Skate or Die : Tour de Thrash

Cette image provient du site https://gamesdb.launchbox-app.com

Développeur : Electronic Arts, Inc.
Éditeur : Electronic Arts, Inc.
Testé sur : Game Boy

  1. Skate or Die (1987)
  2. Skate or Die 2 : The Search for Double Trouble (1990)
  3. Ski or Die (1990)
  4. Skate or Die : Bad’n Rad (1990)
  5. Skate or Die : Tour de Thrash (1991)

Version Game Boy

Date de sortie : 15 avril 1991 (États-Unis)
Nombre de joueurs : 1 à 2 (avec deux consoles reliées par un câble Game Link)
Langue : Anglais
Support : Cartouche
Contrôleur : Console
Version testée : Version américaine
Spécificités techniques : Cartouche d’1Mb
Système de sauvegarde par mot de passe

Vidéo – L’écran-titre du jeu :

On ne va pas se mentir : quatre ans à peine – et cinq épisodes – après ses débuts, la licence Skate or Die, la première a avoir été développée en interne par Electronic Arts, commençait à devenir vaguement encombrante.

On ne relèvera même pas le mauvais goût d’aller faire le clown à Tchernobyl

Face à des jeux vidéo qui avaient presque immédiatement trahi une cruelle panne d’inspiration, et à une activité qui avait un peu perdu de son aura de « truc super cool que tous les ados rêvent de pratiquer », la firme américaine ne savait visiblement plus trop quoi faire avec le skateboard, au point d’avoir tenté l’incartade du côté du ski ou même d’avoir carrément refilé le bébé à Konami ! Mais manifestement, au moment d’aborder ce qui allait rester comme le dernier opus de la série, devenue une exclusivité Game Boy à une époque où le Commodore 64 et les jeux multi-sports ne faisaient plus trop recette, Electronic Arts avait déjà tranché la question rhétorique posée par le titre Skate or Die : ce serait « die ». Il était donc temps pour la saga de livrer un baroud d’honneur pas trop ambitieux (l’ambition coûte cher), au point d’ailleurs de le limiter au marché américain, avant d’aller ranger le skateboard avec les vêtements fluos et les pin’s dans le grand carton des choses devenues embarrassantes.

Quoi de mieux que d’aller visiter le béton de toute la planète ?

Tour de Thrash (mauvais jeu de mot réalisé à partir du Tour de France) est donc le clap de fin d’une saga qui n’aura jamais trop su quoi faire de son sujet passé le premier épisode. Une constatation qui se révèle d’ailleurs toujours douloureusement pertinente en lançant la cartouche : on constate en effet que le titre consiste en deux activités… directement recyclées des opus précédent.

Tout est fait pour paraître cool, mais ça sonne toujours aussi faux d’un bout à l’autre

Passons rapidement sur la rampe, qui était déjà présente à l’identique dans Skate or Die 2 sur NES : si la possibilité d’enchaîner des allers-et-retours en tentant de sortir des tricks sans se casser la binette pendant trois minutes s’épuisait déjà assez vite au moment de la sortie du jeu, son intérêt n’a fait que décroitre depuis que n’importe quel joueur peut aller faire la même chose en cent fois mieux sur n’importe quel épisode de la licence Tony Hawk. On va donc surtout s’intéresser à ce fameux Tour de Thrash, d’ailleurs baptisé « tournée du poisson pourri » dans le jeu (!) et qui consiste… en le recyclage d’un des mini-jeux de Ski or Die, cette fois.

La rampe, comme tout le reste du jeu, aura dévoilé tout son potentiel en moins d’une minute

Figurez-vous donc un pipe, ou plutôt une sorte de sortie d’égout géante à ciel ouvert que votre skateur pourrait suivre sur des centaines de mètres. Le but est on ne peut plus simple : prendre de la vitesse pour arriver au terme du parcours avant la limite de temps, en s’efforçant d’éviter les obstacles placés sur votre route (sans quoi, on s’en doute, le fait de se manger un mur à quarante à l’heure vous fera perdre du temps).

Se planter n’est pas si grave que ça – le temps est calculé large

Un bouton sert à s’accroupir, ce qui fait prendre un peu de vitesse mais reste moins fiable que le fait de tout simplement appuyer sur la flèche du haut, l’autre sert à sauter, et les obstacles sont de trois sortes : des murs au-dessus desquels sauter, des murs à contourner, et des murs au-dessus desquels sauter en les contournant. Voilà pour les possibilités. Histoire de justifier son titre, le jeu vous envoie refaire la même chose un peu partout à travers le monde, dans des lieux censé être cools ou plutôt « rad » comme disaient les américains, à vous donc les joies d’aller vous irradier à Tchernobyl, de faire du pipe sur l’Île de Pâques (si si, ils ont ça aussi), ou même d’aller vous la jouer dans l’Atlantide, parce que hé, quitte à être COOL, pourquoi se limiter ?

Contre un concurrent, le jeu est… ben, exactement pareil

Dans les faits, ce n’est pas tellement que ces courses ne soient pas amusantes, c’est surtout que vous aurez fait le tour des possibilités en vingt secondes, et probablement vaincu le jeu au bout d’un quart d’heure, la difficulté n’étant de toute façon pas franchement insurmontable.

Il n’y a vraiment que le décor de fond qui change

Alors pour la peine, les développeurs ont ajouté la possibilité d’affronter un adversaire, ce qui consiste à faire exactement la même chose qu’une course solo mais avec le sprite clignotant de votre concurrent qui vient vous parasiter la vue en vous empêchant de savoir où vous êtes et ce que vous faites la moitié du temps – et, quitte à partager le plaisir, ce rôle pourra également être tenu par un deuxième joueur. Une fois encore, difficile de prétendre s’occuper plus de dix minutes – ce qui n’avait rien d’anormal pour une Game Boy qui était toujours considéré comme un passe-temps pour s’occuper aux toilettes ou dans la salle d’attente du dentiste. Mais autant dire que pour le joueur du XXIe siècle qui chercherait quelque chose d’un peu plus consistant ou, à défaut, de réellement amusant pendant dix minutes, le compte n’y est pas. Un titre qui peut faire illusion le temps d’une ou deux parties, mais qui risque ensuite de rester définitivement dans sa boîte dès l’instant où vous aurez un autre cartouche à glisser dans votre console.

Vidéo – Le premier parcours du jeu :

NOTE FINALE : 10,5/20 Prenez une épreuve mineure de Skate or Die 2, une épreuve tout aussi mineure de Ski or Die, mettez-les ensemble sur une cartouche – ta-da ! Vous venez d'obtenir Skate or Die : Tour de Thrash sur Game Boy, soit la conclusion sans éclat d'une série qui aurait sans doute mieux fait de rester entre les mains de Konami. Entre une rampe qui ne devrait pas vous occuper plus de vingt secondes dès l'instant où vous avez accès à n'importe quel épisode de Tony Hawk et des parcours où on se contente fondamentalement d'éviter en boucle les trois mêmes obstacles, il y a tout simplement trop peu de matière pour occuper le joueur moyen plus d'un après-midi, même en y ajoutant la possibilité d'affronter un adversaire, fut-il humain ou contrôlé par l'I.A. De quoi tuer le temps dans une salle d'attente avant de retourner prendre la poussière dans une étagère pour dix ou quinze ans.

CE QUI A MAL VIEILLI : – Seulement deux épreuves, dont une qui est un pur décalque d'un autre épisode de la saga... – ...et l'autre qui n'est objectivement pas trépidante et qui ne se renouvèle pas – Trop facile, trop court

Bonus – Ce à quoi ressemble Tour de Thrash sur l’écran d’une Game Boy :

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