Développeur : Konami Co., Ltd.
Éditeur : Konami Co., Ltd.
Titre alternatif : X-Men (écran-titre)
Testé sur : Arcade
Les jeux de la licence X-Men (jusqu’à 2000) :
1 – X-Men (Paragon Software) (1989)
2 – The Uncanny X-Men (LJN Toys) (1989)
3 – X-Men II : The Fall of the Mutants (1991)
4 – Wolverine (1991)
5 – The Uncanny X-Men (Konami) (1992)
6 – Spider-Man/X-Men : Arcade’s Revenge (1992)
7 – X-Men (SEGA) (1993)
8 – Wolverine : Adamantium Rage (1993)
9 – X-Men : Children of the Atom (1994)
10 – X-Men : Mutant Apocalypse (1994)
11 – X-Men : Gamesmaster’s Legacy (1995)
12 – X-Men 2 : Clone Wars (1995)
13 – X-Men vs. Street Fighter (1996)
14 – X-Men : Mojo World (1996)
15 – X-Men : The Ravages of Apocalypse (1997)
16 – X-Men : Mutant Academy (2000)
17 – X-Men : Mutant Wars (2000)
Version Arcade
Date de sortie : Avril 1992 |
Nombre de joueurs : 1 à 2 – 1 à 4 – 1 à 6 (selon la version) |
Langue : Anglais |
Support : Borne |
Contrôleur : Un joystick (huit directions) et trois boutons |
Versions testées : Version européenne 4 joueurs (EBA), version européenne 2 joueurs (EAA), version américaine 4 joueurs (UBB) |
Hardware : Processeurs : Motorola MC68000 16MHz ; Zilog Z80 8MHz Son : Haut-parleur (x2) ; YM2151 OPM 4MHz ; K054539 ADPCM 18,432MHz ; 2 canaux Vidéo : 304 x 224 (H) 59,17Hz |
Vidéo – L’écran-titre du jeu :
Pour les joueurs des années 90, La société Konami est généralement synonyme de très bons souvenirs, particulièrement à l’ère des consoles 16 bits. Il faut dire que la compagnie japonaise semblait accoucher pratiquement sans efforts de titres aussi délectables que Rocket Knight Adventures, Tiny Toon Adventures : Buster’s Hidden Treasure, Super Castlevania IV ou encore International Superstar Soccer (liste très, très loin d’être exhaustive), à la plus grande joie de tous – sauf peut-être de la concurrence.
Mais avant même de cartonner sur consoles 16 bits, Konami s’était déjà fait un nom dans un autre domaine : les jeux d’arcade. Il faut dire que lorsqu’on a dans sa manche des licences comme Gradius ou Parodius, cela peut rendre quelques menus services. Mais, plus surprenant, s’il est un autre domaine où Konami a avancé ses pions au point d’aller contester la suprématie de Capcom et de ses récents Final Fight et autres Knights of the Round ou Captain Commando, c’est bien celui du beat-them-all. Avec un autre atout de poids dans la manche : les jeux à licence. En effet, quel meilleur moyen d’attirer le chaland que de proposer des titres portant les noms des Simpson, des Tortues Ninjas ou des héros Marvel ? Cela aura abouti à toute une série de jeux de baston « à la Konami », au gameplay aisément reconnaissable, dont le The Uncanny X-Men qui nous intéresse aujourd’hui aura été un des nombreux représentants.
Sans surprise pour ceux qui connaissent un peu l’univers du jeu, qui repose sur une opposition entre deux groupes de mutants s’inspirant assez librement de l’opposition idéologique entre Malcolm X et Martin Luther King, le méchant du jeu sera Magnéto. Celui-ci, se rappelant sans doute qu’on est dans un beat-them-all, se décide à lâcher des forces en surnombre composées de Sentinelles, de bizarreries plus ou moins robotiques et/ou mutantes, et bien sûr de super-vilains dont la vocation sera de servir de boss, de Pyro à Mystique en passant par Le Fléau. Et histoire de déployer toute la panoplie du super-méchant, il ne manquera évidemment pas de kidnapper le Professeur Xavier et Kitty Pryde histoire de vous attirer dans sa base secrète, avant que vous ne le pourchassiez jusque sur un astéroïde.
Tout cela n’a finalement que peu d’importance – vous savez parfaitement pourquoi vous êtes là : pour aller lui faire sa fête en défonçant tout ce qui fera l’erreur de se placer entre vous et lui. Pour se faire, le titre de Konami vous propose un roster assez généreux de pas moins de six personnages : Cyclope, Colossus, Serval (Wolverine, si vous préférez), Tornade, Diablo et Dazzler. Selon la borne d’arcade, vous pourrez jouer jusqu’à six en même temps pour profiter à plusieurs du joyeux foutoir à l’écran – écran qui verra d’ailleurs sa surface doublée pour la version six joueurs, faute de quoi on aurait vraiment commencé à se sentir à l’étroit.
La jouabilité à trois boutons du titre est simplissime, et ne surprendra personne parmi les habitués des beat-them-all made in Konami : un bouton pour frapper, un pour sauter, et une super-attaque (correspondant bien évidemment au super-pouvoir de votre héros) qui nettoiera l’écran en échange de quelques points de vie. Toutes les chopes et autres projections se font automatiquement, mais le jeu comprend malgré tout une petite originalité : la possibilité de frapper les adversaires au sol.
Notons malgré tout que la version américaine de X-Men ne comprend pas de bonus de soin ni de super-attaque supplémentaire comme dans les versions japonaises et européennes : votre vie sera régénérée en finissant un niveau ou en remettant une pièce, point barre. Et les deux super-attaques bonus qu’on vous offrira après chaque combat de boss ne pourront être utilisées que lorsque votre vie sera trop basse pour pouvoir puiser dedans, ce qui rend le titre sensiblement plus délicat dans cette version que dans les autres. Pour le reste, la prise en main du titre est immédiate, même si on pourra regretter qu’elle ne soit pas très technique : en l’absence de réelles chopes ou de combos, matraquer le bouton de frappe restera la méthode conventionnée pour venir à bout de vos adversaires pendant la plus grande partie du jeu.
On pourrait craindre que cela rende le jeu rapidement rébarbatif – ce qu’il finira fatalement par être, ne nous leurrons pas – mais la nervosité du titre et le côté relativement imaginatif de la mise en scène aident à garder le jouer concerné tout au long de la partie, particulièrement à plusieurs où X-Men donnera enfin sa pleine mesure. Toujours est-il qu’entre les ascenseurs impromptus, les éboulements de terrain, les ennemis surgis de nulle part et les mauvais tours joués par Mystique, les six niveaux que compte le titre s’enchainent avec plaisir, bien que la partie soit malgré tout un peu courte.
Ceci étant placé, force est de reconnaître que ce X-Men doit également composer avec tous les défauts de ses qualités. Comprenez par là que, si le joueur venu chercher un beat-them-all de chez Konami y trouvera précisément ce qu’il était venu chercher, il n’y dénichera pas grand chose d’autre. En fait, comme un peu trop souvent avec ces fameux beat-them-all à licence de la firme japonaise, l’essentiel du « sel » du jeu vient précisément de l’habillage X-Men. Pour le reste, le titre se joue exactement de la même manière que The Simpsons ou que n’importe quel beat-them-all du même éditeur, en changeant simplement le cadre, et ne parvient jamais à déployer les dizaines de bonnes idées qui pourraient transformer le jeu sympathique qu’il est en l’excellent titre, bien plus inspiré, qu’était Teenage Mutant Hero Turtles : Turtles in Time. Bref, on a finalement le sentiment de jouer à un jeu générique, une sorte de beat-them-all lambda estampillé « Konami » et sur lequel l’éditeur s’est contenté de repasser un coup de peinture à chaque nouvelle licence histoire de vendre un jeu présenté comme neuf sans altérer en rien le concept original. Cela ne fait pas pour autant de X-Men un mauvais jeu, loin de là, mais laisse quand même cette désagréable impression d’y avoir déjà joué des centaines de fois quand bien même c’est la première fois qu’on pose les mains sur lui.
Mais puisque l’on parlait de « coup de peinture », il faut au moins admettre que, de ce côté là, Konami n’a pas salopé le boulot. La réalisation est indéniablement un des points forts du titre, avec des personnages Marvel immédiatement reconnaissables, même si le sprite de Tornade est un peu décevant, ses traits appuyés donnant l’impression qu’elle a soixante-dix ans. Le jeu multiplie également les cinématiques dans un esprit « comics » très réussi, où le seul aspect à faire tache est le doublage assez quelconque, appuyé sur un anglais plus qu’approximatif (les fameux « I am Magneto, master of magnet ! » et « Welcome to die ! » sont restés célèbres). Seule véritable déception : la musique, dont les sonorités rivalisent à peine avec les titres les moins inspirés parus sur consoles 16 bits. On était en droit d’attendre un peu mieux d’une borne d’arcade.
En revanche, tous les effets conçus pour dynamiser les combats, comme les armures adverses qui partent en morceaux, les pièces des robots qui s’en vont rouler sur plusieurs mètres ou les retentissantes explosions, additionnés au côté « over-the-top » des attaques spéciales qui prennent parfois la quasi-totalité de l’écran, font que l’action reste frénétique et que l’on se prend rapidement au jeu, surtout à quatre, voire à six, où le plaisir est bien évidemment démultiplié. Malgré tout, le jeu laisse en le quittant une impression étrange et un peu décevante, celle que laisserait un épisode « filler » d’une de nos séries préférées : on a eu ce qu’on était venu chercher, mais on aurait aimé quelque chose de plus surprenant et d’un tantinet plus ambitieux.
Vidéo – Le premier niveau du jeu :
NOTE FINALE : 15,5/20
The Uncanny X-Men version arcade a pour principal force d'être un beat-them-all développé par Konami, et pour principale faiblesse d'être un beat-them-all développé par Konami. S'appuyant sur un moteur et un système de jeu parfaitement rodés, le titre colle à la formule établie par la firme japonaise sans jamais prendre le risque de s'en écarter, livrant au final une expérience entièrement conforme à ce qu'on était en droit d'attendre – mais également totalement dénuée de la moindre forme de surprise. Reste au final un titre sympathique, amusant et même franchement agréable à plusieurs – à petites doses. Faute de quoi, on risque de faire beaucoup trop rapidement le tour des trop maigres possibilités du jeu.
CE QUI A MAL VIEILLI :
– Jouabilité simplifiée à l'extrême : on ne peut pas dire que ça soit très technique
– Comme trop souvent, les boss ont beaucoup d'attaques imparables et impossibles à anticiper
– Si on a déjà joué à un beat-them-all Konami auparavant, on risque de faire très vite le tour du jeu