Genji Tsūshin Agedama

Développeur : NEC Home Electronics Ltd.
Éditeur : NEC Home Electronics Ltd.
Titre original : ゲンジ通信あげだま (graphie originale)
Testé sur : PC Engine

Version PC Engine

Date de sortie : 13 Décembre 1991 (Japon)
Nombre de joueurs : 1
Langue : Japonais
Support : HuCard
Contrôleur : Joypad
Version testée : Version japonaise
Spécificités techniques : HuCard de 4Mb

Vidéo – L’introduction du jeu :

Vers le début des années 90, la dernière grande trouvaille de l’animation japonaise était la stratégie dite de l’approche multimédia. Traduit en clair : puisque la puissante industrie américaine s’était d’ores et déjà chargée de démontrer à quel point on pouvait amasser des fortunes via la vente de produits dérivés, à commencer par les figurines à la Tortues Ninja qui envahissaient les cours de récré des années 80, pourquoi ne pas en profiter pour mener une stratégie coordonnée consistant à développer à la fois une série animée, son pendant papier en manga et son adaptation sur console histoire d’occuper au maximum l’espace médiatique ?

Les attaques sont très variées, avec des résultats originaux

Cette approche aura fourni à la PC Engine de nombreux titres n’ayant pas davantage quitté le Japon que le matériau dont ils étaient tirés : Aoi Blink, Bari Bari Densetsu, Obocchama-kun… et le logiciel qui nous intéresse aujourd’hui : Genji Tsūshin Agedama qui, comme son nom ne nous l’indique pas, compte l’histoire d’un enfant de dix ans venu de la « planète des héros » et venu s’entraîner sur terre avec son ami robot Wapuro avec lequel il peut s’associer pour se transformer en un super-héros appelé « Agedaman ». Débarqué dans la cité de Morisoba placée sous la coupe d’une puissante famille locale, il va passer son temps à affronter Rei Kuki, l’arrogante fille du clan, qui passe son temps à envoyer des monstres qu’elle créé avec son grand-père partir à la conquête de la ville, puis du monde.

Avancer, sauter et tirer : l’essentiel

Voilà pour l’univers. En ce qui concerne le jeu, à présent, Genji Tsūshin Agedama prend la forme d’un jeu de plateforme, et plus précisément d’un runner à défilement imposé façon Wonder Boy ou Atomic Runner : à de rares exceptions près, votre personnage passera son temps à courir vers la droite sans jamais s’arrêter, et c’est à vous qu’il appartiendra de lui faire éviter les obstacles et vaincre les (très) nombreux ennemis en leur tirant dessus, entraînant cette fois la cartouche du côté du run-and-gun.

Attendez-vous à faire face à une opposition de plus en plus décomplexée au fil du jeu !

Les seules fois où votre héros daignera s’immobiliser (en même temps que le défilement) correspondront aux boss et aux mini boss, lesquels vous demanderont de tirer partie d’une des rares originalités du tire : son système de charge. En effet, la jauge située en haut de l’écran représente autant de paliers qui affecteront dramatiquement la nature de votre tir : chacune des grandes sphères représente une attaque spéciale, tandis que les sphères plus petite représenteront généralement un forme moins puissante de l’attaque spéciale du palier suivant. Certains de ses coups occupent la quasi-totalité de l’écran, avec des génies qui viennent en renfort ou des tornades qui viennent suivre une courbe ascendante devant vous, ce qui fait que la parfaite connaissance des timings pourra avoir un impact dramatique sur votre capacité à finir le jeu, et en particulier le dernier niveau, assez redoutable – un système qui n’est pas sans rappeler celui que Renny Blaster emploierait à son tour presque quatre ans plus tard. Notons également la présence d’une très pratique roulade à la Dark Souls durant laquelle vous serez non seulement invincible, mais qui vous permettra également de blesser mes ennemis sur votre route.

On ne va pas se mentir : en dépit de ce mécanisme assez original et de sa réalisation (d’ailleurs charmante), Genji Tsūshin Agedama est un logiciel qui a quelque chose de furieusement générique, la faute à des niveaux qui se résument par essence, comme tous ceux du genre, à de grands couloirs façon J.J. & Jeff – un énième titre venant nous rappeler à quoi point la PC Engine aura croulé sous la formule, d’ailleurs souvent pour adapter des séries totalement confidentielles hors du Japon.

Vos rencontres avec votre amie Ibuki vous permettront de restaurer votre jauge de vie

La bonne nouvelle est qu’il fait néanmoins les choses relativement bien : l’équilibrage est assez bien pensé, la jouabilité est relativement intuitive, et le mécanisme de charge additionné à celui de la roulade confèrent au gameplay un aspect technique qui permet d’oublier un peu cet agaçant aspect « action sur des rails ». Si le jeu n’est pas franchement long, avec à peine six niveaux qui vous occuperont une grosse demi-heure, la dernière ligne droite est suffisamment exigeante, enchainant les boss orignaux, un boss gauntlet et le boss final, pour garantir que vous aurez besoin de maîtriser votre héros sur le bout des doigts – et ce, d’autant plus que vous n’avez qu’une seule vie par continue, et qu’une défaite vous renvoie directement au début du niveau même si vous étiez en train d’affronter le boss.

Il y a souvent beaucoup de choses à éviter en même temps

Le résultat peine peut-être à s’extraire de la masse de jeux très semblables qui semblait fleurir sur PC Engine, mais il n’en est pas moins efficace – et il profite, pour l’occasion, d’appartenir à ces nombreux titres n’ayant fait le trajet jusqu’en occident, ce qui lui confère un aspect un peu plus « neuf » pour les joueurs n’ayant pas déjà écumé toute la ludothèque japonaise de la console.

Les séquences de plateforme sont compliquées par le fait que votre personnage ne tienne pas en place

On aurait sans doute apprécié que quelque chose vienne briser un peu la routine, comme des séquences de shoot-them-up ou des niveaux un peu plus ouverts laissant l’occasion de profiter de l’aspect « plateforme » sans avoir à composer avec un personnage qui refuse de s’arrêter de courir, mais même sous sa forme présente, le titre peut au moins s’enorgueillir de mieux fonctionner que des programmes qui sonnaient un peu trop vite un peu trop creux à la Obocchama-kun. Clairement pas une HuCard inoubliable dont vous parlerez à vos petits-enfants avec des sanglots dans la voix, mais si vous cherchez un petit jeu efficace, bien réalisé, sans temps mort et nécessitant une véritable adresse, vous ne devriez clairement pas passer un mauvais moment avec ce Genji Tsūshin Agedama.

Vidéo – Le premier niveau du jeu :

NOTE FINALE : 13,5/20 Genji Tsūshin Agedama est un jeu qui s'inscrit pleinement dans la vague des adaptations de séries animées à la Obocchama-kun : il n'invente rien et ne fait que donner un coup de peinture à un principe usé jusqu'à la corde, en l'occurrence celui des runners façon Wonder Boy. Il le fait avec un savoir-faire indéniable, grâce à une réalisation colorée et lisible agréable à l’œil autant qu'à l'oreille, mais sans jamais nous faire oublier qu'on ne fait fondamentalement que courir vers la droite en gardant un œil sur une jauge de tir. Les amateurs du genre pourront apprécier un titre assez bien équilibré et doté d'une technicité intéressante mais qui monte la difficulté de deux crans pour le dernier niveau, les autres risqueront de s'en détourner sitôt leur curiosité étanchée. Divertissant à petites doses et bien réalisé, mais fondamentalement oubliable.

CE QUI A MAL VIEILLI : – Un déroulement par essence ultra-dirigiste qui ne se renouvèle jamais – Une difficulté franchement frustrante sur la fin... – ...pour mieux masquer une durée de vie autrement assez courte

Ce à quoi peut ressembler Genji Tsūshin Agedama sur un écran cathodique :

Laisser un commentaire