Développeur : Team 17 Software Limited
Éditeur : Team 17 Software Limited
Testé sur : Amiga – PC (DOS)
Disponible sur : Antstream, BlackBerry
La série Alien Breed (jusqu’à 2000) :
1 – Alien Breed (1991)
2 – Alien Breed : Special Edition 92 (1992)
3 – Alien Breed II : The Horror Continues (1993)
4 – Alien Breed : Tower Assault (1994)
5 – Alien Breed 3D (1995)
6 – Alien Breed 3D II : The Killing Grounds (1996)
Version Amiga
Date de sortie : Octobre 1991 |
Nombre de joueurs : 1 à 2 |
Langue : Anglais |
Support : Disquette 3,5″ (x3) |
Contrôleur : Joystick |
Version testée : Version disquette testée sur Amiga 600 |
Configuration minimale : Système : Amiga 1000 – RAM : 1Mo Modes graphiques supportés : OCS/ECS |
Vidéo – L’écran-titre du jeu :
En 2191, l’humanité a accompli un vieux rêve en s’en allant coloniser le reste de la galaxie. Cela ne s’étant pas forcément déroulé beaucoup plus pacifiquement que sur Terre, une force de sécurité interplanétaire nommé IPC aura été créée, composée de mercenaires endurcis, histoire de maintenir l’ordre à l’ancienne (c’est à dire à grands coups de flingue).
Or, justement deux membres de l’IPC, Johnson et Stone, sont en train de revenir d’une mission de routine lorsqu’on leur demande de changer de trajectoire pour porter assistance à une station de recherche qui a cessé de répondre depuis plusieurs jours. Les deux guerriers ne savent pas encore qu’ils vont se retrouver propulsés au cœur d’une intrigue tellement inspirée d’une saga initiée par Ridley Scott que le jeu en porte d’ailleurs quasiment le nom : ainsi débute Alien Breed.
« Le titre imaginé par Team 17 emprunte une partie des mécanismes de l’antique Gauntlet »
Retour en 1991. L’Amiga est alors encore une machine de jeu très populaire, à tel point qu’il serait presque difficile de tenir une liste de toutes les compagnies s’étant fait un nom principalement grâce à l’ordinateur de Commodore, de DMA Design aux Bitmap Brothers.
Mais justement, un nouveau studio s’apprête à ajouter son nom à la liste : Team 17, qui aura lancé une brillante carrière de la plus belle des façons, c’est à dire en développant un titre rapidement devenu si populaire qu’à peu près tous les possesseurs d’Amiga ont du en entendre parler à un moment ou à un autre. Le logiciel imaginé par la compagnie britannique emprunte une partie des mécanismes de l’antique Gauntlet : niveaux labyrinthiques, monstres à foison, vue de dessus, multijoueur, attaques à distance. Mais voilà, grosse différence : l’atmosphère futuriste et l’esthétique tout droit empruntée à Alien vous installent dans une ambiance plus lourde, plus lente, où savoir s’orienter rapidement sera presque aussi crucial que de parvenir à faire face à l’adversité. Et tandis que l’on s’enfonce tout en bas de cette fameuse station spatiale, on peut largement en venir à se demander s’il y aura un voyage de retour…
La jouabilité, simplissime, utilise deux boutons (à condition d’en avoir autant sur votre joystick, bien sûr) : un pour tirer, l’autre pour changer d’arme. Chaque niveau du jeu, dévoilé en vue de dessus, se déroulera selon le même principe : atteindre un objectif puis retourner à l’ascenseur en temps limité.
Pourquoi en temps limité ? Eh bien parce que dans la plus pure tradition Aliens, le titre vous proposera de prendre la fuite avant l’autodestruction du niveau… qui n’a d’ailleurs pas grand sens, puisque non seulement cela ne semble impacter que l’étage où vous vous trouvez, mais en plus la plupart de vos missions consiste à aller éteindre un générateur ou à réparer une connexion – pas de quoi faire sauter une station spatiale, mais on sent bien que la cohérence n’est pas le maître mot. On regrettera d’ailleurs que les seuls éléments scénaristiques du jeu soient délivrés pendant les courts briefings, entre les niveaux ; le reste du temps, il s’agira principalement de franchir des portes, de collecter des clefs pour ouvrir les portes, de tirer dans le tas, de ramasser des munitions pour tirer dans le tas, et de collecter des crédits pour pouvoir vous offrir de quoi continuer à tirer dans le tas.
Au grès des niveaux de la station spatiale, vous trouverez en effet régulièrement des terminaux informatiques. Ceux-ci seront, à bien des niveaux, votre ligne de vie : non seulement vous pourrez y acheter armes, soins et munitions en échange des crédits que vous vous serez donné tant de mal à collecter, mais vous pourrez également consulter la carte de l’étage, que vous aurez tout intérêt à prendre le temps de mémoriser dans les grandes lignes avant de repartir à l’assaut.
En effet, face à des ennemis qui réapparaissent indéfiniment, n’espérez pas survivre très longtemps en vous contentant de déambuler au hasard. Alien Breed est un jeu très difficile : on meurt très vite, et entre la pénurie de munitions ou de clés qui vous guettera constamment, une très large partie de votre survie reviendra à connaître le plan de chaque niveau comme votre poche, jusqu’à définir une sorte de trajet « idéal » vous permettant à la fois de faire le plein de bonus tout en rencontrant le moins de monde possible avant d’atteindre votre objectif – et de revenir en un seul morceau, souvent en moins d’une minute. C’est un réel défi, car chaque étage de la station est tentaculaire, et le jeu raffole de moyens de vous mettre des bâtons dans les roues, comme ces portes coupe-feu que vous pouvez tout à fait fermer par accident à l’aide d’une balle perdue, ces conduits d’aération où il sera très facile d’entrer mais beaucoup plus difficile de sortir, ou même des interrupteurs modifiant la position de champs de force.
Sans oublier des portes qui ne peuvent être franchies que dans un seul sens, des trous, des cuves d’acide, des plateformes mobiles, des adversaires qui jaillissent du sol… et toujours cette pression constante d’économiser vos munitions et de prier pour ne pas vous retrouver coincé à quelques mètres de l’ascenseur faute de clef à une poignée de secondes de l’explosion finale.
« Les excités de la gâchette ne survivront pas longtemps »
De fait, les amateurs d’action jubilatoire et de destruction tous azimuts risquent de vite déchanter en s’essayant au programme de Team 17 : les excités de la gâchette ne survivront pas longtemps, et si le jeu peut réellement se montrer prenant, ce sera avant tout grâce à une équipe bien entraînée où chaque joueur sait ce qu’il a à faire en gardant la tête froide en toute circonstance.
Voir la séquence de fin pourra vous demander des mois : le jeu ne contient ni sauvegarde ni mot de passe, et une mauvaise séquence de jeu ou une clef oubliée pourra facilement signifier la fin de votre partie, puisque un échec lors des séquences de fuite se traduira par un game over immédiat quel que soit le nombre de vies qu’il vous reste… Il faudra planifier, recommencer, apprivoiser le jeu niveau par niveau – ce qui ne sera pas forcément du goût des joueurs pressés qui préfèreront sans doute se tourner vers des programmes au fun plus instantané. Pour les amateurs patients, en revanche, prêts à s’entraîner à deux pendant de longues nuits en travaillant comme une véritable équipe, il y aura matière à vivre quelques moments inoubliables.
Vidéo – Cinq minutes de jeu :
NOTE FINALE : 13/20 (seul) 14/20 (à deux) Improbable héritier spirituel de Gauntlet dans un univers cher à Giger et à Ridley Scott, Alien Breed est un titre beaucoup plus exigeant que son air de simple jeu de tir pourrait le laisser croire. Face à un défi redoutable qui risque de venir rapidement à bout de la patience des joueurs les moins téméraires, la réponse sera à l'opposé de ce qu'on a tendance à attendre des jeux d'action : planifier, mémoriser, optimiser, en comptant soigneusement ses munitions et en gardant la tête bien froide. Seul, l'aventure peut être prenante, mais c'est réellement à deux que le titre de Team 17 dévoile tout son potentiel. Si jamais vous avez un ami aussi mordu que vous, préparez-vous à former une équipe de choc, car pour vaincre le jeu, mieux vaudra être du bois dont on fait les héros. CE QUI A MAL VIEILLI : – Très difficile, particulièrement en solo – Ni sauvegarde, ni mot de passe – Scénario anecdotique – Les phases de fuite totalement injustifiées
Bonus – Ce à quoi peut ressembler Alien Breed sur un écran cathodique :
Version PC (DOS)
En dépit de son nom trompeur d’Alien Breed, la version PC parue en 1993 emprunte en fait beaucoup plus à la vraie-fausse suite directe du jeu : Alien Breed : Special Edition 92. C’est pourquoi vous trouverez le test complet et tous les détails de ce portage sur la page correspondante, à cette adresse.