Rage Racer

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Développeur : Namco Limited
Éditeur : Sony Computer Entertainment Europe Ltd.
Titre alternatif : レイジレーサー (graphie japonaise)
Testé sur : PlayStation

La série Ridge Racer (jusqu’à 2000) :

  1. Ridge Racer (1993)
  2. Ridge Racer 2 (1994)
  3. Ridge Racer Revolution (1995)
  4. Rave Racer (1995)
  5. Rage Racer (1996)
  6. Ridge Racer Type 4 (1998)
  7. RR64 : Ridge Racer 64 (2000)
  8. Ridge Racer V : Arcade Battle (2000)

Version PlayStation

Date de sortie : 3 décembre 1996 (Japon) – 14 Mai 1997 (États-Unis) – Juin 1997 (Europe)
Nombre de joueurs : 1
Disponible en français : Non
Disponible en anglais : Oui
Support : CD-ROM
Contrôleurs : Manette, NeGcon
Version testée : Version américaine
Spécificités techniques : Système de sauvegarde par carte mémoire (1 bloc)

Vidéo – L’introduction du jeu :

Avec la saga des Ridge Racer, Namco avait immédiatement senti qu’ils tenaient un bon filon. Si le succès avait été présent en salle d’arcade, malgré la redoutable concurrence de SEGA et de son Daytona USA, la collaboration avec Sony et sa PlayStation s’était révélée plus profitable encore – là où la Saturn du plus grand concurrent de Namco peinait dramatiquement à s’imposer hors du Japon. Conséquence : la série filait bon train, et s’apprêtait déjà à accueillir son cinquième épisode au bout de trois ans d’existence.

Les options de customisation sont minimales, mais elles ont le mérite d’exister

Pourtant, en dépit de la très bonne santé financière de la franchise, certains joueurs comme certains magazines commençaient à bouder quelque peu leur plaisir face aux derniers épisodes, et le sentiment que Namco ne faisait pas grand chose de plus que recycler la même formule d’un opus à l’autre avec un minimum d’efforts et de prise de risque commençait à prendre de l’ampleur. Face à la lassitude qui pointait le bout de son nez, la firme japonaise commença à se dire qu’il allait être temps d’injecter un peu de sang neuf dans son concept… ce à quoi elle ne put jamais tout à fait se résoudre. Ridge Racer 2 n’avait rien été d’autre qu’une simple mise à jour multijoueur du premier épisode, Ridge Racer Revolution, en dépit de son nom, n’était jamais qu’un Ridge Racer 1.3 à la jouabilité ratée, et même Rave Racer continuait de réutiliser la moitié du contenu du premier opus ! Alors avec Rage Racer, on allait voir ce qu’on allait voir : cette fois-ci, tout allait être différent… de la même façon.

Il va être temps de reprendre le volant !

Après une introduction pleine de mots creux en mauvais anglais et de 3D dans tous les sens, le jeu s’ouvre pour la première fois sur un scénario. Et là, attention, c’est du lourd, presque du Mad Max : vous participez à des courses et, heu, il faut les gagner. Oui, je sais, c’est un peu décevant dit comme ça, mais en même temps, je ne sais pas trop à quoi on était censé s’attendre d’autre dans un jeu de course (on aurait quand même été déçu qu’on nous demande de finir dernier !).

Le contenu est toujours aussi limité

Donc, on prend sa plus belle voiture, on choisit son plus beau circuit, et on se met bien en tête de finir sur le podium car, dans le cas contraire, la course est considérée comme perdue et le joueur que vous êtes perdra alors une de ses cinq « vies ». Le reste du programme ne devrait de toute façon dépayser personne, et surtout pas les fans de la saga : le principe reste fondamentalement de gagner trois courses toutes situées dans le même environnement. Trois ? Oui, encore trois, toujours trois, et pas une de plus. Apparemment, c’était le summum du contenu que Namco était prêt à offrir, même en 1996…

La vue extérieure est placé trop bas et trop près et ne sert pas à grand chose

À ceux qui auraient du mal à déceler, jusqu’ici, la moindre différence entre Rage Racer et n’importe lequel des précédents opus de la série, je répondrai qu’ils ne sont pas les seuls, et qu’on a également dû se faire la réflexion du côté de l’équipe de développement. C’est pourquoi le titre apporte quand même une petite nouveauté pour allonger la durée de vie : chaque course vous fait gagner de l’argent en fonction de votre position sur le podium.

Ouaiiis ! Je viens de gagner le droit de refaire la même chose !

Gagnez suffisamment d’argent et vous pourrez acheter de nouveaux véhicules ; remportez suffisamment de courses et vous pourrez débloquer une « classe » supérieure… qui correspondra aux trois mêmes circuits, mais face à des adversaires un peu plus redoutables. Votre unique moteur de progression sera donc de refaire les trois circuits du jeu en boucle, mais à bord de véhicules de plus en plus puissants et face à des concurrents qui se seront adaptés, eux aussi. Plutôt léger, c’est le moins qu’on puisse dire, mais cela a au moins le mérite de vous offrir une carotte pour jouer plus de dix minutes… éventuellement.

Rage Racer a un peu plus de relief à offrir que ses prédécesseurs

Car le moins qu’on puisse dire c’est que pour le reste, difficile de parler de bouleversement à un quelconque niveau. Le moteur 3D du jeu est toujours aussi efficace, reprenant les reliefs accentués et la « verticalité » introduits par Rave Racer, et la maniabilité ne reprend pas les errements de Ridge Racer Revolution, ce qui signifie qu’il est enfin possible de prendre un virage serré sans finir dans le décor au bout de 450 mètres de dérapage.

Le titre n’est même pas spécialement difficile

On retrouve une vue extérieure à la caméra mal placée qui la rend fondamentalement inutile, et même le mode deux joueurs en link (que pas grand monde n’avait dû utiliser, il est vrai) a disparu ! Il n’y a toujours aucune option de réglage de la voiture en dehors d’un curseur entre l’adhérence et le dérapage, aucune gestion des dégâts, aucun classement sur le long cours, aucun raccourci, pas de gestion du climat… Bref, les changements les plus marquants de la série doivent se situer dans le nom, car tout le reste est très exactement à la place où on l’avait toujours connu et n’en a pas bougé d’un millimètre.

Namco s’est un peu calmé sur les éclairages colorés

Est-ce à dire que Rage Racer est un mauvais jeu ? Non, bien sûr ; pour décevant qu’il soit au niveau de ses apports, il reste plus long et plus abouti que le premier épisode, et plus jouable que Revolution.

Oh, un tunnel ! Ça m’avait manqué, tiens !

Reste que pour ceux qui ne se seraient pas mis en tête de parcourir la série sur PlayStation dans son ensemble, il restera un opus tout à fait mineur qui peut certes constituer un très bon point de départ, mais qui ne devrait pas laisser de souvenirs impérissables aux joueurs qui le découvriraient aujourd’hui. L’équivalent d’un DLC qu’on vendrait de nos jours à cinq ou dix euros. Reste l’occasion de passer un bon moment pendant une heure ou deux, mais vraiment pas de quoi justifier de se mettre sur la paille pour en acquérir un exemplaire.

Vidéo – La première course du jeu :

NOTE FINALE : 14,5/20 La saga Ridge Racer peut bien emprunter tous les noms qui lui plaisent, le fait est que la formule n'évolue tout simplement pas d'un épisode à l'autre. Après Ridge Racer Revolution, Rage Racer tente à son tour d'annoncer de grands bouleversements avec des achats de véhicules, des courses classées en plusieurs catégories... mais en fin de compte, on se retrouve une nouvelle fois avec trois circuits dans un seul et même environnement, et pas grand chose de plus. Alors certes, à force de contorsions, la durée de vie est finalement étirée au-delà d'une dizaine de minutes, mais rien à faire : le contenu demeure désespérément aussi chiche, et il n'y a toujours aucune gestion des dégâts ni rien qui apporte une bribe de simulation dans une formule arcade dont le gameplay n'a pas avancé d'un pouce. Reste un jeu toujours aussi accessible, bien réalisé et qui sait indéniablement se montrer amusant, mais encore une fois : pour combien de temps ?

CE QUI A MAL VIEILLI : – Trois courses et pas une de plus... – ...qui ont d'ailleurs des sections communes, puisqu'elles sont toutes sur le même circuit – Une jouabilité arcade qui n'a pas évolué d'un pouce depuis le premier opus – Plus de mode deux joueurs, même en link

Bonus – Ce à quoi peut ressembler Rage Racer sur un écran cathodique :

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