Titanic Blinky

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Développeur : Zeppelin Games Limited
Éditeur : Zeppelin Games Limited
Testé sur : AmigaAtari STZX SpectrumAmstrad CPCCommodore 64

La série Blinky (jusqu’à 2000) :

  1. Blinkys Scary School (1990)
  2. Titanic Blinky (1991)

Version Amiga

Date de sortie : Novembre 1991
Nombre de joueurs : 1
Disponible en français : Non
Disponible en anglais : Oui
Support : Disquette 3,5″
Contrôleur : Joystick
Version testée : Version disquette testée sur Amiga 500
Configuration minimale : Système : Amiga 1000 – RAM : 512ko
Modes graphiques supportés : OCS/ECS

Vidéo – L’écran-titre du jeu :

Vidéo – Cinq minutes de jeu :

Quelques lecteurs aimant à spéculer sur les motivations profondes des développeurs de jeux vidéo auront pu être amenés à penser, en découvrant le test de Blinkys Scary School, que le titre de Zeppelin Games avait été conçu comme une sorte de baroud d’honneur, un dernier hommage à un sous-genre suranné du jeu de plateforme qui semblait voué à tirer sa révérence en même temps que la génération 8 bits d’ordinateurs européens.

Ce capitaine ne jouera aucun rôle dans l’aventure, mais bon, ça fait joli dans le fond

Un dernier wagon accroché à un train en partance, si vous aimez les métaphores ferroviaires ; en un mot : un adieu. Eh bien visiblement, ils faisaient preuve de davantage de rationalisme que le studio anglais qui, pour sa part, ambitionnait a minima de faire de son petit fantôme le héros d’une trilogie, voire d’une série à rallonge comme pouvait l’être celle mettant en scène un de ses inspirateurs évidents, l’œuf sur pattes Dizzy. Dans les faits, la réalité, souvent cruelle, aura voulu que Blinky pointe au chômage au bout de sa deuxième aventure, laissé sur le bord du quai par des Sonic the Hedgehog, des Zool et autres avatars du convoi de la modernité. Parfois, l’histoire avance simplement plus vite que nous.

Le retour du fantôme – un symbole involontairement pertinent, en fin de compte…

Titanic Blinky est donc la deuxième et dernière aventure du fantôme, et elle profite pour l’occasion d’un scénario si inutilement alambiqué que je sais à peine par où commencer. Prenez un milliardaire texan avec des rêves de conquêtes du monde, faites-lui rénover l’épave du Titanic et capturer un scientifique travaillant sur la transmutation de la matière, et envoyez-le transformer la Tour Eiffel en grille-pain pour bien montrer qui commande.

Le grand méchant n’est pas grand chose de plus qu’un sac à points de vie

Pour l’arrêter, rien ne vaut une organisation secrète malicieusement nommée S.P.E.C.T.R.E. dont la dernière recrue est justement notre fantôme Blinky (qui a décidément pris du galon depuis son entrée dans l’école du premier opus !). Grâce à ses extraordinaires pouvoir consistant en… ben, rien, en fait, raison pour laquelle on aura au moins eu la décence de lui donner une arme, cette fois, notre héros va donc aller chercher le milliardaire sur son navire, ce qui devrait lui prendre facilement un gros quart d’heure… en sachant quoi faire, puisque c’est toujours là que réside le lièvre.

On a beau être mort, on a quand même besoin de pouvoir respirer sous l’eau

Comme son prédécesseur, Titanic Blinky opte pour une structure semi-ouverte où vous serez libre d’explorer le Titanic par paliers, ceux-ci correspondant en fait à des objectifs précis devant être réalisés dans l’ordre.

La première « énigme » du jeu consistera à activer ces sifflets.

Pour dire les choses plus clairement : la première partie du jeu consistera à collecter un certain nombre de notes de musique (lesquelles sont cachées dans des containers pouvant également dissimuler des bombes, d’où une certaine méfiance de rigueur) pour pouvoir activer les sifflets du navire, ce qui ouvrira un passage vous envoyant ramasser des éléments de plongée pour pouvoir poursuivre sous l’eau, où vous irez cette fois quérir les éléments pour ouvrir la trappe vers la dernière partie du jeu, organisée autour d’un téléporteur et d’une suite de miroirs. Tous ces objectifs ne sont jamais donnés nommément : vous devrez à chaque fois découvrir ce que vous êtes censé faire (je viens donc de vous spoiler la moitié du jeu), mais l’unique niveau n’étant une nouvelle fois pas immense et les possibilités fatalement limitées, vous n’auriez de toute façon guère mis plus de dix minutes à comprendre ce qu’on attendait de vous. On reste finalement très proche du concept du premier jeu, même si le déroulement est ici un peu plus encadré et les allers-et-retours désormais nettement moins obligatoires.

Transformé en tranche de cake, Blinky devra se passer de son arme

La bonne nouvelle, c’est que même si on aurait bien du mal à décrire Titanic Blinky comme un jeu de plateforme « moderne », avec ses grands fonds noirs, sa jouabilité à un bouton et son gameplay se limitant fondamentalement à sauter et à tirer, on sent bien que le maniement a indéniablement fait des progrès depuis le premier opus : les sauts sont bien plus naturels et il est enfin possible de changer de trajectoire une fois en l’air.

Les plateformes qui s’effritent à votre passage, un grand classique

Tant qu’à faire, le fait qu’il soit enfin possible de détruire la plupart des adversaires rend le déroulement à la fois plus nerveux et plus accessible, les occasions de se retrouver quasi-obligé de prendre des dégâts même en jouant à la perfection étant beaucoup plus rares. Enfin, on appréciera que le titre, malgré sa brièveté, s’applique à instaurer une certaine variété avec ses trois parties distinctes : une basée sur la collecte méthodique, une séquence aquatique correspondant à un labyrinthe sous la pression du temps, et une partie finale organisée autour d’une petite énigme vous envoyant une nouvelle fois ramasser de quoi atteindre le boss final. Ce n’est pas très long, ce n’est pas très original et ça n’introduit absolument rien qui n’ait pas déjà été fait un million de fois, mais ça n’a strictement rien d’incompatible avec le fait de prendre du plaisir en s’essayant au jeu.

Finir en œuf à la coque, quelle tragédie…

Alors oui, la réalisation sent les années 80 avec ses seize couleurs et ses teintes criardes, le framerate est un peu décevant considéré les capacités de l’Amiga dans le domaine, le jeu est vraiment court et on passe sans doute plus de temps à comprendre quoi faire qu’à réellement surmonter les pièges ; non le dernier boss ne demande aucune autre stratégie que de lui tirer dessus pendant trois minutes non-stop… mais dans l’absolu, ça fonctionne et ça fonctionne même un peu mieux que le premier opus.

Ce jeu qui vous fait comprendre que vous êtes vieux

Encore une fois, on sent un programme clairement à destination de joueurs nostalgiques des heures passées à regarder tourner le lecteur de cassette de leur CPC ou de leur ZX Spectrum : ce n’est même pas une madeleine de Proust, c’est carrément toute la boulangerie-pâtisserie. Si jamais vous trouvez à ces jeux de plateforme un charme indescriptible inhérent à une époque où tout semblait plus simple et plus magique, vous devriez assurément trouver votre bonheur avec Titanic Blinky. Dans le cas contraire, vous ferez face à un programme court, limité et dépassé techniquement, et vous vous demanderez sans doute ce que les quinquagénaires peuvent bien prendre comme plaisir en allant exhumer ce genre d’antiquités de la poussière où le temps les avait abandonnées. Hé, que voulez-vous ? C’est la vie.

NOTE FINALE : 13/20 Il faut reconnaître à Zeppelin Games une certaine obstination dans leur désir de continuer à fournir des jeux de plateformes « façon 8 bits » à une époque où tout le monde semblait de plus en plus décidé à passer définitivement à autre chose. Titanic Blinky est un digne héritier du premier opus : un jeu d'exploration et de collecte, un peu plus linéaire mais à la jouabilité nettement moins raide, et qu'on peut finir en un quart d'heure quand on sait ce qu'on a à faire – et comment. Si on pourra regretter une nouvelle fois un penchant die-and-retry visant à masquer l'extraordinaire brièveté du titre, le fait est que la jouabilité est précise et le concept suffisamment intéressant pour qu'on puisse s'amuser exactement comme les développeurs espéraient qu'on le fasse : à l'ancienne. De la bonne vieille plateforme qui n'invente rien, mais pour les amateurs du genre, c'est finalement plutôt une bonne cuvée.

CE QUI A MAL VIEILLI : – Un jeu finalement très court... – ...et qui cherche à le dissimuler via des énigmes parfois un peu absconses... – ...et une collecte assez laborieuse – Toujours pas de musique pendant la partie

Bonus – Ce à quoi peut ressembler Titanic Blinky sur un écran cathodique :

Version Atari ST

Développeur : Zeppelin Games Limited
Éditeur : Zeppelin Games Limited
Date de sortie : Décembre 1991
Nombre de joueurs : 1
Disponible en français : Non
Disponible en anglais : Oui
Support : Disquette 3,5″ simple face
Contrôleur : Joystick
Version testée : Version disquette testée sur Atari 1040 STe
Configuration minimale : Système : 520 ST – RAM : 512ko

Vidéo – L’écran-titre du jeu :

Je sais que la question est sur toutes les lèvres, alors autant la poser d’emblée : Titanic Blinky sur Atari ST est-il un pur clone de la version Amiga ? Et la réponse est, comme souvent, « oui et non », ou pour être plus précis : « oui, à 95% ». Le diable étant dans les détails, on commencera par remarquer que la phrase digitalisée qui introduisait le titre a disparu, tout comme la petite animation nous présentant l’arrivée de Blinky sur le Titanic. Rien de traumatisant, d’autant que le thème musical, lui, est toujours aussi bon, comme vous pourrez l’entendre dans la vidéo. Une fois en jeu, en revanche, les différences sont pour ainsi dire pratiquement indécelables, même s’il m’a semblé que le framerate était très légèrement plus bas dans cette version – mais il s’agit là d’une estimation au doigt mouillé. Dans l’absolu, ni le contenu, ni la jouabilité ni la réalisation n’ont bougé d’un pouce. Alors ce n’était certainement pas le jeu que les possesseurs d’Atari ST attendaient fin 1991, mais pour ceux qui viennent chercher ce charme suranné des bons petits jeux de plateforme à l’ancienne, le contrat est toujours rempli.

C’est ce qu’on était venu chercher, et on l’obtient

NOTE FINALE : 13/20

À quelques minuscules fioritures près, d’ailleurs limitées pour l’essentiel à l’écran-titre, Titanic Blinky fournit sur Atari ST sensiblement la performance qu’on était en droit d’attendre, à savoir la même que sur Amiga. Encore une fois, si c’est le type de jeu de plateforme que vous cherchez, vous pouvez foncer.

Version ZX Spectrum

Développeur : Zeppelin Games Limited
Éditeur : Zeppelin Games Limited
Date de sortie : Décembre 1991
Nombre de joueurs : 1
Disponible en français : Non
Disponible en anglais : Oui
Support : Cassette
Contrôleurs : Clavier, joysticks Kempston et Sinclair
Version testée : Version disquette testée sur ZX Spectrum 128k
Configuration minimale : RAM : 48ko
Rien de très dépaysant, mais c’est très bien fait pour du ZX Spectrum

Signe des temps, alors que le ZX Spectrum aura longtemps été le fer de lance de la production de Zeppelin Games, le portage de Titanic Blinky sur la machine de Sinclair aura pour une fois été assuré par une équipe différente de l’équipe principale – en quasi-1992, cela n’avait rien de surprenant, moins en tous cas que de continuer à développer des jeux pour l’ordinateur 8 bits. On remarquera d’ailleurs que, comme cela avait été le cas pour le premier opus, cette version comporte quelques altérations minimes sur le plan du level design : il n’est plus possible de partir sur la droite au premier écran du jeu, par exemple, et les bonus sont répartis différemment. Si cela pourra décontenancer les joueurs ayant fait leurs armes sur les autres itérations, cela reste très symbolique, et le déroulement reste le même à 95%. La réalisation tire bien parti des capacités de la machine, bien qu’il n’y ait plus d’écran-titre, plus de musique et qu’aucune version optimisée pour les modèles à 128ko de RAM n’ait été développée – le but était vraiment de toucher un maximum de monde ! Mais pour l’essentiel, le jeu est toujours là, pratiquement à l’identique, et la jouabilité n’a pas changé d’un pouce. De quoi faire quelques heureux parmi les derniers possesseurs de la machine de Sinclair.

NOTE FINALE : 12,5/20

À quelques petites adaptations près, on retrouve sur ZX Spectrum exactement le jeu qu’était Titanic Blinky sur Amiga et sur Atari ST. C’est jouable, c’est très joli pour la machine, et même si c’est clairement un peu court, cela reste un jeu qu’aucun possesseur de la machine de Sinclair ne devrait regretter d’avoir dans sa ludothèque.

Version Amstrad CPC

Développeur : Zeppelin Games Limited
Éditeur : Zeppelin Games Limited
Date de sortie : 1992
Nombre de joueurs : 1
Disponible en français : Non
Disponible en anglais : Oui
Support : Cassette
Contrôleur : Clavier, joystick
Version testée : Version cassette testée sur Amstrad CPC 6128 Plus
Configuration minimale : Système : 464 – RAM : 48ko
Graphiquement, le travail est fait, mais le jeu aurait gagné à être plus fluide

Comme avec la version ZX Spectrum, on sent immédiatement que l’objectif de Titanic Blinky sur CPC est avant tout de viser le plus large panel possible de machines : ne cherchez pas ici une version adaptée à la gamme Plus de la machine d’Amstrad, ce n’est pas l’idée. Ce qui ne veut pas dire que le jeu soit moche, loin de là : même si on sent bien la patte graphique de la version ZX Spectrum, on n’en retrouve ni les adaptations ni les grands blocs de couleur. Ce qui est plus dommage, en revanche, c’est que non seulement la quasi-totalité des bruitages a disparu – autant dire que vous évoluerez dans un silence de mort durant l’essentiel de la partie – mais qu’on observe également de nombreux ralentissements auxquels les autres versions n’avaient pas droit. De quoi dégrader suffisamment l’expérience de jeu pour recommander de découvrir le titre via une autre version, mais pas de quoi faire fuir pour autant les utilisateurs du CPC.

NOTE FINALE : 12/20

Titanic Blinky conserve, sur CPC, l’essentiel de ce qui avait fait la force des autres versions du jeu, mais on pourra regretter que de nombreux ralentissements, additionné à la disparition de la quasi-totalité de la réalisation sonore, viennent ternir quelque peu le bilan.

Version Commodore 64

Développeur : Zeppelin Games Limited
Éditeur : Zeppelin Games Limited
Date de sortie : Mars 1992
Nombre de joueurs : 1
Disponible en français : Non
Disponible en anglais : Oui
Supports : Cassette, disquette 5,25″
Contrôleur : Joystick
Version testée : Version disquette
Configuration minimale : RAM : 64ko

Vidéo – L’écran-titre du jeu :

Histoire de boucler la boucle et les aventures de Blinky, la version Commodore 64 du jeu présente une nouvelle fois quelques petites altérations dans la disposition des différents éléments – mais le level design, lui, n’a autrement pas bougé et il ne manque pas un écran. Si les graphismes sont naturellement moins fin et moins détaillés que sur les versions 16 bits, la bonne nouvelle réside dans l’extrême fluidité du jeu : le framerate de ce portage est le meilleur, tous systèmes confondus ! La jouabilité étant toujours aussi précise, elle n’en est que plus réactive, et on peut ainsi espérer passer un bon (mais court) moment avec le fantôme et son navire. Autant dire l’essentiel.

Adieu, Blinky, tu ne laisseras pas un mauvais souvenir

NOTE FINALE : 13/20

Aucun faux pas pour Titanic Blinky sur Commodore 64, qui délivre une expérience d’une rare fluidité et une réalisation globalement à la hauteur. Un portage qui n’a clairement pas à rougir de la comparaison avec les versions 16 bits.

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