Cybernator

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Développeur : NCS Corporation
Éditeur : Palcom Software Ltd.
Titre original : Assault Suits Valken (Japon)
Titre alternatif : 重装機兵ヴァルケン (graphie japonaise)
Testé sur : Super Nintendo
Disponible sur : PlayStation 2, Wii, Wii U
En vente sur : Nintendo eShop (Wii, Wii U)

La série des Assault Suits (jusqu’à 2000) :

  1. Target Earth (1990)
  2. Cybernator (1992)
  3. Assault Suit Leynos 2 (1997)

Version Super Nintendo

Date de sortie : 18 décembre 1992 (Japon) – Février 1993 (États-Unis, Europe)
Nombre de joueurs : 1
Langues : Anglais, japonais, traduction anglaise par Aeon Genesis (d’après la version japonaise), traduction française par Floflo’s Traductions (d’après la version européenne), traduction française par Lestat (d’après la version japonaise)
Support : Cartouche
Contrôleur : Joypad
Version testée : Version européenne
Spécificités techniques : Cartouche de 8Mb

Vidéo – L’introduction du jeu :

En 1990, l’Assault Suits Leynos de NCS Corporation, devenu Target Earth en occident, n’avait pas exactement laissé un souvenir impérissable. Développé sur une console en début de vie, le titre avait, on s’en souvient, laissé une impression mitigée, échouant à matérialiser une ambition pourtant palpable à travers une réalisation quelconque, une action confuse, une jouabilité perfectible et des objectifs flous.

Chaque combat nécessitera d’être mobile et réactif

Autant dire qu’à l’annonce d’une suite intitulée Assault Suits Valken, l’année suivante, la plupart des joueurs d’alors se contentèrent de lever un sourcil dubitatif plutôt que d’aller mettre le champagne au frais. Pour aller dans leur sens, il faut bien dire que cette suite qui n’en portait pas tout à fait le nom semblait bien décidée à reproduire exactement le même cahier des charges que le premier opus : une guerre spatiale à bord d’armures mécaniques développée sur une console en début de vie (mais pas la même) et qui héritait une nouvelle fois d’un titre occidental pas très inspiré, à savoir Cybernator. Sur le papier, pas exactement de quoi trépigner d’impatience – mais parfois, c’est fou comme refaire la même chose en corrigeant ses erreurs peut avoir un résultat spectaculaire.

Encore une guerre qui ne se gagnera pas sans vous !

Comme vous le dévoilera l’introduction du jeu, vous voici donc une nouvelle fois pris dans un conflit futuriste-mais-pas-trop, au XXIe siècle (c’était l’avenir, à l’époque), alors que la terre est déchirée par une lutte pour ses dernières ressources fossiles et pour le partage de la lune. Vous ne saurez pas grand chose des forces en présence, mais vous apprécierez peut-être de découvrir que votre personnage n’est pour une fois pas présenté comme un grand héros censé sauver le monde à lui tout seul à bord de son prototype révolutionnaire mais comme un conscrit cherchant avant tout à survivre sans trop se préoccuper de grands élans patriotiques.

Chaque mission est introduite par un briefing présentant ce que vous aurez à faire

Comme Target Earth avant lui, Cybernator est en effet bien décidé à proposer un scénario au fil de son aventure, lequel se dévoilera via des dialogues au fil des niveaux (il n’y a pas de scènes cinématiques à proprement parler en-dehors de l’introduction et de la conclusion). Un louable soucis d’épaisseur hélas un peu endommagé dans la version occidentale, où les portraits des héros ont inexplicablement disparu (quel intérêt d’aller supprimer cela ?) et où certains événements ont été censurés. Bref, autant dire que si vous avez vraiment envie de profiter de l’histoire, le mieux est sans doute de découvrir le titre dans sa version japonaise traduite grâce au patch d’Aeon Genesis ou à celui, en français, de Lestat.

Même pendant l’entrée en atmosphère, le combat continue

Le programme se divise une nouvelle fois en missions (sept, pour être précis) vous demandant d’accomplir un objectif en particulier. Bonne nouvelle : les choses sont désormais beaucoup plus claires, et vous ne vous risquerez pas cette fois de vous demander où aller ni qui sont vos ennemis.

Échouez à remplir tous vos objectifs, et la guerre se terminera mal…

Les niveaux empruntent une structure ouverte qui vous laisse assez libre de décider de votre route, mais qui demanderont rarement d’autre efforts de navigation au joueur pressé que d’avancer vers la droite – un bon compromis, donc, pour que chacun puisse aborder le jeu avec la philosophie qui lui convient. Plus question de choisir ses armes ni de composer avec des réserves de munitions, cette fois ; vous commencerez la partie avec juste vos poings et une mitrailleuse, et les seules autres options que seront le laser et les missiles à tête chercheuse seront à dénicher sur le terrain. En revanche, il sera dorénavant possible d’augmenter votre puissance de feu via des bonus trouvables dans des containers ou sur vos ennemis, et vous remarquerez que votre robot peut employer un bouclier, un dash, ou encore s’envoler à l’aide d’un jetpack – un excellent moyen d’enrichir la jouabilité en la rendant un peu plus technique, sans pour autant transformer le titre en une inutile usine à gaz où on ne sait jamais sur quel bouton appuyer pour accomplir des actions basiques ; un autre excellent point, donc.

Pas le moindre ralentissement au programme, même avec des sprites de cette taille

Une fois la manette en mains, on peut d’ailleurs dire que l’enthousiasme grimpe beaucoup, beaucoup plus vite que lors des premiers instants avec Target Earth. L’équipe de développement aura visiblement pris de la bouteille en deux ans, et cela se sent immédiatement grâce à une réalisation très satisfaisante qui tire déjà le meilleur de la Super Nintendo : fluidité parfaite, sprites gigantesques, décors détaillés avec un louable effort de variété en dépit d’une thématique très mécanico-spatiale – cette fois, on a réellement de quoi être impressionné par ce qu’on voit à l’écran.

Combat en apesanteur. Soyez vigilant !

Pour ne rien gâcher, la jouabilité est elle aussi très difficile à prendre en défaut, et l’action est infiniment plus claire que dans le premier opus ; plus question ici de composer avec des vagues incessantes et à peu près inévitables avant d’aller glander trente secondes dans un coin histoire de recharger sa jauge de vie, ce qui n’est de toute façon plus possible. Désormais, chaque combat ne repose que sur votre anticipation et votre adresse, et un joueur patient obtiendra souvent de bien meilleurs résultats qu’un excité déterminé à foncer sous les balles et les missiles – mais attention, car il est tout à fait possible d’échouer à remplir un objectif pour avoir un peu trop tardé à boucler un combat. L’originalité, c’est que cela ne signera pas pour autant la fin de votre partie, mais vous dirigera vers une « mauvaise fin » où vous ne serez pas parvenu à remporter la guerre de façon aussi idéale que prévu – quelque chose qu’on n’avait pas franchement l’habitude de rencontrer à l’époque, et qui demeure encore exceptionnel depuis lors.

Les effets de lumière et de transparence sont très bien gérés

En revanche, il faudra sans doute consacrer un peu de temps à cette guerre, car la difficulté ne tarde pas à monter et à exiger des trésors d’adresse, particulièrement contre les boss. Rien d’insurmontable avec un peu d’entrainement, mais en cas de décès, ce sera retour au dernier point de passage (généralement, le début de la séquence, c’est à dire souvent le début du niveau) en ayant perdu un de vos quatre continues, puisque vous n’avez qu’une seule vie.

Inutile de chercher à aller trop vite

Certains affrontements peuvent se montrer frustrants, d’autant plus que vous aurez souvent plusieurs choses à gérer en même temps (comme un objectif à détruire d’urgence alors que vous seriez plutôt tenté d’accorder la priorité au robot géant qui vous harcèle), mais la grosse différence étant que cette fois on s’amuse d’un bout à l’autre – et qu’on a réellement le sentiment qu’on pourra faire mieux à la prochaine tentative, quitte à passer un peu plus de temps au sein du niveau pour dénicher une arme en plus ou un bonus de soin salutaire. Les situations sont variées, bien mises en scène et prenantes, et on regrettera juste d’être trop souvent freiné dans notre élan par ces dialogues impossibles à passer qui ont une fâcheuse tendance à apparaître au beau milieu de l’action. Un maigre prix à payer pour ce qui restera comme un run-and-gun original, très bien réalisé et particulièrement agréable à parcourir d’un bout à l’autre. Si vous appréciez le genre et que vous n’avez pas encore eu l’occasion de découvrir Cybernator, foncez.

Vidéo – La première mission du jeu :

NOTE FINALE : 17/20 C'est en lançant Cybernator qu'on comprend un peu mieux ce que NCS Corporation cherchait à réaliser avec Target Earth : un run-and-gun prenant et efficace vous donnant le sentiment de participer à un conflit global, avec ses morceaux de bravoure, ses moments forts et son scénario mieux ficelé que la moyenne. La différence, c'est que cette fois, de la réalisation à la jouabilité en passant par la mise en scène, tout fonctionne à merveille – propulsant le titre très au-dessus de son prédécesseur pour aller côtoyer les sommets du genre sur Super Nintendo. En dépit d'une difficulté assez punitive et d'un léger manque de variété dans les environnements et les situations, on prend authentiquement plaisir à diriger notre héros dans son armure robotique et on a rapidement envie de s'accrocher pour découvrir la suite du programme. Clairement une cartouche à posséder pour tous les amateurs du genre.

CE QUI A MAL VIEILLI : – Des dialogues scriptés qui viennent casser le rythme et interrompre l'action – Des boss qui tirent un peu en longueur – Des coupes inutiles et injustifiées dans les versions occidentales – Une difficulté qui ne fait pas de cadeaux

Bonus – Ce à quoi peut ressembler Cybernator sur un écran cathodique :

Une réflexion sur « Cybernator »

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