Ballblazer

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Développeur : Lucasfilm Games LLC
Éditeurs : Epyx, Inc. (Amérique du Nord) – Activision (UK) Limited (Europe)
Titre alternatif : Ballblaster (titre de travail)
Testé sur : Atari 8 bitsApple ][Commodore 64Amstrad CPCAtari 5200ZX SpectrumAtari 7800MSXFamicom

La série Ballblazer (jusqu’à 2000) :

  1. Ballblazer (1984)
  2. Master Blazer (1990)
  3. Ballblazer Champions (1997)

Version Atari 8 bits

Date de sortie : Octobre 1984
Nombre de joueurs : 1 à 2
Langue : Anglais
Supports : Cassette, disquette 5,25″
Contrôleur : Joystick
Version testée : Version disquette testée sur Atari 800XL PAL
Configuration minimale : Systèmes : Atari 400/800, Atari XL/XE – RAM : 48ko

Vidéo – L’écran-titre du jeu :

S’il vous prend un jour la facétie d’évoquer devant une audience de retrogamers les mots « Lucasfilm Games », vous pouvez être à peu près certain que la prochaine heure sera passée à évoquer l’âge d’or des jeux d’aventure et certains de ses plus extraordinaires représentants dans une période située entre Maniac Mansion et Grim Fandango, tout en dissertant sur les meilleurs jeux tirés d’Indiana Jones et de STAR WARS qu’ait produit le XXe siècle.

Ah, cette petite poussée d’adrénaline quand on arrive seul face au but adverse…

C’est parfaitement normal, mais cela revient également à oublier une partie de l’histoire du studio, originellement fondé depuis la division informatique de la firme principale grâce à un apport de fonds d’Atari, sous la supervision distante d’un Georges Lucas qui n’affichait aucune forme d’intérêt pour le jeu vidéo. De fait, les développeurs qui espéraient créer des jeux STAR WARS auront rapidement dû changer d’idée : cela leur était interdit pour la simple raison qu’il était plus rentable de vendre la licence à d’autres compagnies informatiques. L’équipe originale des Dave Levine, des Peter Langston et des Gary Winnick aura donc dû partir de rien, avec très peu de soutien, et développer ses propres jeux et ses propres licences. Et voilà comment on peut se retrouver face à un Ballblazer : un jeu de sport futuriste estampillé Lucasfilm. Combien de joueurs s’en souviennent aujourd’hui ? Eh bien, peut-être plus qu’on le croit, car le titre pouvait déjà se vanter de ne ressembler à rien d’autre.

Le joueur un (en haut) est en possession de la balle, le joueur deux (en bas) s’apprête à lui foncer dessus

Le Ballblazer, c’est donc un sport imaginaire disputé par deux machines poétiquement nommées « Rotofoil ». Le principe est simple, et fera immédiatement penser au football : il s’agit d’envoyer une balle entre deux rayons lumineux. Quelques petites subtilités s’y ajoutent : comme au basket, marquer depuis un tir à grande distance apportera davantage de points et, pour équilibrer un peu les parties, plus le score d’un participant est élevé et plus la taille du but adverse tend à se réduire.

La jouabilité est pensée pour qu’on n’ait jamais à chercher l’adversaire très longtemps

Notons aussi que les buts en question se déplacent, précisément pour éviter qu’un joueur maîtrisant la disposition du terrain puisse marquer facilement un but « à l’aveugle » en tirant depuis l’autre extrémité. La partie se termine à la fin du temps réglementaire (entre une et neuf minutes) ou lorsqu’un joueur est parvenu à atteindre les dix points – ce qui impliquera de les avoir marqué d’affilée, un but adversaire venant « voler » une partie de votre score. En cas d’égalité, des prolongations ont lieu, selon le mécanisme du « but en or » (ou de la « mort subite ») : le premier joueur qui marque gagne la partie.

Buuuuuuut !

Comme on le voit, les règles sont assez faciles à assimiler, et le jeu ne serait sans doute pas spécialement emballant sur le papier s’il n’avait pas à offrir une gourmandise particulièrement avant-gardiste en 1984 : une vue subjective sur un terrain en simili-3D. Les jeux de sport étaient alors encore balbutiants, alors imaginez un peu le choc de se retrouver directement à incarner le joueur (ou sa machine) en voyant par ses yeux !

Le joueur deux observe tristement ses cages après avoir encaissé un but

Choix d’autant plus culotté qu’il s’agissait de faire tourner la chose sur un Atari 400 ou 800 pas franchement équipé en hardware pour afficher sans heurts ce type d’exploit technologique ; fort heureusement, l’équipe « première génération » de Lucasfilm Games nous rappelle au passage qu’elle n’était pas constituée de manches, et le jeu tourne de façon fluide avec des temps de réponse tout à fait corrects pour offrir ce qu’on pouvait espérer de mieux : une jouabilité nerveuse. Car bien évidemment, le cœur de chaque match sera de disputer la balle à l’adversaire, et votre Rotofoil étant équipé d’un champ de force servant à attirer (par défaut) ou à repousser (quand vous pressez le bouton du joystick) la balle, la possession de celle-ci sera constamment l’objet d’un combat particulièrement âpre présentant énormément de similitudes avec une séance d’auto-tamponneuses ! L’idée sera toujours la même : capturer la balle, contourner l’adversaire, marquer et recommencer. C’est simple, mais c’est très efficace.

Quand les cages adverses commencent à faire cette taille, mieux vaut savoir viser – surtout pour un tir de loin

On appréciera également que les limitations techniques aient été intelligemment contournées en simplifiant la jouabilité. Par exemple, quoi qu’il arrive, votre Rotofoil est toujours tourné en direction de la balle lorsqu’il ne l’a pas, ou en direction du but adverse lorsqu’il l’a ; on ne perd jamais de précieuses secondes à tourner en rond pour se demander où on est, il s’agit toujours de foncer tout droit – en explorant malgré tout la largeur du terrain pour y trouver la balle, notre adversaire ou son but.

Pour un jeu de 1984, la réalisation est inattaquable

Cela signifie également que le gameplay est assez directif et forcément limité (n’espérez pas faire un dribble ou un lob, on n’est pas encore dans PES !) mais il a l’avantage d’être très rapidement assimilable pour ce qui aurait pu être une abominable usine à gaz nécessitant des heures de pratique avant d’être domptée. En fait, le jeu est accessible, jouable, nerveux et amusant et doit principalement souffrir d’une tare difficile à lui reprocher : celle d’être un jeu de 1984. Ce qui a certes une incidence, par ailleurs assez négligeable, sur sa réalisation, mais surtout une – nettement plus importante – sur sa philosophie et sur son contenu. Car Ballblazer, c’est un peu un Speedball 2 où on ne pourrait jouer qu’un amical. Pas de championnat, pas de coupe, pas de tournoi, pas de saison, pas d’équipe : les seules options de configuration se limitent à choisir la durée du match et le niveau de difficulté de l’éventuelle I.A. (il est bien évidemment possible d’affronter un autre humain), et basta.

Le face-à-face s’annonce !

Ce cruel manque de contenu qui passait pour parfaitement naturel à l’époque est aujourd’hui la plus grande limite d’un titre qui peut certes compter sur son originalité mais plus trop sur sa 3D qui impressionnait tout le monde pour retenir le joueur. Ce n’est pas tant qu’on ne s’amuse pas avec Ballblazer – une partie est authentiquement divertissante, surtout avec un ami –, c’est surtout qu’on a vraiment l’impression d’avoir fait le tour de la question au bout d’une dizaine de minutes.

Le joueur deux a aperçu la balle !

Le gameplay n’est pas assez profond pour se renouveler, et on emploie finalement toujours à peu près la même approche d’un bout à l’autre, ce qui fait que la durée de vie risque difficilement de s’étendre jusqu’à une heure – ne parlons même pas de l’étirer au-delà. Le jeu est à n’en pas douter un véritable accomplissement pour sa date de sortie et un titre qui avait choisi la bonne philosophie et la bonne approche, mais aujourd’hui, difficile de ne pas y voir un brouillon, un simple point de départ pour un logiciel plus consistant qui aurait largement profité de quelques semaines de réflexion et de quelques mois de développement supplémentaires. Un sentiment qui sera peut-être confirmé au lancement de Master Blazer ? Dans tous les cas, à l’heure actuel, reste un titre surprenant et réellement sympathique qui a le mérite de nous rappeler que Lucasfilm Games existait déjà avant Maniac Mansion, et que le studio développait déjà des jeux qui mériteraient peut-être qu’on se penche à nouveau sur eux de nos jours.

Vidéo – Une partie lambda :

NOTE FINALE : 11/20 Ballblazer est doublement une curiosité : un jeu de sport futuriste programmé par les tout jeunes studios de Lucasfilm Games, et un titre en pseudo-3D sur Atari 8 bits. Une fois ce constat effectué, face à quoi se trouve-t-on ? Un petit jeu de sport simpliste comme on pouvait s'attendre à en trouver en 1984 : fondamentalement, chaque partie se limite à arracher la balle à l'adversaire, à tirer dans le but et à recommencer. Le résultat, pour sympathique et nerveux qu'il soit, ne parvient pas à masquer un dramatique manque de contenu : un seul mode de jeu, un seul type de terrain, aucune règle alternative, aucun piège, aucun bonus, aucune surprise, ce qui est d'autant plus dommage qu'on sent indéniablement les bases pour quelque chose de très solide et de beaucoup plus ambitieux – et surtout, de plus amusant sur la durée. Difficile d'accabler un jeu de presque quarante ans qui était indéniablement original et en avance sur son temps, mais on risque malgré tout d'avoir fait le tour de la question au bout d'une dizaine de minutes. À découvrir pour les curieux, avant de retourner jouer à Speedball 2.

CE QUI A MAL VIEILLI : – Un contenu « 1984 » : un mode de jeu et basta... – ...ce qui signifie également un seul terrain, et des options de configuration qui se limitent à la durée d'une partie et à la compétence de l'adversaire

Bonus – Ce à quoi peut ressembler Ballblazer sur un écran cathodique :

Version Apple ][

Développeur : Lucasfilm Games LLC
Éditeur : Epyx, Inc.
Date de sortie : 1985
Nombre de joueurs : 1 à 2
Langue : Anglais
Support : Disquette 5,25″
Contrôleurs : Clavier, joystick
Version testée : Version disquette testée sur Apple IIe
Configuration minimale : RAM : 64ko

Vidéo – L’écran-titre du jeu :

Proposer un jeu de sport en simili-3D sur un Atari 400 ou 800 était un bel accomplissement technique, mais le joueur avait de quoi se montrer assez circonspect, pour ne pas dire inquiet, au moment de découvrir ce que pouvait donner la transposition sur Apple II, une machine capable de bien des miracles mais clairement pas pensée pour ce genre de facétie. Eh bien en dépit de quelques inévitables sacrifices, comme la réduction de la fenêtre de jeu, force est de reconnaître que le résultat parvient à conserver l’essentiel – ce qui vaut sans doute mieux, tant Ballblazer n’offre de toute façon pas grand chose de plus. Le titre est relativement fluide et à peu près jouable, même s’il faut composer avec un input lag plus important que sur la machine d’Atari. Encore une fois, le problème est plus à chercher du côté de la durée de vie du jeu que de sa relative efficacité, mais on dispose à peu près du jeu qu’on était venu chercher, la mission est donc accomplie.

C’est un peu conceptuel, mais dans l’absolu, tout est là

NOTE FINALE : 09,5/20

Ballblazer parvient à rester jouable et nerveux sur Apple II, en dépit de quelques sacrifices et d’une maniabilité un peu moins réactive que sur Atari 8 bits. C’est déjà un bel exploit, et même si ce n’est clairement pas le plus grand jeu de sport de l’histoire, c’est à coup sûr une curiosité à découvrir pour les fans de la machine d’Apple.

Version Commodore 64

Développeur : K-Byte
Éditeurs : Epyx, Inc. (Amérique du Nord) – Activision, Inc. (Europe)
Date de sortie : Août 1985 (Amérique du Nord) – Décembre 1985 (Europe)
Nombre de joueurs : 1 à 2
Langue : Anglais
Supports : Cassette, disquette 5,25″
Contrôleur : Joystick
Version testée : Version disquette
Configuration minimale : RAM : 64ko

Vidéo – L’écran-titre du jeu :

Du côté du Commodore 64, les inquiétudes au moment de lancer Ballblazer sont déjà moindres : bien utilisée, on sait de quels merveilles est capable la machine. L’équipe de K-Byte, mobilisée pour l’occasion, n’a en tous cas pas failli à sa mission : on est bel et bien face à un portage fidèle de la version Atari 8 bits, avec une action aussi fluide et une maniabilité au moins aussi réactive, et c’était très précisément ce qu’on était en droit d’espérer. Aucune nouveauté au menu, mais ce qui est présent accomplit son office avec une grande efficacité. Pour une petite partie sur le pouce avec un ami, ça fonctionne toujours.

Ça bouge et ça se contrôle exactement comme on pouvait l’espérer

NOTE FINALE : 11/20

Pas de sortie de route pour Ballblazer sur Commodore 64, qui transpose très efficacement l’expérience originale sans chercher à en modifier un pixel. Une nouvelle fois, les fans de curiosité seront aux anges, au moins le temps de quelques parties.

Version Amstrad CPC

Développeur : Program Techniques Ltd.
Éditeur : Activision, Inc.
Date de sortie : 1986
Nombre de joueurs : 1 à 2
Langue : Anglais
Supports : Cassette, disquette 3″
Contrôleurs : Clavier, joystick
Version testée : Version disquette testée sur Amstrad CPC 6128 Plus
Configuration minimale : Système : 464 – RAM : 64ko

Vidéo – L’écran-titre du jeu :

Autre passage quasi-incontournable des années 80 – du moins à l’échelle de l’Europe –, le CPC aura également fini par bénéficier de son portage du jeu, avec une nouvelle équipe aux commandes. Le résultat est un tout petit peu moins emballant que sur Commodore 64, la faute à un curieux affichage de type « une ligne sur deux » pour la plupart des effets 3D, mais la bonne nouvelle est que du côté de ce qui compte, à savoir la jouabilité et la nervosité, tout est parfaitement en place. Encore une fois, les différences avec la version Atari 8 bits relèvent de l’anecdote, et c’est sans doute ce qu’on pouvait espérer de mieux.

Dommage de devoir composer avec ces lignes, mais dans le feu de l’action, on n’y fait pas trop attention

NOTE FINALE : 10,5/20

Nouveau portage satisfaisant pour Ballblazer sur CPC. La simili-3D aurait sans doute pu être mieux rendue, mais le titre est à la fois fluide et parfaitement jouable, on ne fera donc pas trop la moue.

Version Atari 5200

Développeur : Lucasfilm Games LLC
Éditeur : Atari Corporation
Date de sortie : 1986 (Amérique du Nord)
Nombre de joueurs : 1 à 2
Langue : Anglais
Support : Cartouche
Contrôleur : Joystick
Version testée : Version américaine
Spécificités techniques : Cartouche de 256kb

Vidéo – L’écran-titre du jeu :

Les lecteurs suivant régulièrement le site doivent commencer à connaître le descriptif officieux de l’Atari 5200 : « Un Atari 800 sans le clavier ! ». Le constat, techniquement valide, se vérifie également avec cette version de Ballblazer : c’est l’équivalent pixel perfect de l’itération publiée deux ans plus tôt sur la gamme d’ordinateurs 8 bits d’Atari. N’espérez ni la moindre nouveauté ni la plus infime nuance : même hardware, même jeu. Au moins celui-ci a-t-il le mérite de figurer parmi les plus originaux des très rares jeux de sport de la famélique ludothèque de la console.

Le grand retour du jeu des zéro différence !

NOTE FINALE : 11/20

Comme souvent, et de façon compréhensible, Ballblazer sur Atari 5200 n’est rien d’autre que la copie carbone de la version originale sur Atari 8 bits. Vous pourrez donc y découvrir la même expérience de jeu, avec les mêmes qualités et les mêmes défauts.

Version ZX Spectrum

Développeur : Program Techniques Ltd.
Éditeur : Activision, Inc.
Date de sortie : Mai 1986
Nombre de joueurs : 1 à 2
Langue : Anglais
Support : Cassette
Contrôleurs : Clavier, joystick Kempston
Version testée : Version cassette testée sur ZX Spectrum 128k
Configuration minimale : RAM : 48ko

Vidéo – L’écran-titre du jeu :

On pouvait nourrir, au moment de lancer Ballblazer sur ZX Spectrum, sensiblement les mêmes craintes qu’en découvrant le jeu sur Apple II. La machine de Sinclair fait heureusement un petit peu mieux que son vénérable concurrent : ce n’est peut-être pas tout-à-fait aussi rapide que sur Atari 800 ou sur Commodore 64, et la réalisation graphique est bien évidemment moins colorée que sur ses alter egos, mais pour ce qui est de la jouabilité et de la nervosité, l’essentiel est assurément là. Encore une fois, les logiciels équivalents ne sont vraiment pas nombreux sur ZX Spectrum, donc même si vous n’y passerez vraisemblablement pas des mois, n’hésitez pas à laisser une chance au logiciel si le cœur vous en dit.

Tiens donc, le même système de lignes sur sur CPC, quel hasard…

NOTE FINALE : 10/20

Ballblazer sur ZX Spectrum n’est peut-être ni la plus belle, ni la plus fluide, ni la plus jouables des versions du jeu, mais elle parvient néanmoins à se hisser au niveau où on pouvait l’attendre en préservant l’essentiel de ce qui faisait l’intérêt du gameplay du jeu.

Version Atari 7800

Développeur : Lucasfilm Games LLC
Éditeur : Atari Corporation
Date de sortie : Décembre 1987 (Amérique du Nord) – 1992 (Europe)
Nombre de joueurs : 1 à 2
Langue : Anglais
Support : Cartouche
Contrôleur : Joystick
Version testée : Version européenne
Spécificités techniques : Cartouche de 256kb

Vidéo – L’écran-titre du jeu :

L’Atari 7800, autre grand échec de la firme américaine, aura malgré tout eu le droit à son portage de Ballblazer… même si parler de « son » portage est sans doute un abus de langage, là où la version 5200 nous avait déjà donné une indice sur ce que risquait d’être la philosophie des différentes adaptations, surtout sur des consoles n’ayant jamais rencontré le succès. Comme vous l’aurez déjà deviné, déceler les différences avec la version originale risque de demander d’avoir de bons yeux : la résolution est plus élevée, mais pour tout le reste c’est pour ainsi dire le même jeu. La bonne nouvelle, c’est que ça tourne très bien et qu’il n’y a par conséquent aucune raison de bouder cette version à partir du moment où on y a accès – ce qui, en Europe, doit être une belle performance hors-émulation.

C’est un peu plus lisible, et c’est toujours aussi rapide

NOTE FINALE : 11/20

Ceux qui espéraient une surprise en lançant ce Ballblazer sur Atari 7800 seront déçus, mais ceux qui espéraient simplement retrouver ce jeu assez unique en son genre dans une résolution légèrement supérieure pourront au moins profiter d’un jeu de sport original sur leur console.

Version MSX

Développeur : Mr. Micro Ltd.
Éditeurs : Mr. Micro Ltd (Royaume-Uni) – Proein S.L. (Espagne) – Pony Canyon, Inc. (Japon)
Date de sortie : 1987
Nombre de joueurs : 1 à 2
Langue : Anglais
Supports : Cassette, disquette 3,5″
Contrôleurs : Clavier, joystick
Version testée : Version disquette
Configuration minimale : Système : MSX 1

Vidéo – L’écran-titre du jeu :

Autre grand habitués des ordinateurs 8 bits, du moins dans certains pays en ce qui concerne l’Europe, le MSX n’aura pas été délaissé par Ballblazer (qui, vous l’aurez remarqué, n’aura jamais eu le droit de découvrir les systèmes 16 bits – un privilège réservé à son successeur, Masterblazer). Le résultat est un peu meilleur que ce qu’on pouvait observer sur ZX Spectrum – ce qui est déjà une victoire en soi, la machine de Microsoft n’héritant en règle générale que de portages paresseux directement transposés depuis la machine de Sinclair. On se retrouve avec une réalisation dont le principal grief est la résolution assez basse, encore aggravé par le fait que la fenêtre de jeu n’est pas en plein écran, mais pour le reste le jeu tourne bien et répond quand on le lui demande, ce qui est l’important.

Il faut aimer les bandes noires et les gros pixels, mais pour le reste tout est là

NOTE FINALE : 10,5/20

Ballblazer ne fera sans doute briller les yeux de personne dans sa version MSX, avec sa résolution assez basse et sa fenêtre de jeu rabotée, mais pour ce qui est de l’expérience de jeu en elle-même, elle demeure largement assez bonne pour valoir la peine d’y consacrer quelques minutes – et davantage si affinités.

Version Famicom

Développeur : Lucasfilm Games LLC
Éditeur : Pony Canyon, Inc.
Date de sortie : 4 mars 1988 (Japon)
Nombre de joueurs : 1 à 2
Langue : Anglais
Support : Cartouche
Contrôleur : Joypad
Version testée : Version japonaise
Spécificités techniques : Cartouche d’1Mb

Vidéo – L’écran-titre du jeu :

Petite surprise : si Ballblazer aura bel et bien eu le droit à son portage sur la console de Nintendo, celui-ci n’aura été commercialisé qu’au Japon, pour des raisons hautement mystérieuses (au moins aussi mystérieuses, en tous cas, que celles qui auront fait que le jeu n’aura pas tenté sa chance sur Atari ST ou sur Amiga). Une nouvelle fois, le résultat aura eu l’intelligence de se préoccuper de l’expérience de jeu davantage que de la réalisation : la 3D est assez grossière, et la fenêtre de jeu est un peu perdue au milieu de l’écran, mais les sprites sont fins et l’action est très nerveuse. On a même le droit à une petit animation à l’écran-titre pour nous expliquer les principes du jeu ! Bref, sans être sublime, c’est fluide et accessible. L’essentiel.

La fenêtre de jeu a vraiment rétréci au lavage

NOTE FINALE : 10,5/20

Étrange destin que celui de ce Ballblazer resté cantonné sur Famicom, mais le résultat a le bon goût d’être nerveux et jouable. Dommage qu’aucune nouveauté n’ait fait son apparition en quatre ans, et surtout que la réalisation graphique laisse autant de plumes.

Ace of Aces

Cette image provient du site https://www.mobygames.com

Développeur : Artech
Éditeur : Accolade
Testé sur : Commodore 64Amstrad CPCAtari 8 bitsMSXPC (DOS)ZX SpectrumAtari 7800Master System

Version Commodore 64

Date de sortie : Décembre 1986
Nombre de joueurs : 1
Langue : Anglais
Supports : Cassette, disquette 5,25″
Contrôleurs : Clavier, joystick
Version testée : Version disquette
Configuration minimale : RAM : 64ko

Vidéo – L’écran-titre du jeu :

On a tendance à penser aujourd’hui, presque naïvement, que tous les grands succès commerciaux vidéoludiques des années 80 sont entrés dans la légende, ou au minimum dans l’Histoire avec un grand « h » du jeu vidéo. Il faut dire qu’à une époque où jouer sur un ordinateur était encore un concept suffisamment loufoque – et couteux – pour faire fuir la grande majorité des gens dits « normaux », la notion de succès était encore souvent assez modeste, et parvenir à vendre 50.000 exemplaires d’un titre correspondait déjà pratiquement à un tabac à l’échelle planétaire. Et de fait, n’importe quel retrogamer a entendu parler des Populous, des Sentinel, des Defender of the Crown… mais combien pour se souvenir d’Ace of Aces ?

Un curseur, une mitrailleuse, et à vous la gloire de remporter la bataille des airs

Assez peu de monde, j’imagine. Peut-être parce que le domaine de la simulation réussit l’exploit d’être un genre encore plus considéré comme « de niche » que le jeu de rôle ou la stratégie. Surtout à une époque où il était très difficile de demander à une machine d’afficher les décors en 3D indispensables à un simulateur de vol. Et pourtant, si je vous dis qu’Ace of Aces s’est vendu à plus de 100.000 exemplaires, rien qu’aux États-Unis ? Pour un jeu de 1986, c’est absolument colossal, alors comment expliquer que le titre n’ait pas connu la même notoriété à long terme que les logiciels évoqués plus haut ? Question difficile, mais essayons déjà de présenter le jeu dont il est question ici.

Bombarder un convoi nécessite de suivre une trajectoire assez précise

Ace of Aces vous place en pleine seconde guerre mondiale, au commande d’un chasseur-bombardier Mosquito de la Royal Air Force. Comme pour tous les jeux de ce type, l’objectif sera de remplir avec succès une série de missions, que le rôle polyvalent de votre appareil permet de rendre variées : du dogfight contre des chasseurs ou des bombardiers, et du bombardement de convois ferroviaires ou de sous-marins.

Voici tout le contenu du jeu. C’est quand même très léger

Le contenu du jeu est assez basique, pour ne pas dire limité : vous disposerez d’un mode d’entraînement qui vous permettra de vous exercer à n’importe lequel des quatre types de missions évoqués plus haut, et d’un mode campagne qui correspondra… plus ou moins à la même chose en vaguement plus dur, le défi absolu étant de cumuler les quatre types d’objectifs au sein de la même mission avant de revenir en vie. Avant de prendre votre envol, vous pourrez décider des différents types de munitions, de bombes et de réservoirs de carburant que vous emporterez avec vous – s’embarrasser d’un stock de roquettes alors que vous vous apprêtez à bombarder un train était par exemple un très bon moyen de gâcher de la place – puis vous lancez la partie à proprement parler.

La plupart des vues ne servent finalement pas à grand chose

Reconnaissons déjà un mérite au titre programmé par Artech : parfaitement conscient des limitations techniques des machines de l’époque, à commencer par le C64, le jeu choisit de vous faire commencer directement dans les airs. N’espérez pas pratiquer de décollage ou d’atterrissage : il n’y en a pas. D’ailleurs, vous ne verrez pratiquement jamais le sol non plus : votre vue sera la plupart du temps divisée entre le ciel bleu en haut et une mer de nuages en bas, sauf lorsque vous volez au milieu d’un orage, auquel cas vous aurez droit à un bel aplat gris clignotant en blanc. Côté sonore, ce sera Pomp and Circumstance à l’écran titre, le bruit des mitrailleuses pendant les combats et pas grand chose de plus.

Bien choisir ce qu’on emporte ne devrait pas nécessiter des trésors d’ingéniosité

Oui, c’est plutôt basique, mais on comprendra rapidement qu’en dépit de ses prétentions initiales à la simulation, le jeu verse finalement assez rapidement dans un aspect arcade qui frustrera peut-être les puristes, mais qui a le mérite d’offrir un jeu plus rapide, plus ludique et plus nerveux que les séances de diapositives proposées par les logiciels plus ambitieux de l’époque (n’est-ce pas, Project Stealth Fighter ?). Il ne s’y trompe d’ailleurs pas en offrant un système de score plutôt que de réels objectifs à atteindre.

Voilà à quoi ressemblera la vue pendant un orage. Fascinant, hein ?

Le jeu offre cinq vues : le cockpit, la soute, les deux ailes et la carte de navigation. Chaque vue correspond à un poste au sein de l’avion et offre quantités de jauges, d’indicateurs et de boutons dont vous ne vous servirez la plupart du temps jamais. Les rares informations utiles sont en fait disponibles dans le cockpit, où vous pourrez à la fois profiter des indicateurs habituels (vitesse, altitude, cap vous indiquant la direction à suivre pour atteindre votre objectif) et d’un radar très basique qui vous indiquera la position relative de votre adversaire en cas de dogfight.

Votre seule récompense sera un écran des scores

Ceux-ci sont assez simples : l’adversaire surgit des nuages pratiquement toujours face à vous, et se baladera dans vos douze heures sans que vous ne le croisiez jamais jusqu’à ce que vous parveniez à l’abattre. Vous n’affronterez jamais plus d’un adversaire à la fois, et il faut vraiment faire preuve de maladresse pour parvenir à se faire toucher. Les attaques de convoi sont plus délicates, nécessitant un peu de pratique et un placement assez précis : l’essentiel de l’action se passera cette fois dans la soute de largage des bombes, et c’est le seul moment du jeu où vous pourrez apercevoir le sol (ou la mer, dans le cas des attaques de sous-marins). L’essentiel de la difficulté du titre consistera de toute façon principalement à gérer votre carburant et à éviter de vous écraser lamentablement pendant que vous avez le nez sur vos objectifs.

Difficile de parler de simulation quand on met trente secondes à faire le trajet entre Londres et Amsterdam…

L’avantage, c’est que la prise en main est assez rapide : on peut jouer quasi-intégralement au joystick. Appuyer deux fois sur le bouton de tir avant de choisir une direction permettra de passer d’un poste à l’autre, et il reste possible d’utiliser le clavier sans avoir à faire usage de plus de cinq ou six touches pour l’intégralité des possibilités du jeu. Ça change des manuels de 120 pages à compulser. L’inconvénient, en revanche, se situe dans le contenu : avec seulement deux types de missions (dogfight ou bombardement), autant dire qu’on fait extrêmement vite le tour de ce que le jeu a à offrir.

On ne peut pas dire que les combats soient chargés d’adrénaline

Surtout quand on se souvient que la « campagne » n’est rien d’autre que l’addition de tous les types de missions en une seule qui devrait vous prendre dix minutes. Mais entre des dogfights trop simples et des bombardements pas toujours très clairs, il est quand même très difficile de trouver matière à s’occuper plus d’une heure, et encore, cela dépendra de votre patience. Dire que le jeu a vieilli est une évidence : tout ce qu’on était prêt à pardonner au titre il y a plus de trente ans en raison des contraintes techniques a beaucoup plus de mal à passer aujourd’hui, et on n’a pour ainsi dire jamais le sentiment d’être aux commandes d’une machine volante survolant l’Europe. Pour sa dimension arcade, Ace of Aces peut représenter une alternative aux simulations parfois extraordinairement complexes de l’époque, mais je doute que beaucoup de joueurs puissent encore réellement s’amuser en s’y essayant aujourd’hui.

Vidéo – Cinq minutes de jeu :

NOTE FINALE : 08/20 Ce qui faisait illusion en 1986 a hélas tendance à apparaître sous une lumière nettement plus crue plus de trois décennies plus tard. Sous son costume de simulation, Ace of Aces est finalement un jeu d'arcade très basique et aux possibilités extrêmement limitées dont on aura bien du mal à mettre plus de dix minutes à faire le tour. Entre des dogfights qui font penser à un bête galery shooter et des phases de bombardement assez mal pensées, l'essentiel des sensations de jeu se limite au final à promener un curseur sur deux écrans. Certes, cela a le mérite de rendre le titre bien plus aisé à prendre en main que les simulations hyper-pointues, et pas toujours beaucoup plus amusantes, de l'époque. Il n'empêche qu'on s'ennuie vite et que tout le programme, de sa réalisation à ses mécanismes, sent beaucoup trop la poussière pour espérer attirer autre chose qu'un joueur particulièrement nostalgique. CE QUI A MAL VIEILLI : – Contenu beaucoup trop limité – Moteur de vol qui se limite à un ciel et des nuages – Combats trop simples – L'aspect simulation est finalement plutôt gadget – On ne sait pas toujours très bien pourquoi on meurt

Bonus – Ce à quoi peut ressembler Ace of Aces sur un écran cathodique :

Version Amstrad CPC

Développeur : Paragon Programming Ltd.
Éditeur : U.S. Gold Ltd.
Date de sortie : Juin 1987
Nombre de joueurs : 1
Langue : Anglais
Supports : Cassette, disquette 3″
Contrôleurs : Clavier, joystick
Version testée : Version disquette testée sur Amstrad 6128 Plus
Configuration minimale : Système : 464 – RAM : 64ko
Heu… Ôtez-moi d’un doute : c’est un avion ou sous-marin qu’on pilote ?

Fort de son succès, Ace of Aces n’aura pas mis longtemps à s’exporter sur les autres machines 8 bits. Sur CPC, c’est Paragon Programming qui s’est chargé de la conversion, et sans vouloir leur faire injure, on sent bien qu’ils ne se sont vraiment pas foulés. Si le contenu n’a pas changé (il faut dire que ça aurait été difficile d’enlever quelque chose étant donné qu’il n’y avait déjà pratiquement rien), la réalisation graphique n’est clairement pas à la hauteur de ce dont était capable la machine d’Amstrad. Il y a en tout et pour tout quatre couleurs à l’écran en comptant le noir, la fenêtre de jeu est minuscule, l’interface totalement envahissante. Heureusement que ça reste jouable, mais on sent bien que ce portage n’a pas dû nécessiter des mois de travail. Oh, cerise sur le gâteau : il n’y a pas la moindre musique, rien, nada, le néant total. Bref, du boulot bâclé.

NOTE FINALE : 06,5/20

Prenez un jeu déjà très limité, enlaidissez-le, réduisez la fenêtre de jeu, et vous obtiendrez ce portage extraordinairement fainéant d’Ace of Aces sur CPC. Le peu que le titre a à offrir est heureusement toujours à sa place, mais bon courage pour avoir envie de consacrer plus de dix minutes à ce jeu.

Version Atari 8 bits

Développeur : Distinctive Software, Inc.
Éditeur : U.S. Gold Ltd.
Date de sortie : 1987
Nombre de joueurs : 1
Langue : Anglais
Supports : Cartouche, cassette, disquette 5,25″
Contrôleurs : Clavier, joystick
Version testée : Version cartouche testée sur Atari 800XL PAL
Configuration minimale : Systèmes : Atari 400/800, XL, XE – RAM : 64ko

Vidéo – L’écran-titre du jeu :

On sent bien qu’Accolade n’était pas très emballé à l’idée de porter Ace of Aces sur les systèmes 16 bits – ce qui aurait probablement nécessité une refonte totale de toute la réalisation. Si le jeu a bel et bien débarqué sur des systèmes estampillés Atari, le ST n’en fit donc pas partie, et ce furent les système 8 bits (Atari 400 et 800) qui eurent le droit à leur adaptation. Celle-ci est assez fidèle à ce qu’on avait pu voir sur Commodore 64, mais si les combats sont devenus plus rapides, rien à reprocher ici à la maniabilité. Le moteur de jeu est également un tout petit peu plus convaincant, avec des nuages qu’on voit réellement avancer vers nous et des déplacements des avions ennemis bien plus fluides, et même les bruitages sont plutôt meilleurs – même s’il faudra du coup composer avec l’envahissante sonorité du moteur. Bref, ça n’est pas miraculeusement devenu le jeu du siècle, mais ça fonctionne déjà un peu mieux

Vous ne le verrez pas sur cette image, mais le mouvement des nuages fonctionne mieux sur cette version

NOTE FINALE : 08,5/20

Ça bouge un tout petit peu mieux, les combats sont légèrement plus difficiles : pas de grosse révolution à attendre de cette version Atari 8 bits d’Ace of Aces, mais force est de reconnaître qu’elle fonctionne légèrement mieux que l’originale sur Commodore 64. On est toujours face à un simulateur très limité, mais au moins, il y a un tout petit peu de challenge.

Version MSX

Développeur : Paragon Programming Ltd.
Éditeur : U.S. Gold Ltd.
Date de sortie : 1987
Nombre de joueurs : 1
Langue : Anglais
Supports : Cassette, disquette 3,5″
Contrôleurs : Clavier, joystick
Version testée : Version disquette testée sur MSX 2+
Configuration minimale : Système : MSX1
Ça ne partait pas trop mal, mais hélas…

Choix étrange que d’aller porter un succès commercial sur MSX plutôt que sur des machines ô combien plus populaires, comme l’Apple II ou l’Atari ST. Cela n’aura visiblement pas arrêté Accolade, qui aura donc une nouvelle fois confié le bébé à Paragon Programming… pour un résultat tout aussi mauvais. Oh, graphiquement, cette fois, le travail est à peu près correct : on retrouve un moteur de vol et une fenêtre de jeu assez proches de ce qu’on avait pu voir sur Commodore 64, et les bruitages sont de retour. En revanche, le jeu est soumis a de grosses variations de framerate, particulièrement quand on descend vers les nuages (c’est à dire la moitié du temps), qui a l’effet surprenant de ralentir vos tirs, mais pas l’appareil adverse ! On se retrouve donc avec un gros handicap en terme de jouabilité, puisque toucher un appareil situé plus bas que vous vous demandera de le conserver dans le viseur pendant plusieurs secondes. Bref, une seule leçon à retenir : pire qu’une réalisation ratée, il y a une maniabilité jetée aux orties. Lancez-y donc ce portage pour l’y accompagner.

NOTE FINALE : 06/20

Nouveau fiasco pour Paragon Programming : après la réalisation ratée sur CPC, Ace of Aces sur MSX opte cette fois pour la conversion injouable. Réussir à balader un curseur sur une surface bicolore de manière à peu près stable était apparemment un trop gros défi technique, on se retrouve donc avec un titre toujours aussi limité, mais pénible à jouer. À oublier.

Version PC (DOS)

Développeur : Nexa Corporation
Éditeur : Accolade, Inc.
Date de sortie : Octobre 1987
Nombre de joueurs : 1
Langue : Anglais
Supports : Disquettes 5,25 et 3,5″
Contrôleurs : Clavier, joystick
Version testée : Version disquette émulée sous DOSBox
Configuration minimale : Processeur : Intel 8088/8086 – RAM : 256ko
Modes graphiques supportés : CGA, EGA*, Hercules, Tandy/PCjr*
Carte sonore supportée : Haut-parleur interne
*Les versions EGA et Tandy/PCjr étaient vendues dans des éditions à part, parfois sous forme de mise à jour payante
Oh ! On peut donc voir ces avions autrement que de face !

Surprise : Ace of Aces aura bel et bien profité d’une conversion sur ordinateur 16 bits, cependant… disons simplement que le PC moyen de 1987 n’était même pas un spectateur dans la lutte que se menaient l’Atari ST et l’Amiga 500. La version EGA du jeu est d’ailleurs particulièrement rare ; apparemment, elle a d’abord été vendue sous forme de mise à jour pour la version originale en échange de 5$. Heureusement, on peut encore la trouver en ligne – le lien a été donné dans les commentaires. Bon, même avec seize couleurs, ce n’est vraiment pas énorme, mais les autres versions n’en proposait pas plus, alors ce n’est pas si hideux que ça. Le jeu tourne plutôt bien, et ce doit être la première version où on peut voir les chasseurs adverses sous d’autres angles que de face. De la même façon, les menus sont désormais en plein écran avec quelques petites animations, pas de quoi casser trois pattes à un canard mais on appréciera l’effort. Dommage que le moteur de jeu en lui-même n’ait pas également bénéficié d’un petit coup de polish, parce qu’on n’aurait pas dit non. En l’état, c’est honnête, mais sans plus.

NOTE FINALE : 08,5/20

Ace of Aces sur PC a tous les stigmates d’un jeu sorti trop tôt pour profiter de ce que la machine avait à offrir. En seize couleurs et avec juste le haut-parleur interne en fond, ce n’est pas honteux et ça tourne bien mais difficile de ne pas prendre un gros coup de vieux en le regardant tourner. On profite même de quelques petits détails supplémentaires, mais rien qui transforme le titre d’Artech en jeu plus intéressant à jouer, hélas.

Version ZX Spectrum

Développeur : Paragon Programming Ltd.
Éditeur : U.S. Gold Ltd.
Date de sortie : Juin 1987
Nombre de joueurs : 1
Langue : Anglais
Support : Cassette
Contrôleurs : Clavier, joysticks Kempston et Sinclair
Version testée : Version cassette testée sur ZX Spectrum 128k
Configuration minimale : RAM : 48ko
Ça aurait été honnête si ça bougeait un tout petit peu…

Difficile de faire l’essentiel de sa distribution sur des systèmes 8 bits sans passer par l’inusable machine de Sinclair, particulièrement populaire en Grande Bretagne. Ace of Aces aura donc fait, comme on pouvait s’y attendre, une escale sur ZX Spectrum. Avec Paragon Programming une nouvelle fois aux commandes, on se retrouve donc avec une version qui fera immanquablement penser au portage sur MSX… mais en moins bien. Si, graphiquement, le résultat est plutôt honnête pour du ZX Spectrum, il faudra en revanche composer à la fois avec une animation plus hachée, avec des bruitages absolument insupportables (le bourdonnement du moteur est atroce), et surtout avec une jouabilité qui ne trouvera son salut que dans l’usage d’un joystick, car les touches du clavier ne sont pas redéfinissables, et en l’absence de flèches ou de pavé numérique… Bref, ce n’est vraiment pas emballant, et le titre avait d’ailleurs été réceptionné plutôt froidement à l’époque.

NOTE FINALE : 05,5/20

Le ZX Spectrum est rarement un ordinateur qui transcende les jeux portés sur son hardware. Pas de miracle à attendre du côté d’Ace of Aces : non seulement le jeu n’a pas plus d’intérêt qu’auparavant, mais sa réalisation moyenne additionnée à une jouabilité problématique le transfèrent immédiatement dans la catégorie des titres parfaitement oubliables. Dont acte.

Version Atari 7800

Développeur : Artech
Éditeur : Atari Corporation
Date de sortie : Mai 1989
Nombre de joueurs : 1
Langue : Anglais
Support : Cartouche
Contrôleur : Joystick
Version testée : Version PAL
Spécificités techniques :
Ça commence à être difficile de trouver quelque chose de nouveau à dire sur ces images

Décidément beaucoup de choix étranges, dans les machines sur lesquelles porter Ace of Aces. Après le très confidentiel MSX, voici à présent l’Atari 7800, machine mort-née déjà obsolète au moment de sa sortie, et qui n’aura timidement survécu qu’aux États-unis dans l’ombre d’une NES omnipotente jusqu’à la sortie de la Mega Drive (enfin, de la Genesis). Toujours est-il qu’on se retrouve sur une version à mi-chemin entre le portage sur Atari 8 bits et la version originale sur Commodore 64. Graphiquement, rien d’extraordinaire, on est même très précisément dans les clous placés par les deux versions précitées. Le son a le mérite d’exister, et d’être beaucoup plus supportable que sur ZX Spectrum. Sans surprise, faute d’innovation, cette version n’apporte pas grand chose, et le jeu commençait d’ailleurs à être nettement moins bien vu à l’époque – soit moins de deux ans après sa sortie, comme quoi les choses allaient vraiment très vite, à la fin des années 80.

NOTE FINALE : 08/20

Pas de mauvaises surprises, mais pas de révélations non plus en s’essayant à Ace of Aces sur Atari 7800. On trouve précisément ce qu’on était venu chercher – l’inconvénient étant qu’on n’était de toute façon pas venu chercher grand chose, et que le titre n’est toujours pas décidé à offrir un peu plus. Un jeu applaudi en 1986 commençait déjà à se faire tirer dessus en 1988. Aujourd’hui, il a été abattu depuis longtemps.

Version Master System

Développeur : Tiertex Ltd.
Éditeur : SEGA Enterprises Ltd.
Date de sortie : Août 1991 (Europe)
Nombre de joueurs : 1
Langue : Anglais
Support : Cartouche
Contrôleur : Joypad
Version testée : Version européenne
Spécificités techniques : Cartouche de 2Mb

Vidéo – L’écran-titre du jeu :

Prenons un instant pour considérer ensemble la série de mauvaises idées que représentait le portage d’Ace of Aces sur Master System en 1991. Attendre cinq ans pour porter le jeu alors que la Master System était déjà en vente en 1986 : check. Choisir la console 8 bits alors que la Mega Drive était disponible : check. Commercialiser en 1991, envers et contre tout, un jeu qui n’avait déjà plus la cote en 1988, check. Pas à dire, ça s’annonce bien. Peut-être ont-ils au moins eu l’idée de moderniser un peu le jeu ? Eh bien, le jeu a profité d’une petite mise à jour graphique, c’est indéniable. C’est particulièrement visible sur le seul menu du jeu, un peu moins une fois en vol, mais ça reste indéniablement très correct pour de la Master System. La maniabilité au pad est un peu laborieuse, mais l’usage des deux boutons de la manettes permet qu’on ne risque pas de changer de vue par erreur au milieu de l’action – mieux vaudra quand même passer par le manuel pour éviter de s’arracher les cheveux. En revanche, le titre n’a pas évolué d’un iota en terme de contenu, et ça commence à avoir beaucoup de mal à passer. Utiliser des roquettes, par exemple, est vide de sens : elles sont plus lentes que vos balles, et ne font pas plus de dégâts puisque toutes les cibles explosent à la première rafale. Ça pouvait passer pour une étourderie en 1986, mais cinq ans plus tard ? Des nuages qui clignotent en guise d’effet de vitesse ? Et ça trouve le moyen d’être lent ? Et le contenu de votre soute ou de vos réserves n’a aucun effet sur la maniabilité de votre appareil ? Et il n’y a toujours pas de campagne ? Non mais sérieusement, vous aviez fumé quoi en espérant vendre ce jeu ?

Une fois en jeu, on imagine la tête de ce qui se sont fait offrir Ace of Aces l’année même où sortait Sonic the Hedgehog sur Mega Drive…

NOTE FINALE : 07,5/20

En tout bien tout honneur, reconnaissons au moins à cette version Master System d’Ace of Aces le fait d’être la plus belle de toutes celles parues. Malheureusement, le fait d’avoir dû attendre 1991 pour bénéficier de ce portage ô combien poussif d’un logiciel qui avait alors déjà cessé d’être attractif depuis au moins trois ans montre clairement la naïveté de cette conversion d’une rare fainéantise, au contenu risible et où absolument rien n’est amusant. Si au moins c’était à peu près jouable…