Développeur : The Codemasters Software Company Limited
Éditeur : The Codemasters Software Company Limited
Testé sur : Mega Drive – PC (DOS)
Version Mega Drive
Date de sortie : 25 novembre 1994 (Europe) |
Nombre de joueurs : 1 à 4 (à tour de rôle) |
Langues : Allemand, anglais, espagnol, français, italien |
Support : Cartouche |
Contrôleur : Joypad |
Version testée : Version européenne |
Spécificités techniques : Cartouche de 10Mb |
Vidéo – L’écran-titre du jeu :
Le flipper et l’informatique sont deux activités qui auront toujours été plus ou moins intimement liées, et pas seulement en France où le pionnier de la presse vidéoludique avait déjà pour nom Tilt. Il faut dire qu’en tant qu’appareil électronique, le flipper aura proliféré exactement dans les mêmes environnements que les bornes d’arcade, à savoir les café et les salles dédiées, et que dès l’instant où un joueur pouvait avoir envie de profiter chez lui d’une expérience qui n’était alors accessible qu’à ces endroits précis, il lui restait deux solutions : acheter un authentique (et coûteux) flipper… ou bien acheter des logiciels de flipper.
Parmi les grands succès du genre, les joueurs du début des années 90 se souviendront sans doute de Pinball Dreams, qui aura initié à sa manière un modèle qui sera largement resté en vogue jusqu’à ce que des séries à la Pro Pinball ne viennent inaugurer de nouveaux standards. Parmi les titres qui se seront glissés sans honte directement dans ce modèle, intéressons-nous aujourd’hui au Psycho Pinball de Codemasters, qui aura eu le mérite de venir enrichir la ludothèque de la Mega Drive dans un domaine qui y était clairement sous-représenté.
Psycho Pinball, c’est avant tout une sélection de flippers plutôt qu’une table unique : quatre d’entre eux, pour être précis – soit exactement autant que dans Pinball Dreams, quelle coïncidence, et sur des thématiques d’ailleurs assez similaires : Trick or Treat donne dans une ambiance Halloween assumée, avec les sorcières, les tombes et tout le thème horrifique en règle, Wild West choisit le western, avec attaques de banque, chariots de mine et parties de poker en sus, quant à The Abyss, il versera pour sa part dans le monde aquatique, avec une séquence de gameplay directement à l’intérieur d’une baleine.
La table la plus intéressante restera cependant celle simplement nommée Psycho, pas tellement grâce à son thème du cirque, déjà surexploité dans le monde du flipper, mais plutôt par sa nature : en effet, les bonus que vous y débloquerez ne seront pas des mini-jeux comme dans les autres tables mais bien… des accès aux autres tables elles-mêmes. En devenant ainsi une sorte de hub vers tout le reste du contenu du jeu, Psycho devient une sorte de mode à part entière qui vous demandera de maîtriser toutes les tables pour espérer signer les meilleurs scores, chaque perte de balle dans un des univers secondaires vous renvoyant à la table de base plutôt que de vous faire perdre immédiatement une bille. Une approche originale qui vous permettra de vous livrer à des sortes de « super-parties » dantesques qui vous fourniront de très loin les meilleurs scores… ce qui soulève d’ailleurs quelques problèmes que nous allons évoquer un peu plus loin.
Commençons par les bons côtés : les tables de Psycho Pinball ont l’avantage d’être cohérentes, de disposer d’un contenu relativement solide et d’être bien réalisées. Si la philosophie générale reste d’offrir des sensations relativement réalistes plutôt que d’avoir des personnages qui se baladent sur la table ou des éléments qui se transforment à la Devil’s Crush, le titre se permet néanmoins quelques entorses à cette règle, avec quelques mini-jeux appelés à se jouer directement avec la manette et vous proposant de prendre le contrôle de l’espèce de fourmilier qui sert de mascotte au jeu dans des séquences virant alors au jeu de plateforme !
Dans l’ensemble, si le tout reste très classique et si on aurait apprécié encore un peu plus de contenu sur chaque table, on pourra composer avec un nombre raisonnable de rampes et avec l’essentiel des possibilités du genre : blocage de bille, skillshot, multibilles, jackpot et tout le toutim – même si je n’ai pas souvenir d’avoir observé de combos pour l’enchaînement de rampes, par exemple. Naturellement, il est permis de secouer la table (avec les risques afférents) et même de choisir sous quel angle le faire, tout comme il est possible de paramétrer la difficulté générale via le nombre de billes et la vitesse du jeu. On notera également que Psycho Pinball restera comme un des premiers jeux de flipper à donner un véritable rôle ludique à l’écran lumineux d’affichage des scores. Le tout est largement assez solide pour pouvoir contenter les amateurs comme les néophytes pendant quelques heures, mais on pourra également regretter que quelques petits pépins viennent entacher un peu un bilan qui aurait pu être encore largement plus positif.
Parmi les petits errements du jeu, passé le relatif manque de contenu évoqué plus haut (un titre façon Pro Pinball : The Web offrant par exemple davantage de contenu sur une seule table que les quatre tables cumulées de celui-ci), on pourra en imputer certains à la vue de dessus choisie pour le jeu. Celle-ci, pourtant très classique, a certes le mérite de nous placer près de l’action et de suivre efficacement la bille grâce à un défilement parfaitement fluide – le vrai problème n’émergeant précisément que lorsqu’il y a plusieurs billes.
Dans cette configuration, alors que la logique commanderait qu’on dispose d’une vue générale via un changement d’angle ou un zoom arrière afin de pouvoir apprécier la position de toutes les billes en même temps, le programme se contente ici de rester centré sur la bille la plus basse, ne vous offrant absolument aucune possibilité pour apercevoir le haut du tableau et donc gérer les rampes et les billes qui y sont situées. Autant dire que dans cette configuration, le multibilles se limite généralement à jouer « en aveugle » en se contentant de garder les billes en jeu le plus longtemps possible sans avoir la moindre idée de ce qui se passe hors-écran, ce qui ne contentera certainement pas les aficionados du genre. Dans le même ordre d’idées, l’un des manquements les plus stupides tient à une bête question de coûts : dans un jeu où le seul objectif est et a toujours été le score, avouez que sauvegarder ce score aurait été un minimum… mais non, pas de pile de sauvegarde ; vous en serez donc quitte pour noter vous-même vos scores à la main si vous ne voulez pas les perdre en éteignant la console.
Ces quelques manques empêchent Psycho Pinball d’être beaucoup plus qu’un titre sympathique, très classique en dépit de son concept de « hub » mais bien réalisé et authentiquement amusant, même s’il ne faudra sans doute pas plus de deux ou trois heures à un joueur rodé pour faire le tour de tout le contenu du jeu.
Restera alors quatre tables qu’on prendra plaisir à relancer de façon ponctuelle… À condition, bien sûr, de rechercher précisément une expérience relativement courte, les vrais amateurs du genre préférant sans doute opter pour des alternatives plus modernes, plus riches et mieux réalisées à la Pinball FX, ou pour des tables vraiment réalistes à la Pro Pinball. Cependant, pour ceux qui chercheraient précisément un jeu de flipper « à la Pinball Dreams« , le titre de Codemasters correspond à n’en pas douter à une alternative tout-à-fait crédible qui ne devrait pas faire beaucoup de malheureux, surtout sur une console où la concurrence se compte sur les doigts d’une main. Un très bon moyen de se changer les idées par tranches de dix minutes, ce qui demeure également une des grandes vertus du flipper. On prend.
Vidéo – Cinq minutes de jeu :
NOTE FINALE : 14,5/20 En s'inscrivant dans les traces de Pinball Dreams, Codemasters aura eu le mérite de réaliser avec Psycho Pinball un jeu de flipper solide pour une Mega Drive qui n'en aura pas hébergé des dizaines. La physique de balle est solide, la mise à contribution de l'écran lumineux était novatrice pour l'époque, et le concept visant à transformer une des tables en un hub vers les trois autres reste original. Néanmoins, des tables pas assez techniques ni assez riches en possibilités tendent à raboter la durée de vie du titre de manière d'autant plus rédhibitoire qu'il n'est même pas possible de sauvegarder les scores. De quoi passer quelques très bons moments, certes, mais un titre dont on risque malgré tout de faire le tour un peu trop vite pour son propre bien.
CE QUI A MAL VIEILLI : – Une lisibilité mal pensée lors du multibilles – Pas de sauvegarde des scores – Des tables inégales, et généralement un peu décevantes en termes de contenu
Bonus – Ce à quoi peut ressembler Psycho Pinball sur un écran cathodique :
Version PC (DOS)
Développeur : The Codemasters Company Limited |
Éditeur : The Codemasters Company Limited |
Date de sortie : 15 mars 1995 |
Nombre de joueurs : 1 à 4 (à tour de rôle) |
Langues : Allemand, anglais, espagnol, français, italien |
Supports : CD-ROM, disquette 3,5″ |
Contrôleur : Clavier |
Version testée : Version CD-ROM émulée sous DOSBox |
Configuration minimale : Processeur : Intel 80386 – OS : PC/MS-DOS 5.0 – RAM : 4Mo – Vitesse lecteur CD-ROM : 1X (150ko/s) Modes graphiques supportés : SVGA (640×368), VGA (320×240) Cartes sonores supportées : Gravis UltraSound/ACE, haut-parleur interne, Sound Blaster/Pro/16/AWE 32 |
Vidéo – L’écran-titre du jeu :
En 1995, le PC était engagé dans sa révolution multimédia, où la 3D et le CD-ROM se tiraient la bourre pour savoir lequel en ferait le plus pour en mettre plein les yeux et les oreilles. Autant dire qu’un titre « à l’ancienne » comme Psycho Pinball aura eu un peu de mal à attirer les feux des projecteurs – surtout quand commençaient à apparaître face à lui des concurrents de type Pro Pinball : The Web. Fort heureusement, cela signifie aussi que sur une machine qui avait très largement les arguments pour supplanter techniquement une Mega Drive, le titre aura bénéficié de quelques améliorations bienvenues dans les domaines où on était en droit d’en attendre. Premier apport évident : du côté de la réalisation, où les graphismes sont non seulement bien plus colorés que sur la 16 bits de SEGA, mais profitent surtout d’une résolution supérieure qui fait un bien fou en termes de lisibilité, surtout en cas de multibilles. Du côté sonore, là encore, le PC fait mieux que la puce de la Mega Drive, avec des thèmes musicaux de meilleure qualité et des voix digitalisées plus nombreuses et largement plus « propres ». Si toutes les options de configuration sont toujours présentes, cette version inclut mine de rien une minuscule nuance qui fait un bien fou dans un jeu de flipper : elle sauvegarde les scores, elle ! Bref, on se retrouve avec une expérience un peu mieux peaufinée et un peu plus agréable dont on aurait tort de se priver. Une bonne surprise. À noter que la version CD-ROM inclut en plus des animations en images de synthèse histoire de présenter les différentes tables.
NOTE FINALE : 15,5/20
Soyons honnêtes : en 1995, on aurait commencé à assez mal vivre le fait qu’un PC ne fasse pas au moins aussi bien qu’une Mega Drive. Psycho Pinball a donc le bon goût de hausser les curseurs sur le plan de la réalisation graphique et sonore, tout en offrant une expérience plus lisible et tout aussi nerveuse que sur la console de SEGA. Une très bonne alternative, donc.