Cadillacs and Dinosaurs

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Développeur : Capcom Co., Ltd.
Éditeur : Capcom Co., Ltd.
Titre original : キャディラックス 恐竜新世紀 (Cadillacs Kyōryū Shinseiki, Japon)
Testé sur : Arcade

La licence Cadillacs and Dinosaurs :

  1. Cadillacs and Dinosaurs (1993)
  2. Cadillacs and Dinosaurs : The Second Cataclysm (1994)

Version Arcade

Date de sortie : 1er février 1993
Nombre de joueurs : 1 à 3
Disponible en français : Non
Disponible en anglais : Oui
Support : Circuit imprimé
Contrôleur : Un joystick (huit directions) et deux boutons
Version testée : Version export
Hardware : Capcom Play System (CP-S)

Vidéo – L’écran-titre du jeu :

Même si le profane tend à l’ignorer – à sa grande perte, serais-je tenté d’ajouter – l’univers des comic books américains ne s’est jamais limité aux aventures de super-héros portant un slip par-dessus leur pantalon. On pourra citer par exemple Will Eisner, souvent considéré comme le père du roman graphique avec Un Pacte avec Dieu, Art Spiegelman et son glaçant Maus, sans oublier les figures de l’underground façon Robert Crumb avec son Fritz le chat.

Le scénario du jeu se dévoile entre les niveaux

Mais on pourrait également se pencher sur les univers originaux ne craignant pas de faire se côtoyer la science-fiction et le Crétacé, comme les très improbables Chroniques de l’Ère Xenozoïque de Mark Schulz. La série au destin chaotique, d’ailleurs jamais achevée, aura malgré tout connu une suite d’adaptations, notamment en jeux vidéo et en dessin animé, sous un titre encore plus improbable qui est d’ailleurs celui qui nous intéresse aujourd’hui : Cadillacs and Dinosaurs.

Si vous aimez l’action, vous ne devriez pas être déçu

Le titre de Capcom étant un beat-them-all pur et dur, on se doute que le scénario original ne sera ici qu’un prétexte. Dans un monde post-apocalyptique où les humains se sont terrés dans des villes souterraines pendant plusieurs générations avant de découvrir que les dinosaures sont réapparus à la surface, vous prendrez les commandes de jusqu’à trois personnages au sein d’une équipe de quatre pour aller botter les fesses de braconniers s’en prenant à vos amis sauriens avant d’aller donner une leçon à un savant bien évidemment fou (pléonasme dans l’univers vidéoludique) qui remplacera avantageusement l’habituel chef de la pègre.

Sélectionnez votre favori, et ne vous en faites pas, il n’y a pas de mauvais choix

Le roster est varié : chaque personnage est présenté avec ses caractéristiques – du costaud fort et lent à la jeune femme rapide et frêle, cela va de soi – ainsi qu’avec ses propres avantages. Par exemple, Mustapha aura accès à une technique de saut inaccessible aux autres, Hannah tirera un meilleur bénéfice des objets et des armes du jeu, etc. Pas réellement de quoi chambouler l’expérience selon votre choix, mais suffisamment de nuances, en tous cas, pour que vous puissiez rapidement vous choisir un petit préféré parmi les héros du jeu, ce qui est bien l’essentiel.

L’opposition n’hésitera pas à débarquer en nombre

Du côté de la jouabilité, on est en terrain connu, surtout pour les amateurs des titres made in Capcom : un bouton pour frapper, un bouton pour sauter, un coup spécial qui s’active en pressant les deux boutons et qui viendra puiser dans votre jauge de vie – c’est pour ainsi dire Final Fight à l’identique, et c’est sans doute très largement suffisant, même s’il est également cette fois possible de courir.

Vous avez des armes, alors n’hésitez pas à vous en servir

On notera malgré tout une très grande variété dans les objets à ramasser, et en particulier dans les armes : pierres, bâtons, torches, mais aussi pistolets, uzis, mitrailleuses et même bazookas, tout y passe – empruntant ainsi une voie parcourue par The Punisher la même année, et avec la même efficacité : l’action ne retombe que très rarement au fil des huit longs niveaux du jeu, et le fait est que les situations tout comme les possibilités sont suffisamment variés pour que la routine s’installe nettement moins vite que dans Final Fight ou dans les premiers beat-them-all de la firme, justement.

Hannah frappe peut-être moins fort, mais elle sait se faire respecter

En dépit d’une absence quasi-totale de prise de risque, au sein d’un système de jeu qui était déjà usé jusqu’à la corde en 1993, ce Cadillacs and Dinosaurs réussit très intelligemment à ménager ses effets et à faire intervenir ses quelques petites trouvailles au fil de la partie afin de toujours nous garder impliqué et nous donner envie de glisser une pièce de plus à l’intérieur de la borne.

Le jeu n’a aucun problème avec le gore, mais censure les gros mots. Ah, la logique puritaine…

D’ailleurs, vous ne verrez pas de Cadillacs avant le niveau trois, et pas vraiment de Dinosaurs avant la fin du niveau un, mais vous pourrez apprécier les petites nuances qu’ils introduisent : ainsi, si les dinosaures ne sont pas vos ennemis dans le jeu (vous êtes là pour les sauver, je vous le rappelle), il arrivera que des ennemis viennent les asticoter afin de les pousser à attaquer indistinctement tout le monde, vous y compris, et vous aurez le choix entre les éviter le temps qu’ils se calment ou bien les sortir de leur « transe » à grands coups de tatane (c’est quand même un beat-them-all, quoi !). On se réjouira également d’un niveau entier vous plaçant aux commandes de votre voiture pour faire un carnage facile, de quelque pièges destructibles pouvant être retournés contre vos ennemis, et d’une opposition assez variée ou chaque adversaire nécessitera une approche légèrement différente pour être affronté sans casse. Ajoutez-y quelques petites finitions bienvenues (les adversaires qui s’écrasent contre les murs, les armes vides qui peuvent encore servir de massues) et vous devriez comprendre que vous êtes face à un titre bien fignolé.

Bienvenue au musée des horreurs !

Le résultat est un logiciel devant lequel on se retrouve à la fois immédiatement à l’aise avec des mécanismes qui ne nous prennent jamais à rebrousse-poil, et qui parvient à se montrer suffisamment varié, suffisamment surprenant et suffisamment bien équilibré pour nous donner envie de rester devant l’écran jusqu’à sa conclusion, ce qui est indéniablement une très bonne approche.

On aurait presque été déçu de ne pas avoir une carte

Comme toujours avec les jeux Capcom, la réalisation est difficile à prendre en défaut – en-dehors de quelques décors un peu vides – et les sprites pullulent à l’écran dans un joyeux chaos malgré tout toujours lisible, où le plaisir ne fait qu’aller croissant en fonction du nombre de joueurs. On sait ce qu’on vient chercher, on le trouve et, avec cette forme de magie inexplicable, ça fonctionne toujours ! On tape donc du punk, du loubard post-apocalyptique et du dinosaure avec délectation, en se satisfaisant largement que le jeu ne s’étire pas au-delà de l’heure qui sera nécessaire pour espérer le terminer. Oui, ça ressemble à 95% de ce qu’on pouvait faire dans tous les titres du même genre à la même époque, mais tant que c’est aussi bien fait, au fond, pourquoi s’en plaindre ?

VIdéo – Le premier niveau du jeu :

NOTE FINALE : 18/20 Comme tous les beat-them-all qui auront grandement participé à la renommée de Capcom dans les salles d'arcade, Cadillacs and Dinosaurs ne sort que très marginalement du moule conçu quatre ans plus tôt pour Final Fight. Seulement voilà : comme souvent avec la firme japonaise, ce qu'il fait, il le fait avec une efficacité redoutable. Entre la possibilité de jouer à trois, la jouabilité intuitive et efficace, les armes à feu à la The Punisher, un univers qui change un peu des vengeances urbaines et les petites idées dispersées à droite à gauche - sans oublier une réalisation toujours aussi réussie - on est peut-être rarement surpris, mais on s'éclate ! Si vous cherchez un énième avatar des titres à la Streets of Rage, mais que vous visez le haut du panier, inutile de chercher plus loin - et si en plus vous aimez les dinosaures et les voitures américaines, vous n'avez vraiment plus aucune raison de vous priver.

CE QUI A MAL VIEILLI : – Quelques décors assez vides – Du gameplay vu et revu (ce qui ne le rend pas moins efficace) – Un jeu qui s'étire peut-être un peu trop pour la variété qu'il a à offrir

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