Développeur : Electronic Arts, Inc.
Éditeur : Electronic Arts, Inc.
Testé sur : PC (DOS) – Amiga – Mega Drive – Amstrad CPC – Commodore 64 – ZX Spectrum – MSX
Version PC (DOS)
Date de sortie : Novembre 1989 |
Nombre de joueurs : 1 à 2 |
Langue : Anglais |
Supports : Disquettes 5,25 et 3,5″ |
Contrôleurs : Clavier, joystick |
Version testée : Version disquette émulée sous DOSBox |
Configuration minimale : Processeur : Intel 8088/8086 – OS : PC/MS-DOS 2.11 – RAM : 384ko (512ko pour MCGA/VGA) Modes graphiques supportés : CGA, EGA, Hercules, MCGA, Tandy/PCjr, VGA Cartes sonores supportées : AdLib, Game Blaster (CMS), haut-parleur interne, Roland MT-32/LAPC-I, Tandy/PCjr Disque dur recommandé Pas de programme de configuration ; les options sont entrées grâce aux ordres suivants ajoutés après l’exécutable : « CGA », « EGA », « VGA », « MCGA », « CMS », « ADLIB », « MT32 », « JOY1 », « JOY2 », « NOSHADOWS », « SHADOWS », « NOSOUND », « NOMUSIC », « QUIET » |
Vidéo – L’écran-titre du jeu :
On tend aujourd’hui à l’oublier – voire tout simplement à l’ignorer – mais avant que Street Fighter II ne vienne dynamiter les années 90 et ne nous fasse passer pour acquis le fait que des combattants puissent s’envoyer des boules d’énergie ou cracher du feu à grands coups de combos et de cancel moves, la plupart des jeux de combat tenaient plutôt… de la compétition sportive. On se souviendra par exemple d’International Karate qui, comme tant d’autres pendant les années 80, avait choisi la voie – beaucoup plus cohérente à l’époque – des arts martiaux, qui étaient alors la grande mode des années 80. En 1989, Budokan : The Martial Spirit allait marcher dans les pas de tout ce qui avait suivi Karate Champ, avec l’ambition de pousser encore plus loin l’aspect simulation.
Cet ambition apparait d’ailleurs dès le premier écran du jeu. À l’époque, pas de roster ni de sélection de personnage : vous commencez tout bêtement au milieu de la cour d’un dojo. Cette cour représentera en fait votre menu de sélection du mode de jeu, un peu comme le faisaient les alentours du magasin de Skate or Die : quatre bâtiments, répartis à gauche et à droite, représenteront l’occasion de s’entrainer dans l’une des quatre disciplines du jeu : le karaté, le kendo (combat au sabre), le bo (combat au bâton) et le combat au nunchaku. En haut à gauche se trouve le mode permettant d’affronter un autre joueur humain, et en haut au centre se trouvera votre Graal : l’entrée vers le mode tournoi.
Imaginons qu’il s’agisse de votre première partie, la raison commanderait d’aller s’entrainer avant de prendre le risque d’aller vous mesurer à des combattants aguerris. Chacun des dojos consacrés à l’une des disciplines du jeu vous offrira deux options : celle de vous entraîner seul, histoire de travailler un peu les mouvements de la simulation, ou bien un combat amical contre un sparring-partner à sélectionner parmi trois – et qui représenteront en réalité trois niveaux d’opposition, du plus simple au plus coriace. Vous pourriez d’ores et déjà vous interroger sur l’intérêt de répéter vos coups tout seul plutôt que de démarrer immédiatement en situation, mais avant de pouvoir répondre à cette question, le moment semble bien choisi pour décrire l’interface du jeu.
Vous pourrez donc apercevoir, au-dessus de votre personnage, deux barres – ou une seule si vous êtes simplement occupé à vous échauffer. La première, sobrement nommée « Stamina », correspond, comme l’auront déjà deviné les anglicistes, à votre endurance. La deuxième, appelée « Ki », correspond pour sa part à votre niveau de concentration. On pourrait penser que l’endurance représente votre jauge de vie et le ki votre jauge « spirituelle », mais les choses sont un peu plus compliquées que ça. En effet, souvenez-vous que Budokan lorgne plutôt du côté de la simulation : si le ki aura bel et bien un impact sur les dégâts infligé – et ne remonte qu’en vous abstenant de frapper pendant quelques instants – donner des coups, et surtout des coups particulièrement complexes, est largement aussi susceptible d’entamer votre barre d’endurance que le fait d’en encaisser. De fait, lorsque votre barre d’endurance commence à virer au jaune ou au rouge, vos coups deviennent plus lents et moins puissants, et votre seul recours pour récupérer sera soit de rester immobile (mauvaise idée), soit de vous contenter de parer les coups adverses le temps de reprendre votre souffle.
Ce qui signifie que l’approche moult fois expérimentée du « je saute partout en matraquant anarchiquement les boutons » est strictement et systématiquement vouée à l’échec. Les combats sont ici bien plus stratégiques, vous imposant à la fois une forte dose de réactivité – surtout pour parer les attaques adverses, qui peuvent partir très vite – et une capacité à enchainer rapidement les attaques aux bons endroits et surtout au bon moment, une suite d’assauts mal organisés risquant fort de vous laisser bien plus affaibli que votre adversaire – vous imposant alors de rester sur le reculoir sous peine de K.O. rapide. Bref, il va falloir apprendre à jouer finement – ce qui pose immédiatement la deuxième question : comment le jeu se joue-t-il ?
Budokan n’étant pas un portage de l’arcade, vous pouvez oublier tout de suite les sticks en fonte avec six boutons pour autant de coups faibles/moyens/forts. Rappelez-vous que le jeu a été développé pour le PC, à une époque où la plupart des joueurs jouaient encore au clavier, et où la grande majorité des joystick n’étaient dotés que d’un seul et unique bouton – deux, dans le meilleur des cas. Un jeu de combat à un seul bouton ? Vous blêmissez, et je vous comprends. Mais avant que vous ne preniez la fuite, prenons le temps d’observer le système d’un peu plus près. Le jeu met en fait à contribution les huit directions du joystick – ou celles du pavé numérique, qui fait également très bien l’affaire et a même l’avantage d’être plus précis. Concrètement, les possibilités sont beaucoup plus étendues qu’on ne pourrait l’imaginer au premier abord : maintenez le bouton de frappe appuyé et pressez une des trois directions arrières, et vous aurez accès aux gardes hautes/moyennes/basses du jeu. Maintenez n’importe laquelle des directions appuyées avant de frapper, et vous aurez alors accès à un coup spécifique à la discipline dont vous faite usage.
Mais là où le système dévoile toute sa richesse, c’est qu’il prend également en compte les enchainements. Partez d’une posture accroupie, et vous pourrez espérer enchainer des coups au visage en vous relevant ; restez campé vers l’arrière et votre prochain coup pourrait bénéficier d’une meilleure allonge. C’est tellement complet que vous réaliserez bien vite, par exemple en choisissant le karaté, qu’il est non seulement possible d’utiliser les pieds et les poings mais même de choisir avec quelle jambe vous frappez ! Oui, avec huit directions et un bouton – on ne peut que saluer l’exploit. Seule contrepartie : maitriser chacune des techniques risque de vous demander pas mal de temps – mais au moins comprenez-vous l’intérêt d’aller s’entrainer, à présent. Le mieux étant qu’après chaque match d’entrainement, votre instructeur prendra la peine de mettre le doigt sur les éventuelles faiblesses dont vous avez fait preuve durant la confrontation !
Bien, vous venez de passer de longues minutes/heures/semaines à vous entraîner, et vous vous sentez prêt à faire vos preuves. C’est donc le bon moment de se mettre en route pour le Budokan, et pour affronter une douzaine d’adversaires histoire d’aboutir au titre suprême de maître des arts martiaux. Si vous espériez des combats en deux rounds gagnants aux quatre coins du monde, changez tout de suite d’idée : la simulation a toujours cours, et tout le tournoi aura lieu au même endroit. Les règles sont assez particulières, et vous aideront à mesurer la difficulté d’accéder à la victoire finale : vous devrez, avant chaque combat, choisir une des quatre disciplines dans lesquelles vous venez de vous former. La spécificité étant que vous ne pourrez faire usage de chacune de ces disciplines que quatre fois. Inutile donc d’espérer étaler tout le monde au nunchaku sous prétexte que vous êtes expert en la matière : il faudra maîtriser TOUS les styles de combat.
Chacun de vos adversaires sera présenté par une fiche qui vous aidera à connaitre son style et la technique qu’il affectionne – technique qui ne sera d’ailleurs pas nécessairement cantonnée à celles que vous maitrisez. Votre troisième adversaire fait par exemple usage de tonfas, ce qui vous est interdit. Chaque victoire vous fera avancer jusqu’à l’adversaire suivant, et toutes les trois défaites, vous reviendrez à l’adversaire précédent, jusqu’à éventuellement sortir du tournoi. Mais souvenez-vous de la première règle : seulement quatre usages par discipline ! Ce qui signifie qu’à force de faire l’ascenseur entre deux combats, vous pourriez bien vous retrouver privé d’armes et vous faire éjecter du tournoi. Cela réduit d’autant votre marge d’erreur, et vous aide à comprendre à quel point finir le jeu vous demandera d’être parfaitement au point dans vos techniques, faute de quoi vous n’atteindrez jamais les derniers combats. Oui, il va vraiment falloir apprendre à les maitriser, ces arts martiaux… À noter d’ailleurs que si les premiers adversaires sont à peu près réalistes, le jeu se lâche beaucoup plus sur la fin en vous permettant, notamment, d’affronter un ninja équipé en bombinettes à fumée ou même un samouraï en armure ! Comme quoi, la simulation, ça n’est pas toujours la réponse à tout…
Côté réalisation, Budokan fait très bien les choses, surtout pour un titre de 1989. Le jeu supporte tous les modes depuis le monochrome jusqu’au VGA, reconnait l’AdLib et la Roland MT-32, et permet même d’afficher des détails assez rares pour l’époque, comme l’ombre des personnages (et on parle ici de vraies ombres dessinées et pas des infâmes blobs noirâtres qu’on croise le plus souvent dans les jeux d’arcade). Pour peu qu’on adhère au pixel art, cela reste très plaisant à regarder, d’autant que le jeu prend le soin de varier les ambiances : chacun des dojos d’entraînement est différent, par exemple, et on pourra parfois observer la mer à l’horizon ou bien des oiseaux venir se poser sur la barrière en bois. Chaque combattant a son look et ses propres animations selon la technique employée, avec un portrait digitalisé en guise de présentation – bref, l’ensemble est très soigné, ce qui fait plaisir à voir. La musique n’est pas en retrait mais ne se fait entendre que lorsque vous n’êtes pas en combat – les bruitages tels que les coups et les cris sont également assurés par la Roland, avec un son assez propre. Les animations sont relativement détaillées et le jeu est assez rapide – en se souvenant qu’il s’agit d’une simulation et que le moindre mouvement se fait pas à pas. En résumé, Electronic Arts a bien peaufiné l’écrin, ce qui fait que le jeu a étonnamment bien vieilli – pour peu qu’on sache à quoi s’attendre en posant les mains dessus.
Vidéo – Dix minutes de jeu :
NOTE FINALE : 14/20
Au sein de la vieille école des jeux de combat – celle des simulations sportives basées sur les arts martiaux –, Budokan : The Martial Spirit peut se vanter d'avoir représenté une sorte d'apogée. Entre une réalisation à la pointe de ce que pouvait afficher un ordinateur en 1989, une variété bienvenue dans les disciplines et surtout une technicité et une efficacité redoutable du côté de la jouabilité, difficile de trouver un représentant du genre plus complet et mieux mis en scène. Évidemment, la multiplicité des styles de combat pénalise également l'accessibilité, puisqu'il faudra maîtriser pas moins de quatre sports différents pour espérer optimiser ses chances, mais la précision et la grande diversité du gameplay permettent au jeu d'Electronic Arts de se montrer furieusement addictif même aujourd'hui. Clairement un logiciel à découvrir pour ceux qui voudraient comprendre ce qu'on attendait d'un jeu de combat avant Street Fighter II.
CE QUI A MAL VIEILLI :
– Maîtriser les quatre disciplines demandera d'assimiler énormément de mouvements et d'enchaînements différents
– C'est dur, et un combat peut basculer très, très vite – en votre défaveur, s'entend
Les avis de l’époque :
« Budokan est une véritable simulation d’arts martiaux. Lors du test de ce logiciel, j’ai éprouvé deux sentiments pour le moins opposés : d’un côté, une grande satisfaction face à la réalisation soignée et à l’aspect ludique du programme, de l’autre, une certaine lassitude qui s’explique sans doute par le nombre déjà impressionnant de softs qui traitent de ce sujet. Cette impression s’estompe pourtant face à la qualité de Budokan… »
Olivier Hautefeuille, Tilt n°74, Janvier 1990, 15/20
Bonus – Ce à quoi peut ressembler Budokan sur un écran cathodique :
Version Amiga
Développeur : Michael Schwartz |
Éditeur : Electronic Arts, Inc. |
Date de sortie : Mars 1990 |
Nombre de joueurs : 1 à 2 |
Langue : Anglais |
Support : Disquette 3,5″ |
Contrôleur : Joystick |
Version testée : Version disquette testée sur Amiga 1200 |
Configuration minimale : Système : Amiga 1000 – RAM : 512ko Modes graphiques supportés : OCS/ECS |
Vidéo – L’écran-titre du jeu :
Sorti sur Amiga quelques semaines à peine après la version PC, Budokan y propose un contenu exactement similaire – à l’exception d’un minuscule easter egg qui permettait de jouer à un clone de Breakout sur PC et qui a disparu ici, autant dire identique à 99,9%, donc.
En terme de réalisation, c’était déjà plus surprenant en 1989, mais l’Amiga fait un peu moins bien que le PC – soit les tous premiers effets de l’apparition du mode VGA. Sans surprise, le jeu est moins coloré, et tout en restant très fins, les graphismes ne reproduisent pas tout à fait la claque qu’ils avaient provoqué à l’origine – peut-être aussi parce que l’Amiga possédait à l’époque davantage de titres dans sa ludothèque capables de rivaliser avec le jeu, techniquement parlant. Mais les ombres sont toujours là (même si elles ne tiennent plus compte de la direction de la source de lumière), pas un détail ne manque, autant dire qu’on ne se sent pas lésé très longtemps. Côté musical, la puce Paula fait mieux que se défendre contre la MT-32 : la musique est même plus pêchue dans cette version que sur la Rolls Royce des cartes sons.
La différence la plus notable se situe plutôt du côté de la vitesse : le jeu est plus lent que sur PC, ce qui rend les combats un peu plus faciles – et un peu moins trépidants. Plus gênant : les temps de chargement viennent légèrement polluer l’existence du joueur, le pire étant atteint lorsqu’on lance le premier combat du tournoi, où on peut rester à contempler la fiche de Goro Suzuki pendant plus d’une minute. En-dehors de cela, l’expérience de jeu reste extrêmement proche de celle de la version PC.
NOTE FINALE : 13,5/20
D’accord, la version Amiga de Budokan est légèrement moins belle et légèrement moins fluide que la version PC, mais il faut bien reconnaître que cela ne pénalise que très marginalement l’expérience de jeu.
Les avis de l’époque :
« Pourvu de graphismes superbes et réalistes, Budokan révolutionne les jeux de combat au corps à corps. (…) Tous les personnages sont animés avec précision, et les programmeurs ont visiblement respecté les prises et les coups de chaque discipline. (…) Un soft à ne manquer sous aucun prétexte pour peu que vous vous intéressiez au (sic) disciplines de combat japonaises. »
Kaaa, Joystick n°5, Mai 1990, 92%
Version Mega Drive
Développeur : Electronic Arts, Inc. |
Éditeur : Electronic Arts, Inc. |
Date de sortie : Juillet 1990 (États-Unis) – Décembre 1990 (Europe) |
Nombre de joueurs : 1 à 2 |
Langue : Anglais |
Support : Cartouche |
Contrôleur : Joypad |
Version testée : Version européenne |
Spécificités techniques : Cartouche de 4Mb – Ne fonctionne que sur les premiers modèles de Mega Drive |
Vidéo – L’écran-titre du jeu :
Dès l’année de sa sortie en Europe, la Mega Drive aura pu bénéficier d’un portage de Budokan – une politique qu’Electronic Arts serait appelé à reconduire avec tous ses titres sportifs qui viendront garnir chaque année la ludothèque de la machine de SEGA. Si le jeu reste toujours très fidèle à la version d’origine, on notera dès le premier écran une nouveauté surprenante : l’apparition d’un scénario. Certes, celui-ci tient en trois écrans de texte et fait de vous une petite frappe recrutée par un vieux sage qui a bien connu votre père – difficile de faire plus cliché dans le domaine – mais il a au moins le mérite d’exister et de rajouter une once d’enjeu dramatique au titre. Seul autre changement – qui risquera de décontenancer ceux qui se sont essayés aux autres versions : on n’accède plus au tournoi en entrant dans le bâtiment au nord – qui sera désormais entièrement dédié aux maximes remplies de vide de votre vieux maître – mais bien en quittant le dojo par le sud, histoire de prendre le train. Curieux changement, mais pourquoi pas.
Le reste du jeu n’ayant pas changé d’un iota, penchons-nous sur la réalisation. Le jeu est moins beau que sur PC, ce qui n’est pas une surprise, mais il est également inférieur à la version Amiga, ce qui était moins évident. Si les personnages sont plutôt plus colorés que sur la machine de Commodore, les décors ont inexplicablement perdu en détails – tout comme l’interface, la barre d’endurance restant désormais désespérément de la même couleur quoi qu’il arrive. Niveau musical, le processeur sonore de la Mega Drive ne rivalise ni avec la MT-32 ni avec la puce Paula – ce n’est pas trop grave, tant le jeu ne repose pas franchement sur la qualité de ses rares thèmes musicaux.
En revanche, le jeu est plus rapide que sur Amiga, et le support cartouche nous débarrasse des nombreux temps de chargement. Du côté de la maniabilité, le passage à la manette pourra faire perdre en précision aux joueurs plus habitués au clavier – faire avancer son personnage est parfois un véritable défi. On peut également regretter que les trois boutons du pad aient tous la même fonction – repenser la jouabilité du titre n’était visiblement pas à l’ordre du jour.
NOTE FINALE : 13,5/20
Graphiquement inférieure à la version Amiga – mais plus rapide -, la version Mega Drive de Budokan déçoit un tantinet par sa maniabilité qu’on aurait espéré voir tirer partie des trois boutons de la manette, ne fut-ce que pour simplifier les déplacements. L’ajout d’un scénario est un effort louable, quoique définitivement à ranger dans la case « gadget ». Tout le contenu du jeu demeure pour sa part fidèle au poste.
Version Amstrad CPC
Développeur : Dro Soft |
Éditeur : Electronic Arts, Inc. |
Date de sortie : Mars 1990 |
Nombre de joueurs : 1 |
Langue : Anglais |
Supports : Cassette, disquette 3″ |
Contrôleur : Joystick |
Version testée : Version disquette testée sur Amstrad CPC 6128 Plus |
Configuration minimale : Système : 464 |
Parue en 1991 sur un CPC qui approchait alors très sérieusement de sa fin de vie (ce qui explique sans doute que cette version n’ait apparemment été commercialisée qu’en Espagne, et exclusivement en espagnol), Budokan doit, comme souvent sur cette machine, souffrir de quelques adaptations. Oubliez l’écran du dojo : désormais, vous passerez par un simple menu vous demandant si vous voulez participer à un entrainement, ou directement au tournoi. En cas d’entrainement, vous choisirez votre activité par le biais d’un autre menu en bas de l’écran, et une fois prêt à passer aux choses sérieuses… Eh bien vous devrez relancer le jeu, puisque rien n’est prévu pour revenir au menu initial. Comme souvent, il faudra également composer avec des temps de chargement à rallonge. Tout le contenu du jeu reste présent dans cette version, à une exception notable : le mode deux joueurs.
En termes de réalisation, il faudra oublier la musique, désormais aux abonnés absents. Les bruitages, eux, sont toujours là, et n’ont pas trop souffert. Graphiquement, en revanche, il faut reconnaitre que c’est absolument superbe pour du CPC. Le vrai problème vient plutôt de la jouabilité en elle-même : le jeu va beaucoup trop vite. Les coups s’enchainent à une telle rapidité que toute la dimension stratégique passe à la trappe, faute de pouvoir suivre le rythme, et le jeu en devient monstrueusement difficile : le simple fait de gagner le premier match du tournoi est déjà une performance. Bref, on comprendra bien vite que ce n’est pas cette version du jeu qui soit la mieux équipée pour prétendre à la postérité.
NOTE FINALE : 07/20
Certes, Budokan sur CPC est relativement fidèle aux versions 16 bits, et la réalisation est très réussie pour la machine. Dommage que le jeu soit devenu aux trois-quarts injouable…
Version Commodore 64
Développeur : Dro Soft |
Éditeur : Electronic Arts, Inc. |
Date de sortie : Avril 1992 |
Nombre de joueurs : 1 |
Langue : Anglais |
Support : Disquette 5,25″ |
Contrôleur : Joystick |
Version testée : Version disquette |
Configuration minimale : RAM : 64ko |
Vidéo – L’écran-titre du jeu :
Comme on pouvait s’y attendre, la version Commodore 64 s’en sort bien mieux que la version CPC. La musique est de retour – et elle est de très bonne qualité – et la réalisation n’a vraiment pas à rougir de la comparaison avec les versions 16 bits : c’est coloré, c’est lisible, c’est jouable, et les sensations une fois en jeu sont très proches de celles qu’on peut ressentir sur Amiga. Seuls deux regrets viennent ternir le tableau : tout d’abord, la disparition du mode deux joueurs, et surtout un bug très gênant qui remplace le cinquième combattant du tournoi par un glitch s’approchant de la bouillie de pixels et qui le rend pratiquement infranchissable à moins de bénéficier d’une version crackée (un comble ! Ce sont les hackers qui corrige les erreurs de programmation !).
NOTE FINALE : 12,5/20
Budokan sur C64 est une version de très bonne facture – à un bug près. Mais pour peu que vous mettiez la main sur une version piratée – ce qui ne devrait pas être très compliqué – c’est à coup sûr un jeu de combat très solide pour la machine de Commodore.
Version ZX Spectrum
Développeur : Dro Soft |
Éditeur : Electronic Arts, Inc. |
Date de sortie : 1991 |
Nombre de joueurs : 1 |
Langue : Anglais |
Support : Cassette |
Contrôleurs : Clavier, joystick Kempston |
Version testée : Version cassette testée sur ZX Spectrum 128k |
Configuration minimale : RAM : 128ko |
Voir un jeu paraitre sur ZX Spectrum en 1991 peut paraitre surprenant, mais soyons rapides : ce portage n’est rien de plus qu’une version expurgée de celle parue sur Amstrad CPC. Expurgée ? Oui, car non seulement les manques constatés sur CPC sont toujours à l’ordre du jour, mais en plus le jeu a carrément décidé de se débarrasser… du tournoi. Non non, vous ne rêvez pas : le titre se limite désormais à une simple sélection de matchs d’entrainement contre les trois adversaires des dojos. Même l’écran-titre a disparu (NdRA : peut-être existe-t-il une subtilité avec la cassette du jeu pour accéder au tournoi, mais si c’est le cas, elle m’a échappé, et aucune instruction sur le menu principal ne permet de savoir comment s’y prendre). Sachant en plus que le jeu évolue dans un silence de mort, que la jouabilité est loin d’être optimale et que le programme tourne – une nouvelle fois – trop vite pour en tirer un quelconque plaisir, et vous comprendrez que peu de gens ont dû vivre un rêve éveillé en s’essayant à cette version. Seul bon point : c’est assez joli pour du ZX Spectrum. Ça fait peu.
NOTE FINALE : 04/20
C’est vide, c’est creux, c’est injouable – et, objectivement, cela apparaitra moche à n’importe quel joueur n’ayant pas connu ses premiers émois sur un ZX Spectrum. Bref, une version à oublier d’urgence – ce qui tombe bien, puisque tout le monde l’a déjà fait.
Version MSX
Développeur : AT&P |
Éditeur : Dro Soft |
Date de sortie : 1991 |
Nombre de joueurs : 1 |
Langue : Anglais |
Support : Cassette |
Contrôleur : Joystick |
Version testée : Version cassette testée sur MSX 2+ |
Configuration minimale : Système : MSX 1 |
Sortie une nouvelle fois à destination exclusive du marché espagnol – qui semblait décidément encore beaucoup croire à ses ordinateurs 8 bits – cette version de Budokan s’en sort ironiquement un tout petit peu mieux que son modèle, à savoir la version ZX Spectrum. Cette fois tout le jeu est présent, ce qui est la moindre des choses. Il faudra malgré tout composer avec des graphismes… disons « pas très beaux », par politesse (le MSX pouvait faire beaucoup mieux que ça), avec une animation saccadée, avec une absence totale de son (en-dehors d’un petit craquement à chaque contact) et avec une maniabilité à la peine. Et naturellement, le mode deux joueurs a une fois de plus été sacrifié.
NOTE FINALE : 08/20
Encore une version de Budokan qu’on aura davantage de chance de trouver dans un musée que dans la ludothèque d’un joueur confirmé. Ce n’est sans doute pas le pire jeu du genre qu’on puisse espérer trouver sur MSX, mais ce n’est clairement pas le meilleur non plus.
J’ai une tendresse particulière pour ce jeu (comme pour bien d’autres). Je le sentais comme un jeu d’Echecs, où chaque mouvement compte.
Je me souviens que parfois je le lançai juste pour écouter la musique d’intro ou celle d’arrivée au Bodukan. Je peux le contextualiser: j’avais une copie de copie VHS de Bloodsport et Kickboxer et j’adorai les musiques.
J’ai bien entendu eu un orgasme auditif devant l’intro de Full Contact sur Amiga, mais c’est une autre histoire, sur un autre article.