fois le défi jeté aux orties, il faut bien reconnaître qu’on s’ennuie parfois un peu, maîtriser les subtilités du gameplay n’étant même pas nécessaire pour espérer venir à bout du titre dès la première partie. Bref, un échantillon d’essai plus qu’une aventure à part entière.
Version NES
Développeur : A.I. Co., Ltd.
Éditeur : Hudson Soft USA, Inc.
Date de sortie : 30 juillet 1993 (Japon) – Janvier 1994 (États-Unis)
Nombre de joueurs : 1
Langue : Anglais
Support : Cartouche
Contrôleur : Joypad
Version testée : Version américaine
Spécificités techniques : Cartouche de 3Mb
Vidéo – L’écran-titre du jeu :
En apprenant que Bonk’s Adventure avait été porté sur une console Nintendo en 1993, le premier réflexe serait de le voir débarquer sur une Super Nintendo déjà fermement implantée partout dans le monde. Perdu ! Pour une raison mystérieuse, c’est bien sur une NES alors clairement en toute fin de carrière que le gamin des cavernes aura signé sa dernière étape. Le bon côté des choses, c’est que les programmeurs de l’époque pouvaient commencer à affirmer connaître la console 8 bits sur le bout des doigts – on est donc en droit de s’attendre à une conversion irréprochable. Et de ce côté-là… disons qu’on est quand même en droit d’être un peu déçu.
Les arbres du deuxième monde ont sérieusement rapetissé !
Graphiquement, le jeu s’en sort assez bien : certes, c’est encore plus sombre que sur PC Engine, mais on connait les limitations de la NES dans ce domaine. La plupart des sprites n’ont pas rétréci au lavage – y compris l’imposant premier boss – on semble donc avoir préservé l’essentiel. Curieusement, ce sont les DÉCORS qui ont rapetissé : le dinosaure du stage 1-4 ne tire plus la langue, son estomac est beaucoup plus petit, et singulièrement plus simple. Une sensation qui se confirme hélas pendant l’essentiel du jeu : une nouvelle fois, c’est plus court (le deuxième monde, par exemple, ne compte plus que 4 stages, contre 7 sur PC Engine), et c’est plus simple. Pas au point de se transformer en balade de santé comme sur Game Boy, mais on sent quand même que ça va plus vite. C’est un peu dommage – pourquoi sortir une version simplifiée ? Pourquoi sur NES plutôt que sur Super Nintendo ? Pourquoi aussi tard ? – mais cela pénalise moins le jeu que sur la console portable. Mon conseil : privilégiez la version PC Engine ou celle parue sur Amiga, supérieures en tous points.
Notez que les plateformes permettant de lui sauter sur le crâne ont disparu. Il faudra désormais lui grimper sur le ventre !
NOTE FINALE : 15/20
Nouvelle déception pour ce Bonk’s Adventure, une nouvelle fois inutilement édulcoré pour son passage sur NES. Certes, les joueurs s’étant arrachés les cheveux sur la version PC Engine seront sans doute heureux de bénéficier d’une version un peu plus accessible, avec une réalisation très correcte. Mais mieux vaut, à mon sens, profiter de l’expérience originale, plus intense, plus ludique et techniquement plus accomplie.
Développeur : ADK Corporation Éditeur : SNK Corporation Titre original :ティンクルスタースプライツ (Tinkuru Sutaa Supuraitsu, Japon) Testé sur :Neo Geo (MVS/AES) – Neo Geo CD – Saturn – Dreamcast Disponible sur : Android, BlackNut, iPad, iPhone, Linux, Mac, Playstation 4, Switch, Wii, Windows 7, 8, 10, Windows Apps, Xbox One En vente sur :Gog.com (Windows), Microsoft.com (Windows), Nintendo eShop (Switch), Steam.com (Windows)
Version Neo Geo (MVS/AES)
Date de sortie : Janvier 1997
Nombre de joueurs : 1 à 2
Langue : Anglais
Support : Cartouche
Contrôleurs : Un joystick (huit directions) et quatre boutons (deux en usage)
Versions testées : Version MVS et AES internationales
Reconnaissons-le : en règle générale, quand on s’apprête à jouer à un shoot-them-up, on sait très exactement ce qu’on est venu chercher. Il faut dire que la quasi-totalité des mécanismes du genre ont été arrêtés dès le milieu des années 80, et qu’à l’exception notable du sous-genre qu’est le manic shooter, le choix se limite principalement à choisir son type de défilement, son univers et la difficulté de l’expérience de jeu (cela n’est évidemment que très partiellement vrai au-delà des années 90, mais la période traitée par le site étant le XXe siècle, revenons à nos moutons).
Voilà le roster – dommage qu’il ne soit pas accessible pendant le mode histoire
Mais quant à espérer une surprise, cela doit faire un petit moment qu’on se dit que ça n’arrivera tout simplement pas – peut-être parce que l’innovation n’est pas nécessairement ce qu’on recherche au moment de s’adonner à un logiciel. Alors on s’installe aux commandes, et on sait pertinemment qu’on va avoir assimilé le système, dans le pire des cas, en une dizaine de secondes. Voilà. On peut bien essayer des dizaines de modèles d’échiquiers, l’esthétique et le confort changent peut-être, mais les règles du jeu d’échec, elles, ne changent pas. Ça, c’est la théorie.
Jusqu’à ce qu’on tombe sur un extraterrestre comme Twinkle Star Sprites.
Des sorcières, de la magie et de l’action
Surprise ! Il restait peut-être bien des choses à inventer, finalement, dans le shoot-them-up : en 1996, ADK a l’idée de développer un concept… compétitif. Et pas de la simple esbroufe à jouer à tour de rôle avant de comparer son score, non : un vrai système de jeu où l’on joue l’un contre l’autre, et puisant une partie de ses mécanismes dans… le puzzle game. Non, vous ne venez pas de sauter une ligne par mégarde : Twinkle Star Sprites, c’est un peu « Cotton rencontre Puyo Puyo« . Avouez que ça, pour le coup, c’est original !
On a même droit à une jolie carte
Le titre d’ADK impose en effet sa différence dès l’écran-titre, en proposant le choix entre trois modes de jeu : jouer contre un humain, jouer contre l’ordinateur, ou bien un mode « histoire » où les niveaux seront entrecoupés de cinématiques complètement pétées chargées de vous raconter une histoire débile à souhait narrée dans un anglais lamentable et envoyant une apprentie-sorcière nommée Ran à la recherche de la Twinkle Star du titre, censée accorder à celui ou celle qui la trouve un vœu. Oui, cela ressemble précisément aux options d’un puzzle game en un contre un à la Puzzle Fighter, et ce n’est pas un hasard : ici, pas de boss, pas de pièges mortels dans le décor, pas d’attaque de vaisseau géant ; le concept reposera sur un mano a mano en face à face… ou presque.
Vos bombes n’enverront pas de projectiles sur votre adversaire ; utilisez donc uniquement pour vous tirer d’affaire
Vous prenez donc le contrôle de Ran si vous jouez le mode histoire, ou d’une sorcière fournie avec son balai ou sa monture et sélectionnable parmi neuf (plus quatre personnages cachés) dans les autres modes de jeu. Dès les premiers instants, vous constaterez que la fenêtre de jeu est divisée en deux, exactement comme dans les puzzle games dont on parle depuis tout à l’heure.
Le scénario est débile à souhait
Chacune de ces fenêtres sera le terrain de jeu d’une des sorcières, qui devra bien évidemment faire face à l’opposition à l’aide de son tir tout en s’efforçant à la fois de rester en vie et de compliquer la vie de sa consœur (ou de son confrère, mais vous avez saisi l’idée). Comment ? Eh bien, pas en lui tirant directement dessus, vous vous en doutez – ce serait trop simple, et ça ne durerait sans doute pas très longtemps. Non, le jeu propose à la place un système un peu plus retors : détruire un adversaire déclenche généralement une réaction en chaîne qui permet à la fois de faire le ménage à coups de combos, mais aussi et surtout de transformer les ennemis ainsi abattus en projectiles appelés Attack Characters qui réapparaitront… directement sur l’écran de votre concurrent(e) ! Lequel devra donc soit louvoyer pour éviter de se faire toucher et de perdre ainsi une partie des cinq cœurs qui lui servent de barre de vie, soit faire usage de son tir pour vous renvoyer les importuns – ce qui va être, vous vous en doutez, une des clés du gameplay.
Il se passe toujours beaucoup de choses à l’écran !…
Car si le jeu ne verse pas dans la surenchère (un seul type de tir, une charge, pas de power-up à proprement parler en-dehors d’une réserve de smart bombs), toute la technicité reposera principalement sur la capacité à charger votre tir au bon moment, à savoir quand être en mouvement, à comprendre quand contre-attaquer et quand faire usage de votre bombe pour vous tirer d’une situation qui menace de virer au vinaigre. Une partie serrée se jouera souvent sur votre capacité à jouer au ping-pong avec les Attack Characters adverses, ce qui fera progressivement augmenter la capacité de charge de votre tir avant de débloquer l’accès à des Boss Attacks qui, elles, en plus d’être dévastatrices, seront impossibles à renvoyer.
…Et du coup, ce n’est pas toujours facile de se repérer dans ce foutoir
C’est – a priori – simple, mais très efficace, et ça ne tarde pas à se transformer en véritable champ de bataille, le chaos à l’écran étant tel que la pourtant puissante Neo Geo devra, une fois n’est pas coutume, composer avec de nombreux ralentissements ! Le concept est en tous cas parfait pour aligner les parties rapides à raison de « allez, on se fait la revanche », le mode deux joueurs étant ici clairement le plus intéressant de tous. Les modes « solo » représenteront, pour leur part, un bon entraînement, la difficulté ne tardant pas à monter en flèche – croyez-moi, il faudra être très bon pour espérer finir la campagne principale. Mais dans un titre reposant avant tout sur un concours de réflexes et d’intelligence de jeu, se mesurer à un ordinateur montre assez vite ses limites, et le plaisir n’est jamais tout à fait le même quand on ne peut pas profiter des hurlements de rage de son adversaire.
Eh oui, mon gars, et ton cochon ailé n’y peut rien !
À ce titre, si la réalisation du jeu donne dans le kawaï très coloré, dans un style, rappelant, une fois de plus, Puyo Puyo, il y a tellement d’action à l’écran qu’elle peine parfois à rester lisible. On regrettera aussi que le fait d’être touché vous oblige à secouer votre stick pendant quelques secondes pour reprendre le contrôle de votre sorcière, car ça n’apporte pour ainsi dire rien et c’est suffisamment contre-intuitif pour nous faire enchaîner les déconvenues une fois sur deux.
Combo !
On pourra également trouver dommage que le concept finisse fatalement par s’essouffler sur la durée, le fait de faire reposer l’essentiel du gameplay sur les Attack Characters finissant fatalement par montrer ses limites – mais il faut bien se souvenir qu’on parle ici d’un jeu d’arcade avant tout fait pour s’amuser par sessions de dix minutes, et le fait qu’il puisse demeurer amusant après plusieurs heures reste de toute façon une prouesse. L’originalité du concept est telle, en tous cas, qu’on ne peut que recommander aux amateurs du genre de s’y essayer au moins une fois : on n’a pas tous les jours l’occasion de découvrir une nouvelle approche dans les shoot-them-up ! Pour les autres, tout le monde n’accrochera pas nécessairement plus de dix minutes, mais si jamais vous avez un ami sous la main, c’est clairement une expérience à vivre, et cela vaut clairement la peine de s’accrocher un peu le temps de domestiquer les subtilités du gameplay.
Vidéo – Le premier niveau du jeu :
NOTE FINALE : 15,5/20 (seul) 17/20 (à deux)
Alors comme ça, vous pensiez tout connaître sur les shoot-them-up ? Si vous n'avez jamais joué à Twinkle Star Sprites, vous pouvez d'ores et déjà réviser toutes vos certitudes : on ne rencontre pas souvent un titre qui emprunte autant aux jeux de tir à défilement vertical qu'aux puzzle games ! L'expérience compétitive ainsi offerte est à la fois efficace, ludique et dépaysante, mais elle gagne clairement à être vécue contre un adversaire de chair et d'os, particulièrement si c'est quelqu'un que vous aimez chambrer. Le concept peut malgré tout passer pour suffisamment basique pour que les joueurs les moins patients estiment en avoir fait le tour au bout d'une heure – ce en quoi ils auront tort, le jeu étant plus riche qu'il n'en a l'air. Pour tous ceux qui accrocheront, en tous cas, il y aura matière à y passer des soirées entières, et la longévité du titre, disponible à la vente jusqu'à aujourd'hui, en témoigne. Enfin un peu d'air frais dans l'univers ô combien cloisonné du shoot-them-up !
CE QUI A MAL VIEILLI :
– Expérience solo assez limitée
– Un système de jeu qui peut passer pour un peu frustre avant qu'on en connaisse les finesses
– Action pas toujours très lisible
– Beaucoup de ralentissements
Version Neo Geo CD
Développeur : ADK Corporation
Éditeur : ADK Corporation
Date de sortie : Février 1997 (International)
Nombre de joueurs : 1 à 2
Langue : Anglais
Support : CD-ROM
Contrôleurs : Joypad, joystick
Version testée : Version américaine
Spécificités techniques : –
Bonne nouvelle ! Une fois n’est pas coutume, Twinkle Star Sprites aura enfin décidé de profiter du support CD pour offrir autre chose que des temps de chargement à rallonge : la musique tire également profit des capacités du CD-ROM. Ne vous attendez pas à des compositions orchestrales ; on retrouve les thèmes de la version cartouche, mais la qualité à clairement pris du galon. Tout le reste n’est clairement qu’un copier-coller de la version AES, à un petit ajout près : une galerie présentant quelques artworks, à la résolution malheureusement assez faible. Le véritable atout de cette itération CD, comme souvent, restera son prix, sensiblement plus abordable qu’au format cartouche, même aujourd’hui sur le marché du retrogaming.
NOTE FINALE : 16/20 (seul) 17,5/20 (à deux)
Twinkle Star Sprites sur Neo Geo CD reste une version semblable à 99% à l’itération cartouche, mais on appréciera le gain qualitatif de la musique qui offre au jeu un surplus de pêche bienvenu. La présence d’une galerie d’images représentera la cerise sur le gâteau.
Version Saturn
Développeur : ADK Corporation
Éditeur : ADK Corporation
Date de sortie : 18 décembre 1997 (Japon)
Nombre de joueurs : 1 à 2
Langue : Japonais
Support : CD-ROM
Contrôleur : Joypad
Version testée : Version japonaise
Spécificités techniques : –
Vidéo – L’introduction et l’écran-titre du jeu :
Sortie la même année que l’itération Neo Geo CD (mais uniquement au Japon, hélas), la version Saturn de Twinkle Star Sprites réserve quelques surprises. La première, et non des moindres, est visible dès le lancement du jeu, avec la présence d’une introduction animée et chantée (visible ci-dessus) histoire de vous mettre tout de suite dans l’ambiance !
Et un roster dopé aux hormones, un !
Une petite friandise qui annonce un titre un peu plus copieux que dans les versions précédentes, puisqu’en-dehors de la présence d’un CD bonus, d’une mode arcade et d’un menu des options encore un peu plus complet, le roster a également grossi : cette fois, pas besoin d’astuce, vous aurez d’emblée le choix entre quatorze personnages, dont les boss et Meirin Kisaragi, un inédit ! Sachant en plus que le titre profite de musiques CD (toujours autant de ralentissements, malheureusement), on serait presque totalement comblé si les voix, elles, ne donnaient pas l’impression d’avoir été enregistrées dans une boîte de conserve. Dans l’ensemble, un sacré beau cadeau fait à la Saturn, qui bénéficie à n’en pas douter d’une des meilleures versions du jeu.
Avec autant de personnages à jouer, il y a de quoi faire avant de trouver son favori
NOTE FINALE : 16,5/20 (seul) 18/20 (à deux)
La Saturn n’était visiblement pas décidée à faire de la figuration avec cette version intelligemment dopée de Twinkle Star Sprites. Plus riche, plus configurable, plus fun, le jeu accomplit presque le sans-faute – dommage que les ralentissements soient toujours de la partie.
Version Dreamcast
Développeur : ADK Corporation
Éditeur : SNK Corporation
Date de sortie : 23 mars 2000 (Japon)
Nombre de joueurs : 1 à 2
Langue : Japonais
Support : GD-ROM
Contrôleur : Joypad
Version testée : Version japonaise
Spécificités techniques : –
Franchement, c’est le minimum syndical…
Trois ans après la Saturn, c’est la nouvelle machine de chez SEGA qui voit débarquer sa version de Twinkle Star Sprites. Enfin, parler de « sa » version est un peu exagéré, puisque cette itération est tout simplement une copie conforme… de la version Neo Geo AES ! Incroyable mais vrai : aucune des nouveautés présentes dans la version Saturn n’a daigné faire le voyage jusqu’à la console nouvelle génération ! Et histoire d’enfoncer le clou, ce portage ne bénéficie même pas des arrangements sonores entendus sur Neo Geo CD… Une sacrée douche froide, même si la bonne nouvelle est que le jeu tourne désormais sans le moindre ralentissement – ce qui est vraiment la moindre des choses. Bref, une assez mauvaise surprise, même si le jeu est toujours aussi bon.
NOTE FINALE : 16/20 (seul) 17,5/20 (à deux)
Délit de grosse flemme pour cette itération Dreamcast de Twinkle Star Sprites qui n’intègre ni les ajouts de la version Saturn, ni les pistes de la version Neo Geo CD! Le framerate du jeu a au moins le bon goût d’être désormais irréprochable, mais on ne peut pas dire que SNK se soit transcendé sur ce coup-là.
Développeur : Naxat Soft Éditeur : Hudson Soft USA, Inc. Titre original :PC電人 (PC Denjin, Japon) Testé sur :PC Engine Disponible sur : Wii, Wii U En vente sur :Nintendo eShop
Date de sortie : Octobre 1992 (Amérique du Nord) – 20 novembre 1992 (Japon)
Nombre de joueurs : 1
Langues : Anglais, japonais
Support : HuCard
Contrôleur : Joypad
Version testée : Version américaine
Spécificités techniques : HuCard de 4Mb
Vidéo – L’écran-titre du jeu :
Connaissez-vous Zonk ? À cette question, personne ne vous en voudra de répondre par la négative : la PC Engine aura constitué, au sein du marché européen, une rareté réservée à un public de connaisseurs. Le rattacher à son prédécesseur Bonk ne devrait pas beaucoup vous aider non plus : en effet, celui-ci ne portait ce nom que sur le marché américain, s’appelant originellement PC Genjin au Japon, FC Genjin également au japon, mais sur Famicom, et B.C. Kid ou PC Kid selon les versions en Europe…
Voici vos amis ; tout un programme !
Une spécificité d’autant plus malvenue que ce fameux personnage était censé être la mascotte de la PC Engine : difficile d’imposer une mascotte dont personne ne semble jamais s’entendre sur le nom… Quoi qu’il en soit, Zonk, lui, aura manifestement décidé de délaisser à la fois la préhistoire et le jeu de plateforme, les deux terrains de prédilection de son ancêtre, pour s’attaquer au shoot-them-up – ou plutôt, comme aiment à dire les anglophones, au cute-them-up. Ce jeu de mot délicieux (« cute » signifiant « mignon » en anglais…) aura au moins le mérite de vous annoncer tout de suite le programme : de l’action, du cartoon et des couleurs acidulées.
Vous aimez les jeux déjantés ? Voici Air Zonk !
L’objectif de Zonk sera donc d’aller vaincre une espèce d’humanoïde à tête de lézard qui menace probablement la terre parce que c’est dans son contrat, il faudra donc parcourir cinq niveaux à défilement horizontal avant d’avoir le droit de vous farcir un boss gauntlet à l’ancienne et d’enchainer sur le combat final. Le fonctionnement est a priori simple : un bouton sert à tirer, l’autre à charger votre tir.
Le character design est excellent
Ce tir chargé introduit d’ailleurs une légère composante tactique, car pendant la charge, votre personnage peut arrêter certains projectiles, avant de lâcher la purée (si vous attendez suffisamment longtemps, Zonk larguera carrément l’équivalent d’une smart bomb). Mais ce n’est pas tout ! Avant chaque niveau, le jeu vous laissera également sélectionner un allié, parmi une dizaine de personnages tous plus déjantés les uns que les autres allant de la vache volante (!) à la benne à ordure (!!) qui viendront, pour peu que vous dénichiez une sorte de smiley géant, vous prêter un coup de main en vous suivant et en tirant des missiles. Mais l’apothéose surviendra si vous trouvez un deuxième smiley géant : vous fusionnerez alors avec votre partenaire pour gagner une invincibilité temporaire et une attaque surpuissante qui devraient vous aider à faire le ménage en profondeur et en vitesse. Mieux vaudra ne discriminer personne, cependant, car chaque allié n’est sélectionnable qu’une seule fois par partie.
Admirez la taille des boss ! Pas mal, pour une soi-disant 8 bits…
Le système d’upgrade du jeu est à la fois varié, original et singulièrement frustrant. Varié et original parce que chaque pouvoir est à peu près aussi cintré que l’esthétique globale du jeu : poings volants à la Goldorak, foudre, cartes à jouer, missiles à tête chercheuse, tout y passe, y compris une transformation plus originale qui a l’avantage de vous rendre plus petit (et donc plus difficile à toucher) mais l’inconvénient de vous priver de votre charge.
Le boss final a tous vos pouvoirs en même temps, et il est increvable. Bon courage…
L’aspect frustrant, lui, provient du fait qu’il n’y a pas de montée en puissance : chaque tir n’a qu’un seul et unique niveau. Faites-vous toucher une fois et vous revenez au tir de base ; deux fois et vous êtes mort (vous réapparaissez alors directement là où vous venez de passer l’arme à gauche). Le bon côté, c’est qu’on n’est jamais réellement pénalisé de repartir de rien, tant aucun tir n’est pensé pour être surpuissant. Le mauvais, c’est qu’on aurait bien aimé pouvoir devenir un peu mieux armé, car la difficulté du jeu ne tarde pas à monter en flèche.
Vos alliés viendront parfois vous prêter main forte…
À ce titre, ne vous laissez pas berner par la (superbe) réalisation du jeu. Ce n’est pas parce qu’Air Zonk est un cute-them-up qu’il est facile, loin de là ! On ne tarde pas à crouler sous les tirs adverses, et les boss comme les mini-boss demandent souvent d’avoir d’excellent réflexes, ainsi qu’une bonne concentration car il n’est pas toujours facile de distinguer tout ce qui se passe devant les décors animés et psychédéliques des gros affrontements.
…Et vous pourrez même fusionner avec eux !
C’est d’autant plus dommage que vous aurez probablement tendance à profiter inconsciemment de la vue, tant les graphismes et les sprites gigantesques, tous plus imaginatifs les uns que les autres, tendent à faire passer pour une absurdité l’idée que la PC Engine puisse être une console 8 bits. Franchement, observez les captures d’écran et dites-moi si on est à des kilomètres de ce que pouvaient afficher une Mega Drive ou une Super Nintendo ! Les ralentissements sont relativement rares, mais souvent bienvenus vu la frénésie de l’action, et si on finit un peu par fatiguer tant on n’a pour ainsi dire jamais le droit de souffler plus de dix secondes, l’essentiel est qu’on se prend très rapidement au jeu.
Ne cherchez pas, tout est normal
Au final, ce Air Zonk vient rappeler pourquoi la ludothèque de shoot-them-up de la PC Engine est à ce point entrée dans les mémoires : voilà typiquement le genre de logiciel dont on trouve très peu d’équivalents chez la concurrence et qui tire magnifiquement parti d’une console originellement pensée, rappelons-le, pour rivaliser avec la NES ! Si le système de jeu, particulièrement exigeant, ne fera pas nécessairement mouche chez tout le monde, la simple originalité du titre fera qu’on sera de toute façon heureux de le relancer régulièrement pour se rafraîchir la mémoire et tenter d’aller un peu plus loin que la dernière fois. Si vous commencez à saturer des éternels univers science-fiction / biomécaniques, voilà un peu d’air frais à acquérir d’urgence.
Vidéo – Le premier niveau du jeu :
NOTE FINALE : 16/20
Sous ses dehors de titre acidulé destiné aux plus jeunes, Air Zonk cache en fait un shoot-them-up assez relevé, original et prometteur lors des premiers niveaux avant que le système de power-up ne finisse par se montrer assez frustrant par ses limites. Une chose est sûre : grâce à un univers graphique qu'on ne croise pas souvent dans les titres du genre et à un gameplay privilégiant l'adresse au surarmement, les joueurs souhaitant mettre à contribution leurs réflexes dans un logiciel tirant merveilleusement parti des capacités de la PC Engine ne seront vraiment pas déçus. Les autres tireront peut-être la langue sur la fin du jeu, mais ne devraient malgré tout pas regretter d'avoir tenté l'expérience. À tester.
CE QUI A MAL VIEILLI :
– Boss final vraiment corsé
– Système d'upgrade original, mais limité
– Alliés sous-employés
Bonus – Ce à quoi peut ressembler Air Zonk sur un écran cathodique :
Cette image provient du site https://www.mobygames.com
Développeur : SEGA Enterprises Ltd. Éditeur : SEGA Enterprises Ltd. Titre original :スペースハリアーII (Japon) Titre alternatif :Space Harrier II Classic (versions Android et iOS) Testé sur :Mega Drive – Arcade (Mega-Tech) – Amiga – Amstrad CPC – Atari ST – Commodore 64 – ZX Spectrum Disponible sur : Android, iPad, iPhone, Linux, Macintosh, Wii, Windows – Figure au sein de la ludothèque pré-installée de la Mega Drive Mini (version Mega Drive) Présent dans la compilation :Sega Ages 2500 : Vol.20 – Space Harrier 2 : Space Harrier Complete Collection (PlayStation 2, PlayStation 3) En vente sur :Google Play (Android), Nintendo eShop (Wii), Steam.com (Linux, Macintosh, Windows)
Date de sortie : 29 octobre 1988 (Japon) – 14 août 1989 (Amérique du Nord) – Septembre 1990 (Europe)
Nombre de joueurs : 1
Langue : Anglais
Support : Cartouche
Contrôleur : Joypad
Version testée : Version internationale
Spécificités techniques : Cartouche de 4Mb
Vidéo – L’écran-titre du jeu :
À sa sortie, en 1985, Space Harrier avait, on s’en souvient, fait l’effet d’une déflagration. À une époque où les bornes d’arcade ne représentaient pas encore nécessairement l’apogée technologique et vidéoludique où allait les placer la deuxième moitié des années 80, le titre imaginé par SEGA et surtout par Yu Suzuki faisait office de précurseur : le type de jeu qu’on ne pourrait jamais espérer trouver un jour dans son salon. Dès lors, au moment de la commercialisation de la Mega Drive au Japon, quel meilleur moyen de démontrer ce que la première console 16 bits avait dans le ventre que de la doter au line-up d’une suite à ce qui restait l’un des logiciels les plus impressionnants, techniquement parlant, jamais publiés ?
Promis, les captures d’écran de ce test ne sont pas des images recyclées du premier jeu
L’objectif est donc affiché dès le début : Space Harrier II doit être la vitrine du monstre de technologie flambant neuf qu’est censé être la console de SEGA. Évidemment, le choix le plus évident aurait été d’offrir une adaptation de Space Harrier premier du nom – seulement voilà, le jeu ayant déjà été porté sur à peu près tous les systèmes commercialement viables d’alors, la Mega Drive serait apparue comme la dernière servie.
On peut désormais choisir son niveau de départ. Bon, pourquoi pas.
La solution – qui préfigurait d’ailleurs de ce qu’allait être la politique de SEGA au moment de porter ses grandes licences sur sa 16 bits – fut donc de développer une suite exclusive. Pas pour très longtemps, certes, car SEGA n’avait pas encore franchement les épaules pour se priver du reste du marché, surtout après le bide rencontré par la machine à son lancement, mais le concept était là : la Mega Drive, c’était LA console qui vous permettait de jouer à la suite de Space Harrier. Une prétention un tantinet ambitieuse, tant la machine était normalement loin d’avoir la puissance nécessaire pour rivaliser avec la borne, mais penchons-nous plutôt sur le résultat.
Les boss sont indéniablement devenus plus intéressants et plus techniques
Space Harrier II s’ouvre donc, sans tambours ni trompettes – mais avec un écran des options qui aura au moins le mérite de vous laisser choisir votre difficulté – sur ce qui doit constituer l’une des principales nouveautés du titre : la sélection du niveau de départ. Le jeu ne comportant que 13 niveaux, et ceux-ci étant assez courts, offrir ainsi l’opportunité de raboter la durée de vie du titre n’était pas forcément nécessaire – surtout vu la faiblesse du line-up de la machine. En revanche, vu à quel point vous risquez de fatiguer du pouce à force de marteler votre bouton de tir (à moins, bien sûr, d’activer l’autofire disponible dans les options), l’opportunité de pouvoir reprendre au stade qui vous intéresse présente également quelques avantages indéniables. Toujours est-il qu’on lance la partie et qu’on découvre alors… Space Harrier.
Les niveaux bonus vous placent dorénavant sur un hoverboard
Non, sérieusement, autant vendre la mèche tout de suite : Space Harrier II est moins une suite qu’une sorte de version 1.1 du premier opus. On retrouve très exactement les mêmes mécanismes de gameplay (les trois boutons ont la même fonction : tirer), le même univers, le même personnage, et même, pour une large partie, les mêmes adversaires. Alors certes, les décors de fond ont le bon goût de changer, les boss sont beaucoup plus variés et nécessitent enfin une stratégie spécifique (même si la méthode du « tourner en rond sans s’arrêter de tirer » devrait vous garder en vie pendant une large partie du jeu), et le stage bonus vous place dorénavant sur un hoverboard plutôt que sur un « chragon », mais dans ce dernier cas, cela est vraisemblablement davantage dû aux limitations techniques qu’à un authentique choix de gameplay.
Ça va peut-être moins vite, mais ce n’est quand même pas si loin de l’arcade
Car c’est justement le point précis où l’on attendait la Mega Drive au tournant : sa capacité à émuler une borne d’arcade qui figurait encore parmi les monstres techniques trois ans après sa sortie. Et sur ce point, la console de SEGA… ne se débrouille pas si mal, honnêtement. Alors oui, le jeu est infiniment moins fluide et moins rapide, sans surprise, que le premier épisode. Il n’empêche qu’il reste parfaitement jouable, que les sprites peuvent être à la fois massifs et nombreux sans provoquer le moindre ralentissement, et que comparés aux portages du premier opus sur Amiga, PC Engine ou Master System, la Mega Drive joue clairement dans la catégorie au-dessus. C’est joli, c’est jouable et ça tourne très bien – trois caractéristiques qui faisaient rarement le voyage ensemble dans les autres versions.
Le dernier niveau vous demandera de ré-affronter les douze boss du jeu avant… le Dark Harrier !
Surtout, le fait que le jeu tourne un peu moins vite le rend certes moins impressionnant, mais offre paradoxalement une jouabilité bien plus satisfaisante que sur arcade. Pouvant désormais espérer jouer en comptant sur ses réflexes sans pour autant être un Jedi, le joueur a -enfin- l’impression d’être maître de son destin et de pouvoir venir à bout du titre sans être sous cocaïne – ce qui est quand même un gros plus.
Les niveaux avec un « toit » sont toujours de la partie
On aurait d’autant plus aimé, pour l’occasion, que le gameplay se renouvèle un chouïa, mais il n’y a hélas toujours ni power-up, ni aucune variation, ni rien de ce qui manquait déjà cruellement au premier opus et qu’on aurait espéré voir apparaître dans une suite censée développer un peu le concept plutôt que de proposer exactement la même chose sous un titre plus vendeur. En l’état, on pourra quand même y consacrer un peu de temps, car le titre nécessite une réelle concentration pour en venir à bout, mais le principal reproche adressé à Space Harrierest toujours valable : trop peu, trop court.
Vidéo – Le premier niveau du jeu :
NOTE FINALE : 12,5/20
Si Space Harrier II ne transcende en rien l'expérience proposée par son aîné – c'est même, dans les grandes lignes, pratiquement le même jeu – ce sont paradoxalement les limitations techniques de la toute jeune Mega Drive qui l'obligent à opter pour un gameplay plus précis reposant moins sur l'adrénaline pure et davantage sur l'observation et sur la dextérité. Si on pourra regretter que le titre soit toujours aussi répétitif, particulièrement au cours de longues séances de jeu, le fait est qu'on s'amuse malgré tout davantage sur la durée qu'avec un premier épisode qui cessait d'être amusant dès qu'on avait fini d'en prendre plein les yeux. Certainement pas le programme le plus divertissant de la Mega Drive, mais un logiciel apte à vous occuper une heure ou deux pour peu que vous mordiez au concept ; ce n'est déjà pas si mal.
CE QUI A MAL VIEILLI :
– La sensation de vitesse et la fluidité d'ensemble sont clairement moins impressionnantes que sur arcade
– Pratiquement aucune innovation depuis le premier épisode
– Toujours aucun power-up
Bonus – Ce à quoi peut ressembler Space Harrier II sur un écran cathodique :
Version Arcade (Mega-Tech)
Développeur : SEGA Enterprises Ltd.
Éditeur : SEGA Europe Ltd.
Date de sortie : 1989
Nombre de joueurs : 1
Langue : Anglais
Support : Cartouche
Contrôleurs : Un joystick et trois boutons
Version testée : Version européenne
Hardware : SEGA Mega-Tech Processeurs : Motorola MC68000 7,670453MHz ; Zilog Z80 3,579545MHz ; Zilog Z80 3,579540MHz Son : Haut-parleur (x2) ; SEGA 315-5313 Megadrive VDP 53,693175MHz ; SEGA VDP PSG 3,579545MHz ; YM2612 OPN2 7,670453MHz ; SEGA 315-5246 SMS2 VDP 10,73862MHz ; SEGA VDP PSG 3,57954MHz ; 2 canaux Vidéo : 256 x 224 ; 320×224 (H) 59.922738 Hz (x2)
Voilà pour le rendu, c’est exactement la même chose
Space Harrier II version Mega Drive n’étant finalement pas beaucoup plus que Space Harrier version arcade porté à la sauce 16 bits, à quoi pouvait ressembler le portage arcade d’une version console elle-même portée de l’arcade ? Eh bien… à la copie conforme de cette version console, en fait, car ce Space Harrier II fait partie de la collection Mega-tech qui proposait de jouer à des titres Mega Drive dans des salles d’arcade… vous suivez ? Une seule chose à retenir, donc : en-dehors d’un deuxième écran chargé de vous informer du scénario du jeu et de vous décrire les touches, il n’existe strictement aucune différence entre cette itération et celle parue sur Mega Drive. Vous voilà prévenus.
NOTE FINALE : 12,5/20
À version identique, constat identique, mais force est de reconnaître qu’un Space Harrier II porté spécifiquement pour l’arcade n’aurait pas eu grand sens et aurait même été plutôt contre-productif au moment d’offrir un argument de vente à la toute nouvelle console 16 bits de SEGA. Voici donc une version Mega Drive en bonne et due forme, et rien d’autre.
Version Amiga
Développeur : Teque Software Development Ltd.
Éditeur : Grandslam Entertainments Ltd.
Date de sortie : Mars 1990
Nombre de joueurs : 1
Langue : Anglais
Support : Disquette 3,5″
Contrôleur : Joystick
Version testée : Version disquette testée sur Amiga 1200
C’est légèrement moins détaillé, mais on y croit quand même beaucoup plus que pour le premier épisode
Deux ans après que Paul Cuisset et Mickaël Sportouch se sont essayés à leur adaptation de Space Harrier – réalisée, rappelons-le, sans que la moindre bribe de données leur soit fournie par SEGA -, c’est cette fois la petite équipe de Teque, menée par Michael Hart, qui s’y colle. Sans faire affront au travail réalisé par les français, l’équipe britannique (certes plus nombreuse, plus expérimentée et travaillant à une époque où la machine de Commodore était mieux maîtrisée) s’est vraiment donnée du mal pour offrir une version correcte, et cela se sent. Graphiquement, on ne peut pas dire que ça soit à des kilomètres de la version Mega Drive – c’est certes un petit moins beau, on a perdu quelques fioritures comme les éclairs dans le fond à l’apparition d’un boss, mais rien de franchement choquant. Niveau sonore, il faudra choisir entre la musique et les bruitages, ce qui est un peu dommage, mais du côté de l’animation, en revanche, ça va plus vite que sur la console de SEGA, particulièrement sur un A1200 ! Ce serait même irréprochable sans quelques petits ratés dans la constance du framerate, qui compliquent légèrement les choses. N’empêche qu’au final, on prend pratiquement autant de plaisir à jouer que sur Mega Drive, ce qui est bien l’essentiel.
Le titre est légèrement plus difficile que sur Mega Drive, mais le reste de l’expérience est très proche de la version originale
NOTE FINALE : 12/20
La version Amiga de Space Harrier II n’est vraiment pas loin de faire aussi bien que l’original – elle lui est même presque supérieure sur un plan purement technique. Sans quelques petits couacs du côté du framerate ou des finitions (musique ou bruitages au choix), elle aurait largement pu se hisser au-dessus de la version Mega Drive mais en l’état, cela reste en tous cas un jeu bien plus accompli que l’adaptation du premier épisode.
Version Amstrad CPC
Développeur : Teque Software Development Ltd.
Éditeur : Grandslam Entertainments Ltd.
Date de sortie : Mars 1990
Nombre de joueurs : 1
Langue : Anglais
Supports : Cassette, disquette 3″
Contrôleurs : Clavier, joystick
Version testée : Version disquette testée sur Amstrad CPC 6128 Plus
Configuration minimale : Système : 464 – RAM : 64ko
Vidéo – L’écran-titre du jeu :
L’adaptation du premier Space Harrier sur CPC avait, on s’en souvient, proposé une version étrange incluant de la 3D vectorielle et un effet de profondeur mal maîtrisé qui rendait la maniabilité assez désagréable. Plus de fantaisies de ce type avec le portage de Space Harrier II : cette fois, le titre va clairement chercher du côté de la version ZX Spectrum, comme trop souvent, mais en s’en sortant un peu mieux que ce qu’on pouvait craindre. Les graphismes sont raisonnablement colorés, l’animation est à peu près fluide, la musique est assez sympathique, le jeu est jouable… Alors on ne va certainement pas hurler au génie, car on sent que le CPC est encore loin d’être poussé dans ses derniers retranchements, n’empêche qu’on peut effectivement s’amuser en jouant, ce qui n’était pas gagné d’avance. Il y a bien quelques ratés dans le framerate, et toucher les adversaires n’est pas toujours aisé à cause de la lenteur de vos tirs, mais tout le contenu est toujours là et on ne se sent pas roulé dans la farine – ce qui est plutôt une bonne chose pour un titre publié sur Amstrad CPC en 1990.
On n’aurait vraiment rien eu contre une fenêtre de jeu un peu plus grande, mais ça tourne étonnamment bien
NOTE FINALE : 10/20
Après un premier épisode assez frustrant, Space Harrier II sur CPC s’en sort avec les honneurs en parvenant à proposer une version jouable, relativement fluide et parfaitement fidèle en terme de contenu à celle publiée sur Mega Drive. Certes, on est loin de la vitesse ébouriffante et de l’adrénaline du premier opus sur arcade, et il faudra composer avec une certaine latence des tirs, mais on conserve l’essentiel et on ne passe pas un (trop) mauvais moment.
Version Atari ST
Développeur : Teque Software Development Ltd.
Éditeur : Grandslam Entertainments Ltd.
Date de sortie : Mars 1990
Nombre de joueurs : 1
Langue : Anglais
Support : Disquette 3,5″ simple face (x2)
Contrôleur : Joystick
Version testée : Version disquette testée sur Atari 1040 STe
Configuration minimale : Système : 520 ST – RAM : 512ko
Yep, ça ressemble comme deux gouttes d’eau à la version Amiga, mais ça tourne peut-être encore mieux
L’équipe ayant œuvré sur le portage Amiga de Space Harrier II se sera également chargé, comme souvent, de l’adaptation sur Atari ST. Et inutile de faire durer le suspense : cette version s’en tire largement aussi bien que sa concurrente de chez Commodore. Graphiquement, les deux versions sont jumelles, et je me demande même si la version ST n’est pas encore plus fluide – je n’ai en tous cas pas constaté sur celle-ci les quelques variations de framerate observées sur Amiga. Pas de différence non plus du côté de la jouabilité ; on peut toujours jouer à la souris comme au joystick, et le titre fonctionne très bien dans les deux cas. Sur le plan musical, le ST fait certes un peu moins bien que la puce Paula, mais la grosse différence est qu’il n’y a cette fois plus besoin de choisir entre les bruitages et la musique ! Ce qui fait que, mine de rien, même si le titre est moins beau que sur Mega Drive, on s’amuse largement autant sur cette version que sur celle de SEGA – un beau pied de nez à une killer app qui était malgré tout sortie, rappelons-le, deux ans plus tôt. Bref, entre les mains de programmeurs compétents, l’Atari ST était quand même capable de faire mieux que se défendre.
Tout le contenu est toujours là, plus fluide que jamais, alors pourquoi se plaindre ?
NOTE FINALE : 12,5/20
Ce n’était pas forcément gagné – loin de là ! – mais le fait est que la version ST de Space Harrier II trouve le moyen non seulement de surpasser légèrement la version Amiga, notamment parce qu’elle n’impose plus de choisir entre la musique et les bruitages, mais même de faire assez largement jeu égal avec l’original sur Mega Drive ! C’est un peu moins beau, certes, mais c’est plus fluide et largement aussi jouable. Les fans de la licence devraient donc faire un essai avec cette version.
Version Commodore 64
Développeur : Teque Software Development Ltd.
Éditeur : Grandslam Entertainments Ltd.
Date de sortie : Mai 1990
Nombre de joueurs : 1
Langue : Anglais
Supports : Cassette, disquette 5,25″
Contrôleur : Joystick
Version testée : Version disquette
Configuration minimale : RAM : 64ko
Vidéo – L’écran-titre du jeu :
Après les très bons résultats obtenus sur Amiga, on se demandait comment Space Harrier II allait s’en sortir le vénérable C64, qui commençait alors à approcher doucement de la fin de sa vie. Eh bien, d’une façon qui fait ma foi honneur à celle de tous les autres portages du jeu : comme un chef ! Non seulement le titre est loin d’être grotesque sur le plan graphique, mais il y a de quoi être surpris de le voir tourner à cette vitesse – à tel point qu’il fait mieux que le premier épisode qui s’en était pourtant déjà très bien sorti dans ce domaine ! C’est fluide, et j’aimerais dire que c’est jouable – hélas, il faut bien reconnaître que parvenir à toucher un ennemi s’est révélé particulièrement difficile dans cette version. Autre petit regret : les bruitages sont passés à la trappe, mais vu l’efficacité de la musique, très pêchue, on ne portera pas leur deuil trop longtemps. Bref, c’est techniquement solide, mais la jouabilité laisse un peu à désirer.
Ça tourne -vraiment- bien !
NOTE FINALE : 10/20
Décidément, Space Harrier II n’aura peut-être pas été le jeu le plus impressionnant jamais programmé sur Mega Drive, mais il se sera ironiquement sorti les tripes sur pratiquement tous les autres systèmes ! Sur Commodore 64, David Vout et son équipe seront parvenu à préserver l’intégralité du contenu sans sacrifier la vitesse, mais la jouabilité et ses latences ne feront pas que des heureux.
Version ZX Spectrum
Développeur : Teque Software Development Ltd.
Éditeur : Grandslam Entertainments Ltd.
Date de sortie : Mars 1990
Nombre de joueurs : 1
Langue : Anglais
Supports : Cassette, disquette 3″
Contrôleurs : Clavier, joysticks Kempston et Sinclair
Version testée : Version cassette testée sur ZX Spectrum 128k
Configuration minimale : RAM : 48ko* *Existe en version optimisée pour les modèles à 128ko
Vidéo – L’écran-titre du jeu :
On ne pourra qu’admirer la longévité du ZX Spectrum, qui aura crânement survécu jusqu’au début des années 90, soit à une époque ou même son faible prix n’était plus un argument de vente. Mais la question n’est pas ici de se prononcer sur la carrière de la machine de Sinclair, mais bien sur la qualité du portage de Space Harrier II. Et la réponse est… eh bien, c’est pas honteux, loin de là, mais on ne peut pas non plus attendre des miracles de la vénérable machine. Au rang des qualités, les graphismes sont assez réussis et plutôt détaillés pour le support et l’animation est très correcte, tout comme la jouabilité. La musique est également très réussie, largement de quoi donner des complexes à un PC équipé d’une AdLib – et on récupère même les voix digitalisées, très propres dans cette version. Du côté des défauts, en revanche, le choix du blanc pour détourer les sprites est une très mauvaise idée : quand il y a un peu trop de monde à l’écran, il est pratiquement impossible de distinguer quoi que ce soit. C’est vraiment dommage, car le titre était largement parvenu à conserver l’essentiel de ce qui faisait son intérêt, mais y jouer demandera d’être prêt à perdre deux points à chaque œil toutes les dix minutes, ce qui est sans doute un prix un peu élevé.
Ce n’est pas mal fait, mais bon courage pour distinguer quelque chose
NOTE FINALE : 09/20
Space Harrier II sur ZX Spectrum avait objectivement tous les arguments nécessaires pour être un bon jeu… jusqu’à ce qu’il adopte cette idée étrange de détourer ses sprites en blanc. Désormais largement illisible, l’action donne l’impression de s’escrimer à déchiffrer un écran à cristaux liquide en plein soleil, et on peut pas dire que le confort de jeu soit extraordinaire. C’est dommage, car tout le reste tenait largement la route.
Développeur : Nintendo R&D1 Éditeur : Nintendo of America Titre original :ベースボール (Japon) Titres alternatifs : Baseball-e (e-Reader), Nintendo Baseball (écran-titre sur Game Boy), Arcade Archives VS. BASEBALL (collection Arcade Archives) Testé sur :NES – Arcade – Arcade (PlayChoice-10) – Game Boy Disponible sur : 3DS, Game Boy Advance, Switch, Wii, Wii U En vente sur :Nintendo eShop (Switch)
Version NES
Date de sortie : 7 décembre 1983 (Japon) – Octobre 1985 (Amérique du Nord)
Nombre de joueurs : 1 à 2
Langue : Anglais
Support : Cartouche
Contrôleur : Joypad
Version testée : Version américaine
Spécificités techniques : Cartouche de 192kb
Vidéo – L’écran-titre du jeu :
Au rang des spécificités purement américaines, en-dehors d’un système de mesure abandonné pratiquement partout ailleurs dans le monde et qui vous permet, entre autres excentricités, de pouvoir y acquérir des bouteilles de Coca Cola de plus de trois litres, on peut compter le sport. J’entends par là, bien évidemment, les deux principales activités dont les États-Unis sont friands et qui indifférent superbement 95% du reste de la planète, à savoir le football américain et le baseball. Dans un pays où le soccer n’aura jamais acquis l’aura quasi-religieuse dont il dispose partout ailleurs, on affirme encore inconsciemment son statut d’ancienne colonie britannique en s’adonnant à des jeux dont les règles sont souvent totalement incompréhensibles aux yeux du néophyte. Et il se trouve justement que l’un de ces jeux a pour caractéristique de servir de passerelle entre les USA et le Japon depuis l’après-guerre, au point d’avoir été un des tout premiers jeux de sport développé par Nintendo pour sa NES flambant neuve : le baseball.
J’espère que vous aimez cet écran, parce qu’il représente la moitié du jeu
Baseball, dont le titre a l’avantage d’annoncer clairement le programme, est ainsi un titre ayant vu le jour dès 1983, soit deux ans avant que la NES ne vienne dynamiter le marché occidental. Autant dire que, vu cet âge pour le moins avancé, on ne s’attend pas à une simulation de pointe présentée comme le pinacle du genre, mais plutôt à un petit jeu conçu avant tout pour divertir dix minutes. Ce pressentiment se confirme d’ailleurs dès le menu du jeu : pas de mode entrainement, pas de mode compétition, pas de mode championnat, pas de mode carrière – strictement rien en-dehors de l’absolu essentiel : un mode un joueur et un mode deux joueurs, qui se résumeront dans les deux cas à une unique match – un match en neuf manches, quand même, qui devrait donc vous prendre entre dix minutes et un quart d’heure.
Six équipes au choix, et n’allez pas me demander ce que peuvent bien signifier ces lettres
Vous ne connaissez pas les règles du baseball ? Ne comptez pas sur le jeu pour vous les apprendre, ni même sur le manuel : comme souvent à cette période, le titre part du principe que vous savez ce qu’il faut faire, et tant pis pour vous si ce n’est pas le cas. Comme lors d’un vrai match, on se retrouve donc en présence de deux équipes de neuf joueurs. Vous serez amené à sélectionner la vôtre en prélude de la rencontre… ce qui se limitera à une sélection extrêmement cryptique parmi une série de lettres. N’espérez pas accéder à des statistiques, à un palmarès ou même à un nom, et c’est vrai pour les équipes comme pour les joueurs – peut-être votre choix aura-t-il un impact sur la difficulté, et encore, ce n’est même pas sûr. Après quoi, vous vous retrouverez sur le terrain, avec l’équipe qui reçoit en défense et l’équipe visiteuse en attaque, comme le veut la tradition.
Le Home Run, un bon moyen de passer un grand chelem et de ramasser quatre points si vous le sortez au bon moment
Vous vous retrouverez alors soit dans la position du batteur, soit dans celle du lanceur. On appréciera la relative exhaustivité des possibilités dans ce second cas : feinte, balle courbe, balle rapide, balle en cloche ; tous les choix sont permis par le biais de la croix directionnelle. Du côté du batteur, si les possibilités sont singulièrement plus limités, il s’agira en fait surtout d’anticiper le trajet des autres joueurs une fois la balle renvoyée. Il est ainsi possible de commander à tous vos coureurs, ou à un seul d’entre eux en fonction de sa position, de courir jusqu’à la base suivante ou, au contraire, de rester sur sa position si vous sentez bien que l’équipe adverse va rapidement mettre la main sur la balle. Les possibilités sont assez nombreuses, la prise en main se fait relativement vite pour peu que vous ayez accès au manuel, et il est bien évidemment possible de faire un Home Run, ou même de tenter un vol de base.
Lancer une balle très rapide n’est pas toujours le meilleur moyen de piéger le batteur adverse
Le vrai problème ne se présente finalement qu’une fois la balle lancée ou renvoyée : le reste de votre implication se limite à donner une instruction pour savoir où courir et où renvoyer la balle, et tout le reste se fait tout seul. Oui, tout : la course, la récupération, le lancer ; vous êtes de fait spectateur à 100% de tout ce qui se produit une fois que vous avez donné vos ordres. Autant dire que dans un jeu où l’aspect tactique est réduit à néant, puisque ni les équipes ni les joueurs ne bénéficient de statistiques permettant d’exploiter un éventuel point faible, comme on l’a vu, les possibilités ludiques montrent très, très vite leurs limites. En fait, on a assimilé l’ensemble du gameplay en cinq minutes, le reste de la courbe de progression se limitant à expérimenter pour améliorer son timing au moment de jouer le batteur, et pour jouer à « pouf-pouf » afin de deviner quel type de balle employer au moment de contrôler le lanceur. Voilà.
J’espère également que vous aimez regarder vos joueurs courir, parce que vous n’allez pas faire grand chose de plus
Passé ces deux décisions, on se retrouve donc face à un titre extrêmement limité ne donnant absolument aucun élément pour donner l’envie de poursuivre l’expérience au-delà de la première partie, et le multijoueur n’étant pas franchement plus trépidant que le mode solo, on se souvient rapidement à quel point proposer une expérience ludique de plus de dix minutes était encore loin d’être une évidence au tout début des années 80. La réalisation se limitant à deux écrans passé l’écran-titre, avec juste quelques variations de couleurs d’une équipe à l’autre, aucune musique et des animations minimales, on ne peut pas dire qu’on soit franchement ébloui de ce côté-là non plus. Notons d’ailleurs que la jouabilité est loin d’être irréprochable : je ne serais ainsi jamais parvenu à demander à mes joueurs de parcourir plus d’une base après un renvoi réussi, alors que ceux de l’ordinateur n’avaient aucun problème à en parcourir deux ou trois à la suite. De la même façon, jamais mon lanceur n’aura accepté de feinter. D’une partie à l’autre, un match peut aller d’une simple promenade de santé à un cauchemar sans fin, sans qu’on soit bien certain de pouvoir y changer grand chose. Les joueurs les plus patients pourront donc accepter de consacrer quelques parties à tenter de maîtriser le jeu, les autres risquent de se précipiter au plus vite vers des logiciels plus récents, plus complets, mieux réalisés et tout simplement plus intéressants à jouer.
Vidéo – Cinq minutes de jeu :
NOTE FINALE : 08,5/20
En dépit de son âge canonique, Baseball sur NES représente à première vue une expérience assez complète de ce qu'on est en droit d'attendre d'une simulation sportive aussi ancienne. Tous les ingrédients essentiels sont là, depuis les différents types de lancer jusqu'à l'indispensable mode deux joueurs. Malheureusement, une fois les bases du gameplay domestiquées, on ne peut pas dire que la technicité soit reine, et on passe finalement plus de temps à attendre de faire quelque chose qu'à agir. Additionné à un manque total de profondeur, à une réalisation tout juste fonctionnelle et à un contenu qui se limite à un unique mode de jeu, on appréciera l'effort mais on aura quand même beaucoup de mal à ne pas passer à autre chose au bout d'une dizaine de minutes.
CE QUI A MAL VIEILLI :
– Aucune explication des règles nulle part, pas même dans le manuel
– Des matchs qui tirent sérieusement en longueur
– La douloureuse sensation de ne pas faire grand chose pendant la majeure partie du temps
– Des possibilités qui montrent très vite leurs limites
– Une réalisation qui fait bien son âge
– Un seul mode de jeu
– Une difficulté parfois atroce : se manger des 8-0 sans rien pouvoir faire d'autre que regarder nos joueurs aller ramasser la balle à deux à l'heure, ce n'est pas toujours très enthousiasmant
Bonus – Ce à quoi peut ressembler Baseball sur un écran cathodique :
Version Arcade VS. Baseball
Développeur : Nintendo R&D1
Éditeur : Nintendo of America
Date de sortie : Octobre 1984 (Amérique du Nord)
Nombre de joueurs : 1 à 2
Langue : Anglais
Support : Borne
Contrôleurs : Un joystick (huit directions) et deux boutons
En 1984, il n’y avait pas encore d’offre PlayChoice-10 dans les salles d’arcade… et pour cause, il n’y avait même pas de NES à vendre, le modèle international n’ayant commencé à être commercialisé qu’en 1985. Pour espérer jouer à la console de Nintendo aux États-Unis, il fallait donc passer exclusivement par les salles d’arcade, pour y découvrir ce VS. Baseball… eh bien, extrêmement semblable à son équivalent NES. Pour tout dire, la seule vraie différence tient à l’usage du deuxième écran (très en vogue dans la gamme VS.) qui permettra donc à chaque joueur d’avoir son moniteur dédié, quand bien même ça ne sert pour ainsi dire à rien. À cette nuance près, on a pour ainsi dire affaire exactement au même jeu, ce qui devait certainement faire son petit effet à l’époque, nettement moins maintenant.
NOTE FINALE : 08,5/20
Inutile de se mentir : Vs. Baseball est pour ainsi dire la copie conforme de la (future) version NES, présentée dans les salles d’arcade un an avant la sortie de la console à titre promotionnel. Inutile de chercher une nouveauté ici, sauf à ardemment souhaiter disposer d’un deuxième écran qui vous montre la même chose que le premier.
Version Arcade (PlayChoice-10)
Développeur : Nintendo R&D1
Éditeur : Nintendo of America
Date de sortie : Octobre 1985 (Amérique du Nord)
Nombre de joueurs : 1 à 2
Langue : Anglais
Support : Cartouche
Contrôleurs : Un joystick (huit directions) et deux boutons
En 1985, cette fois, l’offre PlayChoice-10 était disponible aux États-Unis pour permettre aux joueurs de découvrir la fameuse console Nintendo directement là où on pouvait s’attendre à trouver des joueurs à l’époque : dans les salles d’arcade. Sans surprise, ce Baseball est donc la copie conforme de l’itération NES, au détail près qu’il faudra ici payer pour du temps de jeu – l’occasion de constater, d’ailleurs, qu’en dépit du changement de hardware, les différences avec VS. Baseball sont pour ainsi dire indécelables. Encore une fois, pour un joueur du XXe siècle, aucun intérêt à se donner du mal à aller dénicher cette borne dès l’instant où on peut mettre la main sur une cartouche déjà sensiblement moins rare.
NOTE FINALE : 08,5/20
Décidément, Baseball aura eu l’occasion de passer du temps dans les salles d’arcade, pour des résultats d’ailleurs à peu près identiques à chaque fois. Si vous cherchez la version NES, mais dans une borne, voilà votre Graal – mais pour tous les autres joueurs, l’intérêt est purement historique.
Version Game Boy
Développeur : Intelligent Systems Co., Ltd.
Éditeur : Nintendo Co, Ltd.
Date de sortie : 21 avril 1989 (Japon) – Août 1989 (Amérique du Nord) – 6 décembre 1995 (Europe)
Nombre de joueurs : 1 à 2
Langue : Anglais
Support : Cartouche
Contrôleur : Console
Version testée : Version internationale
Spécificités techniques : Cartouche de 512kb
Vidéo – L’écran-titre du jeu :
Baseball n’aura pas uniquement figuré au line-up de la NES : il aura également connu le même destin avec la Game Boy. Six années s’étant écoulées depuis la sortie originale, dans une décennie où les choses allaient extrêmement vite, on pouvait espérer assister à de nombreuses modifications histoire de moderniser un peu un titre qui commençait à avoir à affronter une concurrence bien plus féroce. Malheureusement, les rares nuances séparant cette version de celle publiée sur NES s’avèrent être principalement cosmétiques.
Non seulement c’est à peine plus beau, mais la vue est même plutôt moins lisible côté batteur
Ainsi, s’il est possible de choisir entre un mode « USA » et un mode « Japan », le seul effet de ce choix sera d’afficher les distances en mètres ou en yards, et de remplacer les noms américains par des noms japonais. Dans le même ordre d’idée, il n’y a plus que deux équipes, et si l’on peut sélectionner son batteur ou son lanceur au début de la partie, cela n’a strictement aucun impact sur le gameplay… lequel connait très exactement les mêmes limites que sur NES, à savoir que non seulement les choix sont quasi-inexistants (en tant que lanceur, cela se limite à quatre types de lancer, et en tant que batteur à choisir votre position sur la base), mais qu’on retrouve exactement les mêmes déséquilibres que dans la version originale (l’adversaire peut parcourir plusieurs bases d’un coup, pas vous). La réalisation n’étant pas plus enthousiasmante que sur NES, on se retrouve avec un portage qui sent mauvais le petit programme feignant conçu pour épaissir le line-up à peu de frais. Au moins est-il possible d’y jouer à deux – si jamais vous avez un ami que vous détestez.
Une fois la balle partie, vous pouvez aussi bien reposer la console
NOTE FINALE : 08,5/20
Baseball sur Game Boy ne cherche même pas à faire amende honorable, plus de six ans après la sortie de l’original, et se contente d’en reproduire absolument tous les errements et les lacunes sans jamais s’embarrasser à en corriger un seul. On se retrouve donc avec un jeu extrêmement limité et à peine interactif. Aucun intérêt.
Développeur : SNK Corporation Éditeur : SNK Corporation Titre original :ASO II 〜ラストガーディアン〜 (ASO II : Last Guardian, Japon) Titre alternatif :ACA NEO GEO ALPHA MISSION II (collection Arcade Archives) Testé sur :Neo Geo (MVS/AES) – Neo Geo CD Disponible sur : Android, Antstream, iPad, iPhone, PlayStation 3, PlayStation 4, PSP, PS Vita, Switch, Wii, Windows Apps, Xbox One, Xbox Series X/S En vente sur :Nintendo eShop (Switch), PlayStation Store (PlayStation 4), Xbox.com (Xbox One, Xbox Series)
La Série Alpha Mission (jusqu’à 2000) :
Alpha Mission (1985)
Alpha Mission II (1991)
Version Neo Geo (MVS/AES)
Date de sortie : Mars 1991 (version MVS) – 1er juillet 1991 (version AES)
Nombre de joueurs : 1 à 2
Langue : Anglais
Support : Cartouche
Contrôleurs : Un stick (huit directions) et quatre boutons (trois en usage)
Versions testées : Versions MVS et AES internationales
On a déjà souvent glosé ici sur une des prétentions récurrentes des consoles de jeu, autour du début des années 90, à représenter enfin ce Graal inaccessible qu’était « l’arcade à domicile » à une époque où les bornes d’arcade, justement, représentaient l’alpha et l’oméga de l’accomplissement technique dans le domaine vidéoludique. L’arrivée de la Neo Geo avait pris cette prétention au pied de la lettre en faisant – littéralement – débarquer une borne d’arcade à domicile, à des prix suffisamment prohibitifs pour réserver sa ludothèque à une élite fortunée qui aura valu à la machine de SNK d’être souvent qualifiée de « Rolls Royce des consoles ».
Choisissez bien votre armure, mais choisissez vite
Autant dire qu’avec des jeux parfois vendus à plus de 350€, mieux valait avoir des arguments pour justifier des dépenses aussi somptuaires. « En prendre plein les yeux » devint donc souvent l’un des premiers arguments de vente de n’importe quel jeu publié sur le système, chargés de bien faire comprendre que toutes les autres machines étaient bonnes à mettre à la casse et que la qualité avait un prix. C’est également une des raisons pour laquelle la ludothèque de la machine aura principalement tourné autour du jeu de combat, du shoot-them-up et du run-and-gun : pour recevoir sa dose d’adrénaline, rien ne vaut l’Action avec un grand « A ». Alors quand on vit débarquer Alpha Mission II, l’un des premiers shoot-them-up de la console, six ans après un premier épisode sur arcade qui n’avait pas nécessairement marqué les esprits, on se dit que le cahier des charges allait être assez simple à résumer : de l’action, de l’action et encore de l’action.
Vous voulez du shoot-them-up technique à l’ancienne ? Ne cherchez plus
Prenez un prétexte quelconque mettant en jeu la survie planétaire, lancez-y deux vaisseaux surarmés, et voilà les bases (convenues) de n’importe quel titre du genre. Alpha Mission II reprend, de fait, exactement les bases du premier opus qui était, rappelons-le, un sympathique clone de Xevious : un défilement vertical, un tir aérien et un tir au sol, ainsi qu’une « armure » qui va représenter ici une des clés du gameplay du titre, d’autant que, grande nouveauté, il y en a cette fois de plusieurs types.
Attendez-vous à mourir souvent
Concrètement, le titre annonce tout de suite la couleur en vous laissant choisir le modèle de ladite armure qui équipera votre vaisseau en préambule du premier niveau. Celle-ci présente deux avantages évidents : celui de vous offrir une capacité à part entière, tout d’abord, parfois disponible en laissant appuyé le bouton A et parfois en employant le bouton B, parfois disponible de manière passive (comme avec le bouclier), et qui vous aidera à faire le ménage en profondeur. Celui de vous aider à encaisser quelques coups en plus, deuxièmement, l’un comme l’autre étant souvent liés à une jauge d’énergie alors affichée à gauche (ou à droite si vous êtes le deuxième joueur) de l’interface et qu’il faudra vous efforcer de maintenir aussi pleine que possible si vous ne voulez pas voir votre superbe armure durement gagnée se faire vaporiser au bout de dix secondes.
Les environnements sont relativement variés, même si l’idée est toujours de survoler une superstructure
Pour conventionnel qu’il soit dans ses fondements, le gameplay du jeu ne tarde pas, en effet, à se montrer aussi exigeant qu’il est technique. Face à l’opposition pléthorique qui va se charger de faire de votre vie un enfer, le salut passera principalement par une chasse aux bonus, présentés sous la forme de lettres et dont vous pouvez changer la nature en tirant dessus. L améliore votre tir principal, M vos missiles (pour les cibles au sol), G fait office de monnaie pour investir dans une armure à la fin du niveau, S augmente votre vitesse, K vous permet de conserver tous vos power-up à la perte d’une vie, et ainsi de suite. Autant dire que mieux vaudra bien faire son choix, car si votre vaisseau doit par exemple avoir pour première priorité d’augmenter sa vitesse (la plupart des tirs adverses étant plus rapides que lui), aller trop vite risque en revanche de le transformer en savonnette incontrôlable.
On n’a pas franchement le temps de s’ennuyer, et on a vite des crampes au pouce
Le problème se présentera en des termes identiques avec l’armure : loin d’être cantonné à un achat entre deux niveaux, vous pouvez effectivement collecter les trois parties d’un type d’armure donnée avant de le sélectionner avec C pour vous en équiper avec A. Seul souci : chaque type d’armure du jeu ne fonctionne qu’avec ses propres pièces, et en ramasser une d’un type différent réinitialise toutes les autres. Imaginons par exemple que vous ayez collecté deux éléments de l’armure « Thunder », un geste malheureux vous amène à passer sur un composant de l’armure « Bubble », et vous voilà avec ce dernier en ayant perdu tous ceux de l’armure précédente ! Pour ne rien arranger, après avoir présenté brièvement son nom, chaque type de composant prend ensuite la forme d’une simple icône accompagnée d’un chiffre qui fait qu’il est souvent très difficile, dans le feu de l’action, de ne pas ramasser un élément inapproprié par inadvertance.
En 1991, on n’avait pas encore l’habitude de croiser autant de sprites de cette taille
En l’essence, tout le sel du jeu est là. Car face à des niveaux interminables où les moments de répit seront très rares, autant dire que la difficulté est redoutable, et que les premières parties risquent de ne pas vous laisser l’occasion de profiter du pouvoir de ces fameuses armures plus d’une poignée de secondes – car, naturellement, leur protection accru se paie aussi par un masque de collision beaucoup plus gros…
Être mobile devra être votre premier réflexe
Oubliez donc le jeu popcorn à pratiquer aux réflexes : ici, il faudra constamment louvoyer entre les tirs et les adversaires, mais également trouver le temps de choisir ses bonus avec soin, tenir le temps nécessaire à collecter tous les composants qui nous intéressent – quitte à ce que ceux-ci ne se présentent jamais – et même s’arranger avec son partenaire, en cas de jeu à deux, pour se répartir les tâches et se distribuer les bonus. Comme souvent, se retrouver « à poil » face à un boss avec juste le petit tir de base est un game over quasi-assuré, à moins d’avoir les poches particulièrement rebondies, et autant dire que ceux qui n’apprécient pas les défis insurmontables exigeant d’être en transe pendant une bonne quarantaine de minutes risquent de passer un moins bon moment que les amateurs du genre.
Lesquels devraient, en revanche, être servis : Alpha Mission II a beau être un logiciel programmé pour une console en début de vie, il annonce déjà très bien les impressionnantes capacités de la machine de SNK.
Le boss final est superbement animé, mais il est surtout increvable
Les niveaux sont dynamiques, on survole souvent des structures gigantesques, il n’y a pas l’ombre d’un ralentissement quel que soit le nombre de sprites massifs à l’écran… et d’ailleurs, entre le défilement vertical, le passage à l’intérieur d’une structure au sein d’un même stage, les niveaux interminables ou encore la ballade dans un long canyon riche en plans parallaxes, difficile de ne pas penser à plusieurs reprises à un titre comme M.U.S.H.A., paru au Japon l’année précédente – on a vu pire, comme référence. Certes, on n’est pas vraiment dans le fun instantané – Alpha Mission II est un jeu qui s’apprivoise, voire qui se dompte, et qui demande d’y consacrer un minimum de temps avant de l’apprécier à sa juste valeur. Si vous vous sentez prêt à y consacrer quelques heures avant d’en voir le terme, vous devriez rapidement tomber sous le charme – particulièrement si vous avez la chance d’avoir un(e) ami(e) dans les mêmes dispositions histoire de faire le nombre. Si vous aspirez plutôt à jouer pour vous détendre, le mieux est sans doute de lui laisser sa chance le temps de voir et de ne pas trop insister.
Vidéo – Le premier niveau du jeu :
NOTE FINALE : 15,5/20
Loin du simple défouloir pensé pour en mettre plein les yeux à l'occasion du lancement du système, Alpha Mission II est au contraire l'un des shoot-them-up les plus exigeants et les plus techniques de la Neo Geo MVS. En repartant, comme le premier épisode, sur les bases de l'antique Xevious, le titre de SNK lui apporte une gestion des power-up assez pointue qui demande d'être constamment aux aguets, au cœur de niveaux qui mettront votre endurance autant que vos réflexes à rude épreuve. Si ceux qui aiment jouer purement à l'adrénaline risquent de vite tirer la langue, même à deux joueurs, les amateurs de défi relevé exigeant de connaître le titre sur le bout des doigts devraient passer un bien meilleur moment.
CE QUI A MAL VIEILLI :
– Difficulté redoutable
– Système d'upgrade pas très clair et long à mettre en place
– Niveaux interminables
– On peut très facilement ramasser un bonus dont on ne voulait pas
– Très peu de temps pour choisir son armure entre les niveaux
Version Neo Geo CD
Développeur : SNK Corporation
Éditeur : SNK Corporation
Date de sortie : 9 septembre 1994 (Japon)
Nombre de joueurs : 1 à 2
Langue : Anglais
Support : CD-ROM
Contrôleurs : Joypad, joystick
Version testée : Version internationale
Spécificités techniques : –
Autant ne pas se leurrer : le principal intérêt de la Neo Geo CD, c’était avant tout de se débarrasser du support cartouche et avec lui de ses prix prohibitifs. Cela tombe bien, car si vous étiez venu chercher quoi que ce soit de neuf dans cette itération CD-ROM, vous en serez pour vos frais : c’est une copie on-ne-peut-plus conforme de la version cartouche sortie trois ans plus tôt, avec le même menu des options et un léger temps de chargement au lancement du jeu en prime. Ne cherchez pas de cinématiques supplémentaires ou de musique CD, il n’y en a pas. C’est un peu dommage, car on aurait autant aimé trouver dans cette version une authentique valeur ajoutée, mais peut-être que découvrir la ludothèque de la Neo Geo à un prix à peu près décent était déjà une victoire en soi.
NOTE FINALE : 15,5/20
Si vous avez aimé la version cartouche d’Alpha Mission II, vous serez heureux de la retrouver parfaitement identique dans cette itération CD-ROM qui n’apporte strictement rien. Au moins sera-t-il sans doute plus facile de trouver le jeu à un prix abordable dans cette version.