Développeur : Konami Industry Co. Ltd.
Éditeur : Konami Co., Ltd.
Titre original : Teenage Mutant Ninja Turtles (Japon)
Titres alternatifs : ティーンエイジ・ミュータント・ニンジャ・タートルズ (graphie japonaise), Teenage Mutant Ninja Turtles : Fall of the Foot Clan (Amérique du Nord)
Testé sur : Game Boy
La saga Teenage Mutant Hero Turtles chez Konami (jusqu’à 2000) :
- Teenage Mutant Hero Turtles (1989)
- Teenage Mutant Hero Turtles (Arcade) (1989)
- Teenage Mutant Hero Turtles : Fall of the Foot Clan (1990)
- Teenage Mutant Hero Turtles II : Back From The Sewers (1991)
- Teenage Mutant Hero Turtles III : The Manhattan Project (1991)
- Teenage Mutant Hero Turtles : Turtles in Time (1991)
- Teenage Mutant Ninja Turtles : Manhattan Missions (1991)
- Teenage Mutant Hero Turtles : The Hyperstone Heist (1992)
- Teenage Mutant Hero Turtles : Tournament Fighters (1993)
- Teenage Mutant Hero Turtles III : Radical Rescue (1993)
Version Game Boy
Date de sortie : 3 août 1990 (Japon) – Août 1990 (Amérique du Nord) – 1991 (Europe) |
Nombre de joueurs : 1 |
Langues : Anglais, traduction française par Terminus Traduction |
Support : Cartouche |
Contrôleur : Console |
Version testée : Version américaine patchée en français |
Spécificités techniques : Cartouche d’1Mb |
Vidéo – L’écran-titre du jeu :
Konami et les jeux à licence, c’est une longue histoire d’amour qui, pour une fois, ne se sera pas faite au détriment des joueurs. Avant de décliner ses beat-them-all sur borne d’arcade à toutes les sauces dans les années 90, d’Astérix aux X-Men en passant par les Simpson, la firme japonaise avait déjà touché le jackpot en misant sur les Tortues Ninja, et la dizaine de titres qui aura vu le jour en l’espace d’à peine quatre ans devrait nous indiquer, si besoin est, que la période n’était déjà pas portée par des idéaux particulièrement romantiques.
Notez que la plupart des enfants d’alors (dont j’étais) se foutaient totalement de ces préoccupations, éternels enthousiastes qu’ils étaient à l’idée de retrouver les quatre tortues dans des scénarios écrits d’avance, tant que le plaisir était au rendez-vous. Et voilà qu’en 1990, justement, on leur proposa carrément de les emmener dans leur poche, via la Game Boy. Une partie sur le pouce avant de filer à l’école ou au collège ? C’est le concept de Teenage Mutant Hero Turtles : Fall of the Foot Clan – et ne rigolez pas : à l’époque, c’était la classe absolue. Ça et les pin’s. Ouch, quel coup de vieux.
Devinez quoi ? April O’Neil s’est ENCORE faite enlever (c’était elle ou Splinter, j’imagine qu’ils ont dû tirer à la courte paille). Des motivations profondes de Shredder, on ne connaîtra rien, et d’ailleurs on s’en fout : le scénario n’est une fois de plus qu’un prétexte pour enchaîner des niveaux sans rime ni raison, ce qui est tout aussi efficace quand l’essentiel du jeu va de toute façon consister à avancer vers la droite en tapant.
Le titre de Konami revient pour le coup à du beat-them-all à l’ancienne : 95% des ennemis meurent en un coup, deux au maximum, les phases de plateforme se limitent à éviter quelques obstacles, et les possibilité du gameplay, en dehors d’une attaque et d’un saut, se limitent à envoyer un shuriken avec bas + attaque. On est ici très loin de l’alternance de phases entrevue sur NES avec le premier opus de salon et de son côté semi-ouvert : le jeu va droit à l’essentiel, tellement fidèle à la philosophie de son support qu’il va jusqu’à vous offrir d’entrée de jeu de choisir votre niveau de départ parmi cinq – et non, vous n’aurez même pas à tous les faire pour boucler une épopée qui vous prendra de toute façon difficilement plus de vingt minutes à boucler.
On avance, on se débarrasse des ennemis qui apparaissent, on saute au-dessus des rochers, on évite les rayons de la mort, et on recommence.
Le concept est limpide et a l’avantage d’être immédiatement accessible : on veut jouer vite, comprendre vite, pouvoir arrêter n’importe quand et reprendre quand on peut : à ce titre, la philosophie du logiciel est parfaitement adaptée à la console portable qui l’héberge. Le défi est très mesuré pour peu qu’on n’essaie pas d’avancer à fond de train – ce qui ne sera de toute façon pas nécessaire puisqu’il n’y a pas de limite de temps – et les boss n’étant pas plus compliqués que le reste, les quatre tortues (qui feront en quelque sorte office de « vies », leurs caractéristiques et leur allonge étant la même quelle que soit leur arme) devraient pouvoir vous mener au terme de l’aventure très rapidement, si ce n’est dès votre première tentative.
On est donc complètement aux antipodes de la philosophie du jeu paru sur NES – d’une difficulté assez redoutable, lui – ce qui n’est pas nécessairement une mauvaise chose. Réaliser qu’on allumait rarement sa Game Boy pour passer trois heures d’affilée dessus était indéniablement une approche pertinente, et le fait que le jeu ne soit pas très compliqué aide aussi à ne pas le rendre frustrant, sachant qu’on le sortira plus volontiers pour s’occuper les mains en attendant d’être à la maison que pour y passer la journée.
Avec cette optique en tête, le titre remplit parfaitement sa mission : le temps passe vite et on s’amuse bien, et on est tout aussi heureux de passer à autre chose au bout d’un quart d’heure car le concept assez basique de la cartouche ne mériterait de toute façon pas d’être étiré sur une période plus longue. On appréciera la réalisation soignée, avec des ennemis clairement identifiables (Beebop, Rocksteady, Baxter et les autres sont bien évidemment tous là), des gros sprites, le thème musical iconique de la série animée et quelques cutscenes très bien dessinées : autant dire l’essentiel. La jouabilité étant elle aussi irréprochable, on trouvera avec ce Fall of the Foot Clan une parfaite occasion de passer un bon moment lorsqu’on n’a pas le temps de se lancer dans les opus plus ambitieux. Et c’est très bien comme ça.
Vidéo – Le premier niveau du jeu :
NOTE FINALE : 13,5/20 Teenage Mutant Hero Turtles : Fall of the Foot Clan est un assez bon représentant du type de jeu qu'on espérait lancer en allumant sa Game Boy lors de ses premiers mois de commercialisation : un titre simple mais amusant qui vous occupe les doigts et l'esprit pendant vingt minutes avant de passer à autre chose. En dépit de la nature fondamentalement répétitive d'un gameplay qui ne cherche jamais à réinventer la poudre, le tout demeure efficace sans jamais être frustrant - au point d'ailleurs d'être un peu trop simple - et constitue aujourd'hui encore le parfait exemple du logiciel qu'on relance de temps à autre pour une petite partie avec le cerveau en mode « pilote automatique ». Pas franchement le jeu qui va vous garder en transe pendant des mois, mais parfois, ce n'est tout simplement pas ce qu'on était venu chercher.
CE QUI A MAL VIEILLI : – Des mécanismes simples qui ne se renouvèlent pas – Aucune différence de gameplay entre les quatre tortues – Des parties courtes avec assez peu de défi