Développeur : Frontier Developments Ltd. Éditeur : SEGA Enterprises Ltd. Testé sur :32X
Version 32X
Date de sortie : Janvier 1996 (Europe)
Nombre de joueurs : 1
Langues : Anglais, allemand, espagnol, français
Support : Cartouche
Contrôleur : Joypad (six boutons)
Version testée : Version européenne
Spécificités techniques : Cartouche de 16Mb
Vidéo – L’écran-titre du jeu :
L’ambition est une arme à double-tranchant. Une leçon sur laquelle SEGA aura sans doute eu souvent l’occasion de méditer. La 32X était peut-être une bonne idée sur le papier, mais dans les faits, l’extension pensée comme un moyen de prolonger la durée de vie de la Mega Drive n’aura pas été grand chose de plus qu’un gouffre financier dont la principale fonction se serait limitée, dans le meilleur des cas, à concurrencer l’autre console de SEGA qu’était la Saturn.
Le jeu est tellement fier de ses cinématiques qu’il est impossible de les passer
Une mauvaise idée qui en avait engendré une autre : un projet de console combinant la Mega Drive et la 32X (et peut-être même le Mega-CD) et intitulé « Neptune »… lequel avait finalement été abandonné, la sortie de la Saturn entretemps ayant rendu le concept encore un peu plus absurde. Parmi les titres qui étaient censés figurés au line-up de cette fameuse machine qui n’aura au final jamais vu le jour, on trouve des jeux comme Virtua Fighter, et surtout celui qui nous intéresse aujourd’hui : DarXide. L’ironie aura voulu qu’en fait de titre de lancement, le jeu finalement publié en janvier 1996 devienne… le dernier à être commercialisé sur 32X en Europe, vibrant symbole dépassé d’une machine dont le timing aura véritablement été catastrophique.
Partez à la chasse à… ben, à un peut tout, en fait
Là où la présence de DarXide au lancement de la Neptune aurait néanmoins présenté une cohérence certaine, c’est que le titre de Frontier Developments était clairement pensé comme une vitrine technologique : il restera comme le seul logiciel de l’éphémère extension à s’afficher entièrement en 3D texturée et en temps réel (la 3D de STAR WARS Arcade, par exemple, n’était pas texturée), et avec un framerate oscillant généralement entre dix et vingt images par secondes, ce qui n’est pas un mince exploit.
Remarquez la coquille…
Une prouesse hélas passée largement inaperçue, et pour cause : en 1996, les joueurs étaient dans leur immense majorité un peu trop occupés à s’émerveiller devant leur PC, leur PlayStation ou leur Saturn (ou en train de projeter de le faire) pour réellement se soucier des capacités de la 32X… ce qui aura valu à ce DarXide des critiques assez acerbes, des ventes anecdotiques, et une distribution confidentielle qui permet aujourd’hui à la cartouche du jeu de s’échanger contre une petite fortune.
Ces soucoupes volantes ont une fâcheuse tendance à faire baisser le framerate
Tout cela est bien beau, mais qu’en est-il du logiciel en lui-même, justement ? DarXide consiste en fait en un concept assez simple : prenez un vaisseau spatial, larguez-le dans l’espace, faites-lui détruire un nombre donné d’astéroïdes et de vaisseaux ennemis en temps limité et vous tenez tout le principe du jeu. Oui, cela fait un peu penser à une sorte d’Asteroids en 3D, mais il ne sera pas question ici de manœuvrer l’inertie de votre astronef : celui-ci se manie exactement comme un personnage, un avion ou n’importe quel appareil de shoot-them-up à la troisième personne, et deux des boutons ne serviront qu’à régler votre vitesse, la fonction du troisième étant bien entendu de faire feu.
Parvenir à cet écran se mérite !
Les missions avancées vous proposeront également de faire usage d’une bombe ou d’un tir à plasma qui mettront pour l’occasion le pad à six boutons à contribution (l’absence d’options de configuration de la jouabilité m’amène à penser que le titre doit obligatoirement être joué avec un pad à six boutons). La jouabilité est donc assez basique, et l’interface ne devrait pas vous demander beaucoup de temps pour la maîtriser non plus : sur la gauche, un schéma figure votre vaisseau et la station qu’il est en train de rejoindre, matérialisant de fait la durée qu’il vous reste pour finir le niveau ; à droite, une liste figurera vos objectifs, à savoir détruire des astéroïdes au premier niveau, mais vous pourrez également avoir à composer avec des missions de sauvetage ou d’escorte dans les suivants. Le radar en haut de l’écran vous aidera à situer tout ce qui vous intéresse, le reste sera principalement une question d’adresse, de vitesse et de méthode.
Ramasser des mineurs, une activité délicate quand le chrono joue contre vous
Car autant vous prévenir : le jeu est loin d’être simple, pour toute une série de raisons. La première est que chaque astéroïde se morcelle lorsqu’on l’attaque, ce qui fait que chaque fragment en produit d’autres, à chaque fois un peu plus petits et plus difficiles à toucher. La seconde est qu’il y a toujours énormément de monde autour de vous, ce qui n’arrangera pas la lisibilité de votre radar.
Ne lâchez pas le bouton de tir, ça ne sert à rien
La troisième est que les objectifs ne tardent pas à s’empiler – et qu’aller récupérer un mineur en train de flotter, par exemple, est une manœuvre particulièrement délicate lorsqu’on est lancé à pleine vitesse, et qu’on doit en plus se préoccuper de faire feu sur à peu près tout le reste parmi ce qui se présente à l’écran. Mais la vraie, la dramatique raison, c’est surtout cette maudite limite de temps absolument atroce. Même en mode facile, le jeu est infaisable : sincèrement, avec une limite de temps doublée, le titre resterait exigeant. Là, on n’a tout simplement aucune marge de manœuvre, à tel point que parvenir à vaincre le premier niveau risquera déjà de demander plusieurs heures de pratique, ainsi qu’un peu de chance.
Le décor, comme tout le reste, ne se renouvelle pas beaucoup
La question est donc : aurez-vous réellement envie de consacrer des heures à vaincre le jeu ? Et la réponse est : probablement pas. Tirer sur des astéroïdes et des vaisseaux en 3D dans l’espace peut se révéler amusant, et le défi conviendra à un certain type de joueur, mais il faut bien admettre qu’une fois votre première tentative de cinq minutes achevée, vous aurez d’ores et déjà vu 95% de ce que le jeu a à offrir. Le fondement du gameplay reste de tirer partout le plus vite possible, et pas grand chose d’autre : le cadre ne change jamais, vous serez toujours dans la même portion de vide interstellaire avec les mêmes planètes en fond et les mêmes astéroïdes devant, et on ne peut pas dire que les ennemis changent beaucoup, eux non plus.
Vos yeux seront souvent rivés sur le radar
Inutile de dire que la 3D du jeu et sa fluidité aléatoire ne fascineront plus personne non plus. Ce n’est pas nécessairement rédhibitoire, mais le fait se voir priver de la grande majorité du (faible) contenu du titre à cause de cette limite de temps délirante aura de quoi décourager bien des curieux – et les mordus du défi à tout prix auront sans doute quelques milliers de jeux à biffer sur leur liste avant de se ruiner à essayer celui-là. Autant dire que le public visé devient de fait affreusement restreint, et se limitera dans les grandes lignes à des joueurs patients équipés d’un émulateur. Un logiciel assez mineur qui ne mérite de toute façon pas qu’on remue ciel et terre pour s’y essayer.
Vidéo – La première mission du jeu :
NOTE FINALE : 12,5/20DarXide restera à la fois comme le dernier jeu publiée sur 32X en Europe, comme l'improbable titre de lancement d'une console qui n'aura jamais vu le jour, et comme un bel accomplissement technologique pour l'éphémère extension 32 bits de la Mega Drive. D'un point de vue ludique, cela reste hélas un jeu de tir extraordinairement basique dont chaque mission se déroule exactement dans le même environnement, avec une limite de temps atrocement serrée qui empêchera 90% des joueurs de s'accrocher assez longtemps pour découvrir ne fut-ce que la deuxième mission. Une philosophie aussi maladroite que l'équilibrage, pénalisant un titre qui aurait pu se montrer amusant à faibles doses mais qui risque de le limiter de facto à une catégorie d'acharnés prêts à refaire la même chose en boucle jusqu'à l’écœurement. Pas nécessairement un mauvais jeu, mais assurément un logiciel sorti sur la mauvaise plateforme et au mauvais moment, avec trop peu de choses à offrir pour qu'on ait réellement envie de se donner le mal de le terminer aujourd'hui.
CE QUI A MAL VIEILLI :
– Un concept de jeu dont on fait le tour en trente secondes
– Manque criant de variété
– Beaucoup trop difficile...
– ...ce qui fait que rares seront les joueurs à atteindre ne fut-ce que la deuxième mission
– Quelques ralentissements
Bonus – Ce à quoi peut ressembler DarXide sur un écran cathodique :
Développeur : Core Design Ltd. Éditeur : Eidos Interactive, Inc. Titres alternatifs :トゥームレイダース (Tomb Raiders, Japon), Tomb Raider I (Steam), 古墓奇兵 (Chine) Testé sur :PC (DOS, Windows 9x) – PlayStation – Saturn Disponible sur : N-Gage, PlayStation 3, PSP, PS Vita,Windows, Windows Mobile Présent au sein de la compilation :Tomb Raider 1+2+3 (Windows) En vente sur :Gog.com (Windows), Steam.com (Windows) L’extension du jeu :Tomb Raider : Version longue
La saga Tomb Raider (jusqu’à 2000) :
Tomb Raider (1996)
Tomb Raider II (1997)
Tomb Raider III : Les Aventures de Lara Croft (1998)
Tomb Raider : La Révélation Finale (1999)
Tomb Raider III : Le Dernier Artéfact (2000)
Tomb Raider : Sur les Traces de Lara Croft (2000)
Tomb Raider (Game Boy Color) (2000)
Version PC (DOS, Windows 9X)
Date de sortie : 14 novembre 1996 (Amérique du Nord) – 22 novembre 1996 (Europe)
Nombre de joueurs : 1
Langues : Allemand, anglais, espagnol, français (version française intégrale), italien, japonais
Supports : CD-ROM, dématérialisé
Contrôleurs : Clavier, Gravis Gamepad, joystick
Version testée : Version dématérialisée optimisée pour cartes graphiques 3Dfx émulée sous DOSBox
Configuration minimale : Processeur : Intel Pentium – OS : MS-DOS 5.0, Windows 95 – RAM : 8Mo – Vitesse lecteur CD-ROM : 2X (300ko/s) Modes graphiques supportés : SVGA, VGA – API : Glide Cartes sonores supportées : Ensoniq Soundscape, Gravis UltraSound, Microsoft Sound System, Pro Audio Spectrum, Roland MT-32/LAPC-I/RAP-10, Sound Blaster/Pro/16
Vidéo – L’introduction et l’écran-titre du jeu :
Les amours interdites sont parfois la source des plus grandes idylles.
Cela a peut-être l’air un peu abstrait, pour ne pas dire pompeux, dit comme cela. Alors le mieux est sans doute de prendre un exemple concret. Celui de Core Design devrait faire l’affaire. La compagnie britannique fondée par des anciens de Gremlin Graphics aura en effet connu un destin peu courant entre sa création en 1988 et son rachat par Rebellion en 2006 : non seulement deux de ses plus grand succès lui auront été inspirés par une licence concurrente, mais ils auront même poussé le vice jusqu’à être inspirés par la même !
L’histoire se révèle via des vidéos mettant en scène une Lara très badass
Là où Lucasfilm Games avait fait du plus célèbre archéologue du septième art, j’ai nommé Indiana Jones, une des figures majeures du point-and-click, Core Design en aura fait une inspiration assumée de deux titres majeurs. Le premier, nommé Rick Dangerous, cachait à peine sa filiation derrière un aspect parodique, et surtout derrière un concept génial. Quant au deuxième, il aura été le point de départ d’une saga florissante toujours en vie de nos jours, et qui se porte même franchement mieux – au moins sur le plan vidéoludique – que son illustre inspirateur. En 1996, en remplaçant le (déjà) vieillissant héros par une plantureuse jeune femme à l’activité très similaire (elle a même l’Arche d’Alliance dans son manoir !), Core Design aura dynamité le monde du jeu vidéo avec un des pionniers de l’aventure/action en 3D : existe-t-il encore un joueur sur terre pour n’avoir jamais entendu parler de Tomb Raider ?
Qui aurait pu croire qu’il serait si grisant d’être égaré des kilomètres sous terre ?
Commençons donc par le commencement : vous êtes Lara Croft, aventurière intrépide à la renommée mondiale. Contactée par Jacqueline Natla pour aller récupérer un artefact ancien nommé le Scion, vous partez pour le Pérou et la tombe de Qualopec… où vous ne tarderez pas à découvrir, après quelques heures de périple, que votre employeuse ne vous a pas tout dit et a envoyé d’autres « archéologues » à la recherche d’autres fragments de la relique tout en cherchant à vous doubler.
Sans doute l’un des passages les plus célèbres du jeu…
Bien décidée à tirer les choses au clair, vous vous embarquez alors pour un monastère romain avant de visiter une cité souterraine égyptienne, sans vous douter que vos voyages pourraient vous conduire jusqu’à la mythique Atlantide elle-même. Et quitte à comprendre la nature et la fonction de ce fameux Scion, attendez-vous à visiter des vallées perdues, des tombeaux anciens et des ruines millénaires, où la faune locale vous sera invariablement hostile et où le surnaturel ne devrait pas tarder à pointer le bout de son nez…
Le jeu assume parfaitement sa troisième dimension et sait utiliser intelligemment la verticalité
Vous l’aurez compris : vous n’avez peut-être ni chapeau, ni fouet, mais aller récupérer des fétiches en or avant de prendre la fuite, poursuivi par un rocher en cavale, c’est votre métier ! Comme son comparse Rick, Lara multiplie les références et les hommages à Indiana Jones, en se voulant une incarnation moderne et féminine de l’aventurier qui passe beaucoup plus de temps sur le terrain que dans sa salle de classe. Un programme déjà ambitieux sur le papier, mais plus encore dans une 3D toujours balbutiante en 1996, année où le sémillant Super Mario 64 venait tout juste de voir le jour.
Faire de la varappe au-dessus des crocodiles : une journée comme les autres, pour Lara
Dès lors, l’autre inspiration évidente sera un jeu en 2D qui n’avait alors pas encore tenté le passage à la troisième dimension (et qui se ramassera à sa première tentative de le faire, trois ans plus tard) : courir au-dessus des pointes, sauter sur des corniches, se faufiler entre des lames mécaniques, se raccrocher au-dessus du vide à la seule force des bras… Cela ne vous rappelle rien ? Prince of Persia aura donné les clefs du gameplay, restait à adapter celui-ci en 3D et à y creuser une composante vitale pour une aventurière : l’exploration. Encore fallait-il défricher des mécanismes largement inexistants et offrir un level design à la hauteur – ce que Fade to Black, principal initiateur du genre, avait partiellement échoué à accomplir. Hors, coup de bol : c’est précisément à ce niveau que Core Design sera parvenu à toucher le génie du doigt.
Évidemment, il faudra réussir des sauts compliqués au-dessus du vide !
Du côté de la jouabilité, Lara peut marcher, courir, sauter, faire feu avec ses deux revolvers ou avec d’autres armes qu’elle pourra trouver en chemin, escalader des corniches, se suspendre, mais également regarder autour d’elle et pousser ou tirer des blocs.
Oups ! Grimper sur la main de Midas : mauvaise idée…
Autant de fonctions encore difficiles à faire tenir sur un joystick PC à l’époque ; de fait, une certaine raideur due à l’inspiration « prince-of-persiaesque » du titre rend sa maniabilité plutôt plus précise au clavier, surtout que la caméra est fixée derrière les épaules et qu’il ne sera pas question ici d’aller la déplacer à la souris. Si un léger temps d’adaptation est à prévoir pour les habitués des FPS modernes où faire cinq choses en même temps est devenu une routine relativement courante, le fait est qu’on prend vite ses marques et qu’on découvre les premiers niveaux avec d’autant plus de confort qu’il est possible de sauvegarder absolument n’importe quand. Dès lors, si un saut un peu scabreux vous fait peur, n’hésitez pas à assurer vos arrières – en cas de décès, votre seul recours sera un retour à la dernière sauvegarde, et tant pis pour vous si celle-ci remonte à plusieurs heures.
Une maladresse, et c’est la mort
Penser un univers en 3D, c’est une science. Il faut savoir composer avec la verticalité, glisser des indices aux joueurs quant à la direction à suivre sans pour autant lui mâcher le travail, inclure des lieux cachés, distiller une ambiance, et composer avec les limites techniques de 1996 en s’efforçant de les faire oublier. Et là, Core Design a visé juste ; si juste, en fait, qu’il n’aura jamais réussi à atteindre tout à fait le même niveau dans les suites qui n’auront pas manqué de voir le jour suite au succès planétaire du premier opus.
La tombe de Qualopec, une étape un poil convenue
Non seulement les niveaux sont excellemment agencés, avec quelques très rares étapes un peu plus convenues (la tombe de Qualopec) ou inutilement tarabiscotées (la citerne), mais surtout le titre parvient à distiller une ambiance absolument fabuleuse et à régulièrement vous surprendre, alignant des morceaux de bravoure devenus cultes comme le célèbre T-Rex du troisième niveau à une sensation d’isolement magnifiquement transmise par une suite d’excellentes idées. On ne voit jamais le ciel, On ne croise pratiquement jamais un être humain, et la bande sonore se compose intégralement de nappes d’ambiances formées de vents mugissants, de bruits d’eau coulant sur la roche ou d’échos lointains qui donnent toujours le sentiment que tout un monde s’étend autour de vous et que vous n’en apercevez que des bribes, isolé que vous êtes sous des tonnes de roches au cœur de cités perdues où personne n’a mis les pieds depuis des millénaires.
Quel pied, quand on trouve une architecture grandiose à la sortie d’une rivière souterraine !
Que l’on plonge du haut d’une cascade, que l’on aligne des épreuves aux noms de divinités anciennes, que l’on louvoie entre les crocodiles au fond d’un bassin ou que l’on escalade un Sphinx gigantesque à moitié enseveli par le sable, l’univers du jeu fait mouche, et on se surprend rapidement à jouer dans le noir avec le casque sur les oreilles pour se croire perdu quelque part dans une vallée oubliée en se demandant quelle forme prendra le prochain obstacle à venir se placer sur notre route.
La citerne vous demandera de jouer avec le niveau de l’eau
Cela pourrait devenir prévisible, cela pourrait devenir redondant, cela pourrait même devenir fastidieux – miraculeusement, cela fonctionne toujours, et chaque changement géographique est l’occasion de découvrir de nouveaux environnements et de nouvelles architectures dans un cadre qui sait se rendre crédible avec un à-propos qui laisse pantois. Rarement s’est-on senti aussi seul au monde, et en même temps captivé par les restes épars des civilisations perdues qui s’étalent sous nos yeux. Oui, il faut souvent aller chercher des clefs, actionner des leviers, regarder partout pour comprendre où aller – mais le tout est présenté de façon si ingénieuse qu’on en vient à trouver la dizaine d’heures nécessaire à l’accomplissement du jeu trop courte, beaucoup trop courte.
Le jeu sait varier ses décors au sein d’un même environnement
Pour brute qu’elle soit, la 3D texturée de 1996 accomplit d’ailleurs de véritables miracles. Le jeu s’en sortait déjà très bien en VGA, dans une réalisation qui était alors la copie quasi-conforme de ce qu’on peut apercevoir dans la version PlayStation, mais rares étaient ceux à disposer d’une machine assez puissante pour espérer jouer en 640×480.
Les rares humains que vous croiserez seront systématiquement des concurrents
Non seulement ce n’est évidemment plus un problème, mais Tomb Raider aura également vu le jour à l’époque où les premières cartes accélératrices 3D commençaient à montrer le bout de leur nez, offrant à la fois une action beaucoup plus fluide et des textures filtrées. C’est une version optimisée pour les cartes 3Dfx (qui ont disparu depuis longtemps) et tournant sous DOSBox en utilisant un Glide Wrapper qui est commercialisée aujourd’hui sur GOG.com (cela ne semble pas être le cas de la version vendue sur Steam, mais je n’ai pas poussé le vice jusqu’à acheter les deux versions pour vérifier). Cela permet de profiter de graphismes plus fins et de textures moins pixelisées, pour un rendu qui a globalement bien vieilli. Je me souviens que le jeu reconnaissait également certaines cartes Direct 3D à sa sortie : je l’avais découvert sur un PC équipée d’une Matrox Mystique, et j’avais alors pris une sacrée claque. De nos jours, l’ambiance additionnée à l’excellence du level design compensent très largement cette 3D anguleuse mais qui a conservé une large partie de son charme.
Plus on avance, et plus l’atmosphère côtoie l’étrange…
Je dois d’ailleurs avouer avoir complété le jeu pour la deuxième fois, presque vingt-cinq ans après sa sortie, avec un plaisir égal à celui de la première. Une fois la prise en main domptée (soit au bout de cinq minutes, dans le pire des cas), on est frappé par la fascination quasi-universelle que représente le fait de prétendre être un explorateur à la recherche des mondes perdus qu’on prétendait dénicher dans un coin isolé de la cour de récré ou au fond du placard lorsqu’on était enfant.
Si ça ce n’est pas un classique du genre…
On tourne parfois en rond, on se creuse les méninges, on jubile de découvrir enfin le mécanisme qui nous avait échappé, et on aborde la suite du programme avec une gourmandise jamais démentie tant chaque niveau réussit à nous proposer quelque chose de suffisamment dépaysant pour parvenir à nous surprendre dans la continuité. C’est sans doute là, bien plus que sa plantureuse héroïne, la vraie raison du succès mondial instantané qu’aura rencontré Tomb Raider : c’est non seulement un excellent jeu, mais c’est aussi une aventure aussi prenante, aussi efficace et bien plus longue que les épopées filmiques de l’archéologue qui l’a inspirée. Si jamais vous n’avez encore jamais posé les mains sur ce titre, accordez-vous le temps de vous laisser happer. Il y a des expéditions qu’on n’oublie tout simplement jamais.
De tous les obstacles, les chronométrés seront les plus délicats à franchir
Quelque mots, comme c’est la coutume, sur la version française du jeu. Le doublage aura été confié à une équipe professionnelle, où la doubleuse de Lara Croft (Françoise Cadol, la voix française de Sandra Bullock) tire clairement son épingle du jeu face à des doubleurs masculins en surjeu. Rien de dramatique, mais de quoi briser un peu l’immersion.
Le jeu n’est jamais à court de surprises
Notons aussi quelques ratés dans la traduction, le plus célèbre intervenant dans la cinématique de fin du premier « monde » : alors que votre héroïne devait finir par les paroles « Thanks, I will » (soit, dans le contexte « Merci, c’est ce que je vais faire »), cela aura été traduit très littéralement en français pour devenir un « Merci, je vais » qui ne veut absolument rien dire ! Que l’équipe responsable du doublage ait enregistré la phrase telle quelle sans se poser de question en dit hélas assez long sur le professionnalisme des équipes d’époque, mais il vous sera de toute façon délicat d’en profiter, la version française n’étant plus disponible à la vente au moment où j’écris ces lignes.
Vidéo – Le premier niveau du jeu :
NOTE FINALE : 19/20
Parfois, un jeu débarque, vise juste à tous les niveaux et met tout le monde d'accord. Loin d'un simple succédané d'Indiana Jones, Tomb Raider est la première véritable aventure à la Prince of Persia en 3D mêlant exploration, énigmes, combats et habileté. Et quelle claque ! Entre un level design tirant magnifiquement parti de la troisième dimension et touchant parfois au génie et surtout une ambiance pratiquement indépassable, le titre de Core Design parvient à nous faire devenir l'aventurier – ou plutôt, l'aventurière – qu'on avait tous rêvé d'être en regardant les aventures de l'archéologue imaginé par Steven Spielberg et Georges Lucas. Perdu des kilomètres sous terre, dans des cités oubliées, à chercher des artefacts interdits en réveillant des créatures anciennes, on se laisse emporter pour une quinzaine d'heures dans une épopée comme on en a peu vécues depuis lors. Un vrai bijou que chaque joueur devrait prendre le temps de découvrir.
CE QUI A MAL VIEILLI :
– Pas de carte
– Une caméra pas toujours bien placée
– Maniabilité assez raide
– Quelques niveaux moins inspirés que d'autres
– Le bug du menu (version GOG.com)
Les avis de l’époque :
« Le cadre est ici magnifié par la 3D et non plus limité par elle. On est bien loin des balbutiements d’un Fade to Black. La liberté offerte au joueur est totale et le décor doté d’un relief n’ayant rien à envier à celui de notre héroïne (ce qui est déjà un exploit en soi). »
Thierry Falcoz, Génération 4 n°93, novembre 1996, 5/6
Version PlayStation
Développeur : Core Design Ltd.
Éditeur : Eidos, Inc.
Date de sortie : 14 novembre 1996 (Amérique du Nord) – 25 novembre 1996 (Europe) – 14 février 1997 (japon)
Nombre de joueurs : 1
Langues : Allemand, anglais, espagnol, français (version française intégrale), italien, japonais
Support : CD-ROM
Contrôleur : Joypad
Version testée : Version française
Spécificités techniques : Système de sauvegarde par carte mémoire (1 bloc)
Vidéo – L’introduction du jeu :
Tomb Raider ayant été publié simultanément sur PC, sur PlayStation et sur Saturn, avec sensiblement la même équipe aux commandes à chaque fois, on était en droit d’attendre des versions très proches avec des adaptations minimales. De fait, cette itération PlayStation est techniquement si proche de la version VGA initialement parue sous DOS (et donc pas de la version optimisée pour 3Dfx qui est celle actuellement vendue sur GOG.com) qu’on s’attend presque à trouver la copie conforme du jeu tel qu’on l’a connu sur PC.
Techniquement, comme souvent avec la PlayStation, c’est du solide
Plusieurs différences existent, néanmoins. Techniquement, le jeu est irréprochable et tourne comme un charme, même s’il est naturellement moins fin que la version 3Dfx, avec une résolution deux fois plus basse et des textures non filtrées. La réalisation fait toujours mouche en dépit de son âge, et la maniabilité au pad est très bonne à condition de bien se souvenir qu’on est ici aux balbutiements du genre, et qu’il ne faudra pas vous attendre à déplacer la caméra avec le stick droit ou à pouvoir vous diriger avec autant de naturel que dans les FPS dernière génération – comptez cinq à dix minutes d’adaptation.
Dommage qu’on ait perdu les nappes sonores dans cette version
La première surprise intervient du côté de la musique : les excellentes nappes d’ambiance qui accompagnaient la version PC ont ici totalement disparu, remplacées par des thèmes dynamiques qui se font généralement entendre lorsque des adversaires apparaissent. C’est dommage, car ces échos de vent mugissant ou d’eau clapotant contre la roche étaient cent fois plus efficaces que ces thèmes prévisibles, qui ont en plus l’inconvénient de vous annoncer à l’avance que des ennemis vont vous tomber dessus. Les différents animaux m’ont d’ailleurs parus sensiblement moins résistants dans cette version.
Évidemment, pas de filtre bilinéaire pour les textures ici
Sans doute une mesure de rééquilibrage, car la principale différence avec la version PC va bien évidemment se situer au niveau… de la sauvegarde. Plus question ici, en effet, de sauvegarder avant chaque saut si le cœur vous en dit : vous ne pourrez sauvegarder qu’entre les niveaux, et via des cristaux disséminés à des points stratégiques, et qui en plus d’être peu nombreux, ont en plus le tort d’être à usage unique. Autant dire que la philosophie globale s’en retrouve largement bouleversée : vous pouvez tout à fait mourir pour avoir raté un saut délicat et repartir un quart d’heure en arrière ! Dès lors, le défi est évidemment plus consistant et peut se révéler très frustrant, particulièrement lors de combats dans des endroits exigus où les faiblesses de la caméra risquent de vous poser de sérieux problèmes. Autant dire que si vous n’aimez pas refaire des séquences de dix minutes en boucle pour avoir raté une action ou entrepris un geste un peu trop vite, vous risquez de souffrir ! Ces détails mis à part, le contenu du jeu n’a évidemment pas bougé d’un iota, et même s’il faut désormais composer avec des temps de chargement au lancement des niveaux, l’expérience demeure globalement très satisfaisante. À vous de voir si la difficulté vous effraie, car si vous avez les nerfs fragiles, il sera peut-être plus sage de se diriger vers la version PC.
Les ennemis m’ont paru un peu moins coriaces
NOTE FINALE : 18/20
Tomb Raider est un jeu souvent associé à la PlayStation, et vu l’excellente réalisation du titre, on comprend facilement pourquoi. Sans parvenir à se hisser au niveau de la version optimisée pour cartes accélératrices sur PC, la technique est irréprochable et la jouabilité est très bonne une fois qu’on a pris le pli. Dommage que les nappes d’ambiance aient disparu, en revanche, et que le système de sauvegarde rende le jeu beaucoup plus exigeant, mais si vous êtes prêt à découvrir le jeu « à la dure », inutile de bouder cette version.
Version Saturn
Développeur : Core Design Ltd.
Éditeur : Eidos, Inc.
Date de sortie : 24 octobre 1996 (Europe) – 18 novembre 1996 (Amérique du Nord) – 24 janvier 1997 (Saturn)
Nombre de joueurs : 1
Langue : Anglais
Support : CD-ROM
Contrôleur : Joypad
Version testée : Version européenne
Spécificités techniques : Système de sauvegarde par mémoire interne ou par carte mémoire
Vidéo – L’introduction du jeu :
Sur le papier, la Saturn avait des arguments pour rivaliser avec la puissance de sa principale concurrente, à savoir la PlayStation. Dans les faits, rares auront été les développeurs aptes à tirer le meilleur du capricieux hardware de SEGA, et la comparaison entre un même jeu tournant sur les deux machines est très rarement à l’avantage de la Saturn. Une constatation qui s’appliquera également à Tomb Raider : si le jeu bénéficie des mêmes adaptations que sur la machine de Sony (plus de sauvegarde à tout va, plus de nappes d’ambiance), on sent que le moteur de jeu a laissé quelques plumes lors du transfert (il ne tire visiblement aucun parti du VDP2, le deuxième processeur de la console).
Ça tourne moins bien, mais ça tourne
Globalement, les graphismes sont moins fins, le jeu tourne plus lentement, il est moins fluide (avec quelques ralentissements dans les grandes salles), et surtout la qualité des textures se dégrade dramatiquement dès qu’on s’éloigne à plus de deux mètres d’une surface. Pour ne rien arranger, le gamma est trop sombre, et même en le réglant dans les options, on a toujours l’impression de jouer avec des lunettes de soleil. Rien de rédhibitoire pour autant – le jeu n’est pas devenu moche ni injouable – mais la déperdition reste sensible, particulièrement si vous venez tout juste de voir tourner une des autres versions. La qualité des bruitages, elle aussi, a baissé. Dit comme cela, cela semble commencer à faire beaucoup, mais le jeu est fort heureusement toujours aussi bon. À tout prendre, la Saturn n’est certes pas la meilleure machine sur laquelle découvrir le jeu, mais ceux qui n’auraient que cette version à portée de main devraient malgré tout passer un très bon moment.
La Saturn était capable de mieux que ça, mais peu de développeurs le savaient
À noter que, même si ces éléments ne m’étaient pas connus au moment du test, il s’avère que Tomb Raider aura bel et bien été… une exclusivité temporaire de la Saturn. Celle-ci, apparemment négociée sur le tard par SEGA auprès d’Eidos, aura donc valu au jeu de paraître sur la console de SEGA un mois avant les versions PC et PlayStation – sans doute avec l’espoir que cela apporterait un petit coup de fouet aux ventes de la machine –, ce qui pourrait expliquer que cette version « anticipée » jouisse de quelques petites différences en termes de level design, et qu’elle soit la seule à ne pas bénéficier d’une version française intégrale.
Le jeu est devenu plus sombre ; pensez à régler votre téléviseur en conséquence
NOTE FINALE : 17/20
Sans surprise, la Saturn tire la langue au moment de rivaliser avec la PlayStation, et ce Tomb Raider se situe clairement en-dessous de celui de la machine de Sony sur le plan technique. Cela ne suffit heureusement pas à dégrader irrévocablement l’expérience de jeu, et on s’amuse toujours autant, mais si vous voulez des textures plus précises ou un jeu plus fluide, mieux vaut vous diriger vers les autres versions.
Tomb Raider : Version longue
Titre original :Tomb Raider : Unfinished Business (Royaume-Uni) Titres alternatifs :Tomb Raider Gold (Amérique du Nord), Tomb Raider : Director’s Cut (Allemagne) Date de sortie : 17 février 1998 Testé sur : Macintosh, PC (DOS, Windows 9x) Disponible sur : Android, iPad, iPhone
C’est littéralement davantage de la même chose
Cas un peu particulier de cette extension qui n’en n’est pas tout à fait une : sortie quelques mois avant Tomb Raider III, cette édition sous-titrée « Version longue » dans la langue de Rabelais est, comme son nom l’indique, une version « regonflée » du titre original incluant quelques nouveautés. Du côté technique, en plus du jeu de base, on trouve sur le CD des patchs pour la plupart des cartes accélératrices 3D disponibles en 1998 histoire d’élargir encore un peu le public visé. À ce détail près, le principal intérêt de cette version réside dans les quatre niveaux inédits inclut en bonus : deux niveaux égyptiens envoyant Lara enquêter sur une mystérieuse statue dédiée à la déesse Bast et deux niveaux atlantes prenant place immédiatement après la fin de l’aventure originale (Lara commence ici directement sur la pente qui clôturait le jeu initial). Comme on peut s’en douter, pratiquement tout ce qui est utilisé ici, qu’on parle des environnements ou des monstres, était déjà présent dans le titre de base (même si on sera heureux de croiser les premiers extérieurs du jeu) – ce qui explique sans doute que cette « extension », si on peut l’appeler ainsi, n’ait jamais été vendue seule, le contenu additionnel pouvant être vaincu en moins de deux heures. À tout prendre, c’est toujours un ajout bienvenu, mais on notera que celui-ci n’est pas inclus avec la version vendue en ligne à l’heure actuelle, ce qui pourra le rendre difficile à dénicher. Il n’est donc probablement pas utile de remuer ciel et terre pour espérer le dénicher de nos jours, mais les joueurs ayant la chance de le posséder pourront au moins rempiler pour une ou deux séances de jeu supplémentaires.
NOTE FINALE : 16/20
Bonus sympathique plus que réelle extension, Tomb Raider : Version longue a le mérite d’offrir quatre niveaux supplémentaires qui n’introduisent certes absolument rien qu’on n’ait déjà vu dans le jeu de base, mais qui permettront de bénéficier de deux heures d’aventure en plus. Pourquoi se priver ?
Date de sortie : 3 décembre 1996 (Japon) – 14 Mai 1997 (États-Unis) – Juin 1997 (Europe)
Nombre de joueurs : 1
Langue : Anglais
Support : CD-ROM
Contrôleurs : Joypad, NeGcon
Version testée : Version européenne
Spécificités techniques : Système de sauvegarde par carte mémoire (1 bloc)
Vidéo – L’introduction et l’écran-titre du jeu :
Avec la saga des Ridge Racer, Namco avait immédiatement senti qu’ils tenaient un bon filon. Si le succès avait été présent en salle d’arcade, malgré la redoutable concurrence de SEGA et de son Daytona USA, la collaboration avec Sony et sa PlayStation s’était révélée plus profitable encore – là où la Saturn du plus grand concurrent de Namco peinait dramatiquement à s’imposer hors du Japon. Conséquence : la série filait bon train, et s’apprêtait déjà à accueillir son cinquième épisode au bout de trois ans d’existence.
Les options de customisation sont minimales, mais elles ont le mérite d’exister
Pourtant, en dépit de la très bonne santé financière de la franchise, certains joueurs comme certains magazines commençaient à bouder quelque peu leur plaisir face aux derniers épisodes, et le sentiment que Namco ne faisait pas grand chose de plus que recycler la même formule d’un opus à l’autre avec un minimum d’efforts et de prise de risque commençait à prendre de l’ampleur. Face à la lassitude qui pointait le bout de son nez, la firme japonaise commença à se dire qu’il allait être temps d’injecter un peu de sang neuf dans son concept… ce à quoi elle ne put jamais tout à fait se résoudre. Ridge Racer 2 n’avait rien été d’autre qu’une simple mise à jour multijoueur du premier épisode, Ridge Racer Revolution, en dépit de son nom, n’était jamais qu’un Ridge Racer 1.3 à la jouabilité ratée, et même Rave Racer continuait de réutiliser la moitié du contenu du premier opus ! Alors avec Rage Racer, on allait voir ce qu’on allait voir : cette fois-ci, tout allait être différent… de la même façon.
Il va être temps de reprendre le volant !
Après une introduction pleine de mots creux en mauvais anglais et de 3D dans tous les sens, le jeu s’ouvre pour la première fois sur un scénario. Et là, attention, c’est du lourd, presque du Mad Max : vous participez à des courses et, heu, il faut les gagner. Oui, je sais, c’est un peu décevant dit comme ça, mais en même temps, je ne sais pas trop à quoi on était censé s’attendre d’autre dans un jeu de course (on aurait quand même été déçu qu’on nous demande de finir dernier !).
Le contenu est toujours aussi limité
Donc, on prend sa plus belle voiture, on choisit son plus beau circuit, et on se met bien en tête de finir sur le podium car, dans le cas contraire, la course est considérée comme perdue et le joueur que vous êtes perdra alors une de ses cinq « vies ». Le reste du programme ne devrait de toute façon dépayser personne, et surtout pas les fans de la saga : le principe reste fondamentalement de gagner trois courses toutes situées dans le même environnement. Trois ? Oui, encore trois, toujours trois, et pas une de plus. Apparemment, c’était le summum du contenu que Namco était prêt à offrir, même en 1996…
La vue extérieure est placée trop bas et trop près et ne sert pas à grand chose
À ceux qui auraient du mal à déceler, jusqu’ici, la moindre différence entre Rage Racer et n’importe lequel des précédents opus de la série, je répondrai qu’ils ne sont pas les seuls, et qu’on a également dû se faire la réflexion du côté de l’équipe de développement. C’est pourquoi le titre apporte quand même une petite nouveauté pour allonger la durée de vie : chaque course vous fait gagner de l’argent en fonction de votre position sur le podium.
Ouaiiis ! Je viens de gagner le droit de refaire la même chose !
Gagnez suffisamment d’argent et vous pourrez acheter de nouveaux véhicules ; remportez suffisamment de courses et vous pourrez débloquer une « classe » supérieure… qui correspondra aux trois mêmes circuits, mais face à des adversaires un peu plus redoutables. Votre unique moteur de progression sera donc de refaire les trois circuits du jeu en boucle, mais à bord de véhicules de plus en plus puissants et face à des concurrents qui se seront adaptés, eux aussi. Alors certes, il est possible après avoir éclusé tout le contenu en boucle d’accéder à une quatrième course (un ovale !) et de faire les circuits en mode inversé, mais cela reste plutôt léger – mieux aurait valu que ce maigre contenu additionnel soit accessible d’entrée.
Rage Racer a un peu plus de relief à offrir que ses prédécesseurs
Car le moins qu’on puisse dire c’est que pour le reste, difficile de parler de bouleversement à un quelconque niveau. Le moteur 3D du jeu est toujours aussi effica, reprenant les reliefs accentués et la « verticalité » introduits par Rave Racer, et la maniabilité ne reprend pas les errements de Ridge Racer Revolution, ce qui signifie qu’il est enfin possible de prendre un virage serré sans finir dans le décor au bout de 450 mètres de dérapage. En revanche, on regrettera qu’en cherchant à adopter une esthétique plus « réaliste », le jeu verse la moitié du temps dans une grisaille assez déprimante.
Le titre n’est même pas spécialement difficile
On retrouve une vue extérieure à la caméra mal placée qui la rend fondamentalement inutile, et même le mode deux joueurs en link (que pas grand monde n’avait dû utiliser, il est vrai) a disparu ! Il n’y a toujours aucune option de réglage de la voiture en dehors d’un curseur entre l’adhérence et le dérapage, aucune gestion des dégâts, aucun classement sur le long cours, aucun raccourci, pas de gestion du climat… Bref, les changements les plus marquants de la série doivent se situer dans le nom, car tout le reste est très exactement à la place où on l’avait toujours connu et n’en a pas bougé d’un millimètre.
Namco s’est un peu calmé sur les éclairages colorés
Est-ce à dire que Rage Racer est un mauvais jeu ? Non, bien sûr ; pour décevant qu’il soit au niveau de ses apports, il reste plus long et plus abouti que le premier épisode, et plus jouable que Revolution.
Oh, un tunnel ! Ça m’avait manqué, tiens !
Reste que pour ceux qui ne se seraient pas mis en tête de parcourir la série sur PlayStation dans son ensemble, il restera un opus tout à fait mineur qui peut certes constituer un très bon point de départ, mais qui ne devrait pas laisser de souvenirs impérissables aux joueurs qui le découvriraient aujourd’hui. L’équivalent d’un DLC qu’on vendrait de nos jours à cinq ou dix euros. Reste l’occasion de passer un bon moment pendant une heure ou deux, mais vraiment pas de quoi justifier de se mettre sur la paille pour en acquérir un exemplaire.
Vidéo – La première course du jeu :
NOTE FINALE : 14,5/20
La saga Ridge Racer peut bien emprunter tous les noms qui lui plaisent, le fait est que la formule n'évolue tout simplement pas d'un épisode à l'autre. Après Ridge Racer Revolution, Rage Racer tente à son tour d'annoncer de grands bouleversements avec des achats de véhicules, des courses classées en plusieurs catégories... mais en fin de compte, on se retrouve une nouvelle fois avec trois circuits et demi dans un seul et même environnement, et pas grand chose de plus. Alors certes, à force de contorsions, la durée de vie est finalement étirée au-delà d'une dizaine de minutes, mais rien à faire : le contenu demeure désespérément aussi chiche, et il n'y a toujours aucune gestion des dégâts ni rien qui apporte une bribe de simulation dans une formule arcade dont le gameplay n'a pas avancé d'un pouce. Reste un jeu toujours aussi accessible, bien réalisé et qui sait indéniablement se montrer amusant, mais encore une fois : pour combien de temps ?
CE QUI A MAL VIEILLI :
– Quatre circuits dont un ovale, ça ne fait quand même pas lourd... – ...surtout quand les circuits en questions emploient tous le même décor et ont de nombreuses sections communes – Une jouabilité arcade qui n'a pas évolué d'un pouce depuis le premier opus – Plus de mode deux joueurs, même en link
Bonus – Ce à quoi peut ressembler Rage Racer sur un écran cathodique :
Développeur : LucasArts Entertainment Company LLC Éditeur : Nintendo of Europe GmbH Titre alternatif :スター・ウォーズ 帝国の影 (Star Wars : Teikoku no Kage, Japon) Testé sur :Nintendo 64 – PC (Windows 9x) Disponible sur : Windows 7/8/10 En vente sur :Gog.com (Windows) – Steam.com (Windows)
La licence Star Wars (jusqu’à 2000) :
STAR WARS : The Empire Strikes Back (Parker Brothers) (1982)
STAR WARS : Return of the Jedi – Death Star Battle (1983)
STAR WARS (Atari) (1983)
STAR WARS : Jedi Arena (1983)
STAR WARS : Return of the Jedi (1984)
STAR WARS : The Empire Strikes Back (Atari Games Corporation) (1985)
STAR WARS (Namcot) (1987)
STAR WARS : Droids (1988)
STAR WARS (Beam Software) (1991)
STAR WARS : Attack on the Death Star (1991)
STAR WARS : The Empire Strikes Back (Sculptured Software) (1992)
STAR WARS : Millenium Falcon CD-ROM Playset (1998)
STAR WARS Trilogy Arcade (1998)
STAR WARS : Rogue Squadron 3D (1998)
STAR WARS : Rebellion (1998)
STAR WARS : DroidWorks (1998)
STAR WARS : X-Wing Alliance (1999)
STAR WARS : Episode I – Racer (1999)
STAR WARS : Episode I – The Phantom Menace (1999)
STAR WARS : Demolition (2000)
STAR WARS : Episode I – Obi Wan’s Adventures (2000)
STAR WARS : Episode I – Battle for Naboo (2000)
STAR WARS : Force Commander (2000)
STAR WARS : Racer Arcade (2000)
STAR WARS : Episode I – Jedi Power Battle (2000)
Version Nintendo 64
Date de sortie : 3 décembre 1996 (Amérique du Nord) – Janvier 1997 (Europe) – 14 juin 1997 (Japon)
Nombre de joueurs : 1
Langue : Anglais
Support : Cartouche
Contrôleur : Joypad
Version testée : Version européenne
Spécificités techniques : Cartouche de 98Mb Système de sauvegarde par pile
Vidéo – L’introduction et l’écran-titre du jeu :
Aussi surprenant que cela puisse paraître, la saga de La Guerre des Étoiles aura finalement été assez peu utilisée par Lucasfilm Games, puis par LucasArts, avant les années 90. En dépit de la plus prestigieuse des licences auxquelles elle était associée, la firme américaine était en effet davantage connue pour ses jeux d’aventure, dont certains tirés d’une autre licence maison (Indiana Jones, pour ne pas la nommer), que pour des adaptations de Star Wars qui avaient d’ailleurs systématiquement été confiées à des studios tiers.
L’histoire vous fera recroiser quelques visages connus…
Les choses auront vraiment commencé à changer avec Super STAR WARS en 1992, ouvrant une décennie où des noms comme X-Wing ou Dark Forces allaient rapidement s’imposer dans la mémoire des joueurs. À l’approche du nouveau millénaire, l’actualité commençait à être chargée pour la saga, entre la sortie de l’Édition Spéciale en salles en 1997 et l’arrivée du premier épisode de la « prélogie » en 1999, et les titres commencèrent eux aussi à se multiplier. Ceux-ci s’éloignaient d’ailleurs de plus en plus régulièrement de la trilogie originale pour s’aventurer du côté de l’univers étendu. C’est ainsi que débarqua sur Nintendo 64 un jeu tiré d’un roman et non des films : Shadows of the Empire, ou les aventures d’un mercenaire nommé Dash Rendar qui évoque furieusement un mélange entre Kyle Katarn et Han Solo…
Encore un ajout de poids pour la Rébellion !
L’action se situe chronologiquement entre L’Empire Contre-Attaque et Le Retour du Jedi. Elle raconte comment un seigneur Sith nommé pompeusement « prince Xizor » se met en tête de prendre la place de Dark Vador aux côté de l’empereur Palpatine en lui fournissant le plan pour exterminer définitivement la Rébellion tout en s’assurant de faire disparaître Luke Skywalker de l’équation.
Duel au sommet contre Boba Fett
Un scénario dont le principal mérite sera, on s’en doute, de recroiser beaucoup de visages connus (Han Solo, Lando Calrissian, Luke Skywalker ou même Boba Fett), mais aussi de faire le tour d’endroits iconiques de la saga et de l’univers étendu, de Hoth à Tatooine en passant par Ord Mantell ou la cité impériale. Du fan service assumé qui se dévoile d’ailleurs dès le premier niveau du jeu, en invitant le joueur à revivre pour la première fois une scène ô combien marquante de la bataille de Hoth : aller ligoter les pattes d’un TB-TT impérial à bord de votre snowspeeder…
Quitte à égrainer les scènes cultes, autant se placer dans une tourelle !
La première originalité du titre, comme vous allez vite le réaliser, est de ne pas se cantonner à un seul type de gameplay. Contrairement à Dark Forces qui était un pur doom-like ou à Rebel Assault qui n’était qu’un rail shooter, on sent que Shadows of the Empire expérimente des systèmes de jeu qui seront d’ailleurs parfois réutilisé plus tard.
Il faut toujours au moins un niveau dans les égouts, pas vrai ?
Les phases de vol sur la planète Hoth annoncent ainsi clairement ce qui deviendra le cœur de la jouabilité de Rogue Squadron, avec des niveaux « ouverts » où vous pouvez manœuvrer à votre guise et des objectifs précis à tenir. Inutile de se mentir : l’attaque du TB-TT était perçu à l’époque comme LA scène de bravoure, LA raison d’acheter le jeu, LE niveau présent dans toutes les démos… alors qu’il ne s’agit fondamentalement que d’une infime partie du jeu, qui prend pour l’essentiel la forme d’un TPS (ou d’un FPS, selon la caméra que vous adopterez) qui préfigure Jedi Knight. Ajoutez-y une séquence de course dans les rues de Mos Eisley ou du tir à bord de la tourelle d’un vaisseau qui vous fera obligatoirement penser au Faucon Millenium, et vous aurez l’essence d’un titre qu’on a un peu trop pris l’habitude de réduire à son sympathique premier niveau.
LA séquence qui faisait rêver tous les joueurs de l’époque
Les phases vous plaçant aux commande de Dash Rendar à pied constituent en effet facilement les deux tiers du programme. Si elles doivent composer à la fois avec une 3D vieillotte (comme à peu près tous les titres de la période) et surtout avec une jouabilité au pad qui doit se contenter d’un unique stick analogique, d’où un manque de précision regrettable au moment d’assurer la visée, l’honnêteté oblige à reconnaître qu’elles demeurent fondamentalement efficaces et qu’on se prend assez vite au jeu sans regretter de ne pas passer tout son temps vissé dans le snowspeeder qui avait tant obnubilé les joueurs de l’époque.
Sans doute le niveau le plus magistralement raté du jeu
Certes, les quelques phases de plateforme ne sont pas forcément faciles à prendre en main, et les combats de boss souffrent vraiment de la quasi impossibilité de décider où on veut tirer si on n’est pas exactement à la hauteur de ce qu’on vise, mais la possibilité de choisir la difficulté au lancement du jeu (et de sauvegarder au terme de chaque niveau) permet de faire passer la pilule, surtout que la plupart des niveaux ne sont pas extraordinairement longs une fois qu’on a à peu près assimilé le trajet. Dans l’ensemble, on n’est certes pas face à GoldenEye64 – qui allait se charger quelques mois plus tard de placer les véritables fondations du genre sur console – mais on passe un assez bon moment, ce qui est quand même l’essentiel.
Évidemment qu’il y a une station spatiale à faire sauter en tirant sur son réacteur !
Le truc, en revanche, c’est qu’à multiplier les gameplay, on multiplie également les risques d’en rater un ou plusieurs. La séquence de course à Mos Eisley, par exemple, est un fiasco intégral : ça va trop vite, on ne voit rien, on rentre dans tout ce qui traîne, la caméra fait n’importe quoi, on ne sait jamais pourquoi on est ralenti ou pourquoi on rate un saut alors qu’on allait tout droit et à pleine vitesse… une purge. La séquence de tir dans les astéroïdes et dans la bataille finale est plus anecdotique et manque elle aussi de précision, surtout qu’on n’y voit pas grand chose, mais elle fonctionne.
Combat au jetpack contre un AT-ST !
Les combats de boss peuvent être inutilement exigeants (bon courage pour viser Boba Fett) et surtout inutilement longs (préparez-vous à enchaîner sur le Slave One après avoir vaincu le chasseur de primes !), mais là encore, avec un peu de persévérance ou en opérant dans la difficulté inférieure, ça passe. Ça passe d’ailleurs tellement bien qu’on se surprend à penser, au terme de cinq à six heures de jeu, qu’on n’aurait sans doute pas dit non à une suite un peu plus fignolée et un peu plus ambitieuse. Surtout sur le plan scénaristique : les personnages de la saga ne font au final qu’un passage éclair, vous ne les voyez jamais en-dehors des cinématiques, ils remplissent leurs propres objectifs dans leur coin, et vous ne croisez même pas le grand méchant une seule fois de toute la partie ! Sous cette forme, on sent clairement un jeu pas toujours bien dégrossi, mais qu’on prend plaisir à lancer, quitte à aller découvrir tous les bonus cachés et à se rajouter quelques défis en chemin. Un titre certes assez mineur dans la longue saga vidéoludique, mais de là à faire l’impasse sur lui ? Sincèrement, ce serait sans doute une erreur.
Vidéo – Le premier niveau du jeu :
NOTE FINALE : 15,5/20
L'histoire aura souvent retenu STAR WARS : Shadows of the Empire comme un petit jeu popcorn et oubliable sorti entre des logiciels autrement plus marquants, TIE Fighter ou Jedi Knight en tête. Avec le recul, le constat est peut-être un peu sévère : certes, le titre de LucasArts respire le fan service, avec ses séquences obligées et son héros qui rencontre pratiquement tout le casting de la trilogie originale, mais il se montre assez long et assez efficace pour qu'on découvre qu'on peut encore le parcourir aujourd'hui et passer un bon moment. Certaines séquences ont beau avoir nettement moins bien vieilli que d'autres (comme cette course sans intérêt sur Tatooine), et le programme souffrir d'un côté frustrant dû à sa maniabilité un brin primitive, on se surprend à y revenir histoire d'aider Dash Rendar à sauver la galaxie une bonne fois pour toutes. Une bonne surprise.
CE QUI A MAL VIEILLI :
– Des séquences de jeu à l'intérêt assez inégal...
– ...avec des phases FPS qui manquent de précision...
– ...des combats de boss trop difficiles...
– ...et des phases de course bonnes à jeter à la poubelle
– Des derniers niveaux beaucoup trop sombres
Version PC (Windows 9x)
Développeur : LucasArts Entertainment Company LLC
Éditeur : LucasArts Entertainment Company LLC
Date de sortie : Mars 1997
Nombre de joueurs : 1
Langue : Anglais
Supports : CD-ROM, dématérialisé
Contrôleurs : Clavier, joypad, joystick, souris Périphériques à retour de force supportés
Version testée : Version dématérialisée testée sous Windows 10
Rares sont les jeux LucasArts à avoir fait l’impasse sur le PC dans les années 90 – et ç’aurait été particulièrement injustifié pour un Shadows of the Empire qui semblait parfaitement adapté au public et aux capacités du PC. Signe de la popularité du titre, il est toujours disponible à la vente, dans une version remaniée en 2016 histoire d’être compatible avec les dernières versions de Windows, et surtout avec les cartes graphiques contemporaines. Conséquence : vous pourrez jouer en haute, voire en très haute-résolution, mais l’interface comme les cinématiques seront cloisonnées dans un coin de l’écran dès que vous ne serez plus en pure 3D si vous commencez à viser trop haut. L’avantage est que le jeu est bien évidemment d’une fluidité et d’une lisibilité à toute épreuve, ce qui devrait lui permettre d’enfoncer la version Nintendo 64 dans les grandes largeurs. Dans les faits, on constate rapidement que de nombreuses modifications ont été apportées, et que celles-ci valent la peine qu’on s’attarde sur elles.
Sans surprise, la 3D est plus fine
Premier changement évident : les cinématiques. Là où la Nintendo 64 offrait des illustrations et du texte, la version PC propose des séquences en 3D pré-calculées, entièrement doublées cette fois, où on remarquera que Dash Rendar ressemble davantage à son modèle en jeu. Ces scènes sont parfois plus étoffées, parfois moins, certaines ont disparu, d’autres ont été ajoutées… Bref, privilégier une version plutôt qu’une autre sera principalement une question de goût dans ce domaine. Niveau jouabilité, en revanche, il y aura également des avantages et des inconvénients. Pour toutes les séquences FPS, la possibilité de jouer au clavier et à la souris permettra au joueur PC de se sentir comme un poisson dans l’eau : même s’il n’y a pas à proprement parler de « mouse look », fini, les problèmes de précision ! Et comme on l’a vu, la réalisation est également bien meilleure. En revanche, le jeu est devenu plus facile, même s’il va également plus vite : craignez le combat contre le Slave One, où vous n’aurez pas une seconde pour souffler ! La « lourdeur » inhérente à la version Nintendo 64 laisse ici la place à une version très nerveuse, qui ne rivalise certes pas avec les titres récents mais qui se laisse encore approcher avec un certain plaisir. Conséquence : si les deux versions se valent, cette itération PC est certainement la plus abordable – et elle a l’avantage d’être encore disponible à la vente. Une bonne affaire.
NOTE FINALE : 16/20
STAR WARS : Shadows of the Empire débarque sur Windows avec ses propres arguments, et le jeu de LucasArts s’y sent comme un poisson dans l’eau : plus nerveux, plus jouable, plus beau, le titre est également devenu plus facile. La concurrence a beau être très rude sur PC, le logiciel conserve un charme certain et peut encore se montrer très sympathique aujourd’hui.
Développeur : ADK Corporation Éditeur : SNK Corporation Titre original :NINJA MASTER’S 覇王忍法帖 (Ninja Master’s : Haō Ninpō Chō, Japon) Titre alternatif : ACA NEO GEO NINJA MASTER’S (version ACA sur les consoles nouvelle génération) Testé sur :Neo Geo (MVS/AES) – Neo Geo CD Disponible sur : PlayStation 4, Switch, Wii, Windows Apps, Xbox One, Xbox Series X/S En vente sur :Microsoft.com (Xbox One, Xbox Series X/S), Nintendo eShop (Switch), PlayStation Store (PlayStation 4)
Version Neo Geo (MVS/AES)
Date de sortie : 26 mai 1996 (Version MVS) – 28 juin 1996 (version AES)
Nombre de joueurs : 1 à 2
Langues : Anglais, japonais
Support : Cartouche
Contrôleur : Un joystick (huit directions) et quatre boutons
Version testée : Version internationale
Hardware : Neo Geo MVS/AES Processeurs : Motorola MC68000 12MHz ; Zilog Z80 4MHz Son : 2 hauts-parleurs ; YM2610 OPNB 8MHz ; 2 canaux Vidéo : 320 x 224 (H) 59,185606Hz Carte mémoire supportée Cartouche de 330Mb
Vidéo – L’écran-titre du jeu :
Au yeux des joueurs de la fin du XXe siècle, ADK Corporation était un nom profondément lié à la Neo Geo. En fait, en dépit de quelques titres originaux à la Crossed Swords ou à la Twinkle Star Sprites, deux sujets revenaient souvent lorsqu’on évoquait la firme japonaise : d’un côté, la saga World Heroes et de l’autre, les ninjas.
Le roster est hélas un peu juste pour un titre de 1996
Dans le premier cas, il faut bien reconnaître que la série largement parodique n’était jamais réellement parvenue à revendiquer une place dans la cour des grands – sur un système où ils étaient certes assez nombreux pour se sentir rapidement à l’étroit – et le mal nommé World Heroes Perfect, quatrième et dernier épisode de la franchise, avait été accueilli assez fraichement en 1995, donnant l’impression que la saga commençait à furieusement piétiner. Dans le second, Ninja Combat et Ninja Commando n’avaient pas vraiment marqué les esprits, ce qui fait que lorsque la compagnie annonça un Ninja Master’s, les joueurs furent presque surpris de se retrouver face à un titre très sérieux et allant ouvertement griller la politesse à Samurai Shodown IV. Une ambition affichée dès la taille de la cartouche : 330 mégas, soit le maximum théorique de ce que pouvait offrir la très puissante machine… et autant dire que quand on sort entre Real Bout Fatal Fury et King of Fighters ’96, de l’ambition, il vaut mieux en avoir !
Préparez-vous à en prendre plein la vue !
Comme la référence évidente qu’est Samurai Shodown, Ninja Master’s se déroule dans le Japon féodal – mais cette fois pendant l’ère dite « Sengoku » qui s’étend du milieu du XVe à la fin du XVIe siècle, soit quelques trois-cents ans avant la période durant laquelle se situait l’action du titre de SNK. Surprise : Oda Nobunaga, seigneur de guerre responsable de l’unification de la moitié du Japon, est ici bel et bien considéré comme le méchant du jeu, présenté comme un seigneur de guerre avide de pouvoir ayant pactisé avec le démon.
L’enrobage est particulièrement soigné
Face à lui, un roster de dix personnages (potentiellement douze : Nobunaga et l’autre boss du jeu, Ranmaru, sont également jouables via un code) tracera sa propre voie, avec des héros là encore souvent inspirés de figures historiques ou légendaires : Goemon est inspiré d’un voleur que les habitués du site doivent commencer à connaître via la série des Ganbare Goemon, Sasuke du fameux ninja Sarutobi Sasuke, etc. Plus original : le personnage de Karasu semble tirer son style (et son nom, Karasu signifiant « corbeau ») de The Crow, dont l’adaptation filmique était sortie deux ans plus tôt. Dans tous les cas, le but du jeu ne change pas des canons du genre : vaincre tout le monde et aller régler son compte à Nobunaga.
L’ambiance générale du jeu tranche clairement avec celle des World Heroes
Le gameplay, à première vue relativement classique, tire parti des quatre boutons de la borne : deux pour les poings, deux pour les pieds. En revanche, appuyer simultanément sur B et C vous fera, au choix, dégainer ou ranger votre arme. Car première originalité : contrairement à Samurai Shodown où perdre son sabre était une contrainte, d’ailleurs assez rare, et signifiant très souvent la perte du combat, dans Ninja Master’s il est tout à fait possible de vaincre sans jamais faire usage de ses lames. Chaque personnage dispose en fait d’un move set relativement différent selon que son arme soit dégainée ou non, et sachant que le fait de la dégainer est considéré comme une attaque à part entière, il est tout à fait possible de débuter un enchainement avec son arme au fourreau pour le finir, dix coups plus tard, avec la lame tirée !
Un combat peut se renverser en quelques secondes
Le jeu s’appuie en effet sur un autre système : les combos, et s’il est tout à fait possible d’obtenir des bons résultats en se contentant d’enchainer les coups spéciaux et d’être réactif, les gros joueurs seront heureux de pouvoir profiter d’un gameplay technique et assez dense : Desperation moves (avec la barre dans le rouge), Super Desperation Moves (avec la barre dans le rouge et la jauge de puissance remplie), Super Chain (en mode Hyper) ; tout y passe et on peut, avec un peu de pratique, réaliser des enchainements de plusieurs dizaines de coups. La possibilité de faire des « infinis », c’est à dire de réaliser des combos inarrêtables jusqu’à la mort de l’ennemi, est d’ailleurs la seule vraie faiblesse d’une jouabilité qui est autrement à la fois précise, dynamique et très réactive et où un affrontement peut basculer en quelques attaques. À la fois accessible et profond : que du bonheur.
L’action est très dynamique, et l’animation parfaitement détaillée
Du côté de la réalisation, et sans surprise, Ninja Master’s place la barre assez haut. Certes, pas de gros zooms qui décoiffent à la Art of Fighting ici, mais des personnages très typés et très bien animés devant des décors souvent superbes mais parfois un peu vides. L’atmosphère assez morbide, avec des champs de bataille balayés par le vent, change drastiquement des ambiances auxquelles nous avait habitués ADK, et le tout a une patte indéniable qui n’a pas vraiment à rougir de la comparaison avec des productions plus tardives de la machine.
Nobunaga sera un gros morceau !
Pour le coup, le jeu parvient à insuffler son propre style sans verser totalement dans Samurai Shodown ni dans The Last Blade (paru un an et demi plus tard), ce qui lui permet de parvenir à tirer son épingle du jeu encore aujourd’hui. Rétrospectivement, l’indifférence polie qu’il aura suscité à sa sortie apparaît cruellement injuste, et on ne peut qu’imaginer le retentissement qu’il aurait eu s’il était paru ne fut-ce qu’un an plus tôt, où il aurait été moins noyé dans une actualité vidéoludique qui ne s’intéressait pas beaucoup à lui. Dans tous les cas, les amateurs de jeu de combat étant passé à côté feraient bien de corriger cette lacune : sans se hisser tout à fait au niveau des maîtres incontestés du genre, le titre d’ADK n’en est vraiment pas loin, et conserve aujourd’hui un capital sympathie allié à un système de jeu très efficace qui méritent de le faire sortir de l’ombre. Un logiciel clairement sous-évalué. Dans la version AES, le jeu ajoute un menu des options vous permettant de sélectionner la difficulté (huit niveaux) et de réassigner les boutons et vous demande de terminer le mode principal avec quatre crédits.
Vidéo – Combat : Natsume vs. Goemon :
NOTE FINALE : 17/20Ninja Master's est un de ces nombreux titres qui auront souffert d'être sortis sur Neo Geo à une époque où le prix démentiel des cartouches de la machine ne se justifiait plus et où les rares regards qui ne s'étaient pas détournés en direction des consoles 32 et 64 bits scrutaient Real Bout Fatal Fury ou King of Fighters '96. Alors congédié comme un simple clone de Samurai Shodown, il est aujourd'hui temps de lui rendre justice : c'est un jeu dynamique, bien pensé et beaucoup plus riche qu'il n'en a l'air, et qui mérite à coup sûr d'être mieux connu des amateurs du genre. L'intelligence du système d'arme blanche – qui n'est ici qu'une option supplémentaire en lieu et place d'une obligation – associé au système de combo autorise un gameplay à la fois nerveux et technique qui peut largement contenter le néophyte comme le vieux briscard. En dépit d'un roster un peu léger et de quelques manques dans la jouabilité, la réalisation irréprochable et le plaisir réel qui se dégage des affrontements font largement pencher la balance du côté du très bon, voire de l'excellence. Clairement un jeu à redécouvrir.
CE QUI A MAL VIEILLI :
– Roster un peu chiche : dix personnages, douze avec les codes
– Une difficulté toujours aussi difficile à régler sur la borne
Bonus – Ce à quoi pouvait ressembler Ninja Master’s sur une borne d’arcade :
Version Neo Geo CD
Développeur : ADK Corporation
Éditeur : SNK Corporation
Date de sortie : 27 septembre 1996
Nombre de joueurs : 1 à 2
Langues : Anglais, japonais
Support : CD-ROM
Contrôleurs : Joypad, joystick
Version testée : Version internationale
Spécificités techniques : –
Il y a du nouveau, pour une fois !
Trois mois auront séparé la parution de la version CD de Ninja Master’s de la sortie de la version arcade. Trois mois qui auront manifestement suffi à ce qu’ADK réalise que la sauce ne prenait pas aussi bien qu’ils l’espéraient, et qui les auront visiblement poussé à compenser un peu l’une des principales faiblesses du titre : son contenu. Dès le lancement, on sera donc heureux de retrouver, en plus du menu des options de la version cartouche, de nouveaux modes de jeu : un mode Practice qui vous permettra enfin de vous faire la main en toute décontraction et un mode Perfect un peu gadget dans lequel un combat sera gagné en un round si vous le remportez sans prendre un seul coup. Autant dire que c’est très anecdotique, mais on n’a pas de raison de se plaindre. Tant qu’à faire, les deux boss sont cette fois disponibles dans le roster d’entrée de jeu sans avoir à entrer un code, ce qui est déjà plus intéressant. On remarquera également l’apparition d’un mode dit « original » dans les options et qui consistera… à virer toutes les scènes intermédiaires. L’intérêt ? Économiser sur les temps de chargement qui, pour le coup, sont assez longs…
Au moins, plus besoin de bidouilles pour accéder à l’intégralité du roster
Car une Neo Geo CD, ce n’est pas juste une Neo Geo avec un lecteur CD – ce qui entraine quelques petits désagréments mineurs, sans plus. La mémoire interne de la machine doit en effet remplacer celle qui était originellement contenue dans les cartouches (d’où leurs prix démentiels), et l’ennui, c’est qu’elle ne le peut pas toujours, surtout avec les jeux les plus ambitieux. Dans le cas de Ninja Master’s, cela a-t-il des répercussions ? Hélas, oui, et même si elles sont assez limitées, autant prendre le temps de les détailler. Il manque ainsi par exemple quelques étapes d’animation – c’est à peu près indécelable, mais autant le savoir. Plus grave : les décors ont vu certains éléments de premier plan disparaître, et surtout, ils ont vu leurs dimensions réduites sur le plan de la largeur ! Encore une fois, on ne peut pas dire que cela endommage sérieusement les sensations de jeu, mais cela commence à faire un prix assez élevé à payer en l’échange de deux modes de jeu et de la musique CD – qui, pour le coup, est plus travaillée que sur la version cartouche, mais perd également en impact dans le secteur des basses. Bref, pas d’avancées sans contreparties, à vous de voir ce qui fait pencher la balance en faveur de telle ou telle version.
Les aires de jeu sont un peu plus petites dans cette version
NOTE FINALE : 17/20
Quelques nouveautés, dans cette version CD de Ninja Master’s, mais aussi quelques dégâts collatéraux. Si dans l’ensemble seuls les joueurs les plus entrainés percevront réellement les différences d’une version à l’autre, les esthètes et les fans du genre préfèreront sans doute la version cartouche là où les néophytes pourront se tourner vers l’itération CD, plus accessible.
Contrôleur : Un joystick (huit directions) et trois boutons
Version testée : Version américaine
Hardware : Capcom Play System II (CPS-2) Processeurs : Motorola MC68000 16MHz ; Zilog Z80 8MHz Son : Haut-parleur (x2) ; QSound (HLE) 60MHz ; 2 canaux Vidéo : 384 x 224 (H) 59,637405Hz
Vidéo – L’écran-titre du jeu :
Chez Capcom, on n’élève peut-être pas du poulet au grain, mais on sait prendre soin de ses licences – et les licences le leur rendent bien. Le cas de Mega Man est assez parlant : moins de dix ans après la sortie de l’épisode inaugural, la série était déjà riche de plus d’une vingtaine de logiciels, soit une moyenne supérieure à deux jeux par an.
Choisissez votre mission !
Pour éviter l’essoufflement d’un concept qui reposait précisément sur la répétition de la même chose, la firme japonaise aura bien évidemment tenté quelques voies plus originales, la première étant le développement de la saga des Mega Man X, qui enrichissait le gameplay et le scénario de la formule de base, mais on commençait à sentir qu’il était peut-être temps de prendre davantage de risques. Après un timide essai du côté du sport avec Mega Man Soccer, Capcom avait décidé d’emmener son héros robotique sur un terrain que la compagnie maîtrisait bien : celui du jeu de combat, avec Mega Man : The Power Battle. Une expérience apparemment suffisamment convaincante pour récidiver l’année suivante avec un titre fort logiquement intitulé Mega Man 2 : The Power Fighters. Une borne dont l’ambition, comme celle de n’importe quelle suite, sera de chercher à proposer sensiblement la même chose en mieux, avec quelques petites surprises au passage.
Il est temps de retourner s’occuper du Dr. Wily !
Si vous n’avez pas encore eu l’occasion de découvrir le premier opus, je ne peux que vous inviter à aller en lire le test dès maintenant, car les deux jeux présentant de très nombreuses similitudes, il est naturel que ce premier épisode serve de point de comparaison obligé avec le second.
Employer le bon pouvoir aura un effet dramatique sur le robot concerné
En résumé, on retrouve ici la philosophie visant à limiter l’expérience de la saga à une de ses composantes emblématiques : les combats contre les robots du Dr. Wily. Le concept en lui-même n’a d’ailleurs pas changé : on choisit un personnage, on choisit une route, on enchaîne les combats, on collectionne les pouvoirs adverses, on s’efforce de les employer au bon moment, et on met sa raclée bisannuelle au maléfique professeur qui parvient toujours à se faire la malle pour retourner au charbon. Sur le papier, aucune révolution, mais comme on va rapidement le découvrir, c’est plutôt du côté des détails que cet épisode a décidé de se retrousser la manches.
Duo vient prêter main forte au trio originel
Commençons par la base : ce sont désormais pas moins de quatre personnages jouables qui s’offrent à vous, le robot Duo (dont c’est ici la première apparition) venant s’ajouter au roster de base constitué de Mega Man, de Proto Man et de Bass.
Vous venez de gagner un nouveau pouvoir !
Faisant usage de ses poings plutôt que d’un canon, il a l’avantage de proposer un gameplay un peu différent de celui de ses trois alliés, qui ont pour le coup décidé d’affirmer leur différence en se dotant de mouvements un peu plus typés, et surtout d’un coup spécial accessible en poussant le stick vers le haut à la fin d’un tir chargé et différent pour chacun d’entre eux. Si Mega Man pourra ainsi faire une sorte de Dragon Punch à la Ryu, Bass aura lui accès à un coup de pied retourné façon Guile (hé, on est chez Capcom, après tout…) tandis que Proto Man pourra faire usage d’une sorte de lance-flammes à courte portée. Ajoutez-y la glissade, le wall jump et l’habituelle panoplie de la saga, et vous obtiendrez un éventail de possibilités sensiblement épaissi par rapport à Power Battle.
On sent une certaine sur-représentation des boss de Mega Man 2
Pour ce qui est du déroulement du jeu, nouveau changement. Si on a toujours accès à trois routes différents, celles-ci ne sont plus définie par les épisodes dont sont tirés les robots qui les composent, mais bien par trois arcs narratifs tournant autour de la découverte d’une nouvelle énergie d’origine extraterrestre par le Dr. Light.
Le scénario, très limité, permet néanmoins de creuser l’univers
L’occasion de partir à la rescousse de Roll, l’un des trop rares personnages féminins de la série, et de bénéficier de cinématiques plus développées qui iront jusqu’à s’adapter à la présence d’un deuxième joueur, puisque le titre est naturellement toujours réalisable à deux en coopératif. Dans ce cas de figure, c’est le joueur qui administrera le coup final à un robot qui héritera de son pouvoir, un bon moyen d’introduire une légère composante compétitive ou, au contraire, stratégique, dans le multijoueur. Comme toujours, chaque route se terminera par la forteresse du Dr. Wily, avec un boss tiré de la saga (Mecha Dragon et Mad Grinder viendront rejoindre un Yellow Devil qui signe son retour) avant le professeur en lui-même, toujours dans la même machine. Un parcours qui ne devrait pas vous mobiliser beaucoup de temps quoi qu’il arrive, le jeu étant toujours aussi facile.
Ça chauffe contre Heatman !
C’est d’ailleurs le seul véritable regret qu’on pourra nourrir face à un jeu mieux pensé et mieux finalisé à tous les niveaux. On sera ainsi heureux de pouvoir enfin choisir nous-même quel robot affronter et dans quel ordre, avec le Dr. Light qui en profitera pour nous glisser quelques conseils sur son point faible – un système beaucoup plus logique que la « roulette » du premier épisode.
La réalisation est inattaquable
On appréciera également la possibilité de dénicher des bonus secrets dans certaines arènes, de voir Rush ou Treble venir donner un coup de main pendant le combat, ou même qu’Eddie (de Mega Man 4) lâche un power-up. De quoi densifier un peu des combats hélas trop vite bouclés, les patterns étant trop simple et les bonus de soins trop nombreux pour que le jeu oppose une réelle résistance si on ne s’impose pas de le finir en un seul crédit. Power Fighters embrasse clairement, à ce titre, la philosophie du jeu qu’on lance pour s’amuser dix minutes, de préférence avec un ami, et pas pour en baver pendant des heures… une philosophie décidément opposée à celle de la saga dont le jeu est tiré. Cela est d’autant plus dommage que la réalisation touche, comme souvent avec Capcom, à la perfection du pixel art, et que les thèmes musicaux remixés sont toujours aussi entraînants. On aurait bien aimé avoir un peu plus d’opposition, de quoi nous obliger à passer un peu plus de temps avec les différents personnages, mais en l’état, on passe déjà un très bon moment… mais vraiment trop court. Un détail qui explique sans doute que le jeu n’ait jamais été distribué par la suite que sous forme de bonus dans des compilations de la saga. Un très joli bonus, mais pas de quoi vous retenir pendant des heures.
Vidéo – Combat : Mega Man vs. Heatman :
NOTE FINALE : 15,5/20
En reprenant la formule de son prédécesseur, Mega Man 2 : The Power Fighter n'aura strictement rien renié des choix opérés par celui-ci, préférant peaufiner l'expérience par petites touches plutôt que la chambouler. Le résultat est un titre toujours aussi agréable, toujours aussi bien réalisé, mieux équilibré, mieux pensé, plus riche... mais toujours aussi simple, hélas, et conséquemment aussi court. De quoi faire grincer les dents des fans d'une saga reconnue pour son penchant die-and-retry, mais l'occasion également pour eux de creuser un peu l'univers et de découvrir des éléments scénaristiques qui annoncent Mega Man 8 ou Mega Man X4. Sans doute pas l'expérience la plus mémorable qui soit d'un strict point de vue ludique, mais pour passer un bon moment sans trop se casser la tête, surtout à deux, cela reste un très bon candidat.
CE QUI A MAL VIEILLI :
– Un équilibrage à revoir : seuls les boss opposent une réelle résistance
– Un gameplay très peu technique qui tranche avec les canons du genre
– Trop court et trop facile
Bonus – Ce à quoi pouvait ressembler The Power Fighters sur une borne d’arcade :
Développeur : LucasArts Entertainment Company LLC Éditeur : LucasArts Entertainment Company LLC Titres alternatifs :Afterlife : The Last Word in Sims (titre complet original), Afterlife : La simulation stratégique enfin ressuscitée! (titre complet – France), Afterlife : La Simulazione per Eccellenza (titre complet – Italie), Afterlife : Chaos im Jenseits (titre complet – Allemagne), Afterlife : La Ultima Palabra in Simuladores (titre complet – Espagne) Testé sur :PC (DOS & Windows 9x) & Macintosh Disponible sur : Linux, Macintosh, Windows (version DOS émulée sous DOSBox) En vente sur :Gog.com (Linux, Macintosh, Windows)
Version PC (DOS & Windows 9x) & Macintosh
Date de sortie : Juin 1996 (PC) – Août 1996 (Macintosh)
Nombre de joueurs : 1
Langues : Allemand, anglais, espagnol, français (version française intégrale), italien
Supports : CD-ROM, dématérialisé
Contrôleurs : Clavier, souris
Versions testées : Version française dématérialisée émulée sous DOSBox (PC) – Version CD française testée sur iMac G3 avec Mac OS 9.0 (Macintosh)
Configuration minimale : Version PC : Processeur : Intel 80486 DX2 – OS : PC/MS-DOS 6.0/Windows 95 – RAM : 8Mo – Vitesse lecteur CD-ROM : 2X (300ko/s) Modes graphiques supportés : SVGA, VESA Cartes sonores supportées : Ensoniq Soundscape, Gravis UltraSound/ACE, Pro Audio Spectrum, Sound Blaster/Pro/16/AWE 32
Version Macintosh : Processeur : Motorola 68040 33MHz – OS : System 7.1 – RAM : 8Mo – Vitesse lecteur CD-ROM : 2X (300ko/s) Mode graphique supporté : 256 couleurs
Vidéo – L’introduction et l’écran-titre du jeu :
Depuis qu’un certain Will Wright aura réussi à nous démontrer que planifier le développement d’une ville pouvait en fait être quelque chose de très amusant, via son célèbre SimCity, en 1989, le moins qu’on puisse dire est qu’être un bâtisseur est devenu une activité résolument banale dans le monde du jeu vidéo.
Le didacticiel du jeu vous donnera les bases, mais pas grand chose d’autre
Entre les tours de SimTower, les hôpitaux de Theme Hospital, les donjons de Dungeon Keeper ou les parcs d’attraction de Theme Park, on en était même déjà à se demander, à la fin du siècle dernier, ce qu’il pouvait bien nous rester à construire. À cette question, LucasArts sera venu apporter une réponse doublement inattendue : d’abord parce que la compagnie célèbre pour ses point-and-click n’avait encore jamais développé de jeu de gestion, ensuite et surtout parce que dans la longue liste de projets à entreprendre, on n’avait pas encore eu l’idée de vous placer à la tête… du Paradis et de l’Enfer. C’est pourtant ce qu’Afterlife aura proposé en 1996. Tout un programme, non ?
Où l’on découvre qu’un démiurge est un ingénieur comme un autre
Si le concept pourrait faire penser à celui de Populous – le premier jeu à vous avoir fait incarner rien de moins qu’un dieu – c’est bel et bien du côté de SimCity que le titre de Michael Stemmle va chercher l’essentiel de son inspiration – ou plutôt de celui de SimCity 2000, tant qu’à faire, à en croire la vue isométrique employée.
Vous avez une influence sur le monde des vivants, sauf que ça ne sert en fait pas à grand chose
Histoire de ne froisser personne, vous n’êtes pas un dieu ici, mais un démiurge, et le manuel insiste lourdement sur le fait que la planète dont proviennent vos âmes trépassées n’est pas la terre, en dépit des liens plus qu’évident entre l’univers du jeu et le crédo chrétien dont il reprend une très large partie des concepts entourant la vie après la mort. D’ailleurs, en dépit de leur aspect humanoïde, les créatures qui finissent chez vous ne sont pas des humains mais des Orms, ce qui ne change pas grand chose au fait qu’il va falloir héberger toutes vos chères ouailles en vous efforçant de respecter le budget alloué – car oui, on a beau être une divinité, on n’en a pas moins des comptes à rendre au Grand Capital.
Mon Paradis en jette peut-être, mais c’est quand même sacrément bordélique
L’idée va donc être de développer à la fois le Paradis et l’Enfer, présentés sur deux cartes superposées, et de répondre aux besoins de leurs résidents en fonction des sept péchés capitaux ou des vertus opposées, le tout étant rapidement détaillé dans un didacticiel accessible en jeu. L’occasion de découvrir que l’au-delà n’est finalement qu’une ville (ou plutôt deux) comme les autres, et que vous allez devoir composer avec des routes, des rails, de l’énergie virtuelle et de la main d’œuvre exactement comme dans SimCity.
Vous pouvez débloquer quelques bâtiments spéciaux qui auront en fait tous la même fonction
Comme dans le titre de Maxis, il vous faudra composer avec des tableaux vous permettant de juger de la progression de votre développement et des catastrophes surnaturelles bien évidemment grotesques pouvant prendre la forme d’oiseau du Paradis venus fienter sur vos bâtisses ou d’un nez géant (quand ce n’est pas carrément l’Enfer qui gèle !). Ces catastrophes ne seront d’ailleurs désactivables qu’en acceptant de diviser l’argent que vous rapportent vos âmes par deux, un moyen assez désagréables de vous forcer la main à accepter des désagréments purement aléatoires que cela vous plaise ou non. Mais dans l’ensemble, l’ambition est claire : AfterLife, c’est SimCity dans l’au-delà.
Dans le crédo du jeu, les âmes finissent par se réincarner, il va donc falloir leur donner un accès vers la sortie
Le problème, c’est que là où les choses étaient à peu près claire dans le titre de Will Wright – il s’agissait après tout la plupart du temps de faire appel à son bon sens pour comprendre que des zones résidentielles ne deviendraient probablement pas des quartiers de luxe en les construisant au milieu des industries lourdes – elles sont ici beaucoup plus floues si l’on considère une question pas évidente : de quoi peut bien avoir besoin un mort ?
Accumulez les dettes, et les « surfeurs de l’Apocalypse » viendront dévaster votre royaume !
Question à laquelle le programme a toutes les peines du monde à répondre en nous noyant sous quantité de données plus ou moins pertinentes, telle que les croyances ou le niveau d’avancement technologique de vos ouailles, en laissant le didacticiel n’en égratigner que la surface (voire en ignorer une bonne moitié) et le manuel ne jamais vous donner le dixième des données entrant en jeu (à condition de mettre la main dessus, car la version vendue sur GOG.com ne comprend pas le manuel !). Il en résulte un sentiment d’impuissance permanent face à des indicateurs sur lesquels on n’est pas sûr de savoir comment agir, comme le degré « d’efficacité » de vos bâtiments (à moins qu’il ne s’agisse de celui de votre main d’œuvre ?) fluctuant au gré de la partie sans qu’on puisse deviner pourquoi. Le pire étant qu’on finit par découvrir que la quasi-totalité de ces données n’ont de toute façon qu’un impact parfaitement marginal sur notre développement, celui-ci n’étant lié qu’à notre capacité à équilibrer notre budget, comme c’est la base dans n’importe quel city builder. Et sur quoi repose cet équilibre ? Sur un seul mécanisme qui sera la clé de 99% de votre partie : la gestion de vos anges et de vos démons.
Vous pouvez solliciter vos deux conseillers, mais ces derniers ont rarement une réponse claire à vous offrir
La problématique est simple : en dépit de sa nature, votre royaume céleste/infernal a besoin de main d’œuvre (des anges et des démons, donc, respectivement) pour fonctionner. Si vous ne formez pas et n’hébergez pas cette main d’œuvre vous-même, le jeu se chargera automatiquement de la faire venir à votre place depuis d’autres royaumes post-mortem, ce qui représentera votre principal gouffre financier.
Voilà que mon Enfer a gelé, maintenant…
La clé est donc d’avoir des centres de formation actifs et de freiner votre développement le temps que vos futurs chérubins et diables soient disponibles sur le marché, baissant de facto vos coûts. Mais attention ! En avoir trop finira fatalement par engendrer de la main d’œuvre surnuméraire (des chômeurs, quoi) qui désirera probablement s’occuper en allant s’en prendre aux installations de l’autre royaume en mode « guerre divine ». Il faudra donc passer toute la partie avec le tableau présentant le taux d’occupation de vos chers employés constamment sous les yeux pour maintenir le bon équilibre nécessaire à vos rentrées de fonds. Faites-le, et félicitations : vous venez de résoudre tout l’aspect économique du jeu !
Vous voulez de l’Enfer ? En voilà, de l’Enfer !
Il en résulte rapidement la sensation que cet Afterlife est un titre rempli d’idées, mais que la plupart d’entre elles auront été intégrées un peu au hasard sans jamais vraiment décider à quel point il serait utile au joueur d’intervenir dessus. Il est ainsi particulièrement frappant de constater que les interactions entre votre Paradis et votre Enfer sont pour ainsi dire nulles alors que le but du jeu est quand même censé être de s’intéresser aux deux en parallèle ! Résultat, il est finalement beaucoup plus simple de ne développer qu’un seul des deux jusqu’à ce qu’on arrive à une situation suffisamment stable pour commencer à s’intéresser au deuxième, en gardant sagement un œil sur les besoins du premiers au cas où.
Prenez le temps de bien organiser votre début de partie
Il n’y a aucune synergie ni aucun conflit entre les différentes zones du jeu : vous pouvez construire n’importe quoi n’importe où sans que cela ait un impact sur quoi que ce soit, la donnée remplaçant le prix du terrain étant ici un principe de bonnes ou mauvaises ondes sur lesquelles très peu de bâtiments ont un impact direct, ce qui vous obligera à spammer ceux-ci anarchiquement si vous voulez changer quelque chose. Dans le même ordre d’idée, on n’a absolument aucune information sur l’état de la distribution « d’énergie » sans aller la chercher dans un onglet dédié de la minicarte. C’était réellement trop dur de mettre une icône clignotante sur les bâtiments non-alimentés ? Notez qu’on aurait sans doute eu du mal à l’apercevoir, car le jeu, visuellement plaisant, est aussi esthétiquement très chargé, et il ne faut pas longtemps avant qu’on soit totalement incapable d’apercevoir quoi que ce soit dans un pareil foutoir au point d’aller désactiver l’affichage des bâtiments pour enfin espérer distinguer quelque chose.
Prévoyez des ports pour traverser les fleuves divins
C’est d’autant plus dommage qu’il se dégage de cet Afterlife une atmosphère qui ne ressemble à absolument rien d’autre, d’ailleurs largement véhiculée par une ambiance sonore assez surprenante mais parfois authentiquement magique, qui fait qu’on se retrouve à passer plus de temps qu’on ne l’aurait imaginé sur un titre qui vire malheureusement assez vite au bac à sable où on ne trouve rien de bien plus passionnant à faire que de remplir la carte. On appréciera également une version française de qualité professionnelle, et la présence d’une poignée de scénarios dont un rendant un hommage à l’Enfer de Dante, mais du point de vue strictement ludique, le compte n’y est pas. On pourra malgré tout être heureux d’y engloutir quelques heures, le temps de maîtriser les mécanismes et d’assister à la croissance de son Paradis et de son Enfer, mais on passera rapidement à autre chose faute de réelle profondeur. Pas de quoi damner un saint, en résumé.
Vidéo – Cinq minutes de jeu :
NOTE FINALE : 13/20
En lançant Afterlife, on espère vraiment retrouver un SimCity à la sauce divine vous proposant de gérer le Paradis et l'Enfer comme on a déjà eu l'occasion de gérer une ville, un hôtel, un hôpital ou un parc d'attraction. De fait, c'est exactement ce qu'on pense trouver, et la magie agit... oh, peut-être une heure ou deux, avant que le charme ne commence à se rompre. On réalise alors que le titre de Michael Stemmle nous noie sous beaucoup d'informations fondamentalement inutiles pour mieux dissimuler des mécanismes simplistes reposant quasi-exclusivement sur l'occupation de vos anges et démons. En dépit d'une réalisation plaisante mais peu lisible (avec quelques thèmes musicaux vraiment prenants), on finit par grincer des dents face à une ergonomie largement perfectible et par avoir fait le tour du jeu d'autant plus rapidement qu'il est finalement assez facile une fois qu'on a compris les réels (maigres) enjeux sur lesquels il repose. Une bonne idée assez mal exploitée, mais un logiciel qui reste agréable pour une partie de temps à autre.
CE QUI A MAL VIEILLI :
– Des mécanismes économiques assez nébuleux au départ...
– ...qui tournent en fait quasi-exclusivement autour de la formation et de l'emploi de vos anges et démons
– Énormément de données très mal expliquées dont on peine à jauger l'impact
– Une lisibilité assez médiocre
– La dualité Paradis/Enfer très peu exploitée
– Un jeu finalement extrêmement simple une fois qu'on a compris le truc
Bonus – Ce à quoi peut ressembler Afterlife sur un écran cathodique :
Développeur : Aspect Co., Ltd. Éditeur : SEGA Enterprises Ltd. Titre original :バーチャファイターMini (Virtua Fighter Mini, Japon) Testé sur :Game Gear – Master System
Date de sortie : 29 mars 1996 (Japon) – 27 septembre 1996 (États-Unis) – Novembre 1996 (Europe)
Nombre de joueurs : 1 (version européenne et américaine) – 1 à 2 (version japonaise, avec deux consoles reliées par un câble Gear-to-Gear)
Langues : Anglais, japonais
Support : Cartouche
Contrôleur : Console
Version testée : Version européenne
Spécificités techniques : Cartouche de 8Mb
Vidéo – L’écran-titre du jeu :
Le monde vidéoludique allant très vite – une affirmation qui n’a sans doute jamais été aussi vraie qu’à la fin du siècle dernier – , en 1996, la Game Gear commençait à sérieusement approcher de sa date de péremption. L’affirmation commençait d’ailleurs a être également vraie pour l’âge d’or de SEGA, dont la Saturn peinait dramatiquement à lutter avec la PlayStation, surtout en occident, et qui sentait que l’arrivée de la Nintendo 64 n’allait pas franchement améliorer les choses.
Le roster se développe au fur et à mesure de l’avancée du scénario
Alors, dans le doute, le mieux était de capitaliser sur les valeurs sûres et les licences à succès. Et dans le domaine du jeu de combat, SEGA détenait encore un nom qui comptait : celui de sa série révolutionnaire à sa sortie pour l’usage de la 3D, Virtua Fighter. La saga était alors si populaire qu’elle avait été adaptée en animé – et selon un retour de manivelle qui avait déjà valu à l’adaptation filmique de Street Fighter II d’être à son tour convertie en jeu, c’est également de la série animée tirée du jeu original que vient la version Game Gear (j’espère que vous suivez). Voici donc le jeu tiré de la série tirée du jeu : Virtua Fighter Animation.
Virtua Fighter dans votre poche (enfin, vu la taille de la Game Gear, disons dans votre sac à dos) !
Le titre d’Aspect (qui avait déjà travaillé sur de nombreuses conversions de jeux SNK sur Mega Drive) reprend donc, en théorie, les grandes lignes de la série animée. Je dis « en théorie » car 1) je ne connais pas la série et je serais donc bien en peine de les comparer et 2) j’espère sincèrement qu’il ne la respecte pas trop, car le scénario est, d’un bout à l’autre, complètement débile.
Pousser un adversaire hors du ring pourra écourter les débats
Disons juste qu’il tente d’inventer une improbable histoire de mariage forcé de Pai Chan à laquelle viendront se greffer un à un les autres personnages de la saga – le jeu reprenant précisément le roster du premier Virtua Fighter, moins Jeffry, qui aura disparu pour l’occasion. L’histoire est mise en scène via de très nombreuses illustrations très bien réalisées qui auront le mérite de mettre un peu de chair sur le jeu car, en-dehors du mode histoire, le jeu ne propose qu’un enchainement de combats contre l’ordinateur – le mode deux joueurs ayant, pour des raisons mystérieuses, été supprimé de la version occidentale du jeu. Vous commencerez donc la partie avec Akira Yuki avant de débloquer petit à petit les autres personnages en mode histoire, ou bien vous pourrez directement sélectionner celui qui vous plaira dans le deuxième mode de jeu. Voilà pour les possibilités.
Les coups de la version 3D sont tous là
La Game Gear et ses deux boutons n’offrent, a priori, qu’assez peu de profondeur pour un jeu de combat. Cela reviendrait à oublier qu’elle en a en réalité trois : le bouton start est ici employé, de manière assez anti-naturelle pour ceux n’étant pas rodé à la série, pour la garde.
Difficile de se passionner pour le scénario
Cela reviendrait surtout à oublier que le gameplay originel de Virtua Fighter n’en utilisait lui aussi que trois, ce qui permet au jeu d’offrir très exactement les mêmes possibilités que le premier opus en termes de jouabilité… moins l’apport de la 3D, comme on pouvait s’en douter, le programme se déroulant désormais strictement en deux dimensions, avec les sorties de ring toujours gérées quand un adversaire est poussé au-delà du bord. Si cela permet aux combats du jeu de demeurer relativement techniques, la 3D, justement, était la principale valeur ajoutée de la saga – avec des combats « réalistes » qui ne donnaient pas dans les boules de feu et les coups de pied hélicoptères -, la vraie question sera donc de savoir si cela fonctionne toujours en 2D. Et la réponse est… mouais.
Les combats sont techniques, mais un peu trop courts
Inutile de se mentir : le premier problème est d’avoir cantonné le jeu à une expérience strictement solo, dans un genre qui ne donne normalement sa pleine mesure que contre un autre joueur. Les deux maigres modes de jeu risquent de ne pas vous retenir très longtemps, d’autant plus lorsque l’on sait que le jeu n’offre aucun mode de difficulté : on est très loin du système d’étoiles des portages de Street Fighter II !
Même Dural, le grand méchant, est de retour
Le défi étant loin d’être insurmontable (surtout si vous êtes persévérant, les continues étant illimités), on a finalement assez peu de raison d’apprendre tous les coups spéciaux et autres enchainements par cœur : privilégier les attaques les plus rapides est souvent la meilleure solution pour remporter un combat, vos coups spéciaux étant parés tout aussi facilement que les coups normaux, et laisser un adversaire venir dans un coin avant de lui passer dans le dos et de le pousser hors du ring ne devrait pas être très compliqué non plus. Pour ne rien arranger, la limite de temps s’écoule très vite, interdisant toute forme de round d’observation ou de subtilité ; c’est d’autant plus stupide que Virtua Fighter n’a jamais été une série réputée pour sa vitesse et ses combats-éclairs, et cela a tendance à cantonner les combats à quelques enchainements réussis avant de jouer la montre et le contre. On constatera également quelques ratés, comme des adversaires ayant tendance à sortir tout seul du ring sans qu’on sache trop comment. C’est dommage, car les coups sont relativement précis et les combats ont assurément du potentiel, mais on ne voit pas trop dans quelles circonstances celui-ci pourrait être amené à s’exprimer.
L’histoire est totalement incohérente, mais bien présentée
Le titre est pourtant loin d’avoir été bâclé, et l’enrobage est soigné – même si les combats constituent, paradoxalement, l’aspect le plus faible de la réalisation. Les décors sont détaillés, mais le jeu voulant faire usage d’un système de zoom à la Art of Figthing, les personnages ont une fâcheuse tendance à ressembler à une peu lisible bouillie de pixels, et même si on comprend toujours ce qui se passe, on ne peut pas dire qu’on soit ébloui par ce qu’on parvient à distinguer – disons que c’est fonctionnel et soigné, mais que même un joueur de 1996 devait avoir beaucoup de mal à se sentir impressionné.
Peut mieux faire
Avec un contenu un peu plus étoffé – au hasard, quatre ou cinq modes de difficulté et surtout un mode deux joueurs – on sent bien que ce Virtua Fighter Animation aurait largement plus matière à retenir le joueur sur la durée ; malheureusement, en l’état, je pense que même le plus grand fan de la saga risque d’être très tenté de passer à autre chose au bout d’une heure. Ce n’est pas un mauvais jeu de combat à l’échelle de la Game Gear, mais sauf à aimer pratiquer exclusivement des parties de cinq minutes en attendant le bus, je doute qu’il convertisse beaucoup de joueurs à sa cause.
Vidéo – Le premier combat du jeu :
NOTE FINALE : 12/20 (version occidentale) - 13/20 (version japonaise)
Les consoles portables sont rarement les mieux armées pour offrir des jeux de combat, et ce n'est pas Virtua Fighter Animation qui va véritablement venir changer la donne. En dépit d'une certaine technicité et d'une jouabilité relativement précise, le contenu est trop maigre, les combats trop courts et les possibilités tout simplement trop limitées pour qu'on s'aventure à passer des heures sur le titre - et c'est encore plus vrai sur une version occidentale où le mode deux joueurs a été stupidement retiré. S'il est tout à fait possible de se divertir dix minutes ou de chercher à maîtriser un personnage, le genre offre des dizaines de logiciels plus complets, plus impressionnants, mieux pensés ou simplement plus ludiques qui font qu'on ne ressortira celui-ci que parce que la ludothèque de la Game Gear demeure assez faible dans le domaine. Sympathique à faible dose, mais très oubliable.
CE QUI A MAL VIEILLI :
– Exclusivement solo (version occidentale)
– Une garde maladroitement placée sur le bouton start
– Une limite de temps trop serrée pour autoriser une réelle subtilité pendant les combats
– Gameplay technique sur le papier, mais dans les faits se contenter d'enchainer les attaques rapides fonctionne souvent très bien
– Des personnages réduits à une bouillie de pixels
Bonus – Ce à quoi ressemble Virtua Fighter Animation sur l’écran d’une Game Gear :
Version Master System
Développeur : Tec Toy Indústria de Brinquedos S.A.
Éditeur : Tec Toy Indústria de Brinquedos S.A.
Date de sortie : Décembre 1997 (Brésil)
Nombre de joueurs : 1 à 2
Langue : Anglais
Support : Cartouche
Contrôleur : Console
Version testée : Version brésilienne
Spécificités techniques : Cartouche de 8Mb
Vidéo – L’écran-titre du jeu :
En 1997, soyons bien clair, la production de la Master System et de ses jeux était terminée depuis longtemps… sauf au Brésil, où la 8 bits de SEGA aura survécu encore de nombreuses années grâce au fabricant de jouets TecToy (une longue histoire que je vous détaillerai peut-être un jour). On sera donc un peu moins surpris de voir ce Virtua Fighter Animation paraître uniquement au Brésil, ni de constater qu’il s’agit, dans les grandes largeurs, d’une simple adaptation de la version Game Gear.
Les combats sont plus lisibles…
Au rang des bonnes nouvelles, la taille de la fenêtre de jeu s’est confortablement élargie pendant les combats, ce qui rend les affrontements plus lisibles et plus agréables. Au rang des mauvaises, en revanche, l’intro a été rabotée pour des raisons mystérieuses (c’est d’ailleurs pour ça que je ne la partage pas ici : il n’y a pour ainsi dire rien à voir), on a perdu quelques couleurs, les cinématiques sont toujours à la résolution de la Game Gear (donc dans une toute petite fenêtre), mais en plus, le bouton start étant placé sur la console, le mécanisme de la garde a cette fois carrément été supprimé ! Pour vous, s’entend, car les adversaires, eux, peuvent encore parer vos coups ! Paradoxalement, le jeu est pourtant devenu encore plus simple – peut-être une louable volonté de rééquilibrer les choses, mais le fait est qu’il n’y a tout simplement pas grand chose à sauver dans cette version. Au moins le mode deux joueurs a-t-il fait le trajet, mais si c’est vraiment ce qui vous intéresse, préférez-lui l’itération Game Gear en version japonaise.
…mais à peu près tout le reste sent le jeu porté en dix minutes
NOTE FINALE : 11/20
Portage assuré en service minimum, Virtua Figther Animation sur Master System sacrifie quelques fioritures et une partie de son gameplay dans une version qui perd bien plus de choses qu’elle n’en gagne en passant sur la console de salon. Sauf à collectionner absolument tout ce qui est paru sur la console de SEGA, vous pouvez faire l’impasse sans trop de regrets.
Développeur : ADK Corporation Éditeur : SNK Corporation Titre original :ティンクルスタースプライツ (Tinkuru Sutaa Supuraitsu, Japon) Testé sur :Neo Geo (MVS/AES) – Neo Geo CD – Saturn – Dreamcast Disponible sur : Android, BlackNut, iPad, iPhone, Linux, Mac, Playstation 4, Switch, Wii, Windows 7, 8, 10, Windows Apps, Xbox One En vente sur :Gog.com (Windows), Microsoft.com (Windows), Nintendo eShop (Switch), Steam.com (Windows)
Version Neo Geo (MVS/AES)
Date de sortie : Janvier 1997
Nombre de joueurs : 1 à 2
Langue : Anglais
Support : Cartouche
Contrôleurs : Un joystick (huit directions) et quatre boutons (deux en usage)
Versions testées : Version MVS et AES internationales
Reconnaissons-le : en règle générale, quand on s’apprête à jouer à un shoot-them-up, on sait très exactement ce qu’on est venu chercher. Il faut dire que la quasi-totalité des mécanismes du genre ont été arrêtés dès le milieu des années 80, et qu’à l’exception notable du sous-genre qu’est le manic shooter, le choix se limite principalement à choisir son type de défilement, son univers et la difficulté de l’expérience de jeu (cela n’est évidemment que très partiellement vrai au-delà des années 90, mais la période traitée par le site étant le XXe siècle, revenons à nos moutons).
Voilà le roster – dommage qu’il ne soit pas accessible pendant le mode histoire
Mais quant à espérer une surprise, cela doit faire un petit moment qu’on se dit que ça n’arrivera tout simplement pas – peut-être parce que l’innovation n’est pas nécessairement ce qu’on recherche au moment de s’adonner à un logiciel. Alors on s’installe aux commandes, et on sait pertinemment qu’on va avoir assimilé le système, dans le pire des cas, en une dizaine de secondes. Voilà. On peut bien essayer des dizaines de modèles d’échiquiers, l’esthétique et le confort changent peut-être, mais les règles du jeu d’échec, elles, ne changent pas. Ça, c’est la théorie.
Jusqu’à ce qu’on tombe sur un extraterrestre comme Twinkle Star Sprites.
Des sorcières, de la magie et de l’action
Surprise ! Il restait peut-être bien des choses à inventer, finalement, dans le shoot-them-up : en 1996, ADK a l’idée de développer un concept… compétitif. Et pas de la simple esbroufe à jouer à tour de rôle avant de comparer son score, non : un vrai système de jeu où l’on joue l’un contre l’autre, et puisant une partie de ses mécanismes dans… le puzzle game. Non, vous ne venez pas de sauter une ligne par mégarde : Twinkle Star Sprites, c’est un peu « Cotton rencontre Puyo Puyo« . Avouez que ça, pour le coup, c’est original !
On a même droit à une jolie carte
Le titre d’ADK impose en effet sa différence dès l’écran-titre, en proposant le choix entre trois modes de jeu : jouer contre un humain, jouer contre l’ordinateur, ou bien un mode « histoire » où les niveaux seront entrecoupés de cinématiques complètement pétées chargées de vous raconter une histoire débile à souhait narrée dans un anglais lamentable et envoyant une apprentie-sorcière nommée Ran à la recherche de la Twinkle Star du titre, censée accorder à celui ou celle qui la trouve un vœu. Oui, cela ressemble précisément aux options d’un puzzle game en un contre un à la Puzzle Fighter, et ce n’est pas un hasard : ici, pas de boss, pas de pièges mortels dans le décor, pas d’attaque de vaisseau géant ; le concept reposera sur un mano a mano en face à face… ou presque.
Vos bombes n’enverront pas de projectiles sur votre adversaire ; utilisez donc uniquement pour vous tirer d’affaire
Vous prenez donc le contrôle de Ran si vous jouez le mode histoire, ou d’une sorcière fournie avec son balai ou sa monture et sélectionnable parmi neuf (plus quatre personnages cachés) dans les autres modes de jeu. Dès les premiers instants, vous constaterez que la fenêtre de jeu est divisée en deux, exactement comme dans les puzzle games dont on parle depuis tout à l’heure.
Le scénario est débile à souhait
Chacune de ces fenêtres sera le terrain de jeu d’une des sorcières, qui devra bien évidemment faire face à l’opposition à l’aide de son tir tout en s’efforçant à la fois de rester en vie et de compliquer la vie de sa consœur (ou de son confrère, mais vous avez saisi l’idée). Comment ? Eh bien, pas en lui tirant directement dessus, vous vous en doutez – ce serait trop simple, et ça ne durerait sans doute pas très longtemps. Non, le jeu propose à la place un système un peu plus retors : détruire un adversaire déclenche généralement une réaction en chaîne qui permet à la fois de faire le ménage à coups de combos, mais aussi et surtout de transformer les ennemis ainsi abattus en projectiles appelés Attack Characters qui réapparaitront… directement sur l’écran de votre concurrent(e) ! Lequel devra donc soit louvoyer pour éviter de se faire toucher et de perdre ainsi une partie des cinq cœurs qui lui servent de barre de vie, soit faire usage de son tir pour vous renvoyer les importuns – ce qui va être, vous vous en doutez, une des clés du gameplay.
Il se passe toujours beaucoup de choses à l’écran !…
Car si le jeu ne verse pas dans la surenchère (un seul type de tir, une charge, pas de power-up à proprement parler en-dehors d’une réserve de smart bombs), toute la technicité reposera principalement sur la capacité à charger votre tir au bon moment, à savoir quand être en mouvement, à comprendre quand contre-attaquer et quand faire usage de votre bombe pour vous tirer d’une situation qui menace de virer au vinaigre. Une partie serrée se jouera souvent sur votre capacité à jouer au ping-pong avec les Attack Characters adverses, ce qui fera progressivement augmenter la capacité de charge de votre tir avant de débloquer l’accès à des Boss Attacks qui, elles, en plus d’être dévastatrices, seront impossibles à renvoyer.
…Et du coup, ce n’est pas toujours facile de se repérer dans ce foutoir
C’est – a priori – simple, mais très efficace, et ça ne tarde pas à se transformer en véritable champ de bataille, le chaos à l’écran étant tel que la pourtant puissante Neo Geo devra, une fois n’est pas coutume, composer avec de nombreux ralentissements ! Le concept est en tous cas parfait pour aligner les parties rapides à raison de « allez, on se fait la revanche », le mode deux joueurs étant ici clairement le plus intéressant de tous. Les modes « solo » représenteront, pour leur part, un bon entraînement, la difficulté ne tardant pas à monter en flèche – croyez-moi, il faudra être très bon pour espérer finir la campagne principale. Mais dans un titre reposant avant tout sur un concours de réflexes et d’intelligence de jeu, se mesurer à un ordinateur montre assez vite ses limites, et le plaisir n’est jamais tout à fait le même quand on ne peut pas profiter des hurlements de rage de son adversaire.
Eh oui, mon gars, et ton cochon ailé n’y peut rien !
À ce titre, si la réalisation du jeu donne dans le kawaï très coloré, dans un style, rappelant, une fois de plus, Puyo Puyo, il y a tellement d’action à l’écran qu’elle peine parfois à rester lisible. On regrettera aussi que le fait d’être touché vous oblige à secouer votre stick pendant quelques secondes pour reprendre le contrôle de votre sorcière, car ça n’apporte pour ainsi dire rien et c’est suffisamment contre-intuitif pour nous faire enchaîner les déconvenues une fois sur deux.
Combo !
On pourra également trouver dommage que le concept finisse fatalement par s’essouffler sur la durée, le fait de faire reposer l’essentiel du gameplay sur les Attack Characters finissant fatalement par montrer ses limites – mais il faut bien se souvenir qu’on parle ici d’un jeu d’arcade avant tout fait pour s’amuser par sessions de dix minutes, et le fait qu’il puisse demeurer amusant après plusieurs heures reste de toute façon une prouesse. L’originalité du concept est telle, en tous cas, qu’on ne peut que recommander aux amateurs du genre de s’y essayer au moins une fois : on n’a pas tous les jours l’occasion de découvrir une nouvelle approche dans les shoot-them-up ! Pour les autres, tout le monde n’accrochera pas nécessairement plus de dix minutes, mais si jamais vous avez un ami sous la main, c’est clairement une expérience à vivre, et cela vaut clairement la peine de s’accrocher un peu le temps de domestiquer les subtilités du gameplay.
Vidéo – Le premier niveau du jeu :
NOTE FINALE : 15,5/20 (seul) 17/20 (à deux)
Alors comme ça, vous pensiez tout connaître sur les shoot-them-up ? Si vous n'avez jamais joué à Twinkle Star Sprites, vous pouvez d'ores et déjà réviser toutes vos certitudes : on ne rencontre pas souvent un titre qui emprunte autant aux jeux de tir à défilement vertical qu'aux puzzle games ! L'expérience compétitive ainsi offerte est à la fois efficace, ludique et dépaysante, mais elle gagne clairement à être vécue contre un adversaire de chair et d'os, particulièrement si c'est quelqu'un que vous aimez chambrer. Le concept peut malgré tout passer pour suffisamment basique pour que les joueurs les moins patients estiment en avoir fait le tour au bout d'une heure – ce en quoi ils auront tort, le jeu étant plus riche qu'il n'en a l'air. Pour tous ceux qui accrocheront, en tous cas, il y aura matière à y passer des soirées entières, et la longévité du titre, disponible à la vente jusqu'à aujourd'hui, en témoigne. Enfin un peu d'air frais dans l'univers ô combien cloisonné du shoot-them-up !
CE QUI A MAL VIEILLI :
– Expérience solo assez limitée
– Un système de jeu qui peut passer pour un peu frustre avant qu'on en connaisse les finesses
– Action pas toujours très lisible
– Beaucoup de ralentissements
Version Neo Geo CD
Développeur : ADK Corporation
Éditeur : ADK Corporation
Date de sortie : Février 1997 (International)
Nombre de joueurs : 1 à 2
Langue : Anglais
Support : CD-ROM
Contrôleurs : Joypad, joystick
Version testée : Version américaine
Spécificités techniques : –
Bonne nouvelle ! Une fois n’est pas coutume, Twinkle Star Sprites aura enfin décidé de profiter du support CD pour offrir autre chose que des temps de chargement à rallonge : la musique tire également profit des capacités du CD-ROM. Ne vous attendez pas à des compositions orchestrales ; on retrouve les thèmes de la version cartouche, mais la qualité à clairement pris du galon. Tout le reste n’est clairement qu’un copier-coller de la version AES, à un petit ajout près : une galerie présentant quelques artworks, à la résolution malheureusement assez faible. Le véritable atout de cette itération CD, comme souvent, restera son prix, sensiblement plus abordable qu’au format cartouche, même aujourd’hui sur le marché du retrogaming.
NOTE FINALE : 16/20 (seul) 17,5/20 (à deux)
Twinkle Star Sprites sur Neo Geo CD reste une version semblable à 99% à l’itération cartouche, mais on appréciera le gain qualitatif de la musique qui offre au jeu un surplus de pêche bienvenu. La présence d’une galerie d’images représentera la cerise sur le gâteau.
Version Saturn
Développeur : ADK Corporation
Éditeur : ADK Corporation
Date de sortie : 18 décembre 1997 (Japon)
Nombre de joueurs : 1 à 2
Langue : Japonais
Support : CD-ROM
Contrôleur : Joypad
Version testée : Version japonaise
Spécificités techniques : –
Vidéo – L’introduction et l’écran-titre du jeu :
Sortie la même année que l’itération Neo Geo CD (mais uniquement au Japon, hélas), la version Saturn de Twinkle Star Sprites réserve quelques surprises. La première, et non des moindres, est visible dès le lancement du jeu, avec la présence d’une introduction animée et chantée (visible ci-dessus) histoire de vous mettre tout de suite dans l’ambiance !
Et un roster dopé aux hormones, un !
Une petite friandise qui annonce un titre un peu plus copieux que dans les versions précédentes, puisqu’en-dehors de la présence d’un CD bonus, d’une mode arcade et d’un menu des options encore un peu plus complet, le roster a également grossi : cette fois, pas besoin d’astuce, vous aurez d’emblée le choix entre quatorze personnages, dont les boss et Meirin Kisaragi, un inédit ! Sachant en plus que le titre profite de musiques CD (toujours autant de ralentissements, malheureusement), on serait presque totalement comblé si les voix, elles, ne donnaient pas l’impression d’avoir été enregistrées dans une boîte de conserve. Dans l’ensemble, un sacré beau cadeau fait à la Saturn, qui bénéficie à n’en pas douter d’une des meilleures versions du jeu.
Avec autant de personnages à jouer, il y a de quoi faire avant de trouver son favori
NOTE FINALE : 16,5/20 (seul) 18/20 (à deux)
La Saturn n’était visiblement pas décidée à faire de la figuration avec cette version intelligemment dopée de Twinkle Star Sprites. Plus riche, plus configurable, plus fun, le jeu accomplit presque le sans-faute – dommage que les ralentissements soient toujours de la partie.
Version Dreamcast
Développeur : ADK Corporation
Éditeur : SNK Corporation
Date de sortie : 23 mars 2000 (Japon)
Nombre de joueurs : 1 à 2
Langue : Japonais
Support : GD-ROM
Contrôleur : Joypad
Version testée : Version japonaise
Spécificités techniques : –
Franchement, c’est le minimum syndical…
Trois ans après la Saturn, c’est la nouvelle machine de chez SEGA qui voit débarquer sa version de Twinkle Star Sprites. Enfin, parler de « sa » version est un peu exagéré, puisque cette itération est tout simplement une copie conforme… de la version Neo Geo AES ! Incroyable mais vrai : aucune des nouveautés présentes dans la version Saturn n’a daigné faire le voyage jusqu’à la console nouvelle génération ! Et histoire d’enfoncer le clou, ce portage ne bénéficie même pas des arrangements sonores entendus sur Neo Geo CD… Une sacrée douche froide, même si la bonne nouvelle est que le jeu tourne désormais sans le moindre ralentissement – ce qui est vraiment la moindre des choses. Bref, une assez mauvaise surprise, même si le jeu est toujours aussi bon.
NOTE FINALE : 16/20 (seul) 17,5/20 (à deux)
Délit de grosse flemme pour cette itération Dreamcast de Twinkle Star Sprites qui n’intègre ni les ajouts de la version Saturn, ni les pistes de la version Neo Geo CD! Le framerate du jeu a au moins le bon goût d’être désormais irréprochable, mais on ne peut pas dire que SNK se soit transcendé sur ce coup-là.
Développeur : Capcom Co., Ltd. Éditeur : Capcom Co., Ltd. Titre original :ウォーザード (War-zard, Japon) Testé sur :Arcade
Version Arcade
Date de sortie : 23 Octobre 1996
Nombre de joueurs : 1 à 2
Langues : Anglais, japonais
Support : Borne
Contrôleur : Un joystick (huit directions) et six boutons
Version testée : Version européenne (Euro 961121)
Hardware : Capcom Play System III (CPS III) Processeur : Hitachi SH-2 25MHz Son : Hauts-parleur (x2) ; CPS3 Custom Sound 14,318181MHz ; 2 canaux Vidéo : 384 x 224 (H) 59,599491Hz Système de sauvegarde par mot de passe
Vidéo – L’écran-titre du jeu :
En 1996, force était de reconnaître que les salles d’arcade, autrefois véritables temples vidéoludiques, étaient déjà engagées dans un déclin que les années à venir n’allaient faire que confirmer. Confrontées à la démocratisation de systèmes domestiques de plus en plus puissants et de moins en moins chers, il devenait de plus en plus difficile d’impressionner le chaland et de l’encourager à se débarrasser de sa menue monnaie comme il le faisait si volontiers au cours des années 80.
Si la carte du jeu vous rappelle vaguement quelque chose, c’est normal !
Pour de nombreuses compagnies japonaises, l’arcade avait été l’origine, la rampe de lancement et la principale source de leur succès. C’est ainsi que Capcom cherchait encore à l’époque à redynamiser le système en lançant le Capcom Play System III (ou CPS III, pour les intimes) dont l’une des principales originalités était l’emploi du CD-ROM – alors parfaitement courant sur ordinateur et sur console, mais nettement moins sur borne d’arcade. Et histoire d’illustrer les capacités de l’engin, un titre qui aura hélas connu une distribution confidentielle en occident : Red Earth.
Red Earth : des combats qui en imposent
À première vue, le titre semble surfer sur le succès des Street Fighter Alpha, Shadow over Mystara et autres Darkstalkers qui avaient largement contribué à faire de Capcom le principal concurrent de SNK dans le domaine du jeu de combat (à moins que ce ne fut SNK qui soit le principal concurrent de Capcom, je vous laisse débattre de votre côté à ce sujet). Sauf que, dès le lancement, on remarque une première anomalie : un roster de seulement quatre personnages ?
Monter de niveau sera un bon moyen de rendre le titre un peu plus simple
Certes, ceux-ci, de Kenji le ninja à Leo le chevalier-lion en passant par Tessa la magicienne et Mai-Ling la spécialiste des arts martiaux, sont bien typés, charismatiques en diable et parfaitement reconnaissables – mais de là à se contenter d’eux… Rapidement, le choix assez radical opéré par Capcom se manifestera : comme dans Monster Maulers quelques années plus tôt, l’attraction principale du jeu est bien son mode solo, qui vous proposera d’affronter huit adversaires très impressionnants au cours d’un scénario qui s’adaptera à chacun de vos personnages. Huit adversaires non-jouables, donc, et en les rencontrant on ne tarde pas à comprendre pourquoi.
Kenji est un personnage rapide et très polyvalent
Oubliez l’affrontement d’égal à égal : la jauge de vie de vos adversaire, placée en bas de l’écran, est beaucoup plus longue que la vôtre, comme pour vous faire comprendre d’entrée de jeu que c’est bien face à des boss que vous allez passer toute la partie. La plupart d’entre eux sont massifs, superbement dessinés – nous y reviendrons – et extrêmement dangereux : la méthode de l’assaut anarchique ou de la répétition frénétique des deux ou trois mêmes attaques risque rapidement de montrer ses limites.
Que serait un jeu de combat Capcom sans un stage spécial où l’on doit tout détruire ?
La deuxième originalité se manifeste donc tandis que vous mordez la poussière : vaincre ces adversaires sera beaucoup plus aisé si vous observez et analysez leurs assauts afin de découvrir leur point faible. Certains sont redoutables à distance, d’autres mortels au corps à corps, mais la plupart annoncent leur attaques d’une certaine manière, et un bon timing devrait souvent vous aider à atteindre un ennemi qui vous avait facilement écrasé lors de votre précédente tentative. Et, tant qu’à faire, afin de vous encourager à persévérer après une de vos très nombreuses raclées, le logiciel met en place un excellent système pour vous convaincre de remettre une pièce dans la machine : l’expérience.
Conseil face à Scion : ne restez pas à distance, ses deux dragons vous le feraient payer
Incroyable mais vrai – et plutôt surprenant dans un jeu de combat – votre personnage gagne de l’expérience. Au cours des affrontements, il arrivera à votre adversaire de lâcher un coffre, un orbe permettant de déchainer un esprit élémentaire (à condition, bien sûr, d’y parvenir), de la nourriture permettant de vous refaire une santé, ou de l’or venant gonfler votre expérience. Grâce à elle, votre héros montera en puissance après chaque combat, augmentant ses résistances, améliorant son équipement ou lui donnant accès à de nouveaux coups spéciaux, lesquels vous seront d’ailleurs dévoilés pour l’occasion.
Chaque personnage dispose de sa propre histoire et de ses propres enjeux
Un très bon moyen de repartir à l’assaut un peu plus fort, puisque non seulement cette expérience sera conservée en cas de game over, mais en plus la jauge de votre adversaire ne sera que très partiellement régénérée ! Des petits malins, chez Capcom… Surtout, afin d’encourager le joueur à revenir tenter sa chance sur la durée, Red Earth va jusqu’à proposer un système de mot de passe afin de pouvoir reprendre la partie plus tard avec le même personnage sans avoir perdu son expérience ni sa progression. Bien évidemment, tout le monde n’avait pas le réflexe de venir dans une salle d’arcade avec une feuille et un crayon pour prendre des notes, mais on appréciera l’idée.
Tessa est assez délicate à maîtriser
En termes de système de jeu, les connaisseurs des autres titres de chez Capcom ne devraient pas être dépaysés très longtemps : on retrouve les manipulations à partir de quarts de cercle et les grands classiques de ce qui est devenu le gameplay « à la Capcom ». Si les combats sont toujours aussi nerveux, et certains combos toujours aussi mortels, agir en fonction des attaques de son adversaire sera ici beaucoup plus efficace, au point de rapidement devenir une nécessité.
Il y a même quelques cinématiques, histoire de faire monter la pression
Évidemment, se jeter sur les bonus est également un très bon moyen de se prendre une attaque mortelle faute de prudence, et jouer la défense est d’autant plus risqué que le chrono tourne, et qu’il ne tranche jamais en votre faveur. On regrettera surtout que, comme toujours et en-dehors des informations données lors de certaines montées de niveau, les combinaisons permettant de réaliser des coups spéciaux soient à découvrir par l’expérimentation, ce qui risque de rendre les premières heures de jeu assez frustrantes. Plus original chez Capcom : le titre comporte également son lot de fatalities à la Mortal Kombat qui sauront faire leur petit effet.
Il y a également des super-attaques qui font très mal, comme on peut s’en douter
Ce qui aidera à faire passer la pilule, en revanche, est la réalisation : comme très souvent avec les jeux de combat de la fin des années 90, on touche au summum du pixel art, et la qualité ahurissante des sprites et des décors n’a d’égale que la nervosité et la fluidité de l’animation. Le jeu était d’ailleurs si gourmand en RAM, pour stocker les très nombreuses phases d’animation de ses différents personnages, que cela explique sans doute qu’il n’ait été porté ni sur PlayStation ni sur Saturn à l’époque. On admirera également le character design particulièrement inspiré du titre, avec certains personnages réellement originaux tels cet immense dragon aux faux airs de dinosaure ou ce guerrier à quatre bras à l’esthétique très sud-américaine.
Le roster a beau avoir la classe, il est quand même un peu chiche
Bien évidemment, l’action située dans un XIVe siècle uchronique sert surtout de prétexte à revisiter l’esthétique de grandes figures mythologiques mélangées au gré des régions, comme cette redoutable chimère qui emprunte autant au bestiaire grec qu’aux influences égyptiennes. Soyons honnêtes : c’est grand, c’est beau, ça bouge à la perfection, et on en prend tellement plein les mirettes qu’on en vient à regretter de ne pas avoir quatre ou cinq adversaires de plus à affronter – ou au moins autant de personnages supplémentaires à incarner.
Face à Blade, mieux vaudra se montrer aérien
Car la principale faiblesse de Red Earth, en revanche, tient précisément à son statut de jeu d’arcade pensé avant tout pour des parties dépassant difficilement la dizaine de minutes. L’expérience solo est clairement la part du lion, et cela se ressent sur l’intérêt de l’aspect multijoueur, où organiser des duels entre les quatre maigres personnages du roster montre très vite ses limites. C’est d’autant plus dommage que d’autres titres eux aussi issus de chez Capcom, comme le très sympathique Mega Man : The Power Battle, avaient montré la voie un peu plus tôt en proposant un mode deux joueurs en coopératif contre les boss. Pas de ça ici, hélas.
Le jeu est vraiment magnifique
Malheureusement, la quête principale est elle aussi loin d’être inépuisable, et entre ceux qui lâcheront l’affaire, écœurés par la difficulté des derniers combats, et ceux qui n’auront tout simplement aucune raison de revenir au jeu une fois la partie solo terminée, personne ne trouvera de raison de passer plus de quelques heures sur un titre qui aurait clairement mérité mieux. Restera une occasion de passer un très bon moment, sans doute trop court, certes, mais suffisamment intense pour valoir l’investissement.
Vidéo – Combat : Kenji vs. Kongou :
NOTE FINALE : 16,5/20
Pour son premier jeu sur CPS III, Capcom joue la carte de la surprise avec Red Earth. Jouissant du savoir-faire indéniable de la firme japonaise dans le domaine, le titre verse dans un concept assez particulier, déjà expérimenté par des titres comme Monster Maulers ou Mega Man : The Power Battle : le jeu de combat pensé avant tout pour être joué seul. De par sa technicité, son système d'expérience et surtout sa réalisation absolument sublime, Red Earth parvient à faire oublier la faiblesse de son contenu et de son expérience multijoueur, et saura sans difficulté scotcher les mordus du genre le temps de dompter chacun des huit adversaires du jeu. Dommage qu'il n'offre, une fois sa campagne solo vaincue, qu'assez peu de raison de revenir y jouer, car on aurait volontiers signé pour en prendre plein les yeux pendant quelques heures de plus.
CE QUI A MAL VIEILLI :
– Seulement quatre personnages jouables
– Une expérience multijoueurs très limitée
– Difficulté arcade
– Vraiment trop court
Bonus – Ce à quoi pouvait ressembler Red Earth sur une borne d’arcade :