Développeur : Rare Limited
Éditeur : Nintendo Co., Ltd.
Testé sur : Game Boy
La licence Spider-Man (jusqu’à 2000) :
- Spider-Man (Parker Brothers) (1982)
- Spider-Man (Adventure International) (1984)
- The Amazing Spider-Man and Captain America in Dr. Doom’s Revenge! (1989)
- The Amazing Spider-Man (Oxford Digital Enterprises) (1990)
- The Amazing Spider-Man (Rare Limited) (1990)
- Spider-Man (SEGA of America) (1990)
- Spider-Man (Technopop) (1991)
- Spider-Man : The Videogame (1991)
- Spider-Man 2 (1992)
- Spider-Man : Return of the Sinister Six (1992)
- Spider-Man/X-Men : Arcade’s Revenge (1992)
- Spider-Man 3 : Invasion of the Spider-Slavers (1993)
- The Amazing Spider-Man vs. The Kingpin (1993)
- Spider-Man/Venom : Maximum Carnage (1994)
- Spider-Man (Super Nintendo) (1994)
- Venom • Spider-Man : Separation Anxiety (1995)
- Spider-Man (Mega Drive) (1995)
- The Amazing Spider-Man : Lethal Foes (1995)
- Marvel Comics Spider-Man : The Sinister Six (1996)
- The Amazing Spider-Man : Web of Fire (1996)
- Spider-Man (Vicarious Visions) (2000)
- Spider-Man (Neversoft Entertainment) (2000)
Version Game Boy
Date de sortie : 13 novembre 1990 (Europe) |
Nombre de joueurs : 1 |
Langue : Anglais, traduction française par Terminus Traduction |
Support : Cartouche |
Contrôleur : Console |
Version testée : Version européenne |
Spécificités techniques : Taille de la cartouche : 512kb |
Vidéo – L’écran-titre du jeu :
Comme on peut l’imaginer, parmi les nombreux héros provenant des autres médias venus se faire recycler dans le monde du jeu vidéo, les personnages de film et de dessin animé ne sont pas les seuls à avoir profité de leur petite excursion vidéoludique : les héros de bandes dessinées, de mangas ou de comics étaient destinés à leur emboîter le pas à un moment ou à un autre. Parmi les très nombreuses adaptations à avoir vu le jour sur les différentes machines 8 et 16 bits, toutes n’ont pas laissé un souvenir impérissable. Et justement, voici que s’avance sous les projecteurs l’un des premiers super-héros à avoir tenté sa chance sur Game Boy : Spider-Man.
Le scénario du jeu est, comme on pouvait s’y attendre, d’une simplicité à pleurer : Mary Jane a été enlevée (plus mille points pour l’originalité) par un des super-méchants de l’univers Marvel. L’ennui, c’est que notre amie l’araignée ne sait pas très bien lequel, elle va donc aller poutrer tout le monde histoire de remettre la main sur sa copine. Oui, je sais, ça commence très fort. L’histoire est introduite par le biais de sympathiques artworks présentés entre les niveaux, et qui nous permettront d’assister à des discussions à base de punchlines entre notre héros et l’adversaire à qui il s’apprête à coller une raclée. Ces petits intermèdes nous permettront de découvrir que visiblement, absolument tous les adversaires de Spider-Man sont au courant que son vrai nom est Peter Parker, ce qui rend le costume et le masque un peu gadgets puisque l’intérêt était de dissimuler son identité mais c’est pas grave, on va faire comme si on n’avait rien vu. La partie démarre, alors autant aller au charbon.
Vous voici donc dans les rues hostiles, prêt à diriger votre héros – qui fait un peu maigrichon comme ça mais au moins, on le reconnait bien. Si le jeu, sorti sur une Game Boy en début de vie, n’éblouira personne par ses graphismes, ceux-ci ont le mérite d’être lisibles, et l’animation est relativement fluide. Les thèmes musicaux sont, eux, parfaitement oubliables, noyés qu’ils sont sous les bruitages plus ou moins horripilants comme cette insupportable sonnerie qui commencera à résonner lorsque l’araignée sera aux portes de la mort – et que vous allez donc entendre très souvent, mais nous y reviendrons. Commençons d’abord par répondre à la question la plus pertinente : en quoi consiste le jeu ?
Comme vous allez très rapidement le découvrir, The Amazing Spider-Man alterne les phases horizontales et verticales. Horizontales tout d’abord, de la manière la plus classique qui soit, et qui consistera à avancer vers la droite jusqu’au boss de fin de niveau. L’opposition qui se chargera de vous barrer la route prendra différentes formes : lézards géants sortant des bouches d’égouts, oiseaux kamikazes bien décidés à vous foncer dans la tronche, loubards se dirigeant vers vous ou cherchant à vous cueillir depuis la moindre fenêtre, et même des noisettes explosives ou des chauves-souris volant en escadrille coordonnées ; le moins qu’on puisse dire, c’est que tout le pays semble s’être ligué contre vous ! Pour faire face, vous pourrez heureusement compter sur… vos poings, à la portée pitoyable, vos jambes, qui ne vont pas plus loin que vos poings (t’es pas doué, Spidey…) et bien sûr votre toile, sans laquelle le fait de diriger Spider-Man n’aurait pas grand sens, et qui vous servira à la fois de projectile si vous gardez le bouton de tir appuyé, ou de moyen de passage entre les bâtiments si vous effectuez un « double saut ».
Votre réserve de toile étant limitée, mieux vaut malgré tout éviter de faire n’importe quoi, de nombreux passages étant absolument infranchissables sans un bon stock de votre fameux fluide. Gaspiller une de vos trois vies (et trois continues) à vous jeter dans le vide faute d’avoir été économe pourrait représenter une des très grandes frustrations du titre, tâchez donc d’être prévoyant. Verticales ensuite, à deux reprises au cours des six niveaux, puisque vous devrez cette fois escalader la façade d’un building en évitant une fois de plus les criminels postés aux fenêtres, les oiseaux, et surtout les diverses cochonneries qui vous tombent dessus depuis le toit et que seul votre « sens d’araignée » vous permettra de voir venir.
Comme on peut le voir, le jeu mélange à la fois des séquences de beat-them-all, de la plateforme et une bonne dose de réflexe. Les niveaux sont relativement courts, et le titre pourrait probablement être fini en moins d’une vingtaine de minutes s’il n’était pas aussi difficile. Certes, les choses commencent doucement, mais dès le troisième niveau la moindre erreur commence à se payer cash, et vu le monde hallucinant qui se presse à l’écran pour le simple plaisir de vous régler votre compte, autant vous dire qu’il va falloir avoir les nerfs très solides pour récupérer votre petite amie. Si tous les adversaires à l’exception des boss ont le bon goût de mourir en un seul coup, on s’énervera assez vite de la portée ridicule des coups du super-héros, et surtout des nombreuses situations ou il y a tellement de menaces qui arrivent de tous les côtés qu’il est pratiquement impossible de ne pas se faire toucher. Les boss, d’ailleurs, ne sont pas nécessairement très difficiles une fois qu’on a compris le truc pour chacun d’entre eux, mais risquent de nécessiter un bon stock d’une patience très fragilisée par le parcours à effectuer pour parvenir jusqu’à eux tant ils sont increvables.
Ce qui serait déjà assez frustrant, au passage, si la jouabilité du titre était irréprochable – ce qu’elle n’est pas. En-dehors de la portée des coups évoquée plus tôt, on regrettera aussi la relative imprécision de vos sauts qui, sans être catastrophique, va diablement vous compliquer l’existence lors des niveaux exigeant des sauts effectués au micropoil – au hasard, le cinquième, qui pourrait facilement valoir à votre Game Boy un aller simple par la fenêtre ouverte du huitième étage si vous avez le malheur d’être un peu trop sanguin. C’est réellement dommage, car le titre était suffisamment nerveux et simple à prendre en main pour pouvoir offrir quelques courtes mais satisfaisantes séances de jeu, mais en l’état parvenir à en voir le terme risque de vous demander de le recommencer en boucle une bonne cinquantaine de fois.
Vidéo – Le premier niveau du jeu :
NOTE FINALE : 10/20 Petit jeu pop-corn qui aurait pu être parfaitement adapté à de courtes parties, The Amazing Spider-Man sur Game Boy finit paradoxalement par se transformer en douloureuses sessions d'endurance destinées à surmonter des niveaux à l'opposition aussi pléthorique que survoltée. Si les amateurs de die-and-retry pourront trouver un certain plaisir à terrasser chacun des super-vilains pour laisser Peter Parker profiter des plaisirs simples de la vie à deux, les joueurs moins patients risquent de tirer un trait définitif sur leur calme et sur leur envie de continuer à jouer au bout de cinq minutes. CE QUI A MAL VIEILLI : – Le scénario, que même mon petit cousin de quatre ans aurait préféré rédiger sous pseudonyme afin de préserver sa dignité – Péter un câble et se mettre à hurler au milieu d'un arrêt de bus ou d'une cour d'école : la Game Boy, c'était quand même magique. Si vous êtes du genre « mauvais joueur », évitez de toucher à ce jeu en public – En-dehors de quelques passages obligés, les possibilités offertes par votre toile sont quand même relativement sous-exploitées – Disons-le tout net : graphiquement, la Game Boy est capable de beaucoup, beaucoup mieux que ça