Tiny Toon Adventures : Buster’s Hidden Treasure

Cette image provient du site http://www.mobygames.com

Développeur : Konami, Inc.
Éditeur : Konami, Inc.
Testé sur : Mega Drive

La licence Tiny Toon Adventures (jusqu’à 2000) :

  1. Tiny Toon Adventures (1991)
  2. Tiny Toon Adventures : Buster Busts Loose! (1992)
  3. Tiny Toon Adventures 2 : Trouble in Wackyland (1992)
  4. Tiny Toon Adventures : Bab’s Big Break (1992)
  5. Tiny Toon Adventures : Cartoon Workshop (1992)
  6. Tiny Toon Adventures : Buster’s Hidden Treasure (1993)
  7. Tiny Toon Adventures : Montana’s Movie Madness (1993)
  8. Tiny Toon Adventures : Acme All-Stars (1994)
  9. Tiny Toon Adventures : Wacky Sports (1994)
  10. Tiny Toon Adventures : Wacky Sports Challenge (1994)
  11. Tiny Toon Adventures : Buster et le Haricot Magique (1996)
  12. Tiny Toon Adventures : Toonenstein – Dare to Scare ! (1999)

Version Mega Drive

Date de sortie : Mars 1993 (États-Unis) – Juin 1993 (Europe)
Nombre de joueurs : 1
Disponible en français : Non
Disponible en anglais : Oui
Support : Cartouche
Contrôleur : Joypad
Version testée : Version européenne
Spécificités techniques : Cartouche de 4Mb
Système de sauvegarde par mot de passe

Vidéo – L’introduction du jeu :

Tout le monde, quel que soit son âge, connait les Looney Tunes. De Bugs Bunny à Daffy Duck en passant par Taz, Sam le Pirate ou Titi et Grosminet, ces personnages de dessins animés imaginés dans les années trente sont entrés dans l’imaginaire collectif, en compagnie de certains de leurs créateurs comme Tex Avery et Chuck Jones. Face à un succès intemporel qui fit les grandes heures des studios Warner, on comprendra aisément qu’un certain Steven Spielberg se soit intéressé au financement d’une série créée par Tom Ruegger, et chargée de dépoussiérer un peu les vieux mythes pour laisser la place à une nouvelle génération de personnages animés. Ainsi vinrent au jour les Tiny Toons au début des années 90, et avec eux le cortège d’adaptations vidéoludiques chargées de nous placer aux commandes de Buster Bunny, Plucky Duck, P’tit Minet et toute la bande dans une série de titres plus ou moins réussis.

« On est p’tits, et gentils, et un peu barjos aussi ! »

Comme son nom à rallonge l’aura déjà indiqué aux anglophones, Tiny Toon Adventures : Buster’s Hidden Treasure a pour ambition de nous faire incarner le héros éponyme, Buster Bunny, en mission pour aller récupérer un trésor caché suite à la découverte d’une carte secrète, le tout sans se le faire barboter par Montana Max, qui en a bien évidemment profité pour kidnapper tous les personnages féminins et pour prendre le contrôle mental des autres, histoire d’assumer pleinement son rôle de méchant-pour-de-rire. Et face à ce qui ressemble aux prémices lambda d’une bonne centaine de jeux de plateforme (aller chercher un trésor, salut Quackshot et tant d’autres…), on est en droit de se demander ce qu’un énième titre nous faisant contrôler rien de plus original qu’un lapin pourrait bien avoir à offrir histoire de capter notre attention.

Le jeu revisite tous les univers classiques du jeu de plateforme, mais il faut reconnaître qu’il le fait bien

Premier point positif, Buster’s Hidden Treasure est développé par Konami, studio alors au sommet de sa forme, et paru la même année que leur joyau Rocket Knight Adventures, ce qui a tout de suite de quoi réjouir le connaisseur. Confronté à un univers relativement générique, dans un genre déjà saturé de représentants de qualité – particulièrement du côté des adaptations de chez Disney -, qu’allait bien pouvoir inventer le studio japonais histoire de sortir un peu du lot et d’offrir une aventure mémorable ? Eh bien, le plus évident, sans doute : commencer par aller piocher dans les bonnes idées qui ont marché ailleurs.

Que serait un jeu de plateforme sans ses niveaux bonus ?

Et à ce niveau là, le titre de Konami ne nourrit absolument aucun complexe, puisqu’il n’a pas hésité à aller s’inspirer des têtes d’affiches de la concurrence : on se retrouve donc à diriger un héros capable de courir à grande vitesse, de sauter sur des ressorts tout en collectant des carottes comme un certain Sonic the Hedgehog occupé à cavaler derrière ses anneaux. Et histoire de ne pas oublier Nintendo, notre lapin parcourra au fil du jeu une carte riche en niveaux secrets qui fera immédiatement penser à celle de Super Mario World. Mais pourquoi s’arrêter là ? Figurez-vous que Buster Bunny, dans sa palette d’actions, est également capable de rebondir sur les murs comme le Batman de Sunsoft ! Bref, rien de bien nouveau sous le soleil d’alors, mais était-il vraiment nécessaire d’aller révolutionner un genre où les bonnes idées avaient déjà largement été exploitées au début des années 90 ?

Les derniers niveaux peuvent se montrer infernaux

Vous voici donc lâché au cœur de quatre mondes – qui, une nouvelle fois, ne respireront pas franchement la nouveauté : un univers forestier, un cadre volcanique, des steppes glacées et un niveau industriel – difficile de faire plus cliché, surtout quand on y ajoute les éternels poncifs que sont les niveaux sous-marins pénibles, les dérapages sur la glace, ou encore les niveaux labyrinthiques où chaque mauvais choix vous réexpédie à l’entrée. Seule petite originalité : un niveau passé à se faire poursuivre par l’insupportable Elmira, et qui peut se révéler extrêmement délicat à passer si vous ne faites pas preuve d’un peu de malice.

Buster est aussi capable de prendre appui sur les murs

Votre mission, dans chacun des stages du jeu, sera naturellement de rejoindre la sortie matérialisée sous la forme de Gogo Dodo – mais, petite subtilité empruntée là aussi à Super Mario World : il arrive qu’un niveau ait plusieurs sorties, autorisant donc des embranchements sur la carte du monde. N’espérez pas trouver une Star Road ici, cependant : ces embranchements ne changeront pas grand chose à un trajet fatalement hyper-linéaire, et ne vous livreront jamais aucun raccourci ni aucune nouveauté qui vaille franchement le détour, au propre comme au figuré. Les explorateurs en herbe seront sans doute ravis de trouver tous les chemins (indiqués par le fait que le petit Gogo Dodo sur la carte continue de sautiller tant que vous n’avez pas trouvé toutes les issues d’un niveau), malheureusement, ils devront pour cela composer avec l’absence de sauvegarde.

Évidemment, il faudra aller régler son compte à Montana Max

Certes, le jeu dispose d’un système de mots de passe (d’ailleurs assez longs à rentrer), mais ceux-ci ne s’affichant qu’en cas de game over, attendez-vous à multiplier les suicides lorsque vous aurez décidé que vous avez assez joué pour aujourd’hui – pas l’alternative la mieux pensée du monde, donc, mais c’était hélas un mécanisme assez répandu chez Konami.

Les boss seront l’occasion de recroiser les autres toons

Pour le reste, le système de jeu offre tout ce qu’on peut attendre : on saute sur les adversaires, on explore, on évite les piques, on récolte les bonus comme ces cloches qui permettent d’augmenter la jauge de vie de notre personnage originellement limitée à trois cœurs, et on collectionne les carottes qui, pour chaque groupe de cinquante, nous permettent d’invoquer avec le bouton A un collègue histoire de nettoyer l’écran.

Passage obligé, le monde des glaces répond bien évidemment à l’appel…

Le truc, c’est que cette idée est une nouvelle fois rarement utile : les adversaires représenteront le plus souvent le cadet de vos soucis. Dans un jeu basé en grande partie sur la vitesse – mais avec un aspect plateforme infiniment plus exigeant que celui de Sonic the Hedgehog – les pièges, gouffres, pointes et autres râteaux ou cannettes chargés de vous faire trébucher vous compliqueront la tâche bien plus sûrement que dans le titre de SEGA, et ce d’autant plus qu’il ne sera pas question ici de profiter de la relative invulnérabilité qu’offraient les anneaux : vos trois points de vie peuvent partir très, très vite, et les piques ou les gouffres représenteront une mort instantanée. Autant dire que, si les premiers niveaux sont relativement simples, la courbe de difficulté ne tarde pas à grimper en flèche, et qu’il vaudra mieux avoir les nerfs solides au moment d’aborder les derniers niveaux sous peine de faire risquer un vol plané à votre manette ou à votre petit frère.

…Tout comme ces cochonneries de niveaux aquatiques que tous les titres de l’époque se sentaient obligés d’intégrer

On n’accusera cependant pas la maniabilité, difficile à prendre en défaut, comme sur la plupart des titres made in Konami. Tout juste faudra-t-il composer avec une légère inertie de Buster – ce qui, dans un titre où l’on peut rapidement être lancé à pleine vitesse, pourra nécessiter un temps d’adaptation. Dans tous les cas, connaître les niveaux par cœur sera un grand atout pour vous permettre de profiter des capacités de sprinteur de votre lapin – faute de quoi, attendez-vous à vous faire punir à chaque pointe de vitesse, ce qui est un peu contradictoire, mais passons. On devra également affronter périodiquement des boss reposant sur des patterns assez simples.

En dépit de son manque d’originalité, le jeu a un petit goût de reviens-y

Niveau réalisation, on sait de quoi Konami est capable, et on ne sera pas déçu. Si l’univers du jeu est, comme on l’a déjà dit, assez générique, il est également très détaillé, bien plus coloré que la plupart des titres du catalogue de la Mega Drive, les sprites sont magnifiques, l’animation est limpide, et le tout fourmille de détails (il faut voir Buster coucher les oreilles lorsqu’il s’engage dans un passage trop étroit pour qu’il les garde dressées !). Si les musiques du premier monde abusent de la reprise du thème de la série originale – qui devient vite fatiguant – on a également le droit à quelques compositions bien plus inspirées dans les autres niveaux, avec quelques morceaux de haute volée pouvant figurer sans honte dans le haut du chapeau de ce qu’a pu proposer la 16 bits de SEGA. Bref, le titre n’invente pour ainsi dire rien – mais il fait ce qu’il a à faire avec une telle maîtrise qu’on lui en tiendra à peine rigueur.

Vidéo – Le jeu jusqu’au premier boss :

NOTE FINALE : 16,5/20 Dans un genre rebattu où tout avait déjà été fait, refait, revu et réutilisé en 1993, Tiny Toon Adventures : Buster's Hidden Treasure parvient à tirer son épingle du jeu grâce à une alchimie réussie et à une maestria réelle dans l'exécution. Jamais original – mais ne cherchant jamais réellement à l'être – le titre de Konami se contente de compiler une large partie des bonnes idées issues de la concurrence pour en faire un titre plaisant, ludique et toujours aussi agréable à parcourir – à condition, cependant, de composer avec une difficulté relativement frustrante sur la fin. Son plus grave défaut aura peut-être été de rester une exclusivité Mega Drive alors que la machine de SEGA disposait déjà d'un candidat redoutable dans la même ligne de gameplay en la personne de Sonic the Hedgehog. CE QUI A MAL VIEILLI :Gameplay pas réellement adapté à la vitesse – Univers très générique – Rien de franchement neuf

Bonus – Ce à quoi peut ressembler Buster’s Hidden Treasure sur un écran cathodique :

Laisser un commentaire